Au fil des heures, du temps qui passe
Au gré du vent, du souffle qui anime
Au long des cours qui s’entrecroisent
Marche sur les traces de l’espoir
Sur les pas des antiques parias
Promène ton regard et lis
Lis et interprète le sens des choses
Cachées depuis l’orient du passé
Ils sont
Venus du fond des âges
Des abîmes de l’Histoire
Avec
L’envie de continuer encore un peu
Et déambuler dans les jardins du temps
Qui efface tous les outrages
Plus de judería ! Ni ghetto, ni mellah !
Ici la judaïque se pare de respectabilité
La porte Dijeaux est celle des Juifs
Comme si on disait celle de Sion
Dans la Jérusalem assise, désolée, à l’écart
Ils ne sont plus
Eux, les fiers conversos
Revenus ici de leur hébétude
Pour vivre là, dans le miroir
De leur mémoire meurtrie,
Cachée, souillée à jamais
Ici
Personne ne songea à vérifier leur pureté de sang
Tout redevenait alors possible…
Ils ne sont plus, presque plus
Un reste, un reliquat
Pas plus ici que partout
Ou même ailleurs
La trace, elle,
La leur, est partout
Elle crypte la pierre qui tombe
La porte qui s’entrouvre
En épitaphe, en médaillon
Elle s’insinue encore en noms gravés
Celui des acteurs qui firent un peu de la gloire
De Bordeaux
Celle du bord des eaux, des deux rives
Qui se font face pour se faire place
Mieux
Toujours
M agie de l’accueil, de la tolérance
A rche des diversités humaines
R ichesse des échanges culturels
R êves de répit, de pause provisoire
A ppel des Lumières naissantes
N asci(mé)mento d’une nouvelle vie
E spagnols, portugais puis Juifs bordelai
S