Re: Leon Oiknine - mes photos de Casa annees 50-60
Posté par:
hassanazdod (IP enregistrè)
Date: 10 août 2005 : 16:48
marie jose
en ce moment un grand ami a moi MAHI BINEBINE un peintre marrakchi expose tout pret de chez toi.je te recommande d aller voir c est tres interessant et si tu le rencontre passes lui le bonjour de ma part.
toi l ancienne professeur tu dois surement aimer l art surtout venant du maroc que tu aimes tant
ton ami hassan de marrakech
Un artiste marocain au Portugal : Les masques de Mahi Binebine
09.08.2005 | 15h11
Mahi Binebine espose actuellement et jusqu'au 30 septembre ses dernières créations au Musée archéologique de Silves et à l'église de la miséricorde Silves (Algarve, Portugal). Ses œuvres seront ensuite accrochées à la Fondation Gulbankian (Lisbonne) en Octobre.
Des masques expressifs posés sur des toiles, des couleurs d'une luminosité magique, voilà ce qui rend les tableaux de Mahi Binebine attirants et attachants.
Mahi est un peintre, un poète. Ses tableaux racontent des histoires, ses histoires peignent des tableaux. Et ce avec une maîtrise remarquable, bien que sa carrière artistique soit encore jeune. Un rêve s'est mué en aventure initiatrice. Un rêve dans lequel Mabi Binebine revient sur les lieux de son enfance, une maison au Maroc.
Il décrit ce rêve à un ami espagnol dans une lettre qu'il n'enverra pas, et qui deviendra, une année plus tard, la première page du "Sommeil de l'esclave", son premier roman. Tout a un début. Quelque chose vient d'éclore, cherche à s'exprimer. Le désir gardé secret de devenir artiste se réalise.
Ce sont les souvenirs de ses origines au Maroc, de cette lumière ineffable, de ces couleurs vives, mêlés aux empreintes du monde occidental dans lequel il vit maintenant – le Vieux Monde avec l'Europe et Paris, le Nouveau Monde, avec l'Amérique et New York –, qui constituent la substance de ses romans et tableaux.
L'écriture l'a amené à la peinture. L'écriture ne peut pas toujours tout exprimer. Comment décrire avec des mots les couleurs de Marrakech, la ville où Mahi Binebine a grandi? Ce rouge bien singulier dans lequel Marrakech semble s'immerger, la "couleur officielle de la ville" comme il l'appelle. Et, à côté de cette couleur de feu, on trouve le bleu de cobalt qui hante son esprit. Était-ce celui des "Jardins Majorelle"? Ces jardins sont vraiment bleus bleus !
Les peintures immatérielles de Mahi Binebine cherchent à capturer ces phénomènes de couleurs. Afin d'atteindre une intensité maximale, I'artiste frotte des pigments d'huile sur les divers matériaux qu'il incorpore à sa toile.
Dans certaines oeuvres, les visages émergent des surfaces de couleurs, comme des souvenirs vagues, imprécis, comme des ombres du passé – comme jadis un certain rêve – , qui affleurent et tourmentent la conscience, et encore plus, comme quelque chose qui s'évade des limites spatiales et temporelles.
Ces visages sont, par une grande simplicité, réduits à quelques traits, et dans leur simplicité, presque austérité, sont d'une éloquence extrême. Cette expression de mutisme, où se cache un sentiment d'angoisse et de gêne, nous est familière. Ce sont des bouches qui ne parlent pas, des yeux qui ne peuvent pas voir. Ce sont des visages déchirés.
Et c'est cela même qui, en vérité, constitue le thème de prédilection de l'artiste. Il ne peint plus des visages mais des masques grâce auxquels il a renoué avec sa terre d'origine, I'Afrique. "Les masques", déclare Mahi Binebine, "représentent l'Afrique. Là -bas, le masque n'est pas destiné à cacher mais à révéler, à exposer. Pour moi, il est tout ce que la bouche ne dit pas". Et ici, le démon que l'on veut peut-être exorciser s'appelle répression, esclavage.
C'est pour cette raison que l'on retrouve dans de nombreux masques de l'artiste cette expression de détresse et d'oppression. Cela aussi fait partie de l'Histoire de l'Afrique.
Le thème des masques est multiple. Dans la réflexion qu'il porte sur le sujet, Mahi Binebine essaie d'établir la synthèse des deux cultures auxquelles il appartient. Ainsi, déclare-t-il, "j'ai fait de mon mieux pour garder un pied dans l'endroit où je suis né et l'autre où je vis." Ce qui signifie aussi pour lui que ce sentiment de chez-soi partagé entre deux cultures si différentes constitue une source inépuisable d'inspiration.