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Un secret bien garde
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 29 novembre 2007 : 21:35

Un secret bien garde




Aux archives départementales de la Charente Maritime, un contrat provenant des anciens greffes des notaires de la ville de Saintes, dévoile pour la première fois l’existence dans cette ville de crypto-Juifs venus d’Espagne durant le 16e siècle.


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Mon histoire commence à l’automne 1973. Laissez moi vous la raconter. Pour la première fois, je foule le sol de ma mère patrie, la France. Je suis responsable d’un groupe de jeunes fonctionnaires du Ministère de la Justice du gouvernement du Québec, en stage d’études.
Comme pour tous les Québécois, j’avais la certitude tranquille que mes ancêtres étaient français d’origine ou du moins, des francophiles catholiques d’Europe. Les livres d’histoire du Canada n’avaient-ils pas enseigné qu’aucun Juif n’avait pu s’établir en Nouvelle-France ?
C’est dans cet état d’esprit tranquille, et dans l’espoir de retracer quelques descendants de ma famille restée en France depuis le milieu du XVIIe siècle, que, de passage à Bordeaux, je profite d’un moment libre pour me rendre à Saintes, à 33 km de là.

Sous le soleil d’Aquitaine d’un samedi matin apparaît dans toute sa splendeur la ville de Saintes aux habitations creusées dans la craie tendre des coteaux, évoquant pour moi une ville d’origine romaine avec son amphithéâtre aux pieds de St-Eutrope, où se pressait jadis, les jours de fêtes, la population avide de spectacles sanglants.

J’ai parcouru ainsi à pieds toute la ville, m’adressant aux gens, leur demandant s’ils connaissaient une personne pouvant appartenir à ma famille. À la fin de la journée, j’étais forcé de reconnaître que notre famille avait disparu de cette ville dont nous étions originaires. Je me rendis donc, en désespoir de cause, à la paroisse de St-Eutrope, où le vieux curé me reçu aimablement, mais me confirma qu’il ne connaissait personne portant de près ou de loin notre patronyme dans sa paroisse.

Mais, soudain, le vicaire de la paroisse arriva. Je lui posai la même question, à savoir s’il connaissait une personne pouvant être une descendante de ma famille qui aurait vécu dans la paroisse St-Eutrope depuis le milieu du 17e siècle, époque où mes ancêtres avaient quitté la paroisse pour l’Amérique. Après une hésitation, le vicaire me répondit brièvement par la négative. Comme il portait le même patronyme que mon aïeule décédée dans la paroisse de St-Eutrope avant le départ de mes ancêtres pour l’Amérique, je lui exprime ma joie, en lui disant que contrairement au patronyme de ma famille, le patronyme de mon aïeule me semble toujours bien vivant à Saintes.

Mal me pris d’avoir prononcé ces dernières paroles. Après avoir remercié le vieux curé de son accueil, je tends la main au vicaire pour le saluer. Celui-ci recule et ne répond pas à la main que je lui tends. Je vois son visage se congestionner et tourner au rouge, les yeux sortis des orbites. Je crois un moment qu’il va s’étouffer ! Est-il sur le point de faire une attaque ? Le temps à peine de me poser toutes ces questions inquiétantes que le silence est rompu et suivi d’une pluie d’injures de nature jusque là inconnue pour moi :

« Soyez assuré monsieur que nous ne sommes pas de la même race ! Que ma famille n’a jamais contracté de mariage avec ceux de votre race ! Votre race a toujours vécu du sang de l’Europe et de la France ! C’est grâce à l’Allemagne, depuis la dernière guerre, que l’Europe et la France ont pu enfin s’épurer de ceux de votre race !

« Ceux qui comme vous ont survécu, sont tous partis en Amérique, comme vous, et restez-y tous ! La France n’a pas besoin de vous ! Depuis votre départ, l’Europe et la France se portent mieux sans ceux de votre race ! »

Il répéta d’autres injures, et plusieurs fois les mêmes, de manière insistante.

J’étais resté debout devant lui, désemparé, ne sachant que penser, sans vraiment comprendre ce qui m’arrivait. Ce cauchemar a duré combien de temps ? Je ne saurais dire.

Puis, aussi soudainement que l’incident avait éclaté, brusquement, le vicaire me quitte. Il s’engage dans un long couloir conduisant à un appartement à l’arrière du presbytère. Jusqu’à ce que je le voie disparaître au bout du couloir, il me hurle des injures.

Je tourne la tête. Je vois le vieux curé assis sur une chaise, la tête entre les deux mains. Lentement, il se lève et vient vers moi. Je remarque que des larmes coulent de ses yeux. Il pose un regard douloureux et suppliant sur moi, il s’empare de mes deux mains, les enferment dans les siennes. Il me supplie d’une voix qui à peine à contenir son émotion, de pardonner son vicaire au nom de Jésus-Christ. Je reste figé sur place ne sachant comment réagir.

Le désarroi m’envahit ! Brusquement, je libère mes mains et dis au vieux curé que je ne peux, et ne veux pas pardonner au vicaire. Que je n’ai pas compris ses propos à mon égard.

Je quitte le curé d’un pas pressé. Je traverse la grande cour devant le presbytère et l’église de St-Eutrope. J’entends toujours derrière moi les supplications du vieux curé. Arrivé dans un coin du mur de la crypte de St Eutrope, en route vers Saintes, dissimulé dans la noirceur de la nuit, je m’appuis un instant sur le mur de pierre devant moi. J’ai la tête en feu, je me sens complètent épuisé. Le front collé sur la pierre, soudain, je ne contrôle plus mes émotions, je pleure en pensant à mes malheureux ancêtres qui avaient dû vivre avec de tels individus. En pensant à eux, le calme revient dans mon esprit. Mais je n’oublierai jamais ce qu’il m’est arrivé ce soir là.

C’est à partir de ce moment que s’est terminé pour moi ma tranquille certitude sur l’origine catholique de ma famille et sur celle des autres familles qui forment le Peuple québécois. Profondément troublé par cette crise d’antisémitisme, je commençai une longue recherche, qui a duré des décennies et qui se poursuit encore.

Dans un premier temps, j’ai retracé les différents patronymes portés par les membres de ma famille au cours du 16e et 17e siècles. Le surnom de Juif Élie fut, semble-t-il, le premier patronyme connu. Ensuite on trouve Juiellineau, dont l’orthographe est plus intégré à la prononciation locale. Puis le patronyme évolua sous la forme de Jullineau, jusqu’à la Révolution française. Au milieu du 17e siècle, mon ancêtre en France persiste à signer son nom sous la forme de Gellineau, qu’il transforma de nouveau en 1659, un an après son arrivée au Québec, en Gélina, francisation du patronyme espagnol Gélida.

Mes recherches ont continué ainsi jusqu’au jour où nous avons trouvé en France, aux Archives Départementales de la Charente-Maritime, à La Rochelle, les contrats de notaires signés au 17e siècle sous le nom d’Étienne Gellineau, tandis que les notaires écrivaient sur les contrats Étienne Jullineau.

À mon grand étonnement, on trouve dans le contrat daté du 23 mars 1642 (3E 2670), pour la première fois, la trace de l’existence de la petite communauté crypto-juive qui a habité la ville de Saintes. J’avais fini par la croire disparue ! Nous trouvons dans ce contrat le nom caché d’un rabbin nommé Da Mosen. Le Da devant le nom Mosen signifie dans la tradition espagnole : Dayan .

Dans ce premier contrat de notaire, l’ancêtre Étienne Jullineau déclare être âgé de 18 ans, demeurer chez Mathurin Da Mosen (le rabbin Da Mosen) et être son élève.

Plus loin, le notaire écrit sur le contrat qu’Étienne Jullineau est accompagné par Mathurin Da Mosen, dont le métier officiel est Maître sargier, et que celui-ci accepte d’être témoin de l’exécution du jugement prononcé par le juge de la cour seigneuriale de St-Eutrope, soit la vente d’une vigne par un certain Pierre Horry (Uri) à Étienne Jullineau.

L’acceptation du rabbin Da Mosen d’être témoin de la transaction devant le notaire, nous laisse supposer que la transaction touche deux membres de sa communauté et qu’il est très lié avec Étienne Jullineau. Il est même raisonnable de penser qu’il lui enseignait non seulement le métier de sargier (tissage), mais aussi le Judaïsme ! Étienne étudiait-il pour être un jour le remplaçant du rabbin Da Mosen auprès de la petite communauté crypto-juive de la ville de Saintes ? La question est troublante !

Depuis l’édit de François Ier, en date du premier juin 1540, le Parlement de Bordeaux était seul habilité à prononcer une condamnation de mort pour le plus grand crime que l’humanité connaissait à cette époque, le crime d’hérésie. Quoique c’était surtout les protestants de France qui attiraient le plus l’attention de l’inquisition. Il n’en reste pas moins, que les crypto-Juifs devaient se surveiller. On brûlait les hérétiques sur les bûchers de Libourne et de Saintes.

En 1658, tout comme des milliers d’autres crypto-Juifs, Étienne Jullineau (Gélinas) et son fils Jean, âgé de 12 ans, prennent le bateau en direction de la Nouvelle France.

Recherches : Jean-Marie Gélinas

09-10-2003


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Un secret bien garde
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 29 novembre 2007 : 22:08

“Les ancêtres saintongeais des familles Bellemare, Gélinas et Lacourse”

par Chantal Stoïchita de Grandpré
adapté pour l’Internet par Yves Gélinas



Dans l’ouvrage de Christian Siguret, Roger et Lucien Bellemare, Les ancêtres saintongeais des familles Bellemare, Gélinas, Lacourse de la Nouvelle-France, publié à compte d’auteur au sein d’une collection intitulée ‘Mémoire du terroir’, il apparaît d’emblée que le souci principal des auteurs est d’invalider avec force l’hypothèse d’une origine juive de la famille Gélineau/Gélinas, défendue par Jean-Marie Gélinas.
S’il est vrai que ce postulat se construit à partir d’un faisceau d’indices et d’interprétations qui s’appuient sur certaines réalités socio-historiques1, il n’en demeure pas moins que nous possédons un document écrit qui permet d’étudier l’évolution de la graphie du patronyme et qui amène un questionnement. Or, on peut se demander pourquoi ce travail paraît à ce point effrayant que les auteurs s’attachent à le démonter non pas en y répondant, mais à coup d’incantations et de sarcasmes :

« Dans la filiation Jullineau, on a même poussé l’audace d’extrapoler ce nom à partir de Juiellineau ou du ‘Juif Élie’. Façon plutôt singulière de s’inventer un ancêtre à bon compte. »2

Pour mémoire, l’hypothèse d’une origine juive, mise en lumière par Jean-Marie Gélinas, qui fut aidé en cela par les travaux de recherche de feu Madeleine Gélinaud et par une expérience personnelle douloureuse lors d’un séjour en France dans les années 70, repose en grande partie sur la transcription du patronyme de François Gélineau dans son Acte de baptême, miraculeusement conservé dans le Registre de la Catholicité de 1661. Dans celui-ci, on peut lire de façon très nette que François Juiellineau est le fils de Jean Juiellineau.

Autant on sera d’accord avec messieurs Bellemare et Siguret sur le fait que des graphies diverses, touchant la plupart du temps la terminaison des noms, étaient monnaie courante à cette époque, autant on sera en droit de s’interroger lorsque c’est la racine même du mot qui est atteinte et qui évolue au fil des siècles en Jullineau, puis Gélineau et Gélinas.
Les auteurs ne veulent voir en effet dans la graphie ‘Juiellineau’ de l’Acte de baptême de François qu’une fantaisie et pas, comme on peut le conjecturer, l’inscription du mot ‘Juif’ –juiu en ancien français, dans la formation du patronyme, inscription couramment utilisée pour les convertis afin de rappeler leur origine comme l’écrit Paul Lévy dans Les noms des Israélites en France (PUF, 1960) :

« Les patronymes de Juif, Jud, et Aoudaï…tantôt il s’agit d’un nom d’origine accolé, soit au nom d’un Juif pour le désigner et le distinguer comme tel, soit au nom d’un converti pour prolonger le souvenir de sa provenance …
Ainsi en est-il du contrat où il apparaît qu’Etienne gélinas a été apprenti chez un certain Damosen, patronyme très certainement d’origine juive. On peut en effet penser qu’aucun chrétien, à cette époque, n’aurait fait son apprentissage chez un Juif

Bellemare et C. Siguret, Les ancêtres saintongeais des familles Bellemare, Gélinas, Lacourse de la Nouvelle-France, p. 30. peu, l’épithète s’est stabilisée, transmise dans la famille même quand le porteur n’était plus juif. Elle semble même souvent attachée précisément à des convertis » (pp. 46-47).

Ces données socio-linguistiques sont ridiculisées dans l’ouvrage de messieurs Siguret et Bellemare. Le curé qui baptise François, écrivent les auteurs, « n’a rien d’un rabbin et l’église de la Chapelle-des-Pots, rien d’une synagogue ». Certes. C’est dire que le mot « marrane » n’apparaît jamais dans leur ouvrage et que la question des convertis n’est jamais évoquée non plus. Leur ironie repose par conséquent sur une méconnaissance des faits et un déni de la linguistique qui serait ‘torturée’ par ceux qui y voient un instrument d’étude des patronymes.
Lorsque l’on progresse dans la lecture de l’ouvrage, qui comporte plusieurs apartés historiques, on comprend mieux pourquoi l’idée même d’une rencontre entre Juifs et chrétiens est à proscrire. En effet, on est vite frappé par le parti pris catholique qui prend souvent le pas sur la rigueur du chercheur. Pour ces auteurs, il s’agit de
trouver ce en quoi l’on croit, et pas de chercher sans savoir ce que l’on va trouver.
C’est toute la différence entre le généalogiste qui oeuvre dans le domaine affectif et passionnel, et le chercheur qui au contraire se situe sur un plan analytique. Il n’est donc jamais question des Juifs sur le plan historique dans cet ouvrage, sauf pour dire et redire de façon incantatoire que la filiation avec un énigmatique ‘Juif Elie’
est une fumisterie. L’histoire de la ville de Saintes est ainsi racontée d’un strict point de vue catholique, et les travaux que l’on peut consulter, par exemple, à la bibliothèque de la ville, concernant son histoire et l’histoire de ses quartiers juifs, est passée sous silence.

Comme il est difficile de faire l’impasse sur les guerres de religion, le parti pris catholicisant apparaît clairement dans l’analyse de ce conflit. Certes, laissent entendre les auteurs, on ne peut pas ignorer les massacres, et notamment celui de la Saint-Barthélemy, mais en l’occurrence, le lecteur est amené à conclure que les Protestants l’on bien cherché, eux qui voulaient provoquer un conflit avec l’Espagne.
Bref, grâce à la Saint-Barthélemy, Catherine de Médicis a évité la guerre à la France. C’est une interprétation qui si elle n’a guère de sens sur le plan historique, éclaire néanmoins la démarche des auteurs dont on peut se demander en définitive s’ils n’ont pas des accointances avec les traditionalistes catholiques.

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Un secret bien garde
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 30 novembre 2007 : 06:26

Voici l'acte de bapteme redige en 1661 et qui fut retrouve 300 ans apres.


"Le vingt-neuf mars, mille-six-cent-soixante-et-un a été baptisé sur les fonds baptismaux de l'église de la Chapelle, François Juiellineau fils naturel et légitime de Jean Juiellineau et d'honnête femme Marguerite Bon avec pour parrain et marraine François Combaud et honnête femme Anne Fouchier.

Signature du prêtre : Jean Benoist"

Ce certificat de baptême de François Juiellineau de 1661, est très important, il nous à fait connaître pour la première fois l'existence d'un individu connu sous le nom de Juif Élie, qui fin du 15e siècle, début du 16e siècle, vivait à Saintes.

Lorsqu'on examine l'orthographe de la première partie du patronyme "Juiellineau", on constate qu'il est écrit et prononcé clairement en ancien français, le nom de Juif Élie. Pour ce qui est de la terminaison en "neau", c'est, soit un diminutif (comme dans Martineau) ou une affiliation, comme dans le patronyme "Fernandez", où la terminaison "ez" signifie : fils de Fernand.


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Un secret bien garde
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 16 juin 2008 : 16:57

Jean-Marie Gélinas est maintenant devenu depuis le Président des Amitiés Québec-Israël et ardent défenseur d'Israël contre la désinformation. Il a appose sa signature sur la petition que nous avons initiee au sujet de l'avocat Ftouh Souhail, en difficultes avec le Barreau tunisien depuis sa prise de position a contre-courant et soutenant Israel. Problemes regles a ce jour grace a notre mobilisation ici et celle d'autres.

Toute personne qui voudrait être en contact avec lui peut lui écrire à cette adresse e-mail: info@amitiesquebec-israel.org






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