Les Juifs libanais, j'ai une pensee particuliere pour ces Juifs car ma meilleure amie Rina Bencoal z"l, qui n'est plus aujourd'hui car decedee d'une maladie du coeur, etait originaire du Liban.

Au debut des annees 70, il y avait a l'universite de Jerusalem, une vaste communaute d'anciens libanais auxquels je m'etais liee car leur culture francophone et la mentalite etait tres proche de la mienne.
Rina avait 2 autres soeurs, Lolita et Sophie, deux personnes magnifiques dont j'ai un souvenir merveilleux et qui habitent actuellement les Etats-Unies.

Les anciens libanais etaient fort nombreux a Jerusalem et nous formions un groupe tres bruyant et plein d'humour. A ce groupe se joignaient les Francais, les Suisses, les belges, Egyptiens, les Turques et tout ce melange francophone, si nombreux et si sympathique etudiait a l'Universite de Jerusalem. Je ne sais ce qu'ils sont devenus aujourd'hui, plus de 35 ans plus tard mais nous avons, ensemble, passe des annees exceptionnelles.

C'etait ma petite note personnelle, mais pour en venir au sujet qui est s'il existe encore des Juifs au Liban, voici un texte qui donne quelques precisions a ce sujet.



Voici tout d'abord la synagogue libanaise, telle qu'elle est aujourd'hui

Triste batiment qui a du connaitre des jours meilleurs !

Peut-on encore être juif au Liban?

Si cette très ancienne communauté religieuse du Proche-Orient est encore officiellement reconnue comme la 18° confession du Liban, elle compte aujourd’hui moins d’une centaine de membres et vous vous doutez bien qu’ils vivent ici dans la plus grande discrétion, incognito, qu’ils ne pratiquent pas leur religion même s’ils sont croyants.

Les synagogues, autrefois nombreuses à Beyrouth n’existent plus sauf la plus grande, celle de l’ancien quartier juif de Wadi Abu Jamil, saccagée pendant la guerre civile et qui attend une hypothétique restauration, envahie par les herbes sauvages, à deux pas du centre ville entièrement reconstruit. Dans la rue de Damas, un vieux cimetière, fermé au public, garde son mystère. Ce sont les dernières traces de la communauté juive beyrouthine.

Au temps des Phéniciens, Béryte (Beyrouth) comptait déjà des habitants juifs. Vers l’an 1000 av.J.C. le roi Salomon, roi de Jérusalem entretenait de bonnes relations avec Hiram le roi de Tyr notamment pour construire son temple en bois de cèdres du Liban.

Dans le Grand Liban les Juifs sont restés toutefois peu nombreux: quelques centaines peut-être vivaient à Saïda, à Tripoli et quelques uns à Baalbek et à Beyrouth. Des juifs sépharades espagnols, victimes des persécutions catholiques se réfugièrent dans le Chouf en particulier à Deir el Qamar et développèrent des manufactures de textile en particulier de soie. En 1750 fut construit la synagogue.






Elle appartient aujourd’hui à la municipalité et, restaurée, sert de bibliothèque je crois. Au 19° siècle la communauté s’agrandit avec l’émigration juive ashkenaze venant d’Europe puis au 20 siècle, avec les Juifs de Syrie, de Turquie…après la chute de l’Empire Ottoman.

Beyrouth, au 19 et au 20 siècle devient le point de peuplement le plus important et Wadi Abu Jamil, le quartier principal des Juifs. La communauté y construit sa première école ‘l’école de l’Alliance � en 1878 , puis une synagogue achevée en 1926, la plus importante, celle de Maghen Abraham.

Au 20 Siècle, entre 1925 et 1975, les Juifs vécurent dans une paix relative avec les autres communautés. Ils excellaient dans toutes sortes de métiers, dans le commerce et l’artisanat, plutôt dans des activités indépendantes . Ils bénéficiaient d’une grande liberté religieuse et de la pleine autonomie dans la gestion de leurs affaires sociales comme les autres communautés. Ils pratiquaient et vivaient leurs traditions sans ostentation et entretenaient plutôt de bonnes relations avec les Chrétiens (leurs enfants parfois fréquentaient les mêmes écoles ou universités).

Mais il est difficile aujourd’hui de donner avec certitude des chiffres sur cette population puisque le Liban n’a pas réalisé de recensement sérieux depuis 1931.

En 1951 une étude libanaise parle d’environ 6000 personnes. En 1960, selon une autre source la population serait montée à 20 000 (?). Ils sont donc restés assez nombreux malgré la création d’Israël en 1948 et un climat d’hostilité. A partir de l’indépendance du Liban en 1943, les Juifs furent représentés au Parlement par un député porte parole de toutes les confessions très minoritaires ( juifs, syriens orthodoxes, syriens catholiques, chaldéens, protestants, kurdes…) Mais le mouvement d’émigration vers l’Europe, Israël et les Etats-Unis est amorcé avec les premiers conflits interconfessionnels libanais, s’accélère après la guerre des 6 jours d’Israël en 1967. Et la guerre civile libanaise de 1975 à 1990 acheva l’hémorragie. Certains gouvernants, craignant de graves conséquences économiques ont essayé en vain de les retenir. Près de 6000 seraient encore enregistrés comme électeurs au Liban mais n’y résident pas (c’est vrai pour beaucoup de Libanais de la diaspora qui peuvent voter dans leur village ou ville d’origine).

Que reste-t-il aujourd’hui de leur présence? quelques familles sans doute, des noms qui se transmettent encore, quelques ruines, des tombes, des souvenirs et une certaine nostalgie d’un temps où le Liban était un pays refuge.

Sources: Ray Mouawad article “Les Juifs� dans l’Atlas religieux du Liban , “Les juifs du Liban� de Fred Anzarouth, janvier 1996, “The Libanese Jews� , article publié par Iimonthly, décembre 2007

[casadei.blog.lemonde.fr]

J'ai noté sur les commentaires au livre de Fred Anzarouth le nom d'Edmond Safra ,,je suppose que c'est le directeur de la banque Safra de Monaco, où il a été lâchement assassiné, une école juive porte son nom à Nice.
evanou

J'ai connu a Jerusalem une des filles Safra qui effectivement nous parlaient d'une origine libanaise. C'est Diane Safra. Elle faisait souvent la navette entre la Suisse et Israel.
Chabbat shalom
Darlett