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LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 01 juin 2005 : 18:36

qui de nous n'a pas adore les histoires de j'ha qui se racontaient de generation en generation.
et que nous racontons aujourd'hui a nos enfants et petits enfants.
chez nous en judeo-espagnol on l'appelle joha,qui veut dire aussi l'habit-tunique blanc que portait les juifs berberes hommes,alors je ne sais pas si joha etait juif ou musulman,mais je sais que ces histoires ont bercees mon enfance et vous???????

J'ha et ses amis:

Un jour, pendant que J'ha se promenait, il rencontra un paysan qui lui dit : "Tiens ce poulet, tu feras avec une soupe pour ton dîner". J'ha remercia et invita le paysan à partager avec lui son dîner : "Viens, on le mangera ensemble"

Quelques jours après, un homme que J'ha ne connaissait pas, se présenta à lui et lui dit : "Comment J'ha, tu ne me reconnais pas ?"; Et J'ha resta étonné devant l'explication du paysan : "Je suis l'ami de celui qui t'a offert un poulet" et, devant son insistance, J'ha l'invita à déjeuner avec lui.

Quelques jours après, un autre paysan se présenta à lui et, lui dit : "Comment J'ha, tu ne reconnais plus tes amis ? je sui l'ami de celui qui t'a offert un poulet"; J'ha l'invita à, dîner avec lui. Arrivés à la maison, J'ha le fit entrer, asseoir et lui présenta dans une assiette de l'eau bouillie. Devant l'étonnement du paysan, J'ha lui dit : " Qu'as tu à regarder ainsi, pourquoi ne mange-tu pas ?", le paysan : "Manger quoi ?"

- J'ha : "Manger la soupe de la soupe du poulet !".

c'etait que joha a fait une soupe et il a jete le poulet......................

soly


Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 01 juin 2005 : 19:06

On raconte que J'ha devenu veuf, trouva une veuve et se marièrent. Une nuit, pendant qu'ils étaient au lit, J'ha se rappela sa défunte épouse, sa femme se rappela son défunt mari et vanta sa richesse, sa noblesse, sa gentillesse. Ce qui irrita J'ha et l'amena à parler lui aussi de sa défunte épouse, dont il vanta la beauté, la gentillesse, la dextérité et vanta surtout sa savoureuse cuisine.

La discussion s'enflamma et J'ha d'un coup d'épaule, mit sa femme par terre, lui causa une fracture du bras. Celle-ci, indignée, par le comportement de son mari, rentra chez elle. Elle fit part du mauvais traitement dont elle était victime, à ses frères qui allèrent trouver J'ha pour lui demander des explications et le réprimander.

A leurs questions, J'ha répondit : "Que voulez-vous que je vous dise ? Nous étions deux. Votre sœur avait invité son défunt époux, j'ai fait de même. Nous nous trouvions à quatre dans un lit conçu pour deux. L'un de nous était obligé de tomber, c'est votre sœur qui a subit".


SOLY

Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 01 juin 2005 : 19:21

Le chacal et l'hyène

Il était un chacal qui avait soif et, ne pouvant résister, alla tourner autour du puits. Lorsqu'il vit un seau que les paysans utilisaient pour puiser leur eau, il eut cette idée de se jeter dans le seau afin d'atteindre l'eau. Mais le seau alourdi par son poids, alla choir au fond du puits. Il se désaltéra bien sur et se résigna à attendre que quelqu'un vienne l'en sortir. Passait alors, une hyène qui avait elle aussi soif; Elle se pencha sur la margelle du puits et vit au fond l'infortuné chacal, auquel elle dit : "Que fais-tu là ?".

Le chacal lui répondit, avec toute la ruse qu'on lui connaît : "Je jouis de la prospérité de ces fonds que personne n'a encore exploré.".

L'hyène, envoûtée par ces paroles, demanda au chacal la manière de le rejoindre, pour profiter de cette aubaine.

Le chacal : "Tu n'as qu'a saisir le bout de la corde que tu as devant toi, et en un rien de temps, tu te retrouveras avec moi" L'hyène fit ce que le chacal lui dit. Le rusé, profitant de l'occasion, se jeta dans le seau qui remonta pendant que l'hyène, beaucoup plus lourd que lui, descendait au fond.

Au milieu du chemin, pendant que l'un descendait et l'autre remontait, ils se rencontrèrent et l'hyène de lui dire : "Où vas tu ?", le chacal lui répondit : "Que veux tu, c'est la vie, pendant que l'un monte, l'autre doit descendre !, ainsi veut la vie !"

SOLY

Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 01 juin 2005 : 19:24

Le Taleb avare

On raconte qu'un maître d'école coranique qui enseignait dans un village, était si avare qu'on l'avait surnommé “Taleb aneqqaru” – Le maître avare –

Un jour, en allant puiser son eau dans le puits du village, il glissa sur la margelle et se trouva au fond du puits. Un berger qui avait vu la scène, ameuta les villageois qui accoururent portant qui un bâton, qui un bout de corde, qui une canne, et essayèrent de sauver le noyé; Ils firent un cercle autour du puits, et tendirent leurs cordes et leurs bâtons dans un bruit inimaginable, car tout le monde criait : “Donne ta main !….” ;

Impassible, le maître ne bougea pas, malgré le danger qu'il en courait. A ce moment là, un villageois qui connaissait son avarice, accourut et demanda à la foule de s'écarter disant “Je sais comment le faire sortir de là !”.

Il se pencha sur la margelle du puits, ferma son poing et le tendit au maître en lui disant : “Tiens ma main !”. Celui-ci sembla revenir à la vie, bougea et empoigna de ses deux mains la main tendue.

On le sortit de là, tremblant de peur et de froid, et son sauveur s'adressant à la foule étonnée, leur dit : “Vous savez que notre maître est allergique au mot Donne auquel il préfère de beaucoup le mot Tiens !”


SOLY

Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 01 juin 2005 : 19:58

CETTE HISTOIRE EST TRES CONNUE AU MAROC ET EN ALGERIE

Parmi les majestueuses montagnes de Kabylie vivait autrefois un charbonnier pauvre et démuni. Il était père de sept filles et peinait beaucoup pour nourrir sa nombreuse famille.

Tous les matins, il se rendait dans la forêt et travaillait avec acharnement. Le soir, à son retour, l'homme était tout noir de charbon. Ses filles avaient honte de sa condition et s'en désintéressaient complètement. Elles passaient le plus clair de leur temps à s'occuper de leurs toilettes. Elles aimaient se farder et jouer aux bourgeoises.

Thassadith, la cadette des filles, était très différente. Elle s'occupait des tâches ménagères et prenait soin de son malheureux père. Volontaire et généreuse, elle se montrait toujours indulgente vis-à-vis de la paresse et de l'indifférence de ses sœurs, essayant constamment de réparer leurs erreurs et de combler leurs désirs. Cette fille était également d'une remarquable beauté et d'une formidable sagesse. En outre, elle excellait dans l'art de parler. Son éloquence et la finesse de son esprit étaient reconnues de tous. Dans tout le village, on la citait en exemple. Au fur et à mesure que la jeune fille mûrissait, elle montrait un comportement digne des plus grands sages et philosophes.

Si bien que sa merveilleuse réputation atteignit le palais du roi Plaisantin. Ce monarque se passionnait uniquement pour les énigmes, les satires et les bouffonneries. Sa cour regorgeait de farceurs et de conteurs. Il organisait régulièrement des tournois à ce propos. Quand ce roi, fantasque et excessif, entendit parler des talents surprenants de la jeune Thassadith, il eut envie de la connaître et de la mettre à l'épreuve.

Il convoqua alors le pauvre charbonnier. Celui-ci trembla de peur, connaissant la tyrannie de l'homme. Il se rendit au palais, priant le ciel de lui venir en aide. Le roi s'adressa au charbonnier :

« J'ai entendu dire que ta petite dernière a le don de résoudre n'importe quelle énigme. Serait-elle aussi forte qu'on le prétend ?
Ô noble seigneur ! Il me semble que ce que l'on dit au sujet de ma fille est quelque peu exagéré. Je suis votre modeste serviteur et ferai tout ce que vous demanderez, répondit le charbonnier, effrayé par le regard pénétrant du souverain. - Eh bien, je veux que tu rapportes à ta fille l'énigme suivante :

je possède un arbre qui a douze branches. Chaque branche se décompose en trente rameaux, précisa le roi. Si ta fille arrive à deviner de quoi il s'agit, elle sera récompensée. Si par malheur elle échouait, je vous trancherai la tête à tous les deux ! Tu as une semaine pour me fournir une réponse ! ».

Le charbonnier quitta le palais complètement abattu ne sachant comment aborder sa fille. Il la croyait en effet incapable de trouver la réponse à l'énigme du roi. Quand Thassadith remarqua la grise mine qu'affichait son père, elle soupçonna des ennuis. Elle l'interrogea : « Confie-toi, père ! Dis-moi ce qui te tourmente ! Je te vois triste et pensif. » Le charbonnier confia à sa fille les raisons de son souci. La jeune fille sourit et dissipa ses craintes : « Ce n'est pas difficile, père. Je crois que le roi veut parler de l'année. Les douze branches étant les douze mois de l'année et les trente rameaux les trente jours du mois. » Le charbonnier estima la réponse trop évidente et dit à sa fille, d'une voix sceptique : « Si le roi s'est donné tant de mal, c'est sans doute que la réponse à l'énigme doit être bien plus ardue.
Crois-moi, père ! C'est la réponse qu'il faut donner au roi. »

Le jour fatidique arriva et le charbonnier se rendit auprès du roi, le cœur serré et en proie au doute. N'ayant point d'autre réponse que celle trouvée par sa fille cadette, il la lui livra. Le roi s'exclama : « Bon ! Bon ! Voici que ta tête et celle de ta fille sont épargnées ! Pour te témoigner ma satisfaction, je te demande la main de cette fille à l'esprit si fin. »

Perplexe, le charbonnier n'en crut pas ses oreilles. Il hésita un peu et finit par lui avouer ses craintes : « Sire, ma fille est bien trop jeune et trop humble pour toi. Comment un roi aussi puissant que tu es daignera-t-il regarder la fille d'un misérable charbonnier comme moi ? » Déterminé et impatient, le roi décréta : « C'est décidé, je la veux ! Dans douze mois, j'enverrai à ma fiancée les offrandes du mariage. Tâche de préparer ta fille à cet événement. »

Le charbonnier, encore sous l'effet de la surprise, rassembla difficilement ses forces pour rentrer chez lui. Il ignorait de quelle manière prendre la chose. Fallait-il se réjouir de la nouvelle ou bien s'en inquiéter ? La fantaisie du roi, ses désirs extravagants et son humeur lunatique étaient bien connus de tous. Thassadith, assez étonnée par la nouvelle, considéra malgré tout sérieusement la proposition du roi et, peu à peu, se prépara à devenir l'épouse de cet homme si singulier. Les douze mois fixés s'écoulèrent. Le charbonnier attendit avec impatience et anxiété à la fois les messagers du roi. Il fit de son mieux pour les recevoir dignement.

La modeste demeure vit arriver dix-sept serviteurs, chargés de somptueux présents destinés à la fiancée. Celle-ci fut ravie par la magnificence des cadeaux envoyés par le roi. Elle fit montre d'une grande hospitalité et su se rendre agréable à ses invités. Ces derniers ne cessaient de l'observer ainsi que leur roi le leur avait ordonné.

Or, durant leur périple, les serviteurs, jaloux de la fiancée et estimant qu'elle ne méritait pas toutes les largesses du roi, s'étaient emparés d'une partie des présents. Intuitive, la fine Thassadith le devina. Néanmoins, elle les reçut honorablement et feignit de ne rien remarquer de leurs fâcheux agissements. Elle les pria de goûter à son thé.

Autour de la table, l'un des émissaires du monarque demanda à la jeune fille : « Où est donc passé ton père ?
Il est allé mettre de l'eau dans l'eau ! répondit-elle.
Et ta mère, où est-elle ? demanda-t-il encore.
Elle est partie voir ce qu'elle n'a jamais vu ! répondit Thassadith. » Aucun des hommes du roi ne comprit quoi que ce fût aux propos de la jeune fille. Ils leur semblèrent même sarcastiques et méprisants. Cependant, ils ne dirent rien.

Bientôt, la famille fut au complet. Thassadith décida de servir le dîner qu'elle avait soigneusement préparé. Elle présenta un succulent couscous au poulet. Elle coupa avec une remarquable délicatesse les morceaux de viande et les distribua soigneusement : elle offrit à son père la tête du poulet et quelques morceaux de la poitrine. (© publié par Tamurth.net)A sa mère elle donna le dos et partagea le reste de poitrine entre ses deux frères. Ses sœurs reçurent les ailes, quant aux serviteurs, elle leur offrit les pattes. Elle partagea le reste des poulets de la même manière. Les invités échangèrent des regards étonnés mais se gardèrent bien de tout commentaire. Tous passèrent une bonne soirée.

Quand ils furent sur le point de quitter la maison de la fiancée, cette dernière s'adressa à eux : « Remerciez de ma part votre généreux maître et présentez-lui mes respects. Je vous charge aussi de lui dire exactement ceci : il manque du duvet à la perdrix, de l'eau à la mer et des étoiles au ciel. »

Le roi attendit ses messagers avec impatience. Quand ceux-ci furent auprès de lui, il leur demanda de lui narrer tous les détails, de lui raconter et de lui décrire les faits et gestes de sa fiancée, ainsi que tout ce qu'elle avait pu dire. L'un des serviteurs s'avança et relata : « Sire, ta fiancée nous a bien reçus, mais nous n'avons rien compris à ce qu'elle nous a dit. Elle ne parle que par énigmes !
Justement ! fit le roi, rapportez-moi exactement ses paroles. » Les serviteurs firent le récit complet et détaillé de la visite. Aussitôt, le roi sermonna ses sujets : « Espèces d'idiots ! Ce n'est pourtant pas sorcier ! Quand elle vous dit que sa mère est partie voir ce qu'elle n'a jamais vu, cela signifie qu'elle est partie assister à un accouchement. Quant au père, il est allé dévier l'eau du courant pour activer la roue de son moulin et vous savez qu'une fois sortie du moulin, l'eau retourne vers le courant, expliqua le monarque non sans ridiculiser ses messagers.
Et comment expliquer le partage des poulets, sire, osa demander l'un d'eux ?
Son partage me paraît logique et équitable : au père revient la tête du poulet car il est le chef de famille ; à la mère revient le dos car elle est la charpente du foyer ; aux mâles de la famille, elle a réservé la poitrine, car ils constituent le rempart qui la protège des attaques extérieures ; aux sœurs, elle a remis les ailes car ce sont des filles et la coutume veut qu'un jour la fille quitte ses parents pour vivre chez son époux. Quant à vous, imbéciles, elle vous a offert les pattes, car c'est sur vos deux jambes que vous êtes allés la voir.
Ce n'est pas tout ! fit l'un des domestiques. Avant de nous laisser partir, elle a ajouté ceci : « A la perdrix il manque du duvet, à la mer il manque de l'eau et au ciel il manque des étoiles. »

Le roi s'empourpra et s'écria : « Soyez maudits ! Qu'avez-vous fait de mes offrandes, misérables ? »

Les valets s'empressèrent de répondre : « Nous les avons remis à votre fiancée, comme convenu.
Vous avez osé me voler, petites vermines ! Si ma fiancée dit qu'il manque du duvet à la perdrix, cela veut dire que vous avez dérobé des étoffes d'or. Elle dit aussi qu'il manque de l'eau à la mer, c'est que vous avez également pris du parfum. Pire encore, vous vous êtes permis de toucher aux émaux des bijoux, sinon il ne manquerait pas d'étoiles au ciel. Vous voilà démasqués ! »

Les serviteurs se jetèrent immédiatement aux pieds du roi, implorant son pardon. Celui-ci voulut leur infliger un châtiment exemplaire, mais se retint à la dernière minute pour éviter de choquer sa promise. Il se contenta de les prévenir : « Disparaissez de ma vue et que je ne vous reprenne plus en train de voler, sinon je vous couperai les mains ! »

Quelques jours s'écoulèrent et vint le moment de célébrer le mariage du roi. Le royaume entier était en liesse. On favorisa les réjouissances et on offrit à boire et à manger à tous. Les poètes, les conteurs, les magiciens, les danseurs et les musiciens égayèrent les sept prestigieuses nuits de noces que réserva le roi à sa dulcinée.

Quand Thassadith arriva dans sa demeure royale, parée de ses ornements chatoyants, parfumée de rose et de jasmin, la démarche aussi gracieuse que celle d'une perdrix, le roi en fut tout ébloui et eut du mal à croire qu'il s'agissait de la fille du pauvre charbonnier. Il proposa d'ailleurs à ce dernier d'améliorer sa condition, tant il était fier de la fille qu'il lui donnait en mariage.

Confortablement installée, Thassadith resplendissait de mille éclats. Le charme de sa compagnie attirait tout le monde et son éloquence enchantait tous les esprits. On ne jurait plus que par son nom. Le roi, bien qu'amoureux de sa jeune épouse, resta fidèle à sa passion. Il était toujours aussi féru de plaisanteries et de bonnes histoires. Il avait gardé l'habitude de faire une partie d'échecs avant de s'endormir. Mais personne ne réussissait à le battre. Il finit par se lasser de gagner. Un jour, il invita son épouse à jouer contre lui. Celle-ci eut le pressentiment qu'elle le vaincrait. De peur de le froisser, elle le pria de renoncer à son idée. Le roi devina la raison de son refus. Vexé et blessé dans son orgueil, il devint véhément et la menaça : « Si un jour par malheur ton esprit venait à battre le mien, je te répudierais. L'homme doit demeurer le plus fort. Souviens-toi bien de cela ! » Thassadith, qui aimait tellement son mari, n'osa pas lui livrer le fond de sa pensée. Elle feignit de vouloir jouer avec lui et le laissa gagner afin d'éviter sa colère. L'incident fut clos et la jeune reine apprit à ruser pour éviter au roi tout objet de mécontentement.

Un soir, la reine installée sur sa terrasse profitait de la petite brise parfumée aux senteurs des innombrables et magnifiques fleurs de ses vergers, quand elle surprit l'écho d'une conversation entre deux inconnus. L'un faisait à l'autre le récit de sa mésaventure :

« Depuis mon arrivée dans ce pays, mes ennuis n'ont pas cessé. J'ai eu confiance en un homme, il m'a volé mon poulain. J'ai demandé justice au roi, il s'est empressé de me traiter de voleur. L'homme a réussi à convaincre le roi que mon poulain était l'enfant de sa mule. J'ai même dû lui verser une amende !
Mon pauvre ami, quelle injustice ! s'apitoya l'autre homme. »

Du haut de sa terrasse, la reine entendit l'histoire et fut prise de compassion pour l'étranger. Elle fut indignée de ce qui lui était arrivé. Tant et si bien qu'elle s'adressa à lui, malgré l'interdiction formelle du roi de se montrer ou de parler à ses sujets. Elle le réconforta : « Tout n'est pas perdu brave homme ! » Surpris, les deux hommes levèrent les yeux mais ne virent personne. La reine ajouta : « Il n'est pas nécessaire de me voir. L'important est que justice soit faite. Alors faites ce que je dirai. » L'étranger ne sut toujours pas quelle était la voix qui lui parlait, mais il la trouva si réconfortante qu'il lui demanda : « Comment espérer justice alors que mon procès a déjà pris fin et que le verdict a été rendu ?
Le roi s'est trompé, expliqua la reine, et tu n'as pas assez défendu ta cause. Je sais ce qu'il faut faire pour y remédier. »

Le lendemain, l'étranger demanda de nouveau audience au roi. Excédé, le souverain le menaça de lui trancher la tête s'il n'avait pas de bonnes raisons pour le déranger. Comme la reine le lui avait recommandé, l'homme expliqua : « Ce n'est pas pour l'affaire d'hier que je suis là, sire. Voilà ce dont il s'agit. J'ai planté un carré de fèves près de la rivière. Au moment où je m'apprêtais à en faire la récolte, des poissons ont surgi de l'eau et ont tout mangé. » Furieux et caustique, le roi grogna : « Misérable créature ! On ne t'a donc jamais dit que le jour où les poissons sortiront de l'eau pour se nourrir ce sera la fin du monde ?
Naturellement, sire, je le sais bien, répondit doucement le plaignant. Mais l'on raconte aussi que le jour où la mule mettra bas un poulain, ce sera la fin du monde ! » Le roi se tut un instant, appréciant la sagesse de l'étranger. Cette fois il le crut et lui demanda : « Pourquoi ne m'as-tu pas parlé de cela hier, lors de ton procès ?
C'est que, répondit l'homme, je ne m'en suis rendu compte que cette nuit. »

Le roi rendit justice et l'étranger repartit satisfait. Malheureusement, le souverain reconnut là la finesse d'un esprit qu'il admirait beaucoup, celui de son épouse. Il en déduisit que c'était elle qui avait conseillé le plaignant. En outre, il connaissait son penchant incontrôlable pour la justice. Désapprouvant le fait qu'elle lui eut désobéi, il entra dans une colère noire et se rendit dans ses appartements. Le regard froid et menaçant, il lui lança :

« Comment as-tu osé outrepasser mes ordres et violer mes interdictions ? Rappelle-toi, je t'avais prévenue que si un jour ton esprit venait à faire de l'ombre au mien, je te chasserais de ma vie. Alors, prends ce que tu as de plus cher et va-t-en d'ici au plus vite !
Bien ! fit la reine, après tout je l'ai mérité car je n'ai pas respecté ta parole. J'accepte donc ton châtiment. Mais sire, je te sais généreux et clément. Me permettras-tu une dernière faveur ?
Si c'est la dernière, oui ! » De sa voix douce et charmeuse Thassadith lui murmura : « Honore-moi, seigneur, de ta présence au dîner de ce soir, puisque c'est le dernier que je prendrai dans ce palais. Veux-tu m'offrir cet agréable souvenir en cadeau d'adieu ?
Bon ! céda le roi. Je viendrai, mais je ne m'attarderai pas ! »

Le soir venu, la reine prépara un dîner savoureux. Elle décora ses appartements de mille et une fleurs suaves et fit brûler de l'encens de musc et de girofle. Elle se para de son plus beau costume de soirée et arrosa subtilement son corps d'un parfum exquis et enivrant. Quand le roi entra dans la pièce, il aperçut une telle aura se dégageant de sa femme qu'il en fut surpris. Elle l'installa confortablement et lui servit des breuvages divins. Le souverain prit tant de plaisir à être en sa compagnie qu'il ne tarda pas à tomber dans l'ivresse la plus totale. La reine Thassadith attendit de voir son époux endormi sous l'effet de l'alcool pour le mettre dans une malle. Elle prit ses affaires et quitta le palais, traînant son lourd fardeau. Elle marcha toute la nuit.

Au petit matin, la reine enfin rassurée s'arrêta pour se reposer. Exténuée, elle sombra dans un profond sommeil. Brusquement, le roi qui commençait à étouffer dans sa cachette, s'agita, donna des coups, ce qui fit sursauter la jeune femme. Elle souleva aussitôt le couvercle. Soulagé, le roi respira profondément, regarda autour de lui et l'interrogea d'une voix nerveuse et impatiente : « Où suis-je ? Et que fais-je ici avec toi ? Tendrement, la reine lui répondit : « Tu es avec ton épouse, sire ! Souviens-toi ! Hier, tu m'as chassée. Mais tu m'as autorisée à prendre ce que j'avais de plus cher
. Et comme je n'ai rien de plus cher au monde que toi, j'ai quitté le palais en t'emmenant avec moi ! » Le roi ne sut quoi répondre. Il fut agréablement surpris par le tour que lui avait joué sa femme. Il comprit à quel point elle l'aimait. Il la serra alors dans ses bras et déposa sur son front un doux baiser. Puis, il s'approcha de son oreille et lui murmura : « Je sais à présent que ma vie n'aurait plus aucun sens sans toi ! » Dès lors, le souverain s'assagit et tempéra ses humeurs. Il n'hésita plus à demander conseil à son épouse. Il devint moins tyrannique et fit preuve d'une grande humilité.

Thassadith fit le bonheur de son bien-aimé mais aussi celui des siens et de tout son royaume.

Et dans ce pays-là, quand une fille naissait, on avait alors coutume de dire : « Que le Ciel t'offre la sagesse de Thassadith ! »


SOLY

Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 01 juin 2005 : 21:19

La Chatte
Il était une fois une femme qui était bien malheureuse car elle n'arrivait pas à avoir un enfant. Elle était mariée depuis longtemps et, malgré ses prières, sa maison était triste, sans joie, sans vie.
Un jour, elle était si triste qu'elle éclata en sanglots et s'écria :

Dieu tout-puissant, toi qui peut tout, aie pitié de moi ! Je t'en supplie, envoie-moi un enfant, même tout petit, même une chatte me ferait plaisir ! Oui, même une chatte !

Dieu l'entendit et exauça son voeu. Neuf mois plus tard, elle mit au monde une petite chatte d'un blanc éclatant avec un tout petit point noir sur la joue.

La femme fut très heureuse et passa son temps à élever sa chatte qu'elle aimait d'un amour infini. Et la chatte devint de plus en plus belle, charmante et agréable.

Quand elle eut grandi et fut devenu raisonnable, la mère laissa la chatte aller se promener en ville. La jolie chatte aimait découvrir tous les spectacles de la ville, de la rue, des marchés.

Un jour, elle voulut visiter le jardin du palais royal. Devant la porte, un jardinier l'arrêta :

Où vas-tu ainsi ? Le jardin est interdit aux chats de ton espèce.

La chatte prononça des mots dans une langue incompréhensible et le jardinier se retouva renversé, la tête

au sol, les pieds en l'air, sans pouvoir bouger ni crier.

La chatte alla vers des pommiers, elle quitta sa peau de chatte et devint une très belle jeune fille. Elle remplit son panier de pommes, remit sa peau de chatte et quitta le jardin en fredonnant une chanson. Le jardinier se retrouva sur ses pieds sans comprendre ce qui s'était passé.

Les jours suivants, la chatte retourna dans le jardin du roi et tout recommença. A la fin, le jardinier pris peur et alerta le prince. Le lendemain, celui-ci alla se cacher dans le jardin. Il vit la chatte arriver, il entendit ses paroles bizarres et vit le jardinier tomber à terre sans bouger. Il vit la chatte se débarrasser de sa peau et se tranformer en une très belle fillevêtue d'une robe blanche. Elle remplit son panier de pommes mais, au moment de partir, elle vit qu'elle avait perdu sa bague. Le soleil allait se coucher, elle rentra vite chez elle. Le prince la suivit discrètement.

Le lendemain, le prince alla chez la femme, avec sa mère, la Reine. Ils voulaient acheter la chatte. Mais la femme refusa :

Ma fille n'est pas à vendre

Le prince sortit la bague et la montra à la chatte. Celle-ci quitta alors sa peau de chatte et devint une belle jeune fille. Sa mère n'en croyait pas ses yeux. Quant au prince il épousa la jeune fille.


SOLY

Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: hassanazdod (IP enregistrè)
Date: 01 juin 2005 : 22:32

soly
merci de nous plonger dans ces merveilleux contes des mille et une nuit
c est savoureux
ah ma chere soly QUE FERAIT ON SANS TOI ?
MERCI INFINIMENT
J AI PASSE UN MOMENT TRES AGREABLE
TON FRERE HASSAN










Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 02 juin 2005 : 00:20

ATTENDS HASSAN,J'AI PLEIN D'HISTOIRE DE JHA,

IL Y A MSMAR JHA
L'ANE DE JHA
JHA ET L'AGROUSSA

IL FAUT LES ECRIRE JE TE PROMET A TOI ET A TOUS DE VOUS COPIER DE TEMPS EN TEMPS DES HISTOIRE DE NOTRE ENFANCE,COMME SI ON AVAIT ENCORE UNE GRAND MERE

BISOUS MON FRERE
SOLY

Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: boi (IP enregistrè)
Date: 05 juin 2005 : 00:08

Place de France

belle initiative. BRAVO!

ton ami JHA-BOI

boi: "le decrypteur"

Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 11 juin 2005 : 22:28



CETTE HISTOIRE ME LA RACONTAIT MA GRAND-MERE MATERNELLE A CASABLANCA ET J'ADORAIT ECOUTER,AUJOURD'HUI JE VOUS LA RACONTE A VOUS J'AI UN PEU OUBLIE LA FIN,SI VOUS LA CONNAISSEZ ECRIVEZ-LA.

Deux frères habitaient le même village.
L’un était riche et père de sept filles,
l’autre était pauvre et avait sept garçons.
Le frere riche méprisait le frere pauvre.

Un matin de fete, un des petits garçons se rendit, comme d’habitude, chez son riche oncle pour en rapporter un morceau de viande pour ses frères. Mais cette fois-ci on ne lui donna que des os reste d’un mouton. Sa famille en fut choquée et outragée.


Mais une voix magique guida l’homme pauvre vers une fee REINA DE RESSIA.
c'est pour ca qu'on dit il est parti a RESSIA MAKATRIA.

La voix lui dit prend un oignon et un pain et sort a la rencontre du tresor qui te fera devenir riche.

Le pauvre marche jour et nuit,en mangeant du pain et de l'oignon et il trouve sur sa route un arbre,qui lui dityawning smileyu vas-tu visage qui ne merite pas de mal?en haketia on dit ( adonde vas cara que no merese mal),et le pauvre lui repond,si je ne le meritais pas D. ne m'aurait pas donne a passe par la,en haketia on dit( si no lo mereciera,no me diera el D.io por aqui passar),je vais chez REINA DE RECIA,pour qu'elle me dise comment puis-je devenir riche.
l'arbre lui dit si tu vas,chez reina de ressia dis lui pourquoi tous les arbres ont des fruits et moi pas,d'accord lui repondit le pauvre.

Le pauvre marche et marche jour et nuit et arrive pres d'un fleuve,
et le fleuve lui dit:
ou vas-tu visage qui ne merite pas de mal?( adonde vas cara que no merese mal),et le pauvre lui repond,si je ne le meritais pas D. ne m'aurait pas donne a passe par la,( si no lo mereciera,no me diera el D.io por aqui passar),je vais chez REINA DE RECIA,pour qu'elle me dise comment puis-je devenir riche.
le fleuve lui dit si tu vas chez reina de ressia dis-lui pourquoi tous les fleuves ont des poissons et moi pas,d'accord lui repondit le pauvre.

apres des jours et des nuits,il arrive,a la fin de la route il trouve une petite cabanne,et assise dans la cabanne,une petite vieille centenaire,elle lui dit viens mon fils approches-toi,je t'attendais,il lui raconta sur l'arbre,il lui raconta sur le fleuve.

REINA DE RESSIA,lui dit,lorsque tu arriveras pret du fleuve dis lui:
attends que je sois loin pour te dire quoi faire,et lorsque tu seras tres tres loin de lui dis lui manges des personnes et tu auras des poissons,a l'arbre vas a sa racine et a gauche tu trouvera un coffre plein d'or de diamants et des ecus d'or,en deterrant le coffre l'arbre pourra enfin avoir des fruits comme tous les arbres,et tiens mon fils pour que personne ne passe plus sur ce chemin qui sera dangereux si le fleuve mange des personnes tiens un encrier et un peigne,tu lance le peigne,et le santier devier un champ d'epinnes,tu lances l'encrier et tout deviendra noir,comme la nuit.
le pauvre arrive a la maison,riche et fatigue,tout le monde le recoit en roi,et ses 7 fils racontent au tonton riche comment leur pere est arrive,chez REINA DE RESSIA.
Son frère l’apprit, ne put contenir sa haine et se précipita ,lui aussi,pour etre encore plus riche,et il n'est plus jamais retourne.

j'ai raconte cette histoire a la memoire de ma grand-mere cherie mama sol.


soly



Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 04 avril 2006 : 16:14

Et voila, j'ai trouve. Il me semblait bien que Soly en avait raconte quelques unes.

Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2007 : 05:08

Un livre ancien sur les contes Berberes au Maroc - Emile Laoust - publie en 1949 a Paris. Il s'agit de plusieurs volumes.


Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2007 : 05:09

Pour les amateurs de ces contes naifs de nos grands-meres, voici une autre brochure publiee aussi dans les annees 50


Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2007 : 05:11

Et voici un livre adorable qu'on aimerait bien avoir chez soi, c'est
"Contes et Legendes du Maroc" - textes en arabe parle - et il date de 1926 ! Editions Cousin a Rabat


Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2007 : 05:12

Et voici un autre sur les Contes et Legendes du Maroc - Editions Fernand Nathan en 1955


Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2007 : 05:15

et un autre sur les "Contes Gais et Cruels" (?!?) de Michel Songy - edite en 1946


Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2007 : 05:16

Encore un autre


Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2007 : 05:17

"Le Maroc en sonnet" d'Emile Bernard - edite a Rabat en 1941



Re: LES CONTES BERBERES DE J'HA DE MON ENFANCE
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 20 avril 2007 : 05:18

"Les Joyeuses histoires du Maroc" edite a Rabat en 1931-

Recueil compose par les eleves et le personnel des ecoles indigenes du Maroc !








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