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Jules Isaac
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 23 octobre 2007 : 10:25

JULES ISAAC (1877-1963)



Auteur de nombreux ouvrages, il publie en 1946 : "Jésus et Israël".

Dans ce livre "qui est le cri d’une conscience indignée, d’un cœur déchiré",
Jules ISAAC révèle les racines chrétiennes de l’anti-judaïsme et réclame
l’instauration d’un dialogue véritable entre Juifs et Chrétiens.

Historien français né à Rennes, il devint inspecteur en chef de
l’enseignement d’histoire au ministère de l’éducation nationale.

Il fut cruellement éprouvé par la mort en déportation de
sa femme et de sa fille.



En annexe du livre (pages 575-578), il propose 18 points comme base pour
corriger l’enseignement chrétien sur les Juifs.




Un enseignement chrétien digne de ce nom devrait :




1 - donner à tous les chrétiens une connaissance au moins élémentaire de l'Ancien Testament ; insister sur le fait que l'Ancien Testament, essentiellement sémitique - fond et forme, était l'Écriture sainte des Juifs, avant de devenir l'Écriture sainte des chrétiens ;


2 - rappeler qu'une grande partie de la liturgie chrétienne lui est empruntée ; et que l'Ancien Testament, œuvre du génie juif (éclairé par Dieu), a été jusqu'à nos jours une source permanente d'inspiration pour la pensée, la littérature et l'art chrétiens ;


3 - se garder d'omettre le fait capital que c'est au peuple juif, élu par Lui, que Dieu s'est révélé d'abord dans sa Toute-Puissance ; que c'est par le peuple juif que la croyance fondamentale en Dieu a été sauvegardée, puis transmise au monde chrétien ;


4 - reconnaître et dire loyalement, en s'inspirant des enquêtes historiques les plus valables, que le christianisme est né d'un judaïsme non pas dégénéré mais vivace, comme le prouvent la richesse de la littérature juive, la résistance indomptable du judaïsme au paganisme, la spiritualisation du culte dans les synagogues, le rayonnement du prosélytisme, la multiplicité des sectes et des tendances religieuses, l'élargissement des croyances ; se garder de tracer du pharisaïsme historique une simple caricature ;


5 - tenir compte du fait que l'histoire donne un démenti formel au mythe théologique de la Dispersion - châtiment providentiel (de la Crucifixion), puisque la dispersion du peuple juif était un fait accompli au temps de Jésus et qu'à cette époque, selon toute vraisemblance, la majorité du peuple juif ne vivait plus en Palestine ; même après les deux grandes guerres de Judée (1er et 2ème siècles), il n'y a pas eu dispersion des Juifs de Palestine ;

6 - mettre en garde les fidèles contre certaines tendances rédactionnelles des Évangiles, notamment dans le quatrième Évangile l'emploi fréquent du terme collectif "les Juifs" dans un sens limitatif et péjoratif - les ennemis de Jésus : les grands prêtres, scribes et pharisiens, - procédé qui a pour résultat non seulement de fausser les perspectives historiques, mais d'inspirer l'horreur et le mépris du peuple juif dans son ensemble, alors qu'en réalité ce peuple n'est nullement en cause ;


7 - dire très explicitement, afin que nul chrétien ne l'ignore, que Jésus était juif, de vieille famille juive, qu'il a été circoncis (selon la Loi juive) huit jours après sa naissance ; que le nom de Jésus est un nom juif (Yeschouha) grécisé, et Christ l'équivalent grec du terme juif Messie ; que Jésus parlait une langue sémitique, l'araméen, comme tous les juifs de Palestine ; et qu'à moins de lire les Évangiles dans leur texte original qui est en langue grecque, on ne connaît la Parole que par une traduction de traduction ;


8 - reconnaître - avec l'Écriture - que Jésus, né "sous la Loi" juive, a vécu "sous la Loi" ; qu'il n'a cessé de pratiquer jusqu'au dernier jour les rites essentiels du judaïsme ; que, jusqu'au dernier jour, il n'a cessé de prêcher son Évangile dans les synagogues et dans le Temple ;


9 - ne pas omettre de constater que, durant sa vie humaine, Jésus n'a été que "le ministre des circoncis" (Romains, XV,8) ; c'est en Israël seul qu'il a recruté ses disciples ; tous les apôtres étaient des juifs comme leur Maître ;


10 - bien montrer, d'après les textes évangéliques, que, sauf de rares exceptions, et jusqu'au dernier jour, Jésus n'a cessé d'obtenir les sympathies enthousiastes des masses populaires juives, à Jérusalem aussi bien qu'en Galilée ;


11 - se garder d'affirmer que Jésus en personne a été rejeté par le peuple juif, que celui-ci a refusé de le reconnaître comme Messie et Fils de Dieu, pour la double raison que la majorité du peuple juif ne l'a même pas connu, et qu'à cette partie du peuple qui l'a connu, Jésus ne s'est jamais présenté publiquement et explicitement comme tel ; admettre que, selon toute vraisemblance, le caractère messianique de l'entrée à Jérusalem à la veille de la Passion n'a pu être perçu que d'un petit nombre ;


12 - se garder d'affirmer qu'à tout le moins Jésus a été rejeté par les chefs et représentants qualifiés du peuple juif ; ceux qui l'ont fait arrêter et condamner, les grands-prêtres, étaient les représentants d'une étroite caste oligarchique, asservie à Rome et détestée du peuple ; quant aux docteurs et aux pharisiens, il ressort des textes évangéliques eux-mêmes qu'ils n'étaient pas unanimes contre Jésus ; rien ne prouve que l'élite spirituelle du judaïsme se soit associée à la conjuration ;


13 - se garder de forcer les textes pour y trouver la réprobation globale d'Israël ou une malédiction qui n'est prononcée nulle part explicitement dans les Évangiles ; tenir compte du fait que Jésus a toujours pris soin de manifester à l'égard des masses populaires des sentiments de compassion et d'amour ;


14 - se garder par-dessus tout de l'affirmation courante et traditionnelle que le peuple juif a commis le crime inexpiable de déicide, et qu'il en a pris sur lui, globalement, toute la responsabilité ; se garder d'une telle affirmation non seulement parce qu'elle est nocive, génératrice de haines et de crimes, mais aussi parce qu'elle est radicalement fausse ;


15 - mettre en lumière le fait, souligné par les quatre Évangiles, que les grands-prêtres et leurs complices ont agi (contre Jésus) à l'insu du peuple et même par crainte du peuple ;


16 - pour ce qui est du procès juif de Jésus, reconnaître que le peuple juif n'y est pour rien, n'y a joué aucun rôle, n'en a même probablement rien su ; que les outrages et brutalités qu'on met à son compte ont été le fait des policiers ou de quelques oligarques ; qu'il n'y a nulle mention d'un procès juif, d'une réunion du sanhédrin dans le quatrième Évangile ;


17 - pour ce qui est du procès romain, reconnaître que le procurateur Ponce Pilate était entièrement maître de la vie et de la mort de Jésus ; que Jésus a été condamné pour prétentions messianiques, ce qui était un crime aux yeux des Romains, non pas des Juifs ; que la mise en croix était un supplice spécifiquement romain ; se garder d'imputer au peuple juif le couronnement d'épines qui est, dans les récits évangéliques, un jeu cruel de la soldatesque romaine ; se garder d'identifier la foule ameutée par les grands-prêtres avec le peuple juif tout entier ou même avec le peuple juif de Palestine dont les sentiments antiromains ne font pas de doute ; noter que le quatrième Évangile met en cause exclusivement les grands-prêtres et leurs gens ;


18 - en dernier lieu, ne pas oublier que le cri monstrueux : "Son sang soit sur nous et sur nos enfants" ne saurait prévaloir contre la Parole : "Père, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font".

[www.dialogue-jca.org]




Jules Isaac
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 23 octobre 2007 : 10:58

Jules Isaac, dont l'oeuvre a ete essentielle dans la reconnaissance de la responsabilite de l'Eglise dans le comportement hostile et antisemite des chretiens vis-a-vis des Juifs tout au long de l'histoire, est a l'initiative importante de la declaration de la "Nostra Aetate" par Paul VI, le 18 Octobre 1965.

Il est l'auteur de plusieurs livres dont "La Genese de l'Antisemitisme" (que je lis actuellement) et qui, grace a ses connaissances de la langue grecque, a reussi l'etude minutieuse des premieres manifestations anti-juives, depuis l'epoque païenne, pre-chretienne jusqu'a la fin du premier millenaire, pour aboutir finalement sur le nazisme et l'extermination methodique d'un peuple accuse de deicisme, harcele, humilie, avili, traque, depossede, chasse et dont l'unique erreur residait dans une croyance tenace et fidelite farouche en un Dieu monotheiste et unique.

L'Eglise chretienne, dans son desir de reunir autour d'elle la majorite, se lanca dans un avilissement methodique et organise afin de discrediter au maximum la religion des juifs, consideree comme rivale et qui continuait a attirer des chretiens judaïses qui frequentaient les synagogues et pratiquaient la circoncision tout en respectant le shabbat.




Jules Isaac
Posté par: morgan (IP enregistrè)
Date: 01 novembre 2007 : 08:22

j'ai lu il y a quelques annees deja ce livre Jesus et Israel
je m'etonne que cet ouvrage ne soit pasplus connu du public
jule Isaac met en exergue avec toute sa science les points essentiels
qui demontre avec force la main mise de l'eglise pour annihiler la religion juive






Jules Isaac
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 06 novembre 2007 : 00:09

Oui en effet, c'est bien dommage que ces livres ne soient pas un peu plus connus mais ils ont, malgre tout, eu un impact important et decisif dans les relations judeo-chretiennes actuelles.

N'est-ce pas tout recent qu'on parle de plus en plus de "culture judeo-chretienne" ?

Jules Isaac
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 27 juillet 2008 : 17:28

Main mise de l'Eglise pour anihiler la religion juive, nous disions ?

Voici a ce sujet un long texte qui porte justement le titre revelateur de ni plus, ni moins, et en 1962, juste quelques annees apres la Shoah :

"2000 ANS DE COMPLOTS CONTRE L'EGLISE" - par MAURICE PINAY et a lire pour s'impregner de ce qui continuer a trouver justification par quelques uns du monde religieux chretien.

[holywar.org]

Si on peut avoir encore quelques questions suite a la lecture du livre de Jules Isaac et suite a cette publication sur les sources du mal... On est renseigne !




Jules Isaac
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 27 juillet 2008 : 17:40

Sur ce long texte, il est a noter justement ce qui met en rogne ces religieux, "infiltres a des postes tres eleves" (sic) c'est ce qui suit, c'est-a-dire, faire bon menage avec les idees communistes et denoncer l'antisemitisme !

Infiltre a des plus hauts postes : Lustiguer peut-etre ?



Paru en 1962




Jules Isaac
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 27 juillet 2008 : 17:49

Et encore...


Racisme, les idées qui tuent
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 25 mai 2009 : 07:01

Racisme, les idées qui tuent

Le piège raciste fonctionne toujours. On le croit désactivé, réduit à rien par les affirmations répétées des scientifiques, qui ont montré depuis longtemps qu'il n'existe aucune race humaine. Mais ce n'est pas une affaire de savoir ni de raison. La vieille haine trouve chaque fois des habits neufs. Le racisme qu'on espérait mort ressuscite autrement, s'infiltre dans les esprits, empoisonne les discours, criminalise les actes. Car l'idée de race n'est pas une abstraction innocente mais une idée qui tue.
Il est donc essentiel de comprendre, aussi précisément que possible, d'où vient le terme de race, comment il a évolué et cheminé, quels usages en ont fait les lettrés. Et quelles conséquences s'ensuivent. Sur ces différents points, les études de Maurice Olender, devenues pratiquement des références classiques, sont indispensables.

Leur fil directeur : le racisme supprime l'histoire. Dès lors qu'on attribue à la biologie, aux gènes, à la nature, des traits qui relèvent de la culture, de l'éducation, du politique, toute évolution devient impossible, tout changement se trouve exclu. Enfermer l'humain dans une "race", c'est l'assigner éternellement à une place déterminée, l'enclore dans un destin immuable parce que naturel. Les générations pourront se succéder, les siècles s'écouler, l'identité supposée de la race fera croire que renaissent, indéfiniment, les mêmes comportements et les mêmes travers. Et, bien sûr, les mêmes hiérarchies : les races sont des cercles de fer, on ne saurait s'en échapper. Avec une minutie d'érudit, Maurice Olender rappelle comment bien des savants du XIXe siècle - linguistes, historiens, mythologistes - ont participé à l'édification de ces geôles mentales. D'autres, au contraire, s'employaient à scier les barreaux et à rouvrir les portes.

Au fil des chapitres s'éclairent, par exemple, la naissance du couple aryens-sémites au XIXe siècle, les usages politiques abusifs que l'on tenta de faire, au XXe siècle, des mythes indo-européens en détournant l'oeuvre de Georges Dumézil, ou encore la "lucidité intempestive" du grand Marcel Mauss. On fait en chemin toutes sortes de grandes et de petites découvertes : Carl Jung écrivant que "l'inconscient aryen a un potentiel plus élevé que l'inconscient juif", Julius Evola et René Guénon soutenant l'authenticité du Protocole des sages de Sion, Ferdinand de Saussure écrivant de sa main une lettre ignoblement antisémite (sous la dictée de son père, probablement, car rien, dans son oeuvre ni ses archives, ne ressemble à ce texte).

LE SILENCE D'UNE GÉNÉRATION

Toutefois, il y a bien plus dans ce recueil qu'une mise en lumière de lignes de fracture de la vie intellectuelle des dernières décennies. Dans cette nouvelle édition - qui reprend la plupart des textes rassemblés en 2005 dans le volume La Chasse aux évidences (éd. Galaade), et ajoute aussi des inédits présents dans la version américaine de l'ouvrage, qui vient de paraître chez Harvard University Press -, Maurice Olender soulève la question du silence d'une génération.

Pourquoi tant d'intellectuels allemands, directement compromis avec le nazisme, ont-ils depuis obstinément fait silence ? Professionnels de la parole, de l'explication, de l'analyse, pour quelle raison sont-ils restés muets, ne répondant pas aux questions qu'on leur posait, ou dissimulant le détail de leur engagement passé ? Olender entame une réflexion sur l'histoire de ces "taiseux" et sur le poids, dans notre présent, de ces archives étrangement blanches. Parmi les cas qu'il examine, Hans Robert Jauss (1921-1997), grand critique littéraire engagé volontaire dans la Waffen SS, que Maurice Olender a interviewé pour "Le Monde des livres" en 1996, mais aussi Martin Heidegger ou Gunther Grass.

On ne saurait oublier les figures amies qui habitent ce livre, comme Léon Poliakov, Pierre Vidal-Naquet ou Jean-Pierre Vernant. Ce que signale la présence de leur nom, mais aussi de leur travail et de leur courage, en filigrane, c'est qu'il y a aussi, dans les combats d'idées comme dans les affrontements physiques, des gens qui ne cèdent pas. Et qui s'obstinent à chercher ce que Poliakov appelait "le secret des bourreaux". Ce secret, ils le traquent, et si possible le dévoilent, continûment. Pour que le piège s'enraye, ou qu'il fonctionne moins bien ? Peut-être. Ou bien, tout simplement, parce que vivre immobile, sans lutte, sans histoire, leur est impossible.

Source: LE MONDE | 16.05.09






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