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Litterature, Arts & Opinions  
Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 14 mars 2010 : 03:05



Jean Ferrat, de son vrai nom Jean Tenenbaum, est un écrivain-parolier, musicien-compositeur et chanteur-interprète français, né le 26 décembre 1930 à Vaucresson (Hauts-de-Seine) et mort le 13 mars 2010 à Aubenas.

Durant la guerre, son père, qui est juif, est déporté par les nazis et meurt à Auschwitz. Il a onze ans quand il perd son père, il est alors caché par des militants communistes.

Nuit et Brouillard de Jean Ferrat






Jean Ferrat - Nuit et brouillard
Posté par: dina a. (IP enregistrè)
Date: 14 mars 2010 : 09:33

PAIX A SON AME.
TRES BELLE CHANSON,PAS ASSEZ ENTENDUE.
C'ETAIT UN TRES GRAND CHANTEUR ET PAROLIER.
BONNE SEMAINE.

Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 14 mars 2010 : 13:12

En effet, dina, ses chansons n'ont pas ete tellement entendues car comme le precise Michel Drucker, son ami, il derangeait...

Voici l'hommage rendue hier sur France2 avec des morceaux de sa merveilleuse chanson : "La montagne".




et la seconde partie avec les temoignages des villageois voisins.



PAIX A SON AME

Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: Marie-Jose (IP enregistrè)
Date: 14 mars 2010 : 14:41

MERCI pour cet hommage à Jean Ferrat !!!

un grand poète, un grand chanteur, un grand homme qui a toujours assumé ses idées ..

AU REVOIR MONSIEUR FERRAT !!

et MERCI pour tout ce que vous nous avez donné et que vous nous laissez

Marie José

Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: kirstine (IP enregistrè)
Date: 15 mars 2010 : 02:31

Je rentre ce soir n'ayant rien su car pas de télé ni radio!! Je suis très très triste car c'était vraiment un des rares chanteurs que j'aimais et dont j'ai acheté des disques!!J'aimais par dessus tout sa voix chaude et grave, j'aimais les textes de ses chansons......il va beaucoup me manquer!

Laila

Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 15 mars 2010 : 02:43

En effet, Laila, mettre et remettre surtout cette chanson que je ne peux ecouter sans grande emotion.

Quelle voix et quel personnage !



Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: kirstine (IP enregistrè)
Date: 15 mars 2010 : 03:01

Ah oui, Darlett......quelle émotion!!! Je suis entrain d'écouter un de mes CD, 5ième morceau.... "Mourir au soleil".....mais"la montagne "reste une de mes préférées aussi.



Laila

Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 15 mars 2010 : 03:08

Jean Ferrat derangeait, je disais ? Voici Thierry Le Luron dans une excellente parodie avec la voix si juste ! Quel talent, ce gars aussi !


Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: kirstine (IP enregistrè)
Date: 15 mars 2010 : 03:18

Oui et là, non seulement une parodie mais un procès en pointant du doigt les internements psychiatriques en Union Soviétique ( Sacharov....)et quoique Ferrat ne se soit jamais inscrit au parti communiste, il était sympatisant alors que Thierry Le Luron était plutôt de droite, je crois.

Laila

Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: Claudina (IP enregistrè)
Date: 18 mars 2010 : 14:58

Jean Ferrat était venu chanter au Maroc en 1966, à Casablanca, au Rialto, une salle assez petite pour ce chanteur qui dérangeait, mais qui avait pu chanter de manière confidentielle pour la communauté française de Casa.Je suis allée le voir,j'avais 14 ans, il y avait beaucoup de profs français dans la salle et peu de Marocains,mais il avait obtenu beaucoup de succès.

Qui se souvient? C'était au printemps 1966.

J'ai revu Jean Ferrat en France, quatre ans après,en 1966. autant dire qu'il a accompagné ma jeunesse.

Un grand artiste fidèle à lui-même et à ses idées, un grand humaniste.

Claudina

Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 18 mars 2010 : 18:20

Merci Claudina pour ce temoignage.

En 1966, j'etais bien au Maroc encore mais je ne me souviens pas du tout du passage de Jean Ferrat a Casa. Il me semble d'ailleurs que je clamais les paroles de "Nuit et Brouillard" sans en saisir le sens ni sans meme le chercher... Je ne suis pas fiere de moi !smoking smiley

Jean Ferrat - 1930-2010
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 18 mars 2010 : 18:27

Un hommage a Jean Ferrat par Guy Milliere qui l'a connu et avec qui il a echange un peu bien que lui-meme situe a l'antithese du communisme.

Guy Milliere explique tres bien d'ailleurs l'attachement de Jean Ferrat a cette doctrine puisque lorsque son pere a ete conduit a la mort par les nazis, il avait 11 ans et il a eu la vie sauve grace au fait d'avoir ete recueilli par des communistes.

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Hommage
mardi, 16 mars 2010

Par Guy Millière


Je ne suis pas communiste. Je ne suis pas socialiste. Si on me parle d’amour, de fraternité, de liberté, de droits de l’homme, j’écoute, par contre, car j’ai toute ma vie tenté de donner de l’amour et de la fraternité. J’ai toujours défendu la liberté et les droits de l’homme.

Je parle de tout cela pour une raison précise : la disparition de Jean Ferrat m’a touché, profondément.

Tout en ne partageant aucune de ses options politiques et en pensant que sur ces plans, il se trompait, j’ai apprécié la limpide beauté de nombre de ses chansons non politiques, qui restent et resteront des classiques.

J’ai eu, à l’époque où j’ai travaillé dans le secteur artistique, l’occasion de rencontrer l’homme, et de discerner et ressentir chez lui de la bonté, et une bienveillance simple et ample. J’ai parlé avec lui, précisément, du communisme, et j’ai compris qu’il pouvait exister dans ses attaches des éléments se situant en deçà de la raison : avoir vu son père victime de l’antisémitisme et envoyé vers un camp d’extermination, avoir eu la vie sauve grâce à des communistes, avoir vécu tout cela lorsqu’on a onze ans à peine crée des blessures qui ne se referment jamais, et qu’on tente ensuite de recoudre comme on peut.

Longtemps avant de l’avoir rencontré et d’avoir conversé avec lui, je dois, qui plus est, à Jean Ferrat, d’avoir eu l’esprit ouvert sur les camps de concentration nazis. Je ne puis réécouter « Nuit et brouillard » sans émotion et sans que tous les souvenirs me reviennent.

Lorsque j’ai entendu la chanson pour la première fois, on ne parlait pas des camps nazis, de la déportation et d’Auschwitz ; la France gaulliste avait occulté, et reconstruit l’histoire.

Le texte énonce : « On me dit à présent que ces mots n’ont plus cours ». Deux décennies après la guerre, les mots n’avaient plus cours, effectivement : ils n’avaient, même, jamais eu vraiment cours, sinon de manière épiphénoménale.



Jean Tenenbaum dit Jean Ferrat

Le poète a toujours raison, qui voit plus haut que l’horizon


Près de cinq décennies plus tard, occultations et reconstructions de l’histoire continuent, même si, de temps à autre, un rappel des faits survient. Tel celui permis par le superbe film de Rose Bosch, La rafle, récemment sorti dans les salles de cinéma en France. Que certains critiques imbéciles ont méprisé en soulignant, par exemple, qu’on avait fait appel à dix mille figurants : pourquoi un tel nombre en effet (?!).

La chanson dit : « Je twisterais les mots s’il fallait les twister pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez ». L’époque était au twist, et l’expression est datée, mais, alors que j’étais encore enfant, j’ai commencé à savoir, grâce à la chanson, et en l’écoutant à nouveau, je me répète à moi-même que le travail de la mémoire doit être effectué, inlassablement.

Après avoir entendu la chanson en 1964, à l’âge de quatorze ans, j’ai posé des questions à mon père. Il m’a parlé d’un camp, en Alsace, le Struthof, et il m’y a emmené.

Ensuite, j’ai lu, beaucoup. J’ai voyagé, beaucoup aussi. Toute une trajectoire, dont je parle dans un livre autobiographique à venir, s’est dessinée, qui m’a mené à la vigilance scrupuleuse face à toute forme de racisme et d’antisémitisme ; au respect de la connaissance, et, sur les routes du monde, vers les Etats-Unis, mais aussi vers le Proche-Orient, où, avant d’aller en Israël, je me suis rendu en Syrie, au Liban, dans des camps palestiniens. Où j’ai vu que la haine nazie à l’encontre des Juifs se perpétuait.

Et que nul ne s’indigne et ne clame qu’il n’y a aucun rapport ! La seule fois où on a osé me suggérer explicitement de lire Mein Kampf, c’était dans un camp palestinien, pas très loin de Beyrouth, en 1971.

Je ne sais quelles étaient les positions de Jean Ferrat sur le conflit israélo-arabe. Je n’ai jamais cherché à le savoir. J’aurais peut-être été déçu. Mais dans les substrats de ma mémoire, il y a toujours une chanson : « Vous étiez vingt et cent, vous étiez des milliers ». Il y a, au travers d’elle, le rappel du risque de l’oubli et de la nécessité de ne pas écrire pour passer le temps.

En réécoutant « Nuit et brouillard » - paroles et musique de Jean Tenenbaum, fils de Mnacha, jeune juif venu de la Russie des pogroms et que la France a ignominieusement livré aux nazis par l’intermédiaire zélé de la police dirigée par René Bousquet -, je sais ce que je dois à un homme qui n’est plus, mais qui restera dans les têtes et les cœurs de multitudes.

En écoutant quelques chefs d’œuvre comme « Un jour, un jour » ou « Aimer à perdre la raison », je sais aussi que l’art, quand il est grand, transcende tous les clivages et élève l’être humain.

[www.menapress.org]



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