Trois questions à Albert Sasson
- Pourquoi ce livre?
- D’abord pour satisfaire une curiosité sur mes origines, aiguillonnée par les entretiens avec mes parents, mes tantes, mes cousins, et bien d’autres acteurs de la société juive marocaine où j’ai vécu mon adolescence, puis exercé mes activités professionnelles et fondé ma propre famille. Ensuite par goût de l’écriture de ce récit, qui m’a semblé assez singulier pour mériter qu’on en fasse état sous la forme écrite et publiée. Enfin, pour tenir la promesse faite à mes parents et à nombre des membres de notre famille qui souhaitaient que ce récit soit porté à l’attention du grand public.
- Ce récit entre-t-il dans la catégorie des livres d’histoire sur les juifs marocains?
- Ce récit n’est pas un livre de plus sur l’histoire des juifs au Maroc, qui est abondamment décrite et illustrée dans un très grand nombre d’ouvrages, et qui fait encore l’objet d’une recherche historique et sociale active. J’ai bien veillé, cependant, à ne pas transgresser les règles de la confidentialité, mais aussi à soigneusement recouper les dates des événements familiaux avec celles des étapes de l’histoire du Maroc durant un siècle et demi.
- Cet ouvrage est un témoignage de bonne entente entre juifs et musulmans. Est-ce pour vous une façon de transmettre un message de paix?
- J’ai voulu que transparaissent de ce récit divers aspects de la coexistence et de la convivialité entre les communautés juive et musulmane dans la nation marocaine y compris dans la cour des Grands Rois du Maroc. Ce récit se veut donc également une modeste contribution au débat très actuel au Maroc sur l’identité nationale plurielle et sur la diversité culturelle du pays. Celle-ci est la grande richesse du Maroc contemporain et le judaïsme marocain y participe, sur le territoire marocain ou dans les nombreux pays qui ont accueilli les juifs du Maroc.
Nadia BELKHAYAT
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