Voilà, ayant terminé "Avec Camus", je m'attaque à ce livre qui m'intéresse déjà par son sujet: la vie de la femme de Scott Fitzgerald, un mythe.......
Résumé du livre
Montgomery, Alabama, 1918. Quand Zelda, 'Belle du Sud', rencontre le lieutenant Scott Fitzgerald, sa vie prend un tournant décisif. Lui s'est juré de devenir écrivain : le succès retentissant de son premier roman lui donne raison. Le couple devient la coqueluche du tout New York. Mais Scott et Zelda ne sont encore que des enfants : propulsés dans le feu de la vie mondaine, ils ne tardent pas à se brûler les ailes... Gilles Leroy s'est glissé dans la peau de Zelda, au plus près de ses joies et de ses peines. Pour peindre le destin de celle qui, cannibalisée par son mari écrivain, dut lutter corps et âme pour exister...
La critique
par Sophie Lebeuf
Gilles Leroy l’explique clairement : “Il faut lire ‘Alabama Song’ comme un roman et non comme une biographie de Zelda Fitzgerald en tant que personnage historique.” Et pourtant... Qu’il est dur de lire ses pages sans croire qu’il s’agisse d’une autobiographie de Zelda.
Cette beauté du Sud, mi-ange, mi-démon, dont les mots poétiques ou vulgaires frappent par leur beauté, leur impertinence ou leur provocation. Gilles Leroy s’efface derrière ces lignes féminines, sensibles, mais aussi farouches et psychiatriques. Car la folie de l’héroïne s’immisce dans ces pages comme dans sa vie. Doucement d’abord, puis plus régulièrement, de plus en plus frappante.
L’écriture de l’auteur s’imprègne de cet esprit malmené, persécuté et incompris, que l’on dit aliéné... Mais les mots restent profonds et la force de caractère de Zelda éclatante. Gloire et décadence, amour et désillusion, clarté et folie. A l’ombre du grand écrivain Scott Fitzgerald, la jeune bourgeoise dévergondée se fane au fil des ans. Le faste ne dure qu’un temps et sa vie se passe en coulisses. Tant d’incompréhension, de dénigrement et d’amour ne laissent pas de marbre. Et l’écriture virulente teintée de poésie trouve le chemin de nos âmes.
Entre fiction et réalité, ‘Alabama Song’ invite le lecteur sur les rives d’une époque révolue, dans les pas d’une femme bafouée, à l’ombre d’un grand auteur.
Les extraits de "Alabama Song"
La première phrase
Soudain, notre ville endormie fut envahie de milliers de jeunes gens, des pauvres gars pour la plupart, arrachés à leur ferme, leur plantation, leur échoppe, venus de tous nos Etats du Sud tandis que leurs officiers frais émoulus de l'école militaire descendaient du Nord, des Grands Lacs et des prairies (jamais depuis la guerre civile on n'avait vu autant de yankees en ville, me dit maman).
La plus belle phrase
Tu m'emmèneras au nord, dans ces villes de ton enfance, Buffalo, Niagara, ensemble on se jettera dans les chutes pour voir qui rebondit le mieux.
Morceau choisi
La belle flasque allait beaucoup servir, cadeau étrange et criminel, quandj'y repense. Scott l'égarait souvent et se maudissait de l'avoir sortie de sa poche de veston puis il partait à sa recherche comme un fou. Il pouvait retourner une chambre d'hôtel ou une maison en une demi-heure. On voyait l'angoisse grandir minute après minute, mais l'angoisse de quoi au juste ? La peur d'avoir perdu un objet précieux à son coeur, ou la peur [... ]
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Laila