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"Le paradoxe français" de Simon Epstein
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 01 février 2012 : 16:51

Une livre paru en 2008 avec des revelations extremement interessantes mais qui n'a fait l'objet d'aucun article dans la presse et les medias. Silence total mediatif alors qu'il mentionnait des details tres interessants.

Voici le résumé du livre Le paradoxe français de Simon Epstein
Publié le 31 octobre 2010

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Objet : Le paradoxe français – Simon Epstein – Albin Michel 2008 (624 pages)

Le paradoxe français de Simon Epstein, historien français qui réside à Jérusalem, bouscule nombre d’idées reçues et de clichés sur les années 1920,1930 et 1940, qui pèsent fortement sur les grands débats de société contemporains. L’auteur s’appuie sur des centaines de parcours individuels qu’il analyse sans parti pris tout en dénonçant les manipulations de l’histoire officielle depuis 1945.

Il montre, au rebours de croyances largement répandues, comment une partie de la gauche antiraciste des années 1920 et 1930, mobilisée autour de la LICA[1], s’est massivement ralliée au pacifisme en 1938, avant de rejoindre le régime de Vichy ou les mouvements ultra collaborationnistes. A l’inverse, il souligne que la droite républicaine mais aussi les partis « nationaux » – Camelots du roi ou Jeunesse patriotes – ont joué un rôle décisif dans l’essor de la Résistance française à ses débuts.

I/ Exemples de personnalités du régime de Vichy venues de la gauche antiraciste

René Belin numéro 2 de la CGT déclare à la revue anti-raciste « Droit de vivre » en juin 1939: « La classe ouvrière est profondément anti-raciste. Je suis entièrement d’accord avec l’action de la LICA ». Cela ne l’empêche pas de devenir ministre de la production industrielle et du travail du maréchal Pétain et de figurer parmi les signataires du statut des Juifs du 8 octobre 1940.

Gaston Bergery, membre du parti radical, écrit en 1936 « Le racisme et l’antisémitisme sont contraires à l’idée de Nation… C’est la diversion, le recherche du bouc émissaire, et c’est là une opération abominable ». Cependant, il vote les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, devient un militant actif de la Révolution nationale et de la collaboration, avant d’être nommé ambassadeur du maréchal à Moscou puis à Ankara.

Georges Bonnet, député radical-socialiste, ministre des affaires étrangères en 1938 et 1939, président d’honneur du « Deuxième congrès international du rassemblement mondial contre le racisme » déclare en 1938 « La France doit donner l’hospitalité à tous ceux dont la vie est menacée ». Pourtant, lui aussi devient un notable de Vichy et approuve la rencontre de Montoire entre Pétain et Hitler dont il salue le « caractère historique » car « marquant le début d’une organisation nouvelle de l’Europe dans laquelle la France et l’Allemagne, chacune avec son génie, doivent tenir une place… »

Gratien Candace, député de gauche de la Guadeloupe proclame en janvier 1939 que « le racisme est la plus grande honte politique et sociale du XX ème siècle ». Lui aussi vote les pleins pouvoir au régime du maréchal Pétain et entre dans le « Conseil national » de Vichy. Charles Pivert, militant à la SFIO déclare lors d’un congrès de la LICA que « le fascisme comme le racisme, est un état de régression sociale ». Pourtant, il adhère sons l’occupation à une organisation collaborationniste « France-Europe » et écrit dans la revue « Germinal ». Eugène Frot, député socialiste, plusieurs fois ministre, est membre d’honneur « du centre de liaison des comités pour le statut des immigrés » (lié à la LICA). Il vote pour Pétain en juillet 1940, intègre le Conseil national de Vichy et « l’amicale lavaliste ».

II/ Intellectuels, écrivains, journalistes

L’auteur cite divers intellectuels et écrivains, connus pour leur engagement humaniste et antiraciste, dans les années 1920-1930 qui se sont ralliés au régime de Vichy, par pacifisme, et ont soutenu, à des degré divers, le principe de collaboration : Georges Blondel, René Laforgue, Marcelle Capy, Jean Cocteau, Jean Giono, Maurice Rostand, Marcel Aymé, Pierre Benoit, Jacques de Lacretelle, Marcel Jouhandeau, André Thérive.

Les journalistes sont nombreux à avoir ainsi basculé de la défense des bons sentiments humanitaires et anti-racistes à un soutien inconditionnel du régime du maréchal Pétain : Emile Roche et Pierre Dominique (« La République »), Robert de Beauplan, Stéphane Lauzanne (rédacteur en chef du Matin), Léon Bailby (Le Jour), Alain Laubreaux (l’Oeuvre, journal de gauche avant l’occupation). Certains vont même prendre des positions pro-allemandes : Pierre-Antoine Cousteau (rédacteur en chef de Paris-Soir) ; Jean Luchaire (patron des Nouveaux Temps), homme de gauche dans les années 1920 et 1930, devenu hitlérien après l’occupation.


III/ Personnalités de l’ultra-collaboration[b]

Deux sont particulièrement célèbres :

[b]Marcel Déat
, député SFIO, crée l’Union socialiste républicaine en 1935 et soutien le Front populaire, membre du comité de vigilance antifasciste, chantre de l’antiracisme dans les années 1920 et 1930 : « Il n’y a pas de pays qui soit plus réfractaire que la France à la notion de race, elle qui est l’admirable résultante historique de mélanges constants et de métissages indéfinis »… Les bons sentiments de Marcel Déat le conduisent au pacifisme (« Mourir pour Dantzig, non !), puis le transforment en partisan fanatique de la collaboration avec le Reich hitlérien.

Jacques Doriot dirige les Jeunesses communistes à partir de 1923, maire de Saint Denis en 1931, haut responsable du PCF, il crée sont parti populaire français en 1936. Dans les années 1920, il est l’avocat passionné de l’antimilitarisme et de l’anticolonialisme. Contrairement au reste du Parti communiste, il est proche de la LICA, condamne avec véhémence le racisme et l’antisémitisme. A partir de 1940, il prône l’intégration de la France dans l’Europe nationale socialiste, crée la légion française des volontaires qui combat en Russie aux côtés de la Wehrmacht.

L’auteur ne se limite pas à ces deux noms et présente le parcours de nombreuses personnalités, plusieurs centaines, venues de la gauche, dans les années 1920-1930 le plus souvent socialistes ou communistes, qui ont ainsi basculé du culte des bons sentiments humanistes à l’engagement ultra-collaborationniste, par exemple : Marc Augier (mouvement des auberges de jeunesse), Jean-Marie Marcel Capron (maire d’Alforville, PC), Jean-Marie Clamamus (maire de Bobigny, PC), Paul Perrin (député SFIO de la Seine), André Grisoni (radical-socialiste, maire de Courbevoie), Maurice Levillain (président du conseil général de la Seine – SFIO), Barthélémy Montagnon, Paul Rives (SFIO), René Château (député radical-socialiste, membre de la ligue des droits de l’homme), Claude Jamet (proche des communistes et des socialistes), Camille Planche (SFIO), Léon Emery (ligue des droits de l’homme, comité de vigilance anti-fasciste), George Dumoulin (CGT, SFIO), Maurice Ivan Sicard (venu de l’extrême gauche anti-fasciste), Pierre Thurotte (SFIO), Pierre Bonardi (LICA), Adrien Marquet (SFIO, maire de Bordeaux), etc.

[maximetandonnet.wordpress.com]

IV/ Les origines nationalistes d’une partie de la Résistance

L’auteur pourfend la vision classique de la Résistance (supposée surtout de gauche) et démontre qu’elle trouve en grande partie ses origines dans la droite française, la droite républicaine mais aussi dans les mouvements nationalistes comme les Camelots du Roi, les Jeunesses Patriotes, dont de nombreux militants ont refusé de suivre Maurras lorsque celui-ci a approuvé l’accord de Munich, l’armistice et la Collaboration. Parmi ces initiateurs de la Résistance française se trouvent notamment D’Estienne d’Orves, Rémy, Pierre Fourcaud, Maurice Duclos, André Dewavrin, Loustanau-Lacau, Marie-Madeleine Fourcade, Colonel Groussard, Pierre Nord, le Colonel arnould, Henri Frenay, Pierre de Benouville, Charles Vallin, les frères François et Henri d’Astier de la Vigerie, etc.



Ce livre de Simon Epstein renverse un pilier idéologique de la pensée dominante depuis 1945 . Il montre l’ambivalence de certains sentiments humanitaires affichés et souligne à quel point les professions de foi humanistes et la bonne conscience anti-racistes ne conduisent pas forcément au choix du courage et de la générosité. Voilà pourquoi cet ouvrage audacieux, dérangeant, a été reçu dans le silence et l’indifférence.

Maxime TANDONNET

[maximetandonnet.wordpress.com]




"Le paradoxe français" de Simon Epstein
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 01 février 2012 : 17:22

Si je choisis de remettre a l'honneur ce livre qui n'a jamais eu les honneurs qu'il meritait alors qu'il apportait des revelations interessantes, c'est justement parce que les choses n'ont pas tellement changees aujourd'hui.
En lisant les commentaires abjects qu'on trouve sur des sites, sites ouvertement "de gauche" comme "Agoravox.fr ou LePost.fr, on se rend compte que c'est du pareil au meme.
Cela, face a d'autres sites tels "Riposte laique" ou "Biviouac-ID", resolument "de droite", on se rend compte des differences.

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De l'art de retourner sa veste


Par Riglet Marc

Simon Epstein apporte un éclairage nouveau sur les motifs de l'engagement politique entre 1939 et 1945.
La qualification du régime de Vichy est source d'infinies controverses. Longtemps, ce fut une façon matoise de ne pas l'accabler en soulignant que nombre de son personnel politique était originaire de la gauche et que c'était la «Chambre du Front populaire» qui avait consenti à son installation. Le même «paradoxe» était relevé pour la Collaboration parisienne, les droites et extrêmes droites d'après-guerre aimant à rappeler avec gourmandise les itinéraires fascistes de l'ex-communiste Doriot, du néosocialiste Déat et du radical Gaston Bergerie.

Simon Epstein apporte de nouvelles et précieuses lumières. Cela tient au léger décentrement qu'il imprime à son objet d'étude. Plutôt que de scruter les «dérives» de la gauche vers la droite, il considère le marqueur «antisémitisme» et il s'interroge sur son caractère décisif ou non dans le choix fait par les élites politiques soit de Vichy et de la Collaboration, soit de la Résistance. On est alors frappé par la foule de ceux qui, ayant milité dans les années 1930 à la LICA, l'ancêtre de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme, s'abîmeront dans les pires engagements de la Collaboration. Un seul exemple, celui de Jean-Marie Balestre, le président de la puissante Fédération internationale du sport automobile, récemment décédé. Ancien Waffen SS, Jean-Marie Balestre était, en 1939 encore, membre du bureau des jeunes de la LICA.

Or une telle volte-face n'est en rien une bizarrerie. En offrant près d'un millier de notices biographiques, toutes excellemment troussées, Simon Epstein brosse le tableau accablant de ces métamorphoses qui voient l'antiraciste d'avant-guerre verser, à partir de 1940, dans l'antisémitisme le plus abject.

Les cas de figure inverses, l'antisémite entrant en résistance, renonçant à son préjugé comme d'Astier de La Vigerie, ou bien ne s'en départant pas comme le maurrassien Du Jonchay, sont finalement plus connus. Mais ce qui confère au livre de Simon Epstein sa portée essentielle tient à la mise en évidence de la variable principale qui détermine les choix de l'engagement. Plus que la gauche ou la droite, plus que l'antiracisme ou l'antisémitisme, c'est le pacifisme qui fait le tri. C'est bien parce que ce fléau idéologique leur fut épargné que «celui qui croyait au ciel et celui qui n'y croyait pas» surent trouver, le moment venu, les chemins de l'honneur.


[www.lexpress.fr]






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