ROND-POINT CULTUREL :  DARNNA.COM
Litterature, Arts & Opinions  
Aller à la page: Prècèdent123456
Page courante: 6 of 6
Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 26 juillet 2008 : 18:56

Je lis actuellement un livre realise par Elisabeth Levy qui met en conversations Rony Brauman et Alain Finkielkraut sous la forme d'un echange dont E.Levy avait la charge.
Ce livre a pour titre "La Discorde" - Israel-Palestine, les Juifs, la France. Conversation avec Elisabeth Levy paru en 2006.

Ce livre est interessant car il met, face a face, deux personnes extremement interessantes et qui par leur position respective permettent une analyse, dans un face a face instructif, des positions emises par les uns et les autres en ce qui concerne le conflit israelo-palestinien, le sionisme, l'antisemitisme, les israeliens, les Juifs de France et les Juifs en general.




Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 26 juillet 2008 : 19:05

L'admirable Alain Finkielkraut sur la question de l'extreme gauche francaise dans sa position vis-a-vis du conflit israelo-palestinien s'exprime ainsi, je cite :

"L'antiracisme, nécessaire et même fondamental comme principe de comportement revele, des lors qu'on en fait un système général d'explication des conflits, ses potentialités meurtrières. Car dans un premier temps, l'antiracisme nie la guerre - il n'y a pas deux ennemis, mais un persécuteur et un persécuté -, puis dans un second temps, il arme la violence, il appelle à la guerre illimitée. Car le raciste n'est pas un partenaire, on ne négocie pas avec le criminel contre l'humanité, on ne transige pas avec l'État qui choisit de mettre un peuple entier dans un camp de concentration. Parler de mur de l'apartheid, c'est réussir le double exploit de faire comme si le terrorisme n'existait pas et d'en recommander l'usage : contre ceux qui refusent à d'autres le titre d'homme, tout est permis car, en excluant, ils s'excluent eux-mêmes de l'humanité commune."

et

"Reste que la haine monte, et que rien ne l'arrête, car elle a désormais bonne conscience."




Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 05 octobre 2008 : 03:28

Cette phrase d'Andre Dufour sur LibertyVox qui me semble si juste ! Ah le focus obsessionnel vis-a-vis des Juifs !

"On croit tout connaître d’Israël ou de la Palestine, terre minuscule et divisée qui a le «privilège» de battre au moins deux records mondiaux : la dépression de la Mer Morte à près de 400 mètres au dessous du niveau da la mer et la plus forte densité par mètre carré de journalistes, reporters, moralisateurs, correspondants de presse, scrutateurs et autres dénonciateurs venus du monde entier, tous plus experts et compétents les uns que les autres.
Avant de faire un pas dans ce pays, assurez-vous que vous ne marchez pas sur un journaliste. Le moindre pouce de terrain y est millimétré, «scanné», disséqué. Un incident, fut-il des plus anodins, est aussitôt, pour ne pas dire avant sa survenance, rapporté, amplifié, interprété, déconstruit, reconstitué au point que l’on peut se demander pourquoi les Juifs et les Arabes ont encore besoin de leurs propres journalistes."


[www.libertyvox.com]




Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 25 octobre 2008 : 06:00

Entretien avec Philippe Val, Directeur de la rédaction de Charlie Hebdo : «L'affaire Siné* est un avertissement» ,

Christophe Barbier

Cette gauche n'a-t-elle pas perdu le combat ?

... "Un peu d'histoire. A partir de 1880 environ, une gauche apparaît, qui peut prétendre à un gouvernement démocratique, mais affronte une gauche proudhoniste, anarcho-syndicaliste, qui exprime en même temps sa doctrine sociale et son antisémitisme : l'anticapitalisme est aussi la dénonciation du juif, lié à l'argent. Cet affrontement perdure, par-delà l'affaire Dreyfus ou la Seconde Guerre mondiale. Dès la Libération, par son discours sur la France, de Gaulle ferme la porte à tout travail de mémoire ; la rupture de 1968 lance une période d'introspection : Paxton, Le Chagrin et la pitié, le procès Barbie, Shoah, etc. Les médiateurs font alors du bon travail, mais cette phase trop brève s'achève avec le procès Papon, utile mais insuffisant. La question antisémite n'est pas « lavée » à gauche. De plus, on passe d'une génération de journalistes dont le référent historique est Auschwitz et le modèle Albert Londres - on regarde, on raconte - à une génération dont la « scène primitive » est le conflit israélo-palestinien et les modèles, Denis Robert et Serge Halimi...

Peut-on, sur fond de ce conflit, être antisioniste sans être antisémite ?

C'est impossible. Israël est une démocratie et le sionisme est l'expression, partagée par la droite et la gauche, du patriotisme israélien. « Sioniste », c'est le mot pour dire patriote. Il n'y a qu'aux juifs qu'on refuse le droit au patriotisme. On peut légitimement se dire opposé à la politique du gouvernement israélien, mais se dire antisioniste, c'est se dire antijuifs.

Selon vous, une partie de l'anticolonialisme des années 1960 s'est muée en antisionisme. Effet de génération, qui s'éteindra ?

L'anticolonialisme était une lutte tout à fait noble. Mais, dix ans après la Seconde Guerre mondiale, pour une partie de la gauche qui avait raté le rendez-vous avec la Résistance, l'enthousiasme anticolonial tombait à pic. L'Algérie, ce fut une session de rattrapage confortable : plus facile de lutter contre l'Etat français colon que contre les Allemands... Pour certains, il y a une revanche à prendre sur leur propre pays ou, comme chez Vergès ou Genet, une haine de la France. Après 1967 et la guerre des Six Jours, ils trouvent un colon de substitution : Israël. Avec une confusion entre les colonies d'Israël - qui ne serait pas contre ces obstacles à la paix ? - et Israël considéré comme colonie dans son intégralité. Cela permet à cette gauche d'exprimer son antisémitisme sans risquer l'opprobre.

[www.lexpress.fr]


*Voir quelques messages plus haut ce qu'etait cette "affaire Sine"




Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 14 novembre 2008 : 06:25

Mardi 28 octobre, Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue des religions, s'est exprime sur Radioj. suite a la parution de son livre «Petit Traité d’Histoire des Religions » - Editions Plon



Quelle est la toute première religion de l'humanité ? Comment sont apparues les notions de dieu, de sacrifice, de salut, de délivrance, de prière, de clergé ? Pourquoi est-on passé du culte de divinités féminines à celui de divinités masculines ? De la croyance en plusieurs dieux à la foi en un Dieu unique ? Pourquoi la violence est-elle souvent liée au sacré ? Pourquoi y a-t-il plusieurs religions ? Qui sont les fondateurs des grandes traditions et quel est leur message ? Quelles sont les ressemblances et les différences fondamentales entre les religions ?
Des premiers rituels funéraires des hommes préhistoriques aux grandes religieuses actuelles, Frédéric Lenoir explore de manière limpide l’univers foisonnant du sacré. Une question parcourt ce livre : à quoi servent les religions et pourquoi accompagnent-elles l'aventure humaine depuis l'aube des temps ?

Ecouter sur
[www.radiorcj.info]

Le livre "Petit Traité d’Histoire des Religions" vient de paraitre (octobre 2008) - Editions Plon





Entre guillemets
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 14 novembre 2008 : 07:11

« Il y a un proverbe arabe qui dit qu’il y a trois événements irréversibles : la flèche partie de son arc, le mot sorti de la bouche, et la balle qui entre dans le cœur. Nous ne pouvons changer le passé. Mais nous pouvons donner forme à notre futur. (…) Oui, pour changer le monde, nous devons nous changer nous-mêmes. »
Le Président israélien Shimon Pérès, conférence interreligieuse, New York,
12 novembre 2008

Entre guillemets
Posté par: yahoo tahiti (IP enregistrè)
Date: 14 novembre 2008 : 11:03

Tres bien dit!

Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 17 janvier 2009 : 06:27

Michel Onfray à ce "Ce soir ou jamais" sur France 3 le 14/01/09 avait un message à faire passer...
"L’Occident est mort... l’avenir, c’est l’islam"






Entre guillemets: Un homme et une femme, ou stoppons les banquiers et le clergé
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 05 février 2009 : 06:01

S'attaquer aux banquiers et au clerge est plutot très dangereux et les hommes politiques ont toujours prefere la fuite en avant.

Aujourd'hui un homme , une femme font la une de par leur fermete et et leur courage: Barack Obama et Angela Merkel.



Un banquier en faillite se voit recevoir des augmentations de salaires.
Avec B.O c'est fini, il plafonne les salaires des patrons aides a 500,000$.

"Ce qui scandalise les gens, à juste titre, c'est qu'on récompense des dirigeants pour leur échec."

Un eveque integriste Richard Williamsom se voit récompensé et réhabilité au Vatican.
A.M attaque le Vatican et demande au pape un rejet "très clair" du négationnisme.

"Il faut qu'il soit clairement précisé, par le pape et le Vatican, qu'on ne peut nier l'Holocauste", a-t-elle déclaré, jugeant "insuffisante" la mise au point de Benoît XVI. Protestante et fille d'un pasteur luthérien, Mme Merkel a expliqué qu'elle s'abstenait habituellement de commenter les décisions internes à l'Eglise catholique. "Mais cela est différent lorsqu'il s'agit de questions fondamentales (...) comme la relation avec le judaïsme", a-t-elle précisé.

Le pape a pris peur et reexige une prise de position publique et sans équivoque de l'évêque integriste Richard Williamsom.

Cet homme , cette femme qui n'ont pas peur de se mouiller pour améliorer un monde en perte de valeurs valent bien un point d'admiration.




Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 07 août 2009 : 18:11

Eté 2009 : Pierre-André TAGUIEFF débarque sur le RING, alors que les exactions et massacres perpétrés sur les chrétiens par les islamistes au Nigeria, ou au Pakistan, s'accompagnent du silence des associations antiracistes.



Dans l'histoire de l'antiracisme, les années 2000-2009 sont marquées par l'institutionnalisation internationale, sous les couleurs de l'ONU, d'une immense imposture intellectuelle : l'assimilation de la lutte contre le racisme à la lutte contre « l'islamophobie ». Cette imposture récente s'ajoute à une mystification d'envergure dont l'ONU avait été le théâtre au milieu des années 1970 : l'assimilation du « sionisme » à une « forme de racisme et de discrimination raciale ». Ces deux escroqueries politico-intellectuelles ont alimenté le soupçon quant à la crédibilité de l'antiracisme, et miné ses fondements moraux et juridiques.

Partons d'un fait donnant à penser : le nouveau Conseil des droits de l'homme de l'ONU, créé en juin 2006, toujours en première ligne pour dénoncer la politique israélienne ou « l'islamophobie », est resté indifférent et silencieux face aux massacres commis par les milices islamiques au Darfour (situé à l'ouest du Soudan) depuis février 2003, prenant la suite des massacres perpétrés dans le sud du Soudan, où les victimes étaient principalement chrétiennes et animistes. Des massacreurs « arabes »/musulmans et des victimes « noires »/chrétiennes : voilà qui ne cadrait pas avec le nouveau dogme antiraciste onusien, postulant que les victimes principales du racisme dans le monde étaient des musulmans - à commencer par les Palestiniens musulmans.

Mais cet alignement idéologique n'est nullement paradoxal. Il n'est qu'un effet nécessaire du rapport de forces existant à l'ONU. Le paradoxe est ailleurs, dans la structure et le fonctionnement même du « machin ». Le paradoxe incarné par le Conseil des droits de l'homme est celui de l'ONU qui, financé à 90% par des pays démocratiques (occidentaux pour la plupart), fonctionne comme une machine de propagande au service d'une majorité de pays non démocratiques hostiles à l'Occident et à Israël, qu'il s'agisse de dictatures islamiques, de régimes autoritaires ou d'autocraties (3).

Rappelons quelques points : l'ONU compte 192 pays membres ; la règle est « un pays-une voix » ; le « grand Satan » et le « petit Satan » n'en totalisent donc que deux ; le groupe de l'Organisation de la Conférence islamique (OCI), les États africains et les Non-alignés, qui votent à l'unisson, représentent 150 à 157 voix. Voilà qui permet d'expliquer pourquoi la « lutte contre le racisme » a pu être ainsi réduite pour l'essentiel à la « lutte contre l'islamophobie ». Il n'y faut voir qu'un nouveau front, politique et culturel, ouvert contre l'Occident et ses valeurs fondatrices - pour simplifier, la civilisation issue de ces trois sources symboliques : Athènes, Rome, Jérusalem.

...

Parmi ces victimes symboliquement privilégiées monopolisant la compassion militante, victimes titulaires qui ne peuvent être ni juives, ni chrétiennes, la palme revient aux Palestiniens musulmans, voire islamistes, perçus comme des « combattants » ou des « résistants ». Quoi qu'ils fassent (égorgements, attentats-suicides), ces derniers semblent monopoliser la faculté d'indignation ou les dispositions à la compassion, notamment dans les pays occidentaux. Ne peut-on faire l'hypothèse qu'un tel parti-pris révèle une haine profonde à l'égard des « Juifs » ou des « sionistes », perçus comme les ennemis absolus par lesdits « combattants » et « résistants » islamistes ? Ce n'est pas l'islamophobie unanimement condamnée qui doit inquiéter, c'est bien plutôt l'islamophilie imposée, politiquement correcte et contagieuse en raison de la peur provoquée par le monde musulman, qui, à force de glissements vers un fondamentalisme intolérant mâtiné de jihadisme, s'est lui-même donné un visage de violence. Ce mélange de peur et de compassion sélective s'exprime dans les attitudes ambivalentes des Occidentaux à l'égard de l'islam et des musulmans.

Pour lire cet interessant article de Pierre-André TAGUIEFF, suivre le lien
[www.surlering.fr]




Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 04 juillet 2010 : 19:21

Jean-Paul Hameury toujours dans "Illusions et mensonges", une phrase deroutante a laquelle je m'associe totalement et qui contredit mon enseignement precedent de Sartre ou de Camus sur notre suppose "libre arbitre".

Je cite :

"Il faut etre sourd et aveugle a soi-meme, a ses desirs, a ses discours, a ses actes, au reseau dense et continue de ses determinismes pour croire, ne fut-ce qu'un instant, que nous sommes ce que nous avons choisi d'etre, que nous optons librement pour ceci plutot que pour cela, que nous pouvons a tout moment modifier nos facons de penser et d'agir, que notre destin depend entierement de nous qu'Hitler, s'il l'avait voulu, aurait pu etre un saint et Mere Theresa, une debauchee.

"Ceux qui croient parler, se taire ou faire quoi que ce soit en vertu d'un libre decret de l'esprit, revent les yeux ouverts" constatait Spinoza.

Le Boudha, Spinoza, Schopenhaurer, Nietzsche, Freud, entre autres, ont nie l'existence du libre arbitre.

Le Boudha voyait l'homme soumis au skandhas, Spinoza aux affects, Schopenhauer a la Volonte, Nietzsche au corps, aux instincts et aux pulsions, Freud a l'inconscient.
Pour tous l'homme etait le jouet d'une illusion fondamentale dans la mesure ou le pretendu sujet de la conscience pensait, a tort, choisir ses sentiments, ses idees, ses actes.
Pour tous encore, seule la decouvere de sa servitude, un autre type de connaissance, des "idees adequates" (Spinoza), une analyse ou une ascese permettaient a l'individu de s'engager sur le chemin de l'eveil et de la liberte.

On peut neanmoins penser que ne percoivent leur cecite, ne desirent leur liberation et n'acquierent le pouvoir de l'obtenir que ceux-la, seuls, qui possedent deja en eux toutes les facultes qu'exige une telle conversion. En definitive, se mettent en chemin pour mettre fin a leur esclavage ceux, seulement, qui sont contraints de devenir libres.

Lorsqu'on nous aura demontre que le libre arbitre n'existe pas et que nous sommes aussi soumnis a nos determinismes, innes ou acquis, que les animaux a leurs instincts, peut-etre accepterons-nous l'evidence et nous contenterons-nous d'etre seulement ce que nous sommes.

J.P. Hameury - p. 154, 155.




Mon grand-père était bien un collaborateur !
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 08 février 2011 : 11:07

Un livre paru recemment et qui derange apparemment beaucoup au vu de la critique parue ici et la...




Mon grand-père était bien un collaborateur !

Alexandre Jardin, écrivain



Que d'émotions ! Depuis la sortie de mon ouvrage Des gens très bien, j'ai assisté, stupéfait, au flot d'injures et à la tempête de déformations qui ont suivi sa publication. Ce livre d'interrogations sur l'aveuglement de ma propre famille et de mon pays à propos de la responsabilité des gens très bien dans la collaboration a provoqué une campagne qui témoigne d'une singulière perte de nos repères, entretenue par un brouillage médiatique symptomatique de l'époque. Comme si notre société avait un mal fou à supporter que l'on mette sur la place publique la question du comportement de nos familles pendant l'Occupation. Tant que l'on accusait des figures commodes du mal - Touvier, Bousquet, Papon -, au fond ça ne nous impliquait pas. Le mal, c'était eux ; pas nous, pas nos familles.



Certains ont, dans un nombre assez considérable de journaux, fait semblant de considérer mon texte comme un livre d'histoire - ce qu'il n'est pas - pour le décrédibiliser. Des gens très bien est mon histoire, la chronique de ma lente lucidité de petit-fils du directeur de cabinet de Pierre Laval, de la fin avril 1942 au 30 octobre 1943 ; dates qui recouvrent, hélas, la saison des grandes rafles.

Cependant, en fils meurtri par le talent qu'a déployé mon père, Pascal Jardin, pour "maquiller le cadavre" (l'expression est d'André Breton) du sien, je me suis astreint à me poser les questions terribles que Pierre Assouline - biographe de Jean Jardin - ne s'est manifestement pas posées dans ces termes lorsqu'il a signé, en 1986, Une éminence grise (Gallimard, 1988) : que faisait mon grand-père le jour de la rafle du Vél' d'Hiv ? Quel degré de connaissance Jean Jardin - très informé - avait-il de la destination réelle des trains de la déportation ? J'ai dû exhumer la terrible correspondance entre le président du Consistoire et son patron Pierre Laval (disponible au Mémorial de la Shoah et sur le site du Mémorial), où figure notamment cette lettre sans appel, datée du 25 août 1942, où Jacques Helbronner, président du Consistoire, explique à Laval, en quatre pages argumentées, que la politique d'extermination des juifs est en cours dans l'est de l'Europe.

Le métier de mon grand-père était, entre autres fonctions, de traiter ce type de protestations officielles ; de plus, J. Helbronner connaissait personnellement Jean Jardin. Il a donc su ce que savait déjà le Consistoire en août 1942.

En niant que mon livre est bien un cri personnel, on m'a reproché de ne pas avoir fait oeuvre d'historien, de manquer de preuves contre mon grand-père ; comme si un petit-fils avait envie d'accabler son grand-père ; comme si un directeur de cabinet du chef de gouvernement n'était pas de facto complice de l'action de son patron (ce qui relève de l'évidence pour tout honnête homme qui sait comment le pouvoir s'exerce en France). On a même, ici ou là, osé affirmer sans rougir qu'il était possible d'être "dircab" d'un chef de gouvernement sans être au centre du fonctionnement de la machine de l'Etat.

Pour bousculer enfin cette ahurissante mauvaise foi, je voudrais reproduire, ici, un extrait de l'interview de l'historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac - héros, dès 1940, et aujourd'hui historiographe incontesté de la Résistance - publiée dans L'Est républicain du 19 janvier. Quand on lui demande : (Jean Jardin) savait-il ?, Crémieux-Brilhac répond sans ambages : "Forcément, cela va de soi. Il (Jardin) était le premier collaborateur de Laval, et les rafles du Vél' d'Hiv sont une affaire qui a été négociée entre les Allemands et Laval lui-même, qui a donné son accord pour que ces arrestations et ces déportations aient lieu à condition que ce soient des juifs étrangers. Moyennant quoi, il a demandé à la police française de se charger de l'opération. Il a accepté de livrer des juifs de zone non occupée et il a personnellement demandé, ce que les Allemands ne réclamaient pas, que les jeunes de moins de 16 ans soient également déportés. Cette négociation a duré depuis le début de juillet 1942 jusqu'en août. C'est impossible que Jardin n'ait pas été au courant. Il est certain qu'il a sauvé ses juifs, notamment Robert Aron, et sa défense a été que l'on abandonnait des juifs étrangers pour sauver des juifs français. Mais c'est une hypocrisie terrible. Non seulement il ne pouvait pas ignorer, mais il était inévitablement consulté, ou associé à la décision."

La messe est dite. Ce que confirme avec autorité Crémieux-Brilhac est-il si difficile à entendre ? Avons-nous à ce point besoin, collectivement, de nier la responsabilité des gens qui ne sont pas des monstres comme Jean Jardin - et donc de nos familles - pour qu'une parole aussi claire soit systématiquement accompagnée de oui mais ?

Messieurs les censeurs, une seule question : ne pas avoir démissionné après le Vél' d'Hiv ne signe-il pas, à soi seul, un lourd consentement rétrospectif ? La preuve ne réside pas que dans les archives, elle est aussi dans les comportements humains, dans les yeux que l'on ferme quand il aurait fallu les ouvrir (les "paupières lourdes", selon l'heureuse formule de Pierre Rigoulot), dans les oreilles que l'on se bouche ; et que, apparemment, on continue à se boucher.

Si je prends la plume en ce lieu, c'est parce que Le Monde, en publiant dans ses colonnes la seule position partisane de Pierre Assouline - qui, dans cette affaire, joue sa réputation de biographe irréprochable -, me semble avoir commis plus qu'une imprudence : une erreur. Ce journal que nous aimons doit rester du côté de la lucidité, pas de la cécité.

Chose tout de même sidérante, le papier méprisant de Pierre Assouline a défendu sans gêne aucune... la réputation et l'honneur du bras droit de Pierre Laval que toute sa biographie complaisante excuse et célèbre. Situation paradoxale et inédite : ce sont d'ordinaire les descendants qui attaquent les biographes jugés excessivement sévères à l'égard de leur ancêtre, et non l'inverse !

Que Le Figaro ait dérapé au sujet de mon livre peut, malheureusement, se comprendre (je touchais à l'honorabilité de nos familles "si bien"...) ; même si - il faut le dire - je n'ai cessé de recevoir des appels d'hommes politiques de droite, gaullistes de coeur, parfaitement outrés que Le Figaro et surtout Le Figaro Magazine aient pu se laisser aller à de si déplaisantes fidélités.

J'écris aussi ces lignes dans Le Monde car je veux que la presse étrangère - dont les appels ironiques ont parfois blessé mon amour pour notre pays - comprenne que la France n'est pas un club d'éternels vichystes incapables de regarder leur passé en face. En publiant cette tribune sincère, un quotidien majeur démontre qu'il reste capable de faire entendre une voix déterminée à ne pas transmettre à ses enfants un héritage d'aveuglement, une voix consciente que le mensonge est toxique pour l'homme. La lucidité est liée à la vitalité.

Et qu'on me laisse le droit - comme à tout écrivain - de me battre avec ma mémoire. En affirmant haut et fort que l'accès au vrai passe aussi par la littérature et non par le seul chemin de la démarche historique orthodoxe.




Mon grand-père était bien un collaborateur !
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 08 février 2011 : 11:25

La famille qui reagit sur Europe1 avec evidemment l'effroi que l'on attend de ceux qui ne sont pas heureux de ce genre de revelations.

Une demarche odieuse et detestable


Mon grand-père était bien un collaborateur !
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 08 février 2011 : 11:41


Mon grand-père était bien un collaborateur !
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 16 février 2011 : 01:53

Christophe Lemée, tout comme Alexandre Jardin, enquete depuis 5 ans sur son grand-pere Raoul Noneza, interprete pour la Gestapo a Grenoble pendant la guerre. Une demarche temeraire et hautement appreciable pour un petit-fils totalement etranger a cette vile "collaboration" dont se rendirent coupables plusieurs.

Voici les mots de Christophe pour decrire et expliquer son acharnement, envers et contre sa propre famile, afin de faire connaitre ces faits et par la-meme, faire prendre conscience a ceux qui preferent ne rien savoir, ne rien connaitre, voire meme nier.



Citation:
christophe lemée
bonjour,
Comme je l'ai dit à Sarah Sérievic, une amie qui m'a dit vous connaître, ce n'est pas tant les actes de nos grands-pères qui nous font honte que la cécité persistante des nôtres, leur impossibilité à voir les faits comme des faits et donc leur silence coupable qui les fait devenir complices des crimes qu'ils taisent et donc qu'ils nient.

bien à vous
christophe lemée


L'interprète de la Gestapo de Grenoble (1)
Uploaded by zhakor2010. - Watch the latest news videos.
et






Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 16 février 2011 : 11:09

Ma reponse a Christophe Lemée.

----

Bonjour Christophe et merci pour votre message.

Votre démarche, extrêmement téméraire et louable, rejoint celle de Alexandre Jardin qui, lui aussi, est entré en conflit avec sa famille ne désirant rien d'autre que de garder le secret en huit clos.

Il en faut du courage pour faire cette enquête et je trouve admirable que vous l'ayez faite.
Je prie le ciel pour que les hommes scrupuleux et foncièrement honnête, comme vous venez de le démontrer, soient un peu plus nombreux sur notre terre.

Merci encore et bon courage avec vos proches.

Darlett

Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 24 février 2011 : 09:23

Les reflexions d'un psychanalyste, Daniel Sibony sur les bouleversements actuels dans le monde arabe.
Daniel Sibony constate le passage du mode identitaire au mode existentiel de la population arabo-musulmane. Un changement benefique qui pourra permettre a des forces pragmatiques de se manifester.

----------


L'évolution du monde arabe
De l'identité à l'existence


Par Daniel Sibony
22 / 02 / 2011


L'écart est trop grand entre ce qui se passe dans le monde arabe et ce qu'on en dit ici, en Europe. Cet écart était inévitable, vu que l'Europe était à l'unisson avec ces dirigeants arabes dont le mépris pour leurs peuples éclate au grand jour; elle se convainquait avec eux que la clé du bonheur ou de l'apaisement pour ces peuples c'était qu'on répare la blessure identitaire du monde arabe au Proche-Orient... L'Europe mettra du temps à se désintoxiquer de cette idée fixe qu'elle a bien entretenue; mais entretemps les masses arabes, elles, ont opéré un gigantesque bouleversement ontologique: le passage du mode d'être identitaire au mode d'être existentiel. Passage explosif, trop longtemps comprimé, car l'Identité-déjà-faite ne nourrit pas son homme, ne lui donne pas une dignité en acte, mais si en outre elle l'empêche de l'acquérir en resserrant son carcan, c'est l'explosion libératrice, celle que l'on voit. On ne peut qu'admirer ces foules, d'une jeunesse intrinsèque qui se définissent par leur envie d'exister - comme personnes et comme peuples - plutôt que par la référence à une image de soi figée: ce n'est pas pareil de se réunir pour se réjouir de la chute des Twin Towers et de descendre dans la rue, continûment, malgré les coups terribles, jusqu'à ce que tombent les dictateurs et que l'horizon se libère. Ce n'est pas pareil de célébrer un narcissisme mortifié et de libérer le désir de vie.

On remarquera que ces mouvements libérateurs qui se propagent d'un bout à l'autre du monde arabe, du Maroc au Yémen, retrouvent ensuite la référence identitaire mais d'une façon plus vivante: elle nomme les mêmes impasses, les mêmes blocages de la parole et de la pensée, les mêmes rejets de la liberté, le même besoin de la conquérir et de prendre un nouveau départ. Du coup, l'enjeu et le désir d'exister réhabilitent cette notation identitaire, comme un signe unifiant dans la même bataille pour vivre, et non comme un emblème sacré auquel on doit de se sacrifier et de souffrir.

La dynamique est donc plus riche et plus subtile entre l'existence et l'identité.

On peut en tirer maintes conséquences, y compris pour ce sacré conflit du Proche-Orient. Il est clair que les Palestiniens ne pouvaient et ne peuvent pas s'en tirer s'ils sont chargés par le monde arabe de tout le poids de l'identité, qui devient presque fétichisée. La charge est trop lourde, elle empêche de bouger, de parler, de négocier; dès que certains pas sont esquissés dans le sens de la vie, l'Identité blessée s'indigne et s'écrie qu'on va la trahir... Bref, aujourd'hui, il peut y avoir un allègement de la pression identitaire sur ce Conflit, qui donnerait des chances à d'autres approches, plus pragmatiques et plus utiles. Reste à savoir si l'Europe suivra, elle qui n'a pas d'autre discours que celui de l'Identité qui lui servait à refermer le monde arabe sur lui-même.

La valeur inouïe de l'ouverture qu'il a faite, c'est que même si elle est récupérée, sa seule existence est une avancée formidable.

Daniel Sibony

Psychanalyste, écrivain. A publié récemment: MARRAKECH, LE DÉPART, roman, et LES SENS DU RIRE ET DE L'HUMOUR, (Odile Jacob)

Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 08 juillet 2012 : 10:46

Un debat passionnant entre Michel Onfray et Claude Ascolovitch sur un plateau de television.

Michel Onfray ayant ecrit un livre sur Albert Camus, « L’ordre libertaire, la vie philosophique d’Albert Camus » (Flammarion). Claude Askolovitch souleve, entre autres, les rapports entre Sartre et Camus et par Onfray, il y a des revelations d'un interet extreme sur Sartre mais egalement sur Simone de Beauvoir.








Entre guillemets
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 09 juillet 2012 : 09:06

Entretien avec Michel Onfray encore et que j'apprecie de plus en plus sur des sujets d'actualites et des reflexions sur la politique (l'Europe est morte dit-il), l'economie (le nouveau proletariat dont personne ne se soucie plus), les societes, les religions (Onfray parle notamment d'un atheisme postchretien) etc..etc....

A ecouter






Aller à la page: Prècèdent123456
Page courante: 6 of 6


Dèsolè, seuls les utilisateurs enregistrès peuvent poster sur ce forum.
Veuillez cliquer sur S'identifier pour vous enregistrer

   Rechercher sur
 

  Web    
Darnna

� 2008 Darnna.com - All rights reserved.

'