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Impressions de voyages
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 06 avril 2011 : 05:33

Impressions de voyages


Cet automne 2004 aura été clairsemé, de manière plus ou moins rapide, de petites sottises sans importance au sujet d’Israël.
On ne compte plus les cas de désinformations sur nos antennes publiques ou privées, à tel point qu’un téléspectateur normalement constitué finit par s’en lasser.

C’est à croire que le QI d’un journaliste moyen ne dépasse que rarement le chiffre de la température anale dés qu’il est question du Moyen Orient.

Israël, antienne connue, est le coupable idéal. Trop porteur d’Occident tout en l’ayant fui pour que cet Occident ne lui en garde pas un peu rancune.

Partir loin est déjà de la traîtrise, mais partir loin pour réussir, voilà qui dépasse l’imagination. Nous devons à la vérité de dire que, pour les Juifs du Maghreb, partir fut plus qu’un choix délibéré. C'était plutôt une question de survie, eu égard à l’exquise compréhension toute nimbée de délicatesse dont faisaient preuve à leur endroit les autorités musulmanes de ces pays. Pour ceux d’Europe, l’actualité du moment ne pouvait leur donner grand espoir. Nous étions en 1947.

Mais voilà Israël, pays en pleine guerre, qui réussit magnifiquement bien dans les domaines les plus pointus des sciences humaines et techniques.

Ici, en France, un président muni de son sonotone déclare vouloir relancer la recherche en dotant son vieux pays d’une agence de l’Innovation. A l’écoute de cette nouvelle fracassante, les gars de l’Anvar (Agence Française pour l'Innovation) ont procédé illico à une distribution gratuite de puissants anxiolytiques.

Israël, pays où chaque panneau routier est en trois langues, l’hébreu, l’arabe et l’anglais. Bien sûr, il y a encore quelques panneaux signalétiques en hébreu seulement mais aux abords de l’aéroport Ben Gourion.

Ce fait scandaleux a été relevé par la presse française qui ignore probablement que cet aéroport a été ouvert il y a seulement un mois et demi et que l’égalité d’accès à l’information est une obligation en Israël. Dans quelques semaines, les panneaux seront en trois langues.(Les billets de la monnaie en cours obéissent déjà à cette règle peu commune dans nos contrées donneuses de leçons)

Ce ne sont pas les services français de la Direction Départementale de l'Equipement qui nous contrediront sur ce point : il faut un peu de temps pour que tout soit au point lorsqu’on construit un nouvel aéroport.

Disons simplement qu’Israël a apporté beaucoup de soins à cette lumineuse réalisation, plus de soins apparemment que les Français à une certaine aérogare - juste inaugurée - de Roissy qui s’est effondrée sous le poids conjugué du béton et – c’est la rumeur - de l’incompétence de ses réalisateurs.

Le caractère trilingue des panneaux de signalisation disparaît comme par enchantement lorsque vous passez en territoire palestinien. Là, il n’y a plus que l’arabe, l’anglais étant réservé aux fastueux panneaux de publicité qui défigurent le paysage, comme dans n’importe quelle zone commerciale de province.

Bien sûr, il sera loisible aux grincheux d’arguer du fait que, lorsqu’on a si peu de moyens, lorsqu’on vit sous l’oppression quotidienne de troupes d’occupation et des colons, lorsque les infrastructures sont à ce point dévastées, il est cynique de s’appesantir sur les panneaux routiers. Peut être ! Dont acte. Et réservons un avis définitif sur la question lorsque la Paix sera revenue.

Certes, les visites successives de Jéricho, Bethléem et de quelques villes de Cisjordanie laissent apparaître quelques traces de vie précaire, de misère absolue.

Mais il apparaîtra au plus aveugle des observateurs et pour peu qu’il soit un peu curieux, que ces villes sont constellées d’antennes paraboliques, de demeures splendides et nombreuses, et, la nuit, le théâtre de scènes bien étonnantes.

Les voitures customisées conduites par des jeunes en casquette et sans keffieh, d’où sortent les mêmes musiques techno que l’on entend depuis nos banlieues jusque dans le Larzac, lors de ces rave parties qui permettent à José Bové de ressortir pour un temps de l’anonymat.
Ces quartiers de Bethléem, de Jéricho dont les magasins regorgent d’électroménager de grande marque, de produits de beauté fort dispendieux, de salons de coiffure "in" et branchés, de bars ou l’on oublie un peu l’Islam et ses recommandations le temps d’une soirée.

Ces images, le public français n’y aura jamais accès. Les cameramen palestiniens n’ont bien entendu aucun intérêt médiatique à les montrer. Ils sont trop occupés à monter des saynètes amusantes du genre « pince-mi et pince-moi sont dans un brancard. Lequel en descendra le plus vite ? ».

Quant aux journalistes occidentaux, celui qui a fréquenté un peu un de leur chatoyant repaire, l’hôtel "American Colony", peut vous dire qu’ils préfèrent se défoncer l’entendement devant leur Picon bière plutôt que de courir le risque de faire 30 Km sur une autoroute pour aller voir la réalité du terrain.

L’un d’entre eux a avoué n’avoir pas mis les pieds à Jéricho depuis 3 ans. Pour les moins doués en géographie, Jéricho est à 28 kilomètres de Jérusalem, Ramallah à seulement 15 km. Et puis, à Ramallah, ils y sont reçus avec beaucoup d’égards, ce qui reste flatteur, même pour un vieux journaliste sur le retour.

Israël, pays où ils reviennent, les juifs, comme chez eux...

Ils font comme s’ils étaient chez eux, ces colons qui font rien qu’à mugir dans leurs campagnes. Ils creusent, ils construisent, ils construisent, ils creusent.

Ceux qui décidément répugnent à ces tâches physiques sont chercheurs dans les hôpitaux et trouvent des vaccins, des soins et des procédés palliatifs que le monde entier, le vieux monde, leur envie. Leur taux de Prix Nobel par habitant frise l’indécence. Ils améliorent les conditions de vie de la planète entière avec leur savoir-faire.

Les paysans du désert, ce désert d’une solitude aux effroyables hurlements dont parle la Bible, plantent des vignes, des villages.
Ils plantent aussi des certitudes, dont celle, la plus belle, de ne rien devoir à personne.

Mieux, ils exportent leurs productions tout en consommant un minimum d’eau et varient leurs plantations au gré de la demande mondiale. Ils s’adaptent, rapidement et sans dépendre en rien d’une Politique Agricole Commune qui transforme ici nos paysans en simples robots d’une administration aveugle et lointaine.

Quand ils s’ennuient, ils créent en plein désert des parcs aux multiples essences exotiques et y amènent les animaux sauvages pour les habiter.
Puis, au détour d’un de leurs chantiers, ils trouvent parfois les traces d’une civilisation ancienne, vieille de 2.500 ans....la leur.
Ils retrouvent leur langue, leur foi, leurs lieux de culte dans les pierres 1000 fois piétinées par des bédouins distraits.

C’est tout de même une première dans l’histoire humaine : un peuple colonisateur trouve, dans le pays qu’il a envahi, des traces de sa propre histoire datant de 2.500 ans.

Curieux, non ?

Comme si une expédition du Louvre trouvait, en Mélanésie, en Guyane, voire en Algérie, des traces de présence française vieille de 1.000 ans.
Mais non, cela ne se peut point. Au moment ou Jérusalem irradiait le monde d’une morale juive encore en exercice « tu ne tueras point », Paris, Rome et Berlin n’étaient encore que des marécages infectés et grouillants.

Venir en Israël pour un non juif, c’est aller à la rencontre d’un monde nouveau, neuf, "sûr de lui et dominateur"…car il faut être dominateur pour faire du désert un verger…il faut un peu dominer les circonstances de la vie pour, sitôt échappé des fours crématoires, créer une nation à partir de rien, en butte à l’hostilité permanente d’une quinzaine de pays qui ont tous – tous - juré votre extermination.

Il faut être un peu dominateur, c'est-à-dire, lutter contre soi-même surtout (le vrai sens du mot « Djihad ») pour ne pas uniquement dépendre de la solidarité internationale. Il faut savoir relever la tête et ne pas accepter sans broncher qu’un despote vous pille et vous ruine durant tant d’années tout en rejetant la faute sur l’ennemi « sioniste ».
Israël sûr de lui ? Comment ne pas l’être ? Cette fierté lui a été refusée par notre Occident si chrétien, si bon, refusée par l’Orient musulman pour qui il n’était toujours qu’un "dhimmi" (soumis).

Maintenant qu’Israël est libre, ne comptez pas sur lui pour vous faire cadeau de cette liberté. Et ne comptez pas sur un non-juif pour accepter qu’elle lui soit un jour, un seul jour, refusée.

Pierre Lefebvre © Primo

(voyage effectué mi décembre 2004)

[www.primo-info.eu]






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