AZIZ DRISS
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VOICI UN ARTICLE PARU AUJOURDH UI MEME SUR LE MATIN DU SAHARA METTANT EN VALEUR TOUTES CES BEAUTES ARCHITECHTURALES
HASSAN
Les villes du Maroc : Les mille et un trésors de Casablanca
19.08.2005 | 15h41
La ville de Casablanca, que l'on considère aujourd'hui encore comme un simple point de passage pour les touristes, renferme pourtant entre ses murs quelques merveilles accessibles uniquement à ceux qui savent les apprécier. Casablanca possède en fait un véritable trésor architectural fait d'une fusion entre le style art-déco et l'art arabo-mauresque.
Cette rencontre a en effet donné naissance à une architecture extraordinaire à Casablanca. Rare et même unique dans le monde. Une petite déambulation à travers le centre-ville nous met d'ailleurs en présence de cette architecture bien particulière.
Boulevard Mohammed V
Avenue Mohammed V. Le nom est majestueux et l'artère respire l'histoire. "Cette artère très commerçante est bordée d'immeubles construits dans les années 1930, où sont mêlées, avec beaucoup de charme, inspirations européennes et orientales . Sur plus de deux kilomètres, cette artère commerçante rassemble les plus beaux immeubles de la ville. La rencontre des motifs des arts décoratifs marocains et des configurations Arts Déco a produit des décors de façades originaux où les éléments ornés viennent agrémenter les façades blanches et nues caractéristiques de l'époque".
C'est la description, authentique, qu'on peut lire sur les guides touristiques du Conseil régional du Tourisme de Casablanca. Description qui ne fait que rendre les honneurs à cette artère chargée de mémoire. Fiers et prestigieux, un nombre impressionnant de bijoux de l'Art Déco tiennent toujours debout, pour la plupart depuis plus de 70 ans, et racontent inlassablement l'Histoire d'une ville, d'une époque.
Pluralisme décoratif
Ainsi, chaque fois que votre regard se porte sur la façade d'un immeuble, vous commencez à entrevoir la richesse et l'étendue du patrimoine moderne de la métropole.
Les ornements faits d'angelots, de corbeilles de fruits, ou de têtes de lions se mélangent harmonieusement aux frises en zellige, en stuc ou aux balcons en bois de cèdre. Le pluralisme décoratif des façades des grands immeubles du centre-ville est impressionnant.
En témoignent également les bâtiments administratifs de la place Mohammed V : siège de la poste réalisé en 1918 par Adrien Laforgue, siège du consulat de France réalisé en 1922 par Albert Laprade, bâtiment du palais de justice réalisé en 1923 par Joseph Marrast, le siège de la wilaya réalisé entre 1928 et 1936 par Marius Boyer.
Ces bâtiments ont été édifiés dans le style voulu par les services du protectorat. Un style "officiel", qui mélange équitablement la modernité des lignes aux références décoratives traditionnelles (zellige, tuiles vertes, arcades, ferronneries…) Malheureusement, ce lègue est actuellement, plus que jamais, en danger de mort. Il s'agit donc, avant tout, d'essayer de préserver ces lieux de mémoire pour les générations à venir. Plusieurs pas ont d'ailleurs été entrepris dans ce sens.
Sursaut d'orgueil
64 édifices de Casablanca sont actuellement classés en tant que patrimoine de la ville. Une grande victoire à travers laquelle chacun peut entrevoir l'intensité des efforts investis pour préserver les trésors architecturaux de la métropole. Grâce à ce sursaut d'orgueil de la société civile casablancaise, plusieurs des modèles d'urbanisme et d'architecture de la première moitié du XXe siècle qu'abrite la métropole continuent de vivre.
Tout un ensemble de bâtiments qui nous rappellent inlassablement que la ville nouvelle de Casablanca est en fait un véritable creuset universel de l'architecture du siècle dernier.
Celle qu'on appelle de manière générale l'architecture du monde moderne. Un produit touristique des plus mémorables. Faire de Casablanca un produit touristique et culturel reste de ce fait l'ultime objectif de tous.
Les touristes viendraient ainsi apprécier l'architecture que le Maroc a produite dans son ère de modernité où Casablanca a été en phase avec les plus grandes métropoles du monde, New York ou Paris par exemple.
Repères
La mosquée Hassan II
Erigé sur l'eau, ce monument incontournable impressionne par ses proportions et sa finesse. Le minaret de cette mosquée, dont la hauteur atteint les 210 mètres, est en fait le plus haut du monde.
Edifié en grande partie sur l'eau, ce joyau de l'artisanat marocain brille par l'ornementation de ses surfaces extérieures et intérieures et se veut le symbole de la tolérance et de la paix.
Le quartier des Habous
Création unique au Maroc, le quartier des Habous a été conçu sur le modèle de la médina traditionnelle. Sous les grandes arcades se niche une série de bazars présentant un éventail des produits d'artisanat provenant de tous les coins du pays : poteries, objets en cuir, meubles en bois, tapis… les boutiques regorgent de produits destinés à la clientèle locale et aux touristes.
La place Mohammed V
La place, conçue en 1920, représente le centre administratif de Casablanca. Elle est entourée d'élégants édifices. Le consulat de France, qui renferme dans sa cour d'honneur la statue de Lyautey, est situé entre la wilaya (bâtie en 1930) et l'ancien palais de justice (bâti en 1925). Au centre de la place, une fontaine aux formes circulaires offre un spectacle de jets d'eau lumineux et musicaux.
Le marché central
Au coeur du boulevard Mohammed V, le marché central, ouvert tous les jours de 7h à 14h, voit affluer les plus belles récoltes du jour.
Fleurs, fruits, épices, viandes, poissons et crustacés sont tellement bien présentés qu'ils mettent en appétit. Quelle bonne occasion que de prendre ses distances avec la circulation et que de flâner dans ce marché en partie couvert.
La corniche
A partir du phare d'El Hank, un cortège continu de plages et de piscines, de villas, de cafés, d'hôtels et de restaurants borde le boulevard de la Corniche. C'est aussi le haut lieu de la vie nocturne casablancaise.
Magasins de luxe et galeries commerciales :
Le visage séducteur de la métropole
Casablanca est une vitrine du Maroc moderne. Elle est incontestablement le lieu incontournable pour le shopping. C'est la réalité de cette métropole qui, à quelques points près, arrive à se mettre au diapason des autres métropoles internationales. Il n'y a qu'à voir le nombre impressionnant de grandes marques qui fleurissent un peu partout dans les quartiers commerçants de la ville pour s'en convaincre définitivement.
Au quartier Maârif, un des quartiers les plus huppés de Casablanca et qui abrite les célèbres Twin Center, les enseignes des grandes marques poussent comme des champignons. En l'espace de quelques mois seulement, nombre de boutiques luxueuses et de franchises non moins pompeuses ont ouvert leurs portes dans ce quartier. Rien que pour le secteur de l'habillement, on compte 44 franchises déjà installées au niveau de la métropole.
La ville regroupe désormais une multitude de magasins qui n'ont rien à envier à ceux rencontrés dans les métropoles d'Europe. De célèbres marques y ont d'ailleurs élu domicile. Pour les Casablancais avides de shopping (et les Casablancaises surtout !), c'est l'endroit idéal pour dépenser un peu, et parfois beaucoup, d'argent.
Désormais, en se promenant à travers les boulevards et rues de ce quartier, des vitrines impeccables d'enseignes mondialement connues séduisent inévitablement les flâneurs et les incitent à faire leurs emplettes. Et pas uniquement les boutiques d'habillement.
Pour s'installer, ces franchises ont bien entendu choisi les places commerçantes les plus fréquentées. A l'image du boulevard de la Marche Verte (boulevard Massira El Khadra), investi depuis peu par des magasins de luxe et des boutiques de marques mondialement connues.
Ce boulevard est ainsi devenu, sans conteste, le siège des grandes marques internationales. Là , vous pourrez flâner et entrer librement dans les boutiques. C'est une artère très animée où jeunes et moins jeunes viennent très régulièrement. Ce nouveau centre-ville de Casablanca vous permettra de passer un bon moment de shopping. Il est sûr que vous ne reviendrez pas les mains vides.
Au hasard des ruelles de l'ancienne médina :
La Sqala, un fortin converti en café maure
L'ancienne médina de Casablanca, avec ses ruelles enchevêtrées, offre un contraste saisissant avec la ville nouvelle qu'elle côtoie. Relativement peu étendue, la vieille ville est un endroit agréable et vivant. Un avant-goût de cette ville plurielle dont les potentialités touristiques restent encore à découvrir.
L'ancienne médina, autrefois ceinte de remparts dont il ne subsiste aujourd'hui qu'une partie, borde le littoral sur près d'un kilomètre. Détruite en partie lors du tremblement de terre de 1755, la médina renferme les monuments les plus anciens de Casablanca.
À proximité de Bab El Marsa (porte de la Marine située en front de mer et s'ouvrant sur l'actuel boulevard des Almohades), se trouve la mosquée Jamâa Ould el-Hamra, construite à la fin du 18e siècle. L'architecture soignée de cet édifice vaut assurément le détour.
Sans oublier les multiples marabouts que l'on découvre tout au long des ruelles de la médina. Sidi Allal El Kairouani, Lalla Beida, Sidi Bousmara, une multitude de sanctuaires chacun à l'histoire différente.
Autre monument qu'il faut absolument prendre le temps de visiter et d'en savourer le mystère : la Sqala.
Située face au port de pêche, ce bastion fortifié du 18e siècle est l'un des rares vestiges du règne de Sidi Mohammed Ben Abdellah. Ce Sultan Alaouite, à qui l'on doit la reconstruction de Casablanca en 1770, avait en effet armé la cité d'une batterie, la Sqala. Celle-ci pointe encore fièrement ses vieux canons vers le large.
"Gardée" par deux zaouïas, Sidi Allal El Kairouani et Sidi Bousmara, la Sqala n'en dégage que plus de charme et d'évocations mythiques. "Magique" est en fait le mot qu'il faut pour décrire ce fortin, demeuré pendant longtemps à l'abandon.
La Sqala, ce site unique à Casablanca, a finalement et fort heureusement repris vie en 2002, et ce grâce à l'implication du privé. Le site s'est en effet métamorphosé en café maure. L'entreprise a pourtant la particularité d'être à 100 % citoyenne. En fait, le café-restaurant finance une association de sauvegarde du patrimoine de l'ancienne médina.
L'association Sqala s'est fixé pour objectif la sauvegarde et la protection de l'environnement proche de l'ancienne médina, ainsi que l'organisation et la promotion de manifestations culturelles par le biais d'une galerie photographique et d'une esplanade, espace culturel et événementiel de l'association. Le cadre se prête d'ailleurs parfaitement à l'organisation de telles actions. Il se prête tout aussi bien, sinon mieux, à la rencontre du tout Casablanca.
A la Sqala, personne ne peut nier ce mieux-être ni cette douce sérénité qui s'empare du visiteur. Et il faut bien l'avouer, tout, dans la construction et l'agencement de cet espace, et dans toute la mémoire qu'il recèle, contribue à faire naître chez le visiteur autant de sensations : la force communicative de la pierre, les hauts plafonds, le murmure de l'eau s'écoulant paisiblement des fontaines, les couleurs apaisantes, l'exubérance du jardin andalous, l'odeur sucrée du thé à la menthe et celle des gâteaux marocains…
La Sqala porte parfaitement son nom : l'escale. Une escale pour s'abriter de l'effervescence de Casablanca. Aujourd'hui, la Sqala offre aux Casablancais leur premier café maure. Un univers qui a la particularité, ou disons même la magie, de sortir ceux qui le fréquentent de leur quotidien. Une belle pause thé en perspective !
Sidi Allal El Kairouani, premier saint-patron de la ville
Le sanctuaire du premier saint patron de la ville, Sidi Allal El Kairouani, se trouve derrière la Sqala, sur la place de Sidi El Kairouani. Le sanctuaire abrite la tombe de Sidi Allal et de sa fille, Lalla Beida. Tous les deux venus de Kairouan (Tunisie) au 14e siècle.
La légende raconte que Sidi Allal El Kairouani, parti de Kairouan vers le Sénégal en barque, avait fait naufrage au large de Casablanca où il a été recueilli par quelques pêcheurs. À la mort de sa femme, il avait demandé à son unique fille (Lalla Beida) de le rejoindre. À son tour, sa fille fait naufrage et se noie devant Casablanca. Sidi Allal la fait alors ensevelir en face de la mer et demande d'être enterrée à ses côtés. Le sanctuaire de Sidi Allal El Kairouani est également connu sous le nom de Dar El Beida (maison de la Blanche) en hommage à sa fille, connue pour la blancheur de son teint.
A moins que ça ne soit pour ses murs chaulés visibles de loin, en mer, Casablanca porterait vraisemblablement le nom de Dar El Beida, en souvenir du patron des pêcheurs Allal Al Kairouani et de sa fille Lalla Beida. Un nom qu'arbore la ville à partir de 1770, alors que le Sultan Moulay Mohammed Ben Abdallah (Mohammed III) entreprenait sa reconstruction.
Hajar Dehhani | LE MATIN