c'est lui qui faisait les costumes dernier cri

A quelle periode ???? Sam 1

car il y avait beaucoup de tailleurs a Casa ...

amities

Marie Jos

dANS LES ANNEES 64 67 PAS TRES LOIN DE CHEZ IGLOO

Pas tres loin de chez Igloo, il y avait un tailleur espagnol :

M. Ruiz juste en face des pompiers qui etait excellent !

Je crois bien que je viens de retrouver le nom du tailleur de mon pere: M. Ruiz qui disait lorsqu'on s'etonnait d'un detail: "c'est une petite fantasia a moue" Il avait fait aussi, pour ma mere, un tailleur noir a basques qu'elle portait avec une blouse blanche. Ce qui ne l'empechait pas de dire, quelques minutes avant de partir au cinema, "allez-y seuls, je n'ai rien a me mettre!"

Ce sujet des boutiques et magasins pourrait paraitre leger. En fait, il me rappelle ces jeux de nos journaux d'enfants ou il fallait relier des points numerotes pour faire apparaitre une figure.

Tous ces lieux que nous evoquons, ensemble, redessinent la cartographie de nos deplacements, notre style vie, notre appartenance. On s'est donc vus sans se voir, on s'est croises sans savoir. Un peu de temps perdu, certes, mais nous voila reunis ici, chez Darnna, pour renouer les fils de nos vies.

Et comme le temps est passe et que nous sommes (helas) plus matures, on va droit au but. "Qui es-tu, ou vivais-tu, te souviens-tu?" Et aucune de ces questions n'est deplacee. Il faut faire vite et certains, comme moi, ont beaucoup trop attendu pour ouvrir leur coeur.

Jusqu'ici, les Casablancais ont ete plutot rares sur les chemins de l'exil. Et quand quelqu'un evoquait le Maroc, c'etait un touriste qui faisait la moue quand je disais avoir vecu a Casa!

Eh non, je ne traversais pas la place Djemaa El Fna pour aller a l'ecole, je n'habitais pas pres de la Karaouine, ma maison n'etait pas a l'ombre de la tour Hassan et, mauvaise note pour moi, je n'avais pas mis les pieds au Club Med d'Agadir et ce nom assombrissait plutot mon regard. "Ah vous viviez a Casablanca, mais il n'y a rien a voir!"
Repli strategique dans ma coquille.

J'en sors aujourd'hui grace a vous tous, grace a ces appels lances par les uns, repris par les autres. Meme s'ils ne me concernent pas toujours directement, je suis heureuse de voir continuer, chez Darnna, des histoires interrompues jusque la.

Tu sais, Casaanita, ce que tu dis ne me surprend pas. Pour beaucoup de touristes, le Maroc est Marrakech et pas autre chose et ceci est bien entretenu par les Tour Operators. C'est certes une ville magnifique mais elle beneficie d'une mode et d'un certain snobisme aussi bien au niveau du show-bizz que des hommes d'affaire. Qui n'a pas achete son ryad a Marrakech ?
c'est exactement comme si on ramenait la France a Paris, Lyon, Marseille ou Bordeaux... c'est un effet de mode, soigneusement entretenu par les marrakchis qui voient la une manne providentielle.

Mais pour moi, comme sans doute pour la plupart d'entre nous, le Maroc ne se reume evidemment pas a cela. J'avoue etre souvent agace lorsque des gens me disent qu'ils vont faire un sejour au Maroc et qu'a ma question "ou?", ils me repondent invariablement : "Marrakech !" et eventuellement le Sud Marocain.
Nous autres, anciens du Maroc, nous savons evidemment qu'il existe autre chose et je trouve attristant de voir ces touristes se faire canaliser comme des moutons de panurge. Certains se risquent jusqu'a Essaouira lors d'une excursion, et encore...
On ne parle pratiquement plus de Meknes, encore un peu de Fes, mais cela doit paraitre trop au nord pour des gens friand de soleil....et pourtant, il y a du soleil partout au Maroc. Et puis Fes est une ville trop intellectuelle pour le touriste lambda qui cherche des plaisirs faciles et tres terre a terre.
Tout cela est un peu decevant mais bon ! je ne veux pas m'eriger en juge car je n'en ai pas qualite. Je constate et c'est tout.

Lionel

A la limite, Babounet, tres egoistement, je me dis "tant mieux si les touristes ne vont qu'a Marrakech!, je ne les rencontre pas ailleurs!". Mais pour les Marocains, je pense que les ressources touristiques seraient plus equilibrees si ce flot de visiteurs se repandait equitablement sur ce territoire si beau.
J'aime Meknes et il y a bien longtemps que je n'ai pas vu mon ami Abdesslam, un artisan qui a participe a la realisation des portes en bronze du palais du sultan, a Fez.
Nous avons ete invites avec mon mari et mon fils, dans la ferme de ses parents pour un dejeuner puis chez d'autres membres de sa famille, au coeur de la medina de Fes.
Nous avons vecu avec eux une nuit de Ramadan, une nuit d'insomnie, de rire, de jeux de cartes avec, pour tenir le coup, quelques plats a tomber de bonheur.
Pauvres touristes! Ils ne connaitront jamais ces heures de complicite... meme si les Marocains ouvrent leurs portes avant meme que l'on n'ait frappe. Une belle lecon a mediter

Tout a fait !! Casaanita et Lionel,
Il faut croire que nous avons vecu quelque chose d'unique, une periode extraordinaire, et ce qui nous en est reste, nous le gardons comme un tresor dont on ne peut que distribuer des miettes, justement sur des sites comme Darnna.

La Koutoubia, la place Djemma el Fna, Mogador, toute une culture pre-digeree... Nos pauvres touristes emporteront un petit chameau en terre cuite, quelques cartes postales, une paire de babouches fantaisie pour epater la concierge et mettre sur la commode.

C'est comme si on n'allait voir une piece theatre que pour voir les decors : les acteurs et le texte, bof...cest secondaire.

Sylvain, un peu amer

Comme les acteurs et le texte de cette fabuleuse piece que nous avons eu l'honneur de jouer devant l'Histoire m'interesse, je tente de combler mes lacunes. Je suis indulgente avec moi-meme car ce sont de veritables gouffres!
Pis, il a fallu desapprendre ce que je tenais pour certitudes car les idees toutes faites, les prejuges qui portent prejudice a l'intelligence, ne m'ont pas epargnee.
Mais tres tot, a un age encore tendre, je me suis ebrouee, grace a mon pere, quelques rencontres, des lectures, une reflexion personnelle.
Aujourd'hui je pousuis ce travail sur moi-meme et, regulierement, je replonge dans mon livre d'arabe dialectal de 6 eme et 5 eme, pour retrouver la langue du pays qui me fait toujours battre le coeur.

Je joins cette image de mon manuel deja ancien qui, lui aussi, n'evite pas les cliches sur la societe europeenne. Madame repasse, pendant que monsieur fume nonchalemment!

Savez-vous combien revenait un costume sur mesure chez Azran

dans les 64-67 entre 700 et 800 dirrham de l'epoque

Plus d'un mois de salaire durant la mm periode

Bonsoir Sam 1,

La plupart des jeunes des annees 50 s'habillaient chez le "Grand Bon Marche" - Passage Sumica - ou chez les Freres Achach. Plus tard, c'est "Cahors" et vers l'age de la retraite le "Carnaval de Venise"...

Amities
Abdou

Oui, j'ai eu deux costumes achetes au Grand Bon Marche, plutot Bd de la Gare que passage Sumica, il me semble (mais il y avait peut-etre une entree dans le passage). Le directeur s'appelait Monsieur Audrain.

Amicalement

babou

Le tailleur Sam Azran se trouvait Rue reitzer (tout près du rond-point Mers-Sultan) c'est lui qui m'a fait mon costume de mariage en 1969. Il était cher, c'est vrai, mais sympathique, arrangeant avec ceux qui n'avaient pas de gros moyens, et son travail était impécable.

sa boutique est devenue un magasin de prêt-à-porter bas de gamme.

Fred