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Fin de la communauté juive de Rhodes.
Posté par: suzanne (IP enregistrè)
Date: 19 octobre 2006 : 03:13

Un témoignage relevé par Myriam Novitch dans son livre "Le Passage des Barbares",

sa très émouvante contribution à l'Histoire de la Déportation et de la Résistance des Juifs grecs.


Rome, avril 1952.

Salomon Galanté raconte :


"Il y avait à Rhodes au moment où les Allemands occupèrent l'île, environ deux mille Juifs, des commerçants, des hommes de professions libérales et surtout des artisans.


L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, rencontré tout à fait par hasard, pousse un profond soupir et continue.


"Le 16 septembre 1943, Rhodes est occupée par les forces allemandes; jour noir pour nous ! Puis viennent les ordonnances anti-juives. "Tous les Juifs doivent réintégrer les trois localités : Trianda, Climaso et Villanuovo qui leur sont assignée, toute personne trouvée hors de ces lieux sera punie de mort".(1)


"Oui", dis-je pour lui donner le temps de souffler, "comme à Varsovie, comme à Vilna"…


"En été 1944, au mois de juillet exactement le 19, vient notre fin. Tous les Juifs âgés de plus de quinze ans, même les vieillards âgés de quatre-vingts ans et plus, doivent se présenter pour un contrôle d'identité urgent, au bâtiment de l'Administration de l'Aviation".


"On s'y rendit, croyant à la parole des autorités. Une fois sur place on en nous laissa plus quitter les lieux. Un autre ordre suit, le même jour : " Les femmes et les enfants doivent se joindre aux hommes." On doit apporter avec soi les bijoux et autres objets de valeur, ainsi que l'argent. Plus on rapportera de valeurs, mieux seront traités les hommes, considérés désormais comme otages. Installés dans l'île depuis quatre siècles et n'ayant pas connu de persécutions (les Grecs sont un peuple très tolérant), nous n'avons jamais senti ce que c'est l'antisémitisme. Il y avait chez nous des gens très riches, banquiers depuis des générations ou des personnes jouant un rôle important dans le commerce international. Les S.S. s'emparèrent de grandes richesses, d'une quantité de bijoux et d'autres valeurs. "


Mon interlocuteur baisse la voix.
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liberez-le

Fin de la communauté juive de Rhodes.
Posté par: aaron (IP enregistrè)
Date: 04 septembre 2007 : 12:55

Histoire assez emouvante que celle des juifs de Rhodes.



Citation:
Tout commence avec la chute du Duce, le 25 juillet 1943.
Les Allemands, réagissant à la vitesse de l’éclair, occupèrent aussitôt l’Italie. Rien n’allait plus arrêter les Allemands. Le destin des Juifs de Rhodes était désormais scellé. Eux qui se croyaient tirés d’affaire étaient prisonniers d’une incroyable souricière. Dès septembre 1943, les allemands débarquaient à Rhodes où étaient stationnées des forces italiennes supérieures en nombre.
Les juifs constituaient une cible idéale : totalement isolés du reste du monde (privé qu’ils étaient depuis 1941 de leurs postes de radio), ils ignoraient tout de l’anéantissement de leurs frères continentaux.

Les Allemands firent tout pour ne pas éveiller les soupçons. Ce ne fut qu’en juin 1944 que débarquèrent à Rhodes les deux officiers SS chargés de “liquider” la communauté juive de Rhodes : le 13 juin, l’île était désignée comme point de rassemblement pour l’ensemble des juifs du Dodécanèses. Le 19 juillet, l’ordre fut donné aux hommes juifs de plus de 16 ans de se présenter, dès le lendemain matin, à la Gestapo aux fins de recensement. Non seulement les nazis ne leur rendirent pas leurs papiers mais ils furent informés qu’ils allaient être tous être déportés, avec femmes et enfants, dans une île voisine. Sous peine d’exécution immédiate, ils s’entendirent priés de revenir dès le lendemain, accompagnés de leur famille et munis de leurs.. objets de valeur. N’étaient-ils pas supposé vivre désormais de leurs économies ? Inconscients du danger, la presque totalité des Juifs de Rhodes - soit 1.700 hommes, femmes et enfants - accepta de se rendre dans un camp provisoire dans l’attente du départ. Le 23 juillet, tandis que les responsables locaux, italiens et allemands, se disputaient le butin qu’ils laissaient derrière eux, les Juifs furent effectivement embarqués dans de petits bateaux. D’une autre île, il n’était point question. Arrivés au Priée le 31 juillet 1944, ils furent d’abord acheminés vers le camp de concentration de Haydar près d’Athènes. De là, exactement le 3 août 1944, ils furent entassés dans des wagons à bestiaux pour Auschwitz. C’est à la mi-août, dans un état d’épuisement terrible, qu’il arrivèrent au centre d’extermination, distant de près de 1.600 kilomètres de leur île natale. Sur les 1.700 déportés, 32 périrent durant le voyage, 1 145 furent exterminés dès leur arrivé, 437 succombèrent dans les camps de travail. En mai 1945 à la libération de l’île par les troupes britanniques, il ne restait plus qu’une poignée de Juifs.

Sur les 1700 déportés de Rhodes, il n’y eut que 151 survivants.

A l’instar de centaines d’autres, la communauté juive de Rhodes fut emportée à jamais dans la tourmente nazie. Si physiquement cette communauté n’est plus, une Rhodes immatérielle subsiste toujours intacte dans la mémoire dispersée de ses survivants et de leurs descendants.

Fin de la communauté juive de Rhodes.
Posté par: Claudina (IP enregistrè)
Date: 20 juillet 2008 : 14:45

Bonjour,

Je suis allée à Rhodes, en 2003. La synagogue est très belles, rénovée grâce à la générostié de donateurs internationaux, dont le banquier Edmond Safra. Elle reçoit beaucoup de visiteurs et est citée dans tous les guides toursitiques.

Il ne reste plus aujourd'hui à Rhodes qu'une toute petite communauté d'environ un quinzaine de personnes. Des offices sont organisés dà la synagogue pour les fêtes principales de Pessah, Kippour et Rosh Hashana.

J'ai rencontré un vieille dame qui parlait judeo-espagnol et italien, rescapée des camps et rentrée à rhodes seuement en 1949, après une errance de près de quatre ans dans les camps de réfugiés en Europe centrale.

La ville de Rhodes comporte aussi une place "Des Martyrs juifs de Rhodes", avec au centre une stèle écrite en six langues (grec, italien, judeo-espagnol, français, anglais et hébreu) rappelant ce drame.

Rhodes était sous colonisation italienne (depuis 1911) au moment de l'invasion de l'île par les Allemands,en 1943. Mais beaucoup de Juifs de rhodes avaient fréquenté les écoles de l'Alliance et parlaient français. Ceci peut expliquerla présence de ces deux langues sur la stèle.

Il y a aussi d'autres édifices dans la vieille ville de Rhodes qui portent des inscriptions en hébreu. Il y aussi une bijouterie-orfèvrerie, à l'entrée dela Vieille Vile par la Porte de la Mer,tenue par Une dame d'environ cinquante ans, du nom d'Anna Cohen. Elle tenait le magasin avec son vieux père, qui parlait judéo-espagnol. La fille le comprenait mais ne le parlait pas. C'est à eux que nous nous sommes adressés pour trouver la synagogue.

Rhodes et une belle île et le patrimoine juif mérite d'être connu.

Claudina

P.S. A lire aussi "Le Chêne de Rhodes" de Vittorio Alhadeff, aux Editions Méditerranée. Les Alhadeff étaient une importante famille juive de banquiers. Une rue de Rhodes porte leur nom. La place des Martyrs Juifs se trouve tout près del'emplacement de l'ancienne banque Alhadeff.



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