Robert ASSARAF
Juifs du Maroc à travers le monde
Émigration et identité retrouvée
Alors qu’elle comptait près de 300 000 membres au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive du Maroc est réduite aujourd’hui à 3 000 individus. Ce qui ne signifie pas pour autant la disparition du judaïsme marocain dont se réclament environ un million de personnes dans le monde, installées pour la plupart en Israël et qui continuent à maintenir intactes leurs traditions culturelles et cultuelles.
C’est à la formidable saga de ces originaires du Maroc que ce livre est consacré. Il retrace les circonstances dans lesquelles se déroula le grand exode des Juifs du Maroc et les conditions de leur installation en Israël, où ils jouent désormais un rôle déterminant dans la vie politique du pays.
L’ouvrage évoque également l’installation de plusieurs milliers de Juifs aux États Unis et en Amérique latine, notamment au Venezuela et au Brésil, où ils ont recréé des institutions spécifiques tout en s’insérant avec succès dans la société environnante.
Loin d’être un attachement nostalgique au passé, ce phénomène atteste l’extraordinaire renouveau du judaïsme marocain et sa volonté de préserver, partout où vivent des originaires du Maroc, ses traditions religieuses, culturelles, musicales, culinaires ou socio - familiales.
Cet ouvrage Juifs du Maroc à travers le monde. Émigration et Identité retrouvée constitue un outil utile pour comprendre l’ouverture d’une nouvelle et prestigieuse page de l’histoire multiséculaire du judaïsme marocain.
Né en 1936 à Rabat, Robert Assaraf a occupé d’importantes fonctions publiques et privées au Maroc. Auteur de plusieurs ouvrages, dont Mohammed V et les Juifs (1997) et Une certaine Histoire des Juifs du Maroc, (2005), il a fondé en 1996 le Centre international de recherche sur les Juifs du Maroc. Au nombre des fondateurs de l’Union mondiale du judaïsme marocain, il est aussi le président du Comité de coordination des associations d’originaires du Maroc. Très actif dans le monde des médias, il a été vice-président de Marianne et il est président de Radio Shalom.
Maroc Hebdo International
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www.maroc-hebdo.press.ma]
N°809 DU 10 AU 16 Octobre 2008 ❘ INTERNATIONAL ❘ pp 58-59
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www.bladi.net]
17 Oct 2008 (18H59)
Le singulier destin du judaïsme marocain
Par Patrick Girard* © Ph.Dr
*Docteur en Histoire, ancien attaché de Recherches au CRNS, Patrick Girard a collaboré
à Jeune Afrique, Globe Hebdo, L’Evénement du Jeudi et Marianne. Il a publié des essais historiques et politiques ainsi que des romans, notamment la Saga d’al Andalus (Calmann-Lévy) et une trilogie sur Carthage.
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Toute méchanceté a sa source dans la faiblesse.
Juifs du Maroc à travers le monde. Emigration et identité retrouvée,
nouveau livre de Robert Assaraf
S’agissant du Maroc et de ses Juifs, l’on est resté dans le domaine de la nostalgie ou de l’amertume.
Désormais installés aux quatre coins du monde, plus particulièrement en Israël, les Juifs marocains constituent une communauté qui a su maintenir intactes, ses traditions culturelles et religieuses. Dans le même temps, ils ont continué à entretenir des liens étroits avec leur pays d’origine.
La seconde moitié du XXème siècle a été caractérisée par des flux migratoires sans précédent qui ont considérablement bouleversé la carte géopolitique de l’Europe, de l’Afrique du Nord ou du Machrek. Successivement, la Seconde Guerre mondiale, le conflit israélo-arabe et la décolonisation ont provoqué de vastes déplacements de populations modifiant profondément la physionomie des différents pays concernés et leurs structures démographiques.
Clichés et cartes postales représentant un même lieu mais pris à 10, 20 ou 40 ans de distance permettent de prendre la mesure de ces changements. Le visiteur, en 2008, du vieux mellah de Fès aurait peine à retrouver trace de ce qu’y virent, quelques décennies plus tôt, les Frères Tharaud ou Roger Le Tourneau, éminent spécialiste de la cité idrisside. Les habitants ont changé. Rares sont les Juifs à être demeurés sur place. Ils ont été remplacés par de nouveaux citadins, victimes de l’exode rural. Si quelques synagogues sont encore en fonction, le quartier est essentiellement peuplé de Musulmans. Le samedi matin, l’on n’entend plus le crieur qui réveillait les fidèles juifs mais l’appel du muezzin.
Cachet
Fès n’est pas un cas unique. Une même situation prévaut aussi bien au Maroc qu’en Algérie ou en Tunisie. Le phénomène ne concerne pas uniquement les Juifs. Ainsi, au Proche Orient, il a suffi d’à peine quelques décennies pour que disparaissent les colonies grecques ou italiennes souvent implantées depuis des siècles et qui donnaient à Alexandrie, à Port Saïd ou à Smyrne leur cachet cosmopolite.
Il est plusieurs manières d’aborder ce phénomène. S’agissant du Maroc et de ses Juifs, force est de constater que, longtemps, l’on est resté dans le domaine de la nostalgie ou de l’amertume. Certains ont cru devoir évoquer une “mémoire brisée des Juifs du Maroc”, d’autres ont laissé des témoignages aigre doux sur la vie juive d’antan, en donnant une vision idéalisée qui était loin de correspondre à la réalité.
Les historiens et les démographes qui se sont penchés sur ces “Atlantides disparues” et sur ces vastes mouvements migratoires ont parfois été mus par la passion ou par des considérations d’ordre politique. Certains n’hésitent pas à évoque l’existence d’un million de réfugiés juifs contraints de quitter les pays arabes à la suite de la création de l’Etat d’Israël. Mêlant arbitrairement des situations pour le moins différentes, ils estiment que la Tunisie ou le Maroc se sont comportés à l’égard de leurs ressortissants juifs comme la Syrie, le Yémen ou l’Irak. Il s’agit là d’une réécriture a posteriori de l’histoire qui n’a rien à voir avec la réalité et qui contribue à altérer gravement notre compréhension du phénomène.
Mérite
L’immense mérite du nouveau livre de Robert Assaraf, Juifs du Maroc à travers le monde. Emigration et identité retrouvée, (CRJM/Editions Suger, Université de Paris VIII, 2 008, 15 euros), est de reprendre l’ensemble du dossier et d’analyser avec minutie les circonstances du départ, dans la seconde moitié du XX° siècle, de la quasi-totalité des Juifs marocains, tant pour Israel que pour la France, le Canada ou l’Amérique du Sud.
Excellent connaisseur du judaïsme marocain et de son histoire, Robert Assaraf souligne que ce phénomène est antérieur à la création de l’Etat d’Israël et à la décolonisation. Dès le XXème siècle, d’importants groupes juifs fuient la misère et l’insécurité pour s’installer à Gibraltar, au Portugal, aux Açores, dans les îles du Cap Vert, au Brésil et au Pérou. Robert Assaraf nous fournit de précieux renseignements sur ces communautés et sur leur évolution, montrant que ces originaires du Maroc se sont bien intégrés dans les sociétés d’accueil.
On apprend ainsi qu’un ancien Premier ministre du Cap Vert et un ancien Président de la République portugaise descendent d’immigrants juifs marocains et ne font pas mystère de cette origine. Robert Assraf souligne également l’existence d’une constante émigration, à caractère religieux, de rabbins et d’érudits juifs marocains vers la Terre sainte où ils créent, dès le milieu du XXème siècle, une communauté spécifique distincte de la communauté séfarade locale.
Attitude
Il n’en demeure pas moins que ces mouvements migratoires ne remettent pas en cause la présence au Maroc d’une communauté juive importante, forte de plus de 230.000 âmes au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le fait qu’il n’y ait plus, en 2008 au Maroc, qu’un peu moins de 3.000 Juifs, généralement très âgés, montre l’ampleur des mutations intervenues.
Robert Assaraf retrace les principales étapes de ce départ des Juifs en montrant qu’il s’est agi d’un départ volontaire, nullement contraint, qui intervient paradoxalement au moment où les Juifs marocains cessent d’être soumis au vieux système de la dhimma et deviennent des citoyens égaux en droits et en devoirs avec leurs compatriotes musulmans.
Robert Assaraf analyse finement l’attitude observée par les autorités marocaines envers ces départs, qu’elles regrettent mais qu’elles se refusent à empêcher même si différentes mesures restrictives sont provisoirement adoptées à la charnière entre les années cinquante et les années soixante.
L’une des parties les plus riches et les plus substantielles de son livre est consacrée aux modalités de la difficile et complexe intégration des Juifs marocains en Israël où ils se heurtèrent à l’hostilité non déguisée d’une partie de l’establishment sioniste. Il revient notamment sur les émeutes de Wadi Salib en 1959 et sur la naissance du mouvement des Panthères noires au début des années 70.
Lacune
Par delà l’information considérable qu’il offre au lecteur, le livre de Robert Assaraf ne se contente pas de brosser un tableau exhaustif des rapports judéo-musulmans au Maroc ou des rapports entre les originaires du Maroc et leur patrie d’origine. Il s’intéresse tout autant à la vie intérieure de ce groupe humain, attaché à préserver la spécificité de ses traditions cultuelles et culturelles. Sous cet angle, le chapitre que Robert Assaraf consacre à l’apport culturel des Juifs marocains à la société israélienne est particulièrement important.
Plus largement, en nous donnant cet ouvrage, Robert Assaraf a écrit l’un des chapitres de l’histoire contemporaine du Maroc et a comblé une lacune grave. Il ouvre le chemin à de nouvelles recherches en fonction des pistes qu’il défriche et qu’il invite à parcourir. C’est un défi qui doit être relevé par tous ceux et toutes celles, Juifs, Musulmans, Chrétiens ou agnostiques, spécialistes de l’histoire sociale, culturelle, politique ou économique du Maroc et qui savent que cette histoire s’écrit avec des encres de couleurs différentes du fait du caractère multiculturel et multiconfessionnel du Maroc.
Robert Assaraf a comblé une lacune grave dans l’histoire contemporaine du Maroc
Histoire: Que sont devenus les Juifs du Maroc ?
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www.aujourdhui.ma]
Le nouveau livre de Robert Assaraf permet de mieux appréhender les circonstances dans lesquelles la quasi-totalité des juifs marocains ont quitté leur pays d’origine tout en conservant avec celui-ci des liens étroits.
Le 17-10-2008
• Par Arrik Delouya
Sociologue et chercheur, président des Permanences du Judaïsme marocain.
Dans la lettre préface qu’il donne au livre de Robert Assaraf, Shimon Peres, le président de l’Etat d’Israël affirme avoir «lu avec intérêt ces pages qui retracent l’épopée glorieuse d’une communauté fidèle à ses traditions jusque dans les épreuves traversées à son arrivée en Israël et dans les autres pays où elle vit aujourd’hui».
De fait, le nouvel ouvrage de l’auteur d’Une certaine Histoire des Juifs du Maroc (Jean-Claude Gawsewitch Editeur, 2005) retrace les circonstances du gigantesque exode qui vit la quasi-totalité des 300 000 Juifs présents au Maroc en 1945 quitter la terre où leurs ancêtres avaient vécu pour s’installer aux quatre coins du monde, notamment en Israël, en France ou au Canada. Ils y constituent désormais des communautés fortes d’un million de membres qui continuent à entretenir un rapport affectif très fort avec le pays où les plus âgés d’entre eux passèrent leur jeunesse.
Cet ouvrage comble une lacune déplorée par de nombreux historiens et sociologues pour lesquels l’histoire de ce vaste mouvement de populations demeurait une page mal connue d’un passé récent auquel les plus audacieux hésitaient à se confronter.
Le mérite indéniable de Robert Assaraf est de refuser toute vision doloriste de l’histoire et d’éviter les polémiques stériles. Il montre bien que ce départ massif des Juifs du Maroc n’a pas été la conséquence, comme le veut un navrant cliché, de leur rejet par la société environnante.
Tout au contraire, il est contemporain de l’accession des Juifs du Maroc à la pleine et entière citoyenneté au lendemain de l’indépendance. Une pleine et entière citoyenneté symbolisée par la désignation dès 1956 d’un ministre juif et par la participation de nombreux hauts fonctionnaires juifs à la construction d’un nouveau Maroc débarrassé de toute tutelle étrangère.
Preuves à l’appui, Robert Assaraf montre bien qu’à l’exception de rares moments de crise, vite dissipés, les autorités marocaines ne firent pas obstacle au désir exprimé par les Juifs marocains de rejoindre ceux des leurs déjà installés en Israël. L’ouvrage ne cache des difficultés rencontrées par les candidats au départ lors de leur installation en Israël où les institutions officielles, représentatives du monde ashkénaze, n’étaient pas sans nourrir un certain nombre de préjugés envers les «Orientaux».
Ce qui rend d’autant plus significative la part jouée par les Israéliens originaires du Maroc dans la politique, sociale, religieuse et intellectuelle d’Israël aujourd’hui.
Dans ce livre publié sous le patronage prestigieux de l’Université de Paris VIII, Robert Assaraf apporte de précieuses précisions sur l’apport culturel des Juifs marocains à la société israélienne et montre notamment que la mimouna, fête typiquement marocaine marquant la fin de la Pâque juive et symbole jadis de la coexistence harmonieuse entre Juifs et Musulmans au Maroc s’est transformée en un rite festif indissociable du multiculturalisme à l’œuvre au sein de la société israélite.
L’autre mérite du livre de Robert Assaraf est de ne pas se contenter de retracer la constitution de groupes numériquement importants – plusieurs dizaines de milliers de personnes – d’originaires du Maroc en France, au Canada, en Espagne ou au Venezuela.
Chaque communauté fait l’objet d’une étude particulière soulignant comment les originaires du Maroc ont su combiner leur intégration à la société d’accueil avec leur souci de préserver et de transmettre aux nouvelles générations un héritage culturel et religieux profondément marqué par les valeurs propres à la société marocaine tout court.
Par delà l’information considérable qu’il offre au lecteur, le livre de Robert Assaraf nous donne une leçon qu’il convient de méditer. Il montre comment une communauté parvient à sauvegarder son héritage en dépit des effets conjugués ou successifs de l’exil, de la mondialisation et de sa confrontation avec une modernité réductrice des différences.
Ce sont là autant de bonnes raisons de lire le nouvel ouvrage de Robert Assaraf.
Et d’inciter ce dernier à nous donner – il a déjà traité de la période 1860-1999 dans un autre livre - enfin la grande histoire de plus de 2 000 ans de présence juive au Maroc dont le manque se fait de plus en plus sentir au fur et à mesure que se multiplie la publication de monographies ou d’études locales. Arrik Delouya, Sociologue et chercheur, Président des Permanences du Judaïsme marocain.
• Par Arrik Delouya
Sociologue et chercheur, président des Permanences du Judaïsme marocain.
Reportage réalisé par Khouloud Kebali
Interview de Robert Assaraf
Judaïsme marocain
Et si on restaurait la mémoire ?
In.: Ousra Magazine Casablanca Maroc
Le magazine“Ousra Magazine”, lui, se dit “familial”, cible femme, homme et enfant, mais refuse de se laisser enfermer dans ce cercle. ...
N° 83 d’Octobre 2008
Pages 81 - 84
Juifs du Maroc: Le livre
Robert Assaraf
a consacré plusieurs livres au judaïsme marocain. Le dernier « Juifs du Maroc à travers le monde, Émigration et identité retrouvée », est un outil utile pour comprendre l’ouverture d’une nouvelle et prestigieuse page de l’histoire multiséculaire du judaïsme marocain. Robert Assaraf nous en dit plus lors d’une interview accordée à Ousra Magazine.
Vous avez récemment publié «Juifs du Maroc à travers le monde. Émigration et Identité retrouvée». Quelles ont été vos motivations pour écrire ce livre ?
J’ai estimé nécessaire de répondre aux questions qui m’étaient posées sur les circonstances du départ de 99% des Juifs du Maroc dans la seconde moitié du XX° siècle. J’ai voulu retracer le destin si particulier de cette communauté qui a choisi de quitter volontairement un pays où elle avait vécu durant des siècles en symbiose avec son environnement et les difficultés d’intégration qu’ont connues ces émigrants dans les différents pays d’accueil. Je voulais aussi et surtout montrer comment ils ont voulu préserver une identité marocaine spécifique et continuer à entretenir des liens étroits avec leur pays d’origine.
Pensez-vous que le patrimoine, la culture et la mémoire des Juifs marocains soient menacés ?
Nous vivons à l’heure de la mondialisation des comportements et des modes de pensée. Tout cela concourt à menacer la préservation d’identités spécifiques et de traditions religieuses minoritaires. Cela est vrai pour les Juifs mais aussi pour d’autres groupes humains. En même temps, l’on note un retour des individus vers leurs origines. Certains parlent de « repli communautaire », ce qui est inexact. Il s’agit tout simplement d’une volonté de préserver un héritage aux facettes multiples qui est source de réconfort et de richesse spirituelle. En ce qui concerne le judaïsme marocain, un risque d’oubli existe. Cela pose le problème de la transmission de nos traditions religieuses et cultuelles aux nouvelles générations qui ont grandi loin du Maroc. L’extrême attachement des Juifs marocains à la cellule familiale permet de préserver ce patrimoine et de le transmettre.
On assiste aujourd’hui au retour de certaines familles juives dans leur pays d’origine. S’agit-il de cas isolés ou peut-on espérer le retour de nos compatriotes juifs ?
Il s’agit de cas isolés dictés par des motivations personnelles. L’hypothèse d’un retour massif des Juifs au Maroc est peu probable. Il me semble plus important de mettre en avant la fidélité des Juifs originaires du Maroc à leur passé marocain et à leur identité marocaine. C’est là un phénomène très particulier qu’on ne retrouve pas dans d’autres communautés juives et qui témoigne de l’intensité de la symbiose judéo-musulmane.
Juifs et arabes sont des Sémites. Pourquoi ne le dit-on pas assez ?
Arabes et Juifs sont des Sémites. Juifs et musulmans se réfèrent, tout comme
les chrétiens, à un même Dieu, celui d’Abraham, l’ancêtre commun aux trois religions monothéistes. Le rappel de cette fraternité est indispensable. Cela dit, et je parle là de l’Europe, le terme de « Sémites » y est peu utilisé du fait d’un douloureux passé récent et de son emploi par les théoriciens du racisme. Tout au plus utilise- t-on le terme d’antisémitisme, qui date de 1885, pour décrire les formes modernes d’hostilité aux juifs. Si certains emploient le terme de « Sémites » pour décrire les juifs, c’est dans une intention péjorative et discriminatoire au même titre qu’ils voient dans le musulman « l’Arabe » stigmatisé et décrié. S’y ajoute le poids des préjugés hérités de l’européocentrisme et du colonialisme.
Un colonialisme qui avait d’ailleurs cherché à séparer les juifs et les musulmans, ne l’oublions pas. Le fait que votre journal s’intéresse à mon livre montre en tous les cas que nous, juifs et musulmans, savons très bien ce qui nous unit et ce qui constitue notre patrimoine commun. Je ne puis que m’en féliciter et vous en remercier.