Au sujet de la petite ville de Sefrou qui se distingue chaque annee par cette belle fete des cerises, voici un texte ecrit suite a une co-production David Assouline et Luc Lecaster. C'est un documentaire historique d'une duree de 1h 24 mn et qui a ete projette ensuite sur ARTE FRANCE
C'est amusant de lire a nouveau que Sefrou etait surnommee "La petite Jerusalem" alors qu'a propos de Debdou, il y a la meme appellation.
"Plus de 300.000 Juifs vivaient au Maroc il y a 45 ans. En moins de 20 ans, de 1948 à 1968, ils sont presque tous partis. David Assouline cherche à comprendre ce qui a poussé sa famille et les juifs de Sefrou à quitter leur village natal pour s'installer en Israël.
" Je me sens d'abord juif, puis marocain, et enfin israélien…" Youval.
Sefrou est une petite ville du Moyen Atlas au Sud-Est de Fez. Surnommée " la petite Jérusalem ", les juifs y étaient jadis plus nombreux que les berbères et les arabes, avec qui ils vivaient en bonne entente. Paisible et accueillante, elle éblouissait les voyageurs, au point que Colette en parle comme d'un paradis terrestre. Pourtant, entre 1948 et 1968, presque toutes les familles juives de Sefrou ont décidé d'abandonner leur Maroc millénaire pour émigrer vers Israël.
Juif marocain lui-même, " un des derniers David né à Sefrou ", David Assouline rassemble témoignages et images d'archives pour comprendre les raisons d'un départ aussi massif. Fin du protectorat français, indépendance du Maroc, création de l'Etat d'Israël, guerres israélo-arabes, pogrom d'Oujda de juillet 1944, prosélytisme de l'Alliance Israélite Universelle, idéal socialiste du Kibboutz…c'est tout un faisceau de craintes et d'espoirs qui pousse les juifs de Sefrou vers la Terre promise.
Mais face au mépris des Ashkénazes pour ces " marocains au couteau ", les habitants de Sefrou durent se battre pour trouver leur place en Israël et fonder leur nouvelle ville : Ashdod. Aujourd'hui, comme le dit Youval, " la rancœur n'est plus de mise, l'idéalisme non plus ". Mais pour Moshe, Samuel, Aba, David, et même pour leurs descendants, Sefrou demeure un mythe paradisiaque, dont le souvenir nostalgique reste " une douce blessure ". "
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