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Valadon et Utrillo à la Pinacothèque de Paris
Posté par: kirstine (IP enregistrè)
Date: 17 mars 2009 : 16:07

Valadon et Utrillo à la Pinacothèque de Paris

La Pinacothèque a choisi d'exposer Maurice Utrillo au côté de sa mère, Suzanne Valadon




Maurice Utrillo, Rue Cortot à Montmartre, vers 1912, collection particulière (c) Jean Fabris (c) Adagp, Paris 2009
© Suzanne Valadon, Portrait de Maurice Utillo, 1921, Collection Pétridès, dépôt musée Utrillo de Sannois (c) Jean Fabris
Artistes autodidactes, issus d'un milieu populaire, ils sont aussi des figures de Montmartre au début du XXe siècle et des personnages atypiques.

Paradoxalement, c'est quand la production hyperabondante de Maurice Utrillo, alcoolique quasi dément, commence à se dégrader, que l'art de Suzanne Valadon, femme émancipée, atteint sa plénitude.

La Pinacothèque expose une cinquantaine de toiles de chacun. Pour le directeur de la Pinacothèque, Marc Restellini, "Utrillo est un visionnaire misanthrope qui offre une vision de la ville exeptionnelle, d'une puissance naïve et d'une beauté utilisant le relief et la perspective qui doit être redécouverte".

Marie-Clémentine Valadon (elle adoptera plus tard le prénom de Suzanne) est née dans le Limousin en 1865 d'une mère blanchisseuse et de père inconnu. La petite Valadon a 5 ans quand elles s'installent à Paris, pendant la Commune. Fuyant l'école, elle fait de la rue son domaine. Devenue une très jolie jeune fille, elle devient le modèle -et parfois la maîtresse- de peintres comme Puvis de Chavannes, Renoir, Toulouse-Lautrec. C'est Degas qui remarque ses talents pour le dessin, lui donne des conseils et l'encourage a continuer.

A 18 ans, elle a eu un enfant, Maurice, de père inconnu comme elle, qui prendra à huit ans le nom du critique catalan Miguel Utrillo, son amant du moment. Valadon n'a pas beaucoup le temps de s'occuper de son fils, qui passe le plus clair de son temps avec sa grand-mère. A cette époque, Valadon ne peint pas, elle ne fait que dessiner, d'un trait ferme et assuré. Elle dessine des nus et aussi des portraits du petit Maurice.



Celui-ci fuit l'école, comme sa mère, et devient alcoolique très jeune. Il fait son premier séjour psychiatrique à 21 ans, à Sainte-Anne. La rencontre d'André Utter est déterminante dans la vie de la mère comme du fils.

C'est Maurice Utrillo qui rencontre le jeune homme, un peu plus jeune que lui. Ancien élève des Beaux-Arts, André Utter l'encourage à peindre. Ensemble, ils boivent et peignent la campagne, puis Montmartre. Quand Suzanne Valadon le rencontre, elle tombe follement amoureuse d'André Utter, de 21 ans son cadet. Ils se marient en 1914. C'est aussi à partir de cette rencontre qu'elle se met réellement à peindre.


Les premières toiles d'Utrillo sont proches des impressionnistes: dans ses paysages à petites touches, on peut voir l'influence de Pissarro ou Sisley. Rapidement, il ne peint plus que des paysages urbains, essentiellement Montmartre: des rues vides aux lignes nettes, à la lumière uniforme, aux ciels gris, aux arbres squelettiques. On a appelé période blanche la période 1910-1916, où le ciel, le sol et les murs peuvent être de la même couleur crayeuse (La Maison rose, 1912).

Utrillo produit abondamment, échangeant des toiles contre du vin. Plus tard, il introduit des couleurs plus vives -les ciels peuvent être bleus-, et plus de détails qui lui confère un aspect naïf. Les rues sont toujours vides, les rares personnages qui s'y promènent étant de petites silhouettes fugitives. L'état du peintre se dégrade. Au moment où sa mère se marie avec son ami, en 1914, il commence à être régulièrement interné. Son existence sera plus tranquille après son mariage, en 1935, avec Lucie Valore, qui le tient à l'écart de l'alcool.

Alors que son art devient répétitif et moins intéressant, celui de sa mère s'épanouit: Suzanne Valadon peint quelques paysages mais surtout des personnages, des nus, des portraits, où le dessin est toujours fort: elle souligne les formes d'un trait noir et utilise des aplats de couleurs contrastées qui rappellent les nabis. Ses petits bouquets de fleurs dans un verre (1936, deux ans avant sa mort), sont particulièrement émouvants.

Valadon-Utrillo, Pinacothèque de Paris, 28 place de la Madeleine, 75008 Paris, 01-42-68-02-01
Tous les jours 10h30-18h (14h-18h le 1er mai et le 14 juillet)
Tarifs: 9 € / 7 €
Jusqu'au 15 septembre 2009

Dans ce lien (un peu long à ouvrir mais patientez SVP), les relations orageuses mère- fils)

[images.google.fr]

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Laila






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