‘BORAT’
Entre folie et lucidité
Premier au box-office américain. Premier au Royaume-Uni. Premier en Suède. Aux Pays-Bas. En Suisse, au Danemark, en Finlande. Le 15 novembre, c’est au tour de la France. Un blockbuster hollywoodien ? Non, un délire satirique anglais sans prétention. Ou plutôt un documentaire kazakh : ‘Borat’.
Il y a encore quelques semaines, personne ne connaissait Borat. Espoir du football roumain ? Groupe vainqueur de l’Eurovision ? Nouvelle chanteuse aguicheuse venue du froid ? Hormis une poignée d’anglophiles qui suivaient les shows télévisés de Sacha Baron Cohen, personne ne se doutait que le moustachu deviendrait bientôt la coqueluche de l’automne cinématographique 2006.
. Un beau succès pour Sacha Baron Cohen, comique anglais qui s’est fait connaître en 1998 avec le personnage d’Ali G.
Que s’est-il donc passé pour que ce film-ci fasse déjà l’objet d’un culte avant même sa sortie ? Rendons d’abord grâce au “travail” de Sacha Baron Cohen qui, en jouant son personnage sans jamais s’en écarter devant les caméras du pays, a su faire de chacune de ses apparitions un événement. Jamais nous n’avons vu un cil de l’acteur anglais : c’est le sourcil velu de Borat qui attirait l’attention, Cohen s’immergeant dans son personnage au point de ne jamais en sortir.Non, ‘Borat’ n’est pas (seulement) le film le plus crétin de l’année. Certes, on rit beaucoup. .
Ce qui fait toute la valeur du film, c’est que l’acteur anglais - tout de même diplômé d’histoire à Cambridge - parvient à doter son film d’une dimension critique digne d’un Michael Moore.