Naissance du hammam
Lors du declin de l'empire romain, dont la splendeur passee n'etait plus perceptible que dans la botte de l'Italie, l'architecture des anciens bains grecs et des balnea romains inspirerent les bains turcs, quoique ceux-ci fussent plus petits et plus modestes. Cependant, la pratique du hammam ne commenea vraiment e se developper qu'environ 600 ans apres Jesus-Christ, lorsque le prophete Mohammed lui-meme, conquis, en fit l'apologie.
Le bain "diffuseur de chaleur"
Le prophete Mohammed croyait que la chaleur du hammam (qui en langue arabe signifie e qui repand la chaleur e) augmentait la fertilite, et facilitait ainsi la reproduction des croyants. Avant que Mohammed ne s'y interesse, les Arabes utilisaient seulement de l'eau froide pour se laver, et jamais de baignoires, car pour eux cela revenait e se laver dans la crasse. Mais lorsque les Arabes decouvrirent les bains romains et grecs lors de conquetes en Syrie, les religieux adopterent immediatement le bain de vapeur
Les Arabes adopterent le bain de vapeur, mais adapterent tres vite cette pratique etrangere. Le hammam pris une signification religieuse, et il devint rapidement une annexe e la mosquee, oe il etait utilise afin de se conformer aux regles d'hygiene et de purification de l'Islam. On accorda moins d'importance au volet developpement physique et intellectuel, et seule la pratique du massage perdura.
Apres avoir goete aux plaisirs de l'eau chaude, les Arabes n'appreciaient plus les douches et les bains d'eau froide. Le hammam devint une un lieu de retraite tranquille, dans une demi-penombre, oe regnait une atmosphere de farniente et de solitude. Sur le plan architectural, la voete des plafonds fet abaissee, les bains se faisant plus petits et plus modestes. Alors que les Romains construisaient de grands thermes publics au centre-ville, les Arabes prefererent en construire plusieurs plus petits dissemines e travers la ville, e la maniere des balnea romains. Comme dans les thermes, le baigneur passait e travers une serie de salles, mais leur importance respective differait.
Dans le hammam, le tepidarium romain fet reduit e un simple couloir menant des vestiaires au e harara e (chambre chaude) oe l'on pouvait recevoir des massages specialises, ce qui n'etait pas le cas dans le caldarium romain. Une petite piece adjacente reservee au bain de vapeur remplaea le laconicum. Alors que le baigneur romain terminait sa seance dans une bibliotheque ou une etude, au hammam on se retrouvait dans la salle de depart, oe l'on s'allongeait sur des couchettes, dans l'aire de repos : le, des serviteurs apportaient des boisssons et rafraechissaient les baigneurs avec des eventails.
Le mode de chauffage par hypocauste (foyer souterrain destine e chauffer les bains) fet conserve, mais dans certaines regions, e l'exemple des Romains, les Arabes utiliserent la chaleur des sources d'eau chaude naturelles. Dans ce type de hammam, appele kaplica ou ilica, il n'y a pas de plateforme de sudation au centre de la piece la plus chaude. Une piscine d'eau chaude naturelle la remplace pour chauffer le hammam.
Comme l'eau y bouillonne et est filtree, les Arabes pouvaient s'y baigner sans craindre la salete. (La ville de Bursa possede certains des plus vieux kaplicas ou ilicas du Moyen Orient.)
La pratique du hammam a suivi l'expansion de l'Islam, comme en temoignent les nombreux hammams toujours debouts en Iran, en Asie Mineure, et e travers l'Afrique du Nord, depuis l'egypte jusqu'au Maroc. Avant que les Arabes n'en soient chasses, on trouvait des hammams en Andalousie et le long du Danube. Les temples, eglises et bains conquis etaient souvent transformes en hammams (tout comme la religion islamique, qui n'excluaient pas les Juifs et les Chretiens, le hammam etait accessible e tous).
Tout comme les bains romains, le hammam devint un endroit de rencontre. e Votre ville n'est pas parfaite tant qu'elle ne possede pas de bains e disait Abu Sir, un ancien historien Arabe. Afin de promouvoir le hammam local, les prix d'entree etaient si bas que tout le monde pouvait en profiter. e C'est au baigneur de payer selon son rang e dit un calife dans les contes des mille et une nuits. Pour eviter la corruption parmi les tellaks (les jeunes gareons qui travaillaient dans les bains pour hommes), on leur accordait le privilege de ne pas payer d'impets.
Les bains etaient l'un des rares endroits dans l'Islam e etre accessibles e tous, depuis le matin tres tet jusqu'e tard le soir, parfois meme plus longtemps. Le barbier etait une des attractions des bains. Il rasait les barbes, coupait les cheveux, pratiquait des saignees et, comme le tellak, donnait des massages et nettoyait les corps. Les barbiers etant en contact rapproche avec les baigneurs, il ne leur etait pas permis de manger de l'ail. Une teche importante incombant au barbier consistait a poncer la plante des pieds des baigneurs pour en eliminer les callosites. On croyait que les pieds sans callosites permettait non seulement aux mauvaises vapeurs de s'echapper, mais faisait egalement disparaetre la migraine. Quand le baigneur se levait, la fatigue et autres effets indesirables descendaient et quittaient l'organisme par les pieds. Les barbiers, au courant des nouvelles de la ville et de l'exterieur, etaient des sources d'information et de commerages.