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Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 11 janvier 2006 : 00:24

Abraham inaugure l'histoire des Hebreux 1800 avant EC


L'histoire des H?breux nous est connue par des vestiges arch?ologiques et surtout par la Bible (*). Cet ensemble de textes religieux, historiques, mythologiques et all?goriques constitue le fondement de la religion des H?breux, le juda?sme.

La Bible raconte l'Histoire des H?breux depuis l'alliance conclue par Dieu avec Abraham (en langue aram?enne ou h?bra?que, ?p?re d'une multitude?). Ce chef de clan prosp?re est n? ? Ur, en Chald?e (l'Irak actuel), environ 1800 ans avant notre ?re. Il a 99 ans quand Dieu lui appara?t en songe.

Selon le premier livre de la Bible, la Gen?se, D... (?Celui qui suis?) fait don ? Abraham de son Alliance (en h?breu, Ber?th, en grec, Testament). Il l'engage ? quitter sa contr?e et ? partir vers la terre de Canaan, ainsi nomm?e d'apr?s Cham, l'un des fils de No?.

Dieu annonce aussi ? Abraham qu'il aura un fils, Isaac, de son ?pouse Sara et qu'il sera le p?re d'une multitude de nations !
Abraham part donc avec son peuple, qu'on d?nomme les H?breux, d'un mot qui signifie ?ceux qui passent?.

Apr?s une longue errance, la petite troupe s'?tablit enfin dans le pays de Canaan, ?o? coulent le lait et le miel? sous la conduite d'Isaac et de son fils Jacob, surnomm? Isra?l (?Dieu s'est montr? fort?) en souvenir de son combat contre un ange relat? par la Bible.




Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 11 janvier 2006 : 00:41

La Ligature D'Isaac (Akedat Itzhak)






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 11 janvier 2006 : 00:58

sujet tr?s interessant anidavid

la ligature est superbe bravo!!!

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 11 janvier 2006 : 01:20


Moise



Proph?te et l?gislateur, il fit sortir le peuple h?breu d'Egypte pour
le mener aux fronti?res de la Terre promise.
Il est le personnage central de la naissance et de la formulation de la religion juive.
Le nom Moch? (Mo?se) s'explique de la fa?on suivante: Elle l'appela Moch? et dit "c'est que je l'ai tir? des eaux" (Exode 2,10).

Mo?se, fils d'Amram et de Yoch?v?t, tous deux issus de la tribu de L?vi, naquit en ?gypte au moment o? Pharaon donnait cet ordre ? tout son peuple:
"Tout fils [h?breu] qui na?tra, vous le jetterez dans le Nil "(Exode 1,22). Sa m?re le cacha dans sa maison, mais, ne pouvant le dissimuler plus longtemps, elle le mit dans un panier de jonc qu'elle alla d?poser sur le Nil. C'est l? que la fille de Pharaon le d?couvrit et d?cida de l'adopter.
Mo?se grandit en,prince ?gyptien. Or, un jour, voyant un Egyptien frapper un esclave h?breu, il le tua et dut fuir l'egypte. Dans sa fuite, il atteignit Median, o? il ?pousa Tsipporah, l'une des sept filles de J?thro, pr?tre de la ville.
Tandis qu'il faisait pa?tre les troupeaux de son beau-p?re, il arriva au mont Horeb, o?, du milieu d'un buisson ardent qui ne se consumait pas, D. lui apparut. Il lui ordonna de retourner en ?gypte pour d?livrer ses fr?res du joug de l'esclavage.
Apr?s maintes h?sitations, Mo?se accepta cette mission, mais, comme il avait des difficult?s d'?locution, il fut convenu qu'Aaron, son fr?re, parlerait en son nom (Exode 4).

Mo?se, alors ?g? de quatre-vingts ans, parut devant pharaon. Mais celui-ci refusa de laisser partir les Isra?lites.
D. affligea alors pharaon et les ?gyptiens de dix plaies, dont seule la derni?re, la plus s?v?re, la mort des premiers-n?s, persuada pharaon de lib?rer les H?breux. Lorsque,les ?gyptiens ? leurs trousses, les H?breux arriv?rent ? la mer des Joncs (mer Rouge), Mo?se leva sa verge.
Alors s'ouvrant en deux, la mer laissa passer les enfants d'Isra?l ? pied sec. Mais, lorsque les ?gyptiens, men?s par pharaon, s'y aventur?rent ? leur tour, les eaux se referm?rent sur eux et ils furent engloutis. Alors Mo?se et les H?breux entonn?rent un cantique de louanges et de remerciements au Seigneur.

Apr?s une errance de courte dur?e dans le d?sert du Sina?, ils atteignirent le mont Sina? aussi connu sous le nom de "montagne de D. ? et que la tradition identifie au mont Horeb.
L?, D. leur apparut, et leur donna les Dix Commandements par l'entremise de Mo?se (Exode 20,1-17): Mo?se monta au sommet du mont Sina?, o? il resta quarante jours et quarante nuits sans boire ni manger, pour recevoir les tables de 1'Alliance.

Alors qu'il ?tait sur la montagne, les H?breux demand?rent ? Aaron de leur construire un Veau d'or qui ferait office de divinit?. Lorsque ? son retour Mo?se vit l'idole, sa colere fut si grande qu'il brisa les tables de l'Alliance. Jetant le Veau au feu, il en r?duisit l'or en poudre, et le m?la ? de l'eau qu'il fit boire ? ceux qui avaient p?ch?. Cet ?pisode ne l'emp?cha pas de supplier D. de ne pas d?truire son peuple. C?dant ? ses supplications, D. consentit ? ne pas l'effacer de la surface de la terre.
Puis, Mo?se remonta sur le mont Sina?, o? il demeura ? nouveau quarante jours et quarante nuits, pour y recevoir de nouvelles Tables. Selon la tradition, il y re?ut en outre le Pentateuque (loi ?crite) o? est consign?e toute la l?gislation du juda?sme, ainsi que la loi orale(Chab 93b).
D. lui ayant ordonn? de faire construire un sanctuaire, Mo?se en confia l'ex?cution ? Betsalel.

Lorsqu'il redescendit de la montagne son visage ?tincelait.
Aussi se voila-t-il la face pour que les H?breux puissent encore lui parler.

Lorsque, ? la t?te de son peuple, il atteignit les fronti?resle la terre promise il grimpa au sommet du mont N?bo pour y mourir, et de l?, D. lui fit voir le pays tout entier.
Mo?se mourut ? l'?ge de cent vingt ans. Ses yeux ne s'?taient pas obscurcis, et sa vigueur ?tait toujours ?gale. Avant de mourir, Mo?se rassembla une derni?re fois les H?breux pour leur transmettre les lois et leur faire ses derni?res recommandations. Jusqu'? ce jour, l'emplacement de sa tombe reste inconnu.

Selon la Bible, Mo?se est le plus grand proph?te qu'ait jamais eu le peuple juif (Deut?ronome 34,10): " Il ne s'est plus lev?, en Isra?l, de proph?te comme Mo?se, lui que l'?ternel a connu face ? face. "
Les difficult?s auxquelles Mo?se dut faire face sont sans nombre:
il fut d'abord le seul ? juger les conflits qui agitaient la nation. C'est seulement plus tard, sur la suggestion de J?thro, son beau-p?re, qu'il nomma d'autres juges pour le seconder (Exode 18,13-23).
En outre, dans le d?sert, les H?breux ne cessaient de le harceler de leurs probl?mes et de lui demander de les ramener en ?gypte.
Puis son cousin Korah, issu comme lui de la tribu de L?vi, rassembla deux cent cinquante notables parmi les H?breux, pour les inciter ? la r?volte (Nombres 16,1-19).
Enfin, pour couronner le tout, son propre fr?re Aaron et sa s?ur Myriam pr?tendirent qu'ils lui ?taient ?gaux en mati?re de proph?tie et le critiqu?rent pour avoir ?pous? une Koushite (Nombres 12,1-15).
Dans les batailles contre Amaleq (Exode 17,813), contre Sihon, le roi amorite de Hechbon (Deut?ronome 2,31-33) et contre Og, roi du Bachan (Deut?ronome 3,1-4), Mo?se dut faire montre de talents de chef militaire.

Avant de mourir, il b?nit toutes les tribus d'Isra?l, sans ?mettre une seule critique contre quiconque. Il est appel? le " Serviteur de Dieu ? (Deut?ronome 34,5). On le d?crit aussi comme "tr?s humble, plus humble qu'aucun homme sur la surface de la terre ? (Nombres 12,3).

La litt?rature rabbinique consid?re que Mo?se repr?sente le plus grand des ma?tres,
l'homme avec lequel D. s'entretint " face ? face ?,
l'interm?diaire entre l'homme et D., le plus grand des proph?tes et le r?ceptacle de la Loi Divine


Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 11 janvier 2006 : 07:57

Josue Fils de Nun



Josue fils de Nun, fit partir secr?tement de Sittim deux espions, en
leur disant : Allez, examinez le pays, et en particulier J?richo. Ils partirent, et ils arriv?rent dans la maison d'une prostitu?e, qui se nommait Rahab, et ils y couch?rent.
2 On dit au roi de J?richo : Voici, des hommes d'entre les enfants d'Isra?l sont arriv?s ici, cette nuit, pour explorer le pays.
3 Le roi de J?richo envoya dire ? Rahab : Fais sortir les hommes qui sont venus chez toi, qui sont entr?s dans ta maison ; car c'est pour explorer tout le pays qu'ils sont venus.
4 La femme prit les deux hommes, et les cacha ; et elle dit : Il est vrai que ces hommes sont arriv?s chez moi, mais je ne savais pas d'o? ils ?taient ;
5 et, comme la porte a d? se fermer de nuit, ces hommes sont sortis ; j'ignore o? ils sont all?s : h?tez-vous de les poursuivre et vous les atteindrez.
6 Elle les avait fait monter sur le toit, et les avait cach?s sous des tiges de lin, qu'elle avait arrang?es sur le toit.
7 Ces gens les poursuivirent par le chemin qui m?ne au gu? du Jourdain, et l'on ferma la porte apr?s qu'ils furent sortis.
8 Avant que les espions se couchassent, Rahab monta vers eux sur le toit
9 et leur dit : L'?ternel, je le sais, vous a donn? ce pays, la terreur que vous inspirez nous a saisis, et tous les habitants du pays tremblent devant vous.
10 Car nous avons appris comment, ? votre sortie d'?gypte, l'?ternel a mis ? sec devant vous les eaux de la mer Rouge, et comment vous avez trait? les deux rois des Amor?ens au del? du Jourdain, Sihon et Og, que vous avez d?vou?s par interdit.
11 Nous l'avons appris, et nous avons perdu courage, et tous nos esprits sont abattus ? votre aspect ; car c'est l'?ternel, votre Dieu, qui est Dieu en haut dans les cieux et en bas sur la terre.
12 Et maintenant, je vous prie, jurez-moi par l'?ternel que vous aurez pour la maison de mon p?re la m?me bont? que j'ai eue pour vous.
13 Donnez-moi l'assurance que vous laisserez vivre mon p?re, ma m?re, mes fr?res, mes soeurs, et tous ceux qui leur appartiennent, et que vous nous sauverez de la mort.
14 Ces hommes lui r?pondirent : Nous sommes pr?ts ? mourir pour vous, si vous ne divulguez pas ce qui nous concerne ; et quand l'?ternel nous donnera le pays, nous agirons envers toi avec bont? et fid?lit?.
15 Elle les fit descendre avec une corde par la fen?tre, car la maison qu'elle habitait ?tait sur la muraille de la ville.
16 Elle leur dit : Allez du c?t? de la montagne, de peur que ceux qui vous poursuivent ne vous rencontrent ; cachez-vous l? pendant trois jours, jusqu'? ce qu'ils soient de retour ; apr?s cela, vous suivrez votre chemin.
17 Ces hommes lui dirent : Voici de quelle mani?re nous serons quittes du serment que tu nous as fait faire.
18 A notre entr?e dans le pays, attache ce cordon de fil cramoisi ? la fen?tre par laquelle tu nous fais descendre, et recueille aupr?s de toi dans la maison ton p?re, ta m?re, tes fr?res, et toute la famille de ton p?re.
19 Si quelqu'un d'eux sort de la porte de ta maison pour aller dehors, son sang retombera sur sa t?te, et nous en serons innocent ; mais si on met la main sur l'un quelconque de ceux qui seront avec toi dans la maison, son sang retombera sur notre t?te.
20 Et si tu divulgues ce qui nous concerne, nous serons quittes du serment que tu nous as fait faire.
21 Elle r?pondit : Qu'il en soit selon vos paroles. Elle prit ainsi cong? d'eux, et ils s'en all?rent. Et elle attacha le cordon de cramoisi ? la fen?tre.
22 Ils partirent, et arriv?rent ? la montagne, o? ils rest?rent trois jours, jusqu'? ce que ceux qui les poursuivaient fussent de retour. Ceux qui les poursuivaient les cherch?rent par tout le chemin, mais ils ne les trouv?rent pas.
23 Les deux hommes s'en retourn?rent, descendirent de la montagne, et pass?rent le Jourdain. Ils vinrent aupr?s de Josu?, fils de Nun, et lui racont?rent tout ce qui leur ?tait arriv?.
24 Ils dirent ? Josu? : Certainement, l'?ternel a livr? tout le pays entre nos mains, et m?me tous les habitants du pays tremblent devant nous.

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 11 janvier 2006 : 08:17

Josue arretant le soleil de Jean-Maie Vien








Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 11 janvier 2006 : 10:35

Magnifique sujet Anidavid !

Le second tableau "Moise tire des eaux" est une peinture realisee au 17e siecle par le peintre Charles Delafosse de style renaissance-baroque. Une merveille !

Voici la version de Rembrandt du Sacrifice d'Isaac
Rembrandt






Moise montrant les tables de la loi









Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 11 janvier 2006 : 16:07

Ruth ou la Fidelite



Il arriva dans les jours o? les juges jugeaient, qu?il y eut une famine dans
le pays ; et un homme s?en alla de Bethl?hem de Juda*, pour s?journer aux champs de Moab, lui et sa femme et ses deux fils.

Et le nom de l?homme ?tait ?lim?lec, et le nom de sa femme, Naomi ; et les noms de ses deux fils, Makhlon et Kilion, ?phratiens, de Bethl?hem de Juda ; et ils vinrent aux champs de Moab, et ils demeur?rent* l?.



Et ?lim?lec, mari de Naomi, mourut ; et elle resta avec ses deux fils.

Et ils prirent des femmes moabites : le nom de l?une ?tait Orpa, et le nom de la seconde, Ruth ; et ils habit?rent l? environ dix ans.

Et Makhlon et Kilion, eux deux aussi, moururent ; et la femme resta, [priv?e] de ses deux enfants et de son mari.

Et elle se leva, elle et ses belles-filles, et s?en revint des champs de Moab ; car elle avait entendu dire, au pays de Moab, que l??ternel avait visit? son peuple pour leur donner du pain.
Et elle partit du lieu o? elle ?tait, et ses deux belles-filles avec elle ; et elles se mirent en chemin pour retourner dans le pays de Juda.
Et Naomi dit ? ses deux belles-filles : Allez, retournez chacune dans la maison de sa m?re. Que l??ternel use de bont? envers vous, comme vous avez fait envers les morts et envers moi !
L??ternel vous donne de trouver du repos, chacune dans la maison de son mari ! Et elle les baisa ; et elles ?lev?rent leur voix et pleur?rent.

Et elles lui dirent : [Non], mais nous retournerons avec toi vers ton peuple.
Et Naomi dit : Retournez, mes filles ; pourquoi iriez-vous avec moi ? Ai-je encore des fils dans mon sein, de sorte qu?ils soient vos maris ?

Retournez, mes filles, allez ; car je suis trop vieille pour ?tre ? un mari ; si je disais que j?en ai l?esp?rance, quand cette nuit m?me je serais ? un mari, et que m?me j?enfanterais des fils :

attendriez-vous pour cela jusqu?? ce qu?ils fussent grands ? Resteriez-vous pour cela sans ?tre ? un mari ? Non, mes filles ; car je suis dans une plus grande amertume que vous, car la main de l??ternel s?est ?tendue* contre moi.

Et elles ?lev?rent leur voix, et pleur?rent encore ; et Orpa baisa sa belle-m?re, mais Ruth s?attacha ? elle.



Et [Naomi] dit : Voici, ta belle-s?ur est retourn?e vers son peuple et vers ses dieux ; retourne-t?en apr?s ta belle-s?ur.



Et Ruth dit : Ne me prie pas de te laisser, pour que je m?en retourne d?avec toi ; car o? tu iras, j?irai, et o? tu demeureras, je demeurerai : ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu.

L?, o? tu mourras, je mourrai et j?y serai enterr?e. Ainsi me fasse l??ternel, et ainsi il y ajoute, si la mort [seule] ne me s?pare de toi !

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 11 janvier 2006 : 16:19

Ruth et Noemie par Pieter Lastman 1583-1633







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 12 janvier 2006 : 07:53

Le Roi David

* Apr?s avoir c?l?br? le deuil de Sa?l (1), David est sacr? roi de Juda ? H?bron (2,1-4).
* Mais la royaut? de David reste fragile. Il est de la tribu de Juda, contrairement ? Sa?l qui ?tait issu de la tribu d'Ephra?m. Les habitants du Galaad en Transjordanie peinent ? reconna?tre le nouveau roi qui doit les gagner ? sa cause (2,4-7)
* Le chef de guerre de Sa?l, Abner, d?cide de tenter un coup de force. Il ?tablit comme roi de Galaad un fils de Sa?l, Ishbaal. Abner l'utilise comme paravent et gouverne en r?alit? pour son propre compte l'ensemble des tribus du nord. Cette coalition attaque David ? Gaba?n. David et son chef de guerre Joab remportent la victoire, mais sans emporter un succ?s d?cisif et la guerre se poursuit (2,8-32).
* David s'installe ? H?bron et engendre plusieurs fils (3,2-5). Abner d?cide d'abandonner Ishbaal et de se rapprocher de David, mais Joab l'assassine avant qu'il ait eu le temps de se rallier (3,6-39).
* Ishbaal se fait assassiner par deux brigands qui pensent ainsi bien se faire voir de David. Mais David r?prouve ce meurtre et fait ex?cuter les meurtriers (4). La maison de Sa?l ?tant presque ?teinte (il reste un fils infirme de Jonathan), les habitants des tribus du nord finissent par se rallier ? David qui est sacr? roi de tout Isra?l (5,1-5)

II- La gloire de David (5-10)

* David commence son r?gne par une d?cision politique capitale. Sachant bien que l'accord entre Juda et les tribus du nord reste pr?caire, il choisit pour capitale une ville "neutre", n'appartenant ? aucune tribu. Il prend d'assaut une ville canan?enne jusqu'alors inviol?e dont il fait sa capitale: JERUSALEM. (5,2-9)
* Install? ? J?rusalem, David se b?tit un palais et engendre de nouveaux fils. Il remporte coup sur coup des victoires d?cisives contre les Philistins qui mettent un terme ? cette menace (5,10-17).
* De sa capitale politique, David d?cide alors d'en faire une capitale religieuse. Pour cela, il commence par transf?rer l'Arche d'alliance qui ?tait toujours en attente ? Qiryat-Y?arim. L'Arche arrive ? J?rusalem au cours de grandes festivit?s (6)

La statue de David by Michaelangelo









Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 12 janvier 2006 : 08:07

David & Goliath
Peter Paul Rubens 1630







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 12 janvier 2006 : 20:26

La Reine Esther


Le Livre d'Esther raconte comment une communaut? juive a ?t? d?livr?e de
l'extermination qui pesait sur elle. L'histoire se passe ? l'?poque o? les Perses ?tendaient leur domination sur tout le Proche-Orient, depuis l'Inde jusqu'? l'?gypte. Un nombre important de Juifs, dont les familles avaient ?t? exil?es en Babylonie, n'?taient pas rentr?s dans leur pays apr?s la chute du pouvoir babylonien (en 539 avant J.-C.). Ces Juifs rencontraient souvent l'hostilit? des peuples au milieu desquels ils se trouvaient, car ils vivaient selon leurs lois et leurs coutumes propres, diff?rentes de celles des autres. En nous d?crivant le conflit entre Haman, le premier ministre du roi Xerx?s, et Mardoch?e, le fonctionnaire juif, le livre d'Esther nous en fournit une illustration dramatique. La mani?re dont Esther, dirig?e par Mardoch?e, devient reine de Perse et parvient ainsi ? ?carter le danger qui menace son peuple, rappelle que les tentatives visant ? d?truire le peuple juif ont toujours ?t? vou?es ? l'?chec. Ici, le jour fix? pour l'extermination des Juifs devient celui de la d?faite et du massacre de leurs ennemis. La date de ce jour correspond ? celle d'une f?te juive, la f?te des Pourim, c?l?br?e au printemps avant la f?te de la P?que. L'histoire racont?e dans le livre d'Esther explique l'origine de cette f?te.

Mordechai et Haman de Rembrandt 1633







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 12 janvier 2006 : 20:46

Esther & Ahasuerus
Nicolas Poussin 1640






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 12 janvier 2006 : 21:07


Haman suppliant Esther
Rembrandt 1633







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 13 janvier 2006 : 01:41

Esther,Ahasuerus,et Haman
Jan Victors 1640







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 14 janvier 2006 : 18:25

Les Maccabees.

Nous sommes en 167 avant l'?re commune, et les terribles pers?cutions men?es par les Grecs contre les Juifs battent leur plein. Les troupes grecques font irruption ? Modi'in (une localit? situ?e ? l'ouest de J?rusalem, visible aujourd'hui non loin de l'autoroute J?rusalem-Tel Aviv) et exigent que les Juifs sacrifient un porc aux dieux grecs. Le dirigeant de la ville, Mattathias, qui est un kohen, refuse.
Un Juif hell?nis? est pr?t ? faire ce qui est impensable aux yeux de ses fr?res : sacrifier un porc.
Mais ils trouvent un Juif hell?nis? qui est pr?t ? faire ce qui est impensable aux yeux de ses fr?res. Sur le point d'abattre la b?te, Mattathias le poignarde, tuant aussi la personnalit? officielle grecque pr?sente sur les lieux. Puis il se tourne vers la foule et annonce : " Suivez-moi, vous tous qui ?tes pour la loi de Dieu et ?tes fid?les ? l'alliance ! " (I Maccab?es 2, 27)


Ceux qui ont suivi Mattathias et ses cinq fils - Yehouda, El?azar, Yo'hanan, Yonathan et Chim'on - partent se r?fugier dans les collines, car ils s'attendent ? ce que les Grecs reviennent et d?truisent le village ? titre de repr?sailles. Dans les collines, ils organisent un gu?rilla arm?e, conduite au d?but par le fils a?n?, Yehouda, surnomm? Maccab?e, ce qui veut dire " Marteau ". Le mot makabi (" Maccab?e ") est aussi un sigle correspondant ? : mi khamokha ba?lim Dieu (" Qui est comme Toi parmi les forts, Dieu"), et il deviendra le cri de guerre du peuple juif.

Nous ne savons pas exactement ? quels effectifs se montait l'arm?e des Maccab?es, mais m?me les estimations les plus optimistes les ?valuent ? moins de 12 000 hommes. Cette force minuscule va mener le combat contre des r?giments grecs de pr?s de 40 000 soldats.

Les Grecs ne disposaient pas seulement d'une sup?riorit? num?rique. Leurs troupes ?taient compos?es de militaires professionnels, bien ?quip?s et bien entra?n?s. Elles disposaient de troupeaux d'?l?phants de guerre, les tanks de l'Antiquit?. Les Juifs, quant ? eux, ?taient ?cras?s sous le nombre, pauvrement ?quip?s - inutile d'insister sur l'absence d'?l?phants - mais ils compensaient ces inf?riorit?s par leur ardeur et leur ferveur.

La plupart des batailles ont eu lieu dans les contreforts situ?s le long de la plaine c?ti?re en direction de J?rusalem. Les Grecs ont essay? de faire manoeuvrer leurs troupes depuis les vall?es en direction des hauteurs montagneuses, devenues les bastions de l'arm?e juive. Ils n'ont pu escalader que peu d'endroits, ceux que les Maccab?es avaient choisis pour les y attaquer.

On a l'impression, quand on lit ce r?cit, que la guerre n'a dur? que quelques semaines : des batailles ont eu lieu, les Juifs ont gagn?, les Grecs sont rentr?s chez eux. Il a fallu, en fait, 25 ans de combats, avec beaucoup de pertes dans les deux camps.


Apr?s les trois premi?res ann?es, les Juifs ont pu reconqu?rir J?rusalem. Ils ont trouv? le Temple en ?tat d'impuret?, car il avait ?t? transform? en un sanctuaire pa?en, sur l'autel duquel ?taient sacrifi?s des porcs. Quand ils ont r?occup? les lieux, leur premier geste a ?t? d'allumer une menora de remplacement (celle en or ayant ?t? fondue par les Grecs), mais ils n'ont d?couvert qu'une seule fiole d'huile pure porteuse d'un cachet particulier. Ils ont utilis? cette fiole pour allumer la menora et celle-ci, par miracle, est rest?e allum?e pendant huit jours, d?lai qui a ?t? mis ? contribution pour pr?parer et livrer de l'huile pure fra?chement press?e.
Les Maccab?es ont alors purifi? le Temple et l'ont r?inaugur? le 25 kislev.
Les Maccab?es ont alors purifi? le Temple et l'ont r?inaugur? le 25 kislev. Cette date est devenue, dans le calendrier h?breu, celle o? nous commen?ons de c?l?brer les huit jours de 'Hanouka. (Le mot h?breu 'hanouka signifie " inauguration ".)

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 14 janvier 2006 : 22:12

Piece en argent representant Antiochus IV Epiphanes.






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 16 janvier 2006 : 08:18

Livre d'Isa?e :


En h?breu le nom d'?sa?e signifie le Seigneur sauve. ? lui seul ce nom r?sume le contenu du livre auquel il sert de titre. Mais le salut que Dieu apporte n'est pas celui que les hommes d?sirent. C'est pourquoi le message de ce livre est toujours surprenant.

La PREMI?RE PARTIE se r?f?re aux hommes et aux ?v?nements des ann?es 740 ? 700 environ avant J.-C. ?sa?e devient porte-parole de Dieu ? J?rusalem en une p?riode de dangereuse tension internationale: l'?gypte, grande puissance du sud, est en pleine d?cadence, tandis qu'au nord la puissance assyrienne devient chaque jour plus mena?ante.



Vers 734, alors que Ahaz r?gne ? J?rusalem, les royaumes de Syrie et d'?fra?m (Isra?l du Nord) se liguent contre Juda pour le forcer ? se joindre ? eux contre la menace assyrienne: c'est la guerre syro-?fra?mite.
- 722-721 : fin du royaume du Nord, dont la capitale Samarie est prise par les Assyriens et la population d?port?e.
- 701 : sous le r?gne d'?z?kias les Assyriens assi?gent J?rusalem et d?membrent le royaume de Juda.

Durant cette p?riode ?sa?e appara?t comme le champion intransigeant de Dieu, dont le message agit toujours ? contre-courant: il pr?sente la menace assyrienne comme l'intervention de Dieu lui-m?me contre son peuple infid?le. Il proteste contre les combinaisons politiques ?chafaud?es par les dirigeants de J?rusalem, contre les constantes violations du droit et de la justice sociale, contre les pratiques religieuses derri?re lesquelles s'abritent les exploiteurs des pauvres, contre les manifestations du d?sir de grandeur, etc. Mais quand le danger est l?, le message du proph?te vient se dresser contre la panique et le d?couragement.

Dans toutes les circonstances ?sa?e appelle ? croire, c'est-?-dire ? garder confiance dans les promesses de Dieu et dans les r?gles de vie qu'il a donn?es ? son peuple. ?sa?e y insiste: la foi doit toujours se traduire par des actes, aussi bien dans le domaine social et politique que dans celui des relations personnelles.



La DEUXI?ME PARTIE

Elle a en vue une situation diff?rente: les Babyloniens, qui ont remplac? les Assyriens comme puissance dominant toute la r?gion, ont pris J?rusalem en 587 avant EC et d?port? sa population.

Les d?port?s s'interrogent: se pourrait-il que la ruine de la ville sainte ait ?t? une victoire des dieux babyloniens sur le Dieu d'Isra?l? Loin du pays que le Seigneur leur avait donn?, priv?s du temple o? ils rencontraient Dieu, les exil?s sont au fond du d?sespoir et persuad?s que Dieu les a abandonn?s, volontairement ou par impuissance.

C'est pour ces gens d?courag?s que le proph?te parle. Dieu va utiliser le roi perse Cyrus pour d?livrer son peuple. Une nouvelle lib?ration, rappelant la sortie d'?gypte, va permettre ? ce peuple de revenir dans la Terre Promise. Puisque Dieu est le cr?ateur du monde, il a le pouvoir d'annoncer de tels ?v?nements et de les r?aliser. Les dieux des vainqueurs ne sont que des illusions.


En 538 avant J.-C. en effet, le roi perse Cyrus signe un d?cret autorisant les d?port?s ? rentrer chez eux et ? reb?tir le temple. A leur arriv?e les exil?s qui ont choisi le chemin du retour ne retrouvent qu'une vie mis?rable et difficile: une ville en ruine, un pays accapar? par ceux qui sont rest?s, un peuple de fid?les r?duit ? presque rien, une situation mat?rielle pr?caire, une injustice sociale renaissante, un retour en force des pratiques idol?triques.


Isaie de Duccio di Buoninsegna 1308-11







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 16 janvier 2006 : 21:29

Le Roi Salomon


Juste avant de mourir, David d?signe pour lui succ?der son fils Salomon, alors ?g? de douze ans, avec les recommandations suivantes :
Je m'en vais par le chemin de toute la terre. Tu seras fort et te montreras un homme, et tu prendras garde ? Dieu, ton Dieu, en marchant dans Ses voies, en gardant Ses statuts.

A l'?ge de douze ans, le roi Salomon est gratifi? par Dieu d'une grande sagesse.
Peu de temps apr?s que Salomon a re?u l'onction royale, Dieu lui appara?t dans un r?ve o? Il l'invite ? pr?senter une requ?te pour lui m?me. Salomon r?pond :
Je ne suis qu'un petit enfant... Donne donc ? Ton serviteur un c?ur de compr?hension pour juger Ton peuple...
Sa requ?te pla?t ? Dieu qui lui annonce :
Parce que tu n'as pas demand? richesses et honneurs mais seulement ce qui b?n?ficiera ? tout le peuple, Je te donnerai non seulement un c?ur de compr?hension comme ? personne avant ou apr?s toi... mais aussi des richesses et des honneurs comme aucun autre roi dans tes jours

N? en 848 avant l'?re commune, Salomon est mort ? 52 ans en 796, apr?s avoir r?gn? pendant quarante ans, les plus belles ann?es de toute l'histoire d'Isra?l.
La Bible raconte que des rois, accourus de partout dans le monde, venaient ?couter sa sagesse, qui incluait non seulement celle de la Tora, mais aussi celle dans les connaissances profanes et les sciences.
Sa gloire se propagea aupr?s de toutes les nations voisines. Il composa 3 000 paraboles, et 1 005 po?mes.


Le Temple

L'accomplissement qui a consacr? le r?gne de Salomon a ?t? la construction du Temple, celui que son p?re, le roi David, avait r?v? de b?tir.
Comme nous l'avons appris au chapitre pr?c?dent, le roi David avait fait transporter l'Arche de l'Alliance jusqu'au Mont Moria " la porte du ciel " ? J?rusalem. Mais parce qu'il avait ?t? un guerrier et qu'il avait du sang sur les mains, Dieu ne lui avait pas permis d'?difier le Temple. La mission en a incomb? ? son fils, et celui-ci l'a accomplie.
Il a fallu sept ans pour construire le magnifique Temple de Salomon.


L'apog?e de l'histoire juive

Nous sommes ? l'apog?e de l'histoire juive. Tout le peuple est uni. Ses voisins se sont rapproch?s de lui ; ils viennent m?me s'instruire chez lui. C'est la paix et la prosp?rit?.
Cette
En tant qu'il a ?t? l'un des plus grands dirigeants du peuple juif, un homme d'un niveau spirituel tel qu'il a ?crit le Cantique des Cantiques, le livre de l'Eccl?siaste et celui des Proverbes.

Salomon par G. Bonito 1750







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 17 janvier 2006 : 21:50

Samson

L'histoire de Samson est rapport?e dans l'Ancien Testament (Livre des Juges 16, 4 - 21). Les princes Philistins, ennemis d'Isra?l, promettent ? Dalila une r?compense si elle parvient ? d?couvrir le secret de la force de Samson. Dalila harc?le le h?ros, jusqu'? ce que celui-ci lui r?v?le que sa force extraordinaire r?side dans ses cheveux

Puis Samson se rendit ? Gaza ; il y vit une prostitu?e et il entra chez elle. On fit savoir aux gens de Gaza : "Samson est venu ici."Ils firent des rondes et le guett?rent toute la nuit ? la porte de la ville. Toute la nuit ils se tinrent tranquilles."Attendons, disaient-ils, jusqu'au point du jour, et nous le tuerons."
Mais Samson resta couch? jusqu'au milieu de la nuit et, au milieu de la nuit, se levant, il saisit les battants de la porte de la ville, ainsi que les deux montants, il les arracha avec la barre et, les chargeant sur ses ?paules, il les porta jusqu'au sommet de la montagne qui est en face d'H?bron.
Apr?s cela il s'?prit d'une femme de la vall?e de Soreq qui se nommait Dalila.
Les princes des Philistins all?rent la trouver et lui dirent : "S?duis-le et sache d'o? vient sa grande force, par quel moyen nous pourrions nous rendre ma?tres de lui et le lier pour le ma?triser. Quant ? nous, nous te donnerons chacun onze cents sicles d'argent."
Dalila dit ? Samson : "Apprends-moi, je te prie, d'o? vient ta grande force et avec quoi il faudrait te lier pour te ma?triser."
Samson lui r?pondit : "Si on me liait avec sept cordes d'arc fra?ches et qu'on n'aurait pas encore fait s?cher, je perdrais ma vigueur et je deviendrais comme un homme ordinaire." Les princes des Philistins apport?rent ? Dalila sept cordes d'arc fra?ches qu'on n'avait pas encore fait s?cher et elle s'en servit pour le lier.
Elle avait des gens embusqu?s dans sa chambre et elle lui cria : "Les Philistins sur toi, Samson!"Il rompit les cordes d'arc comme se rompt un cordon d'?toupe lorsqu'il sent le feu. Ainsi le secret de sa force demeura inconnu.
Alors Dalila dit ? Samson : "Tu t'es jou? de moi et tu m'as dit des mensonges. Mais maintenant fais-moi conna?tre, je te prie, avec quoi il faudrait te lier."
Il lui r?pondit : "Si on me liait fortement avec des cordes neuves qui n'ont jamais servi, je perdrais ma vigueur et je deviendrais comme un homme ordinaire."
Alors Dalila prit des cordes neuves, elle s'en servit pour le lier puis lui cria : "Les Philistins sur toi, Samson!"et elle avait des gens embusqu?s dans sa chambre. Mais il rompit comme un fil les cordes qu'il avait aux bras.
Alors Dalila dit ? Samson : "Jusqu'? pr?sent tu t'es jou? de moi et tu m'as dit des mensonges. Apprends-moi avec quoi il faudrait te lier."Il lui r?pondit : "Si tu tissais les sept tresses de ma chevelure avec la cha?ne d'un tissu, et si tu les resserrais en frappant avec la batte, je perdrais ma force et deviendrais comme un homme ordinaire."
Elle l'endormit, puis elle tissa les sept tresses de sa chevelure avec la cha?ne, elle les resserra en frappant avec la batte et lui cria : "Les Philistins sur toi, Samson!"Il s'?veilla de son sommeil et arracha la batte avec la cha?ne.
Dalila lui dit : "Comment peux-tu dire que tu m'aimes, alors que ton coeur n'est pas avec moi ? Voil? trois fois que tu te joues de moi et tu ne m'as pas fait conna?tre d'o? vient ta grande force."
Comme tous les jours elle le poussait ? bout par ses paroles et qu'elle le harcelait, il fut exc?d? ? en mourir.
Il lui ouvrit tout son coeur : "Le rasoir n'a jamais pass? sur ma t?te, lui dit-il, car je suis nazir de Dieu depuis le sein de ma m?re. Si on me rasait, alors ma force se retirerait de moi, je perdrais ma vigueur et je deviendrais comme tous les hommes."
Dalila comprit alors qu'il lui avait ouvert tout son coeur, elle fit appeler les princes des Philistins et leur dit : "Venez cette fois, car il m'a ouvert tout son coeur."Et les princes des Philistins vinrent chez elle, l'argent en main.
Elle endormit Samson sur ses genoux, appela un homme et lui fit raser les sept tresses des cheveux de sa t?te. Ainsi elle commen?a ? le dominer et sa force se retira de lui.
Elle cria : "Les Philistins sur toi, Samson!"S'?veillant de son sommeil il se dit : "J'en sortirai comme les autres fois et je me d?gagerai."Mais il ne savait pas que Yahv? s'?tait retir? de lui.
Les Philistins se saisirent de lui, ils lui crev?rent les yeux et le firent descendre ? Gaza. Ils l'encha?n?rent avec une double cha?ne d'airain et il tournait la meule dans la prison. Cependant, apr?s qu'elle eut ?t? ras?e, la chevelure se mit ? repousser.
Les princes des Philistins se r?unirent pour offrir un grand sacrifice ? Dag?n, leur dieu, et se livrer ? des r?jouissances. Ils disaient : "Notre dieu a livr? entre nos mains Samson, notre ennemi."
D?s que le peuple vit son dieu, il poussa une acclamation en son honneur et dit : "Notre dieu a livr? entre nos mains Samson notre ennemi, celui qui d?vastait notre pays et qui multipliait nos morts."
Et comme leur coeur ?tait en joie, ils s'?cri?rent : "Faites venir Samson pour qu'il nous amuse!
"On fit donc venir Samson de la prison et il fit des jeux devant eux, puis on le pla?a debout entre les colonnes.
Samson dit alors au jeune gar?on qui le menait par la main : "Conduis-moi et fais-moi toucher les colonnes sur lesquelles repose l'?difice, que je m'y appuie."
Or l'?difice ?tait rempli d'hommes et de femmes. Il y avait l? tous les princes des Philistins et, sur la terrasse, environ trois mille hommes et femmes qui regardaient les jeux de Samson. Samson invoqua Yahv? et il s'?cria : "Seigneur Yahv?, je t'en prie, souviens-toi de moi, donne-moi des forces encore cette fois, ? Dieu, et que, d'un seul coup, je me venge des Philistins pour mes deux yeux."
Et Samson t?ta les deux colonnes du milieu sur lesquelles reposait l'?difice, il s'arc-bouta contre elles, contre l'une avec son bras droit, contre l'autre avec son bras gauche, et il s'?cria : "Que je meure avec les Philistins!"Il poussa de toutes ses forces et l'?difice s'?croula sur les princes et sur tout le peuple qui se trouvait l?. Ceux qu'il fit mourir en mourant furent plus nombreux que ceux qu'il avait fait mourir pendant sa vie.
Ses fr?res et toute la maison de son p?re descendirent et l'emport?rent. Ils remont?rent et l'ensevelirent entre ?or?a et Eshtaol dans le tombeau de Manoah son p?re. Il avait jug? Isra?l pendant vingt ans.

Samson & Dellila
Stom Matthias 1630's







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 17 janvier 2006 : 21:55

Samson & Dellila
C Van Couwenbergh 1630






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 18 janvier 2006 : 00:41

Samson & Dellila
Peter Paul Rubens 1609






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 18 janvier 2006 : 01:18

C'est tellement beau de retrouver sur Darnna, a travers ses themes bibliques, ces tres belles peintures renaissances et baroques. Je savais que les peintres de ces periodes avait pour theme iconographique les representations bibliques mais je ne savais pas qu'il y en avait autant qui se rapportaient a l'ancien testament.

Tres beau et je te remercie Anidavid de les rapporter ici !

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 18 janvier 2006 : 12:10

Plutot audacieux le Rubens du 17eme siecle ! C'est une peinture que je ne connaissais pas et de plus je suis epoustouflee par l'audace et l'erotisme de cette peinture !

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 18 janvier 2006 : 12:22

Finalement, en regardant plusieurs tableaux de Rubens, je me rends compte qu'il s'en est donne a coeur joie et que l'erotisme n'est pas a negliger dans ses peintures !

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 18 janvier 2006 : 12:53

Le prophete Elie recevant pain et eau d'un ange

Toujours de Rubens - peinture realisee en 1625-28 et se trouvant au musee Bonnat a Bayonne





Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 18 janvier 2006 : 13:02

Le prophete Jeremie se lamentant - par Rembrandt




Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 19 janvier 2006 : 00:04

Daniel et Cyrus
Rembrandt 1633






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 19 janvier 2006 : 02:32

LEHMANN, Carl Ernst Rudolf Heinrich Salem, dit Henri (Kiel, 1814 - Paris, 1882)
Peintre fran?ais, d?origine allemande (naturalis? en 1847)

Biographie :
Grand d?corateur, portraitiste subtil et dessinateur de premier plan, Henri Lehmann est l'un des peintres les plus m?connus du XIXe si?cle. El?ve d'Ingres, il a souffert de l'ostracisme qui a frapp? les innombrables artistes issus de cet atelier, ? l'exception peut-?tre de Chass?riau dont il se rapproche d'ailleurs par bien des aspects.

N? Allemand, Henri Lehmann arrive en France en 1831 et entre dans l?atelier d?Ingres. Il expose au Salon ? partir de 1835 o? il pr?sente le D?part du Jeune Tobie (Hambourg, Kunsthalle), premier tableau d?un cycle qu?il poursuivra jusqu?en 1866. Etranger, il ne peut concourir pour le prix de Rome, et gagne ? ses frais la ville ?ternelle en 1839. Il y rejoint Ingres, son ma?tre, alors directeur de l?Acad?mie de France, avec qui il entretient d'?troites relations : la muse derri?re le compositeur Cherubini dans le portrait qu'Ingres peint en 1841-1842 (Paris, Louvre)est due au pinceau de Lehmann.
De nature m?lancolique et insatisfaite, le peintre se lie ? Rome avec Liszt et Marie d?Agoult, amiti? qui engendra une longue correspondance. Souvent reproduite, l?effigie de Marie d'Agoult (Paris, Mus?e Carnavalet, ill. 1) ne repr?sente qu?un aspect de l?art de Lehmann portraitiste. Dans certaines figures, il exacerbe les traits de ses mod?les : avec leurs yeux immenses qui fixent le spectateur, les ?tranges physionomies de Madame Alphonse Karr (Minneapolis, Art Institute, ill. 2 ) ou de la Princesse Belgiojoso (localisation actuelle inconnue, ill. 3) sont une des post?rit?s du portrait ingresque. On retrouve, presque pouss?e ? la caricature, cette intensit? d'expression dans les repr?sentations d?Oph?lie et d?Hamlet du Salon de 1846 (localisation actuelle inconnue).

Jeremie de Karl Enst Lehman








Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 19 janvier 2006 : 02:45

Les trois Prophetes.
Ezechiel,Isaie,Jeremie par
Jean Changenet entre 1486-1495







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 25 janvier 2006 : 19:44

Les Maccabees

Nous sommes en 167 avant l'?re commune, et les terribles pers?cutions men?es par les Grecs contre les Juifs battent leur plein. Les troupes grecques font irruption ? Modi'in (une localit? situ?e ? l'ouest de J?rusalem, visible aujourd'hui non loin de l'autoroute J?rusalem-Tel Aviv) et exigent que les Juifs sacrifient un porc aux dieux grecs. Le dirigeant de la ville, Mattathias, qui est un kohen, refuse.
Un Juif hell?nis? est pr?t ? faire ce qui est impensable aux yeux de ses fr?res : sacrifier un porc.
Mais ils trouvent un Juif hell?nis? qui est pr?t ? faire ce qui est impensable aux yeux de ses fr?res. Sur le point d'abattre la b?te, Mattathias le poignarde, tuant aussi la personnalit? officielle grecque pr?sente sur les lieux. Puis il se tourne vers la foule et annonce : " Suivez-moi, vous tous qui ?tes pour la loi de Dieu et ?tes fid?les ? l'alliance !


Ceux qui ont suivi Mattathias et ses cinq fils - Yehouda, El?azar, Yo'hanan, Yonathan et Chim'on - partent se r?fugier dans les collines, car ils s'attendent ? ce que les Grecs reviennent et d?truisent le village ? titre de repr?sailles. Dans les collines, ils organisent un gu?rilla arm?e, conduite au d?but par le fils a?n?, Yehouda, surnomm? Maccab?e, ce qui veut dire " Marteau ". Le mot makabi (" Maccab?e ") est aussi un sigle.

Les estimations les plus optimistes evaluent a 12 000 hommes les effectifs de l'Armee des Maccabees. Cette force minuscule va mener le combat contre des r?giments grecs de pr?s de 40 000 soldats.

Les Grecs ne disposaient pas seulement d'une sup?riorit? num?rique. Leurs troupes ?taient compos?es de militaires professionnels, bien ?quip?s et bien entra?n?s. Elles disposaient de troupeaux d'?l?phants de guerre, les tanks de l'Antiquit?. Les Juifs, quant ? eux, ?taient ?cras?s sous le nombre, pauvrement ?quip?s.

La plupart des batailles ont eu lieu dans les contreforts situ?s le long de la plaine c?ti?re en direction de J?rusalem. Les Grecs ont essay? de faire manoeuvrer leurs troupes depuis les vall?es en direction des hauteurs montagneuses, devenues les bastions de l'arm?e juive. Ils n'ont pu escalader que peu d'endroits, ceux que les Maccab?es avaient choisis pour les y attaquer.

On a l'impression, quand on lit ce r?cit, que la guerre n'a dur? que quelques semaines : des batailles ont eu lieu, les Juifs ont gagn?, les Grecs sont rentr?s chez eux. Il a fallu, en fait, 25 ans de combats, avec beaucoup de pertes dans les deux camps.

'HANNOUKA

Apr?s les trois premi?res ann?es, les Juifs ont pu reconqu?rir J?rusalem. Ils ont trouv? le Temple en ?tat d'impuret?, car il avait ?t? transform? en un sanctuaire pa?en, sur l'autel duquel ?taient sacrifi?s des porcs. Quand ils ont r?occup? les lieux, leur premier geste a ?t? d'allumer une menora de remplacement , mais ils n'ont d?couvert qu'une seule fiole d'huile pure porteuse d'un cachet particulier. Ils ont utilis? cette fiole pour allumer la menora et celle-ci, par miracle, est rest?e allum?e pendant huit jours, d?lai qui a ?t? mis ? contribution pour pr?parer et livrer de l'huile pure fra?chement press?e.
Les Maccab?es ont alors purifi? le Temple et l'ont r?inaugur? le 25 kislev. Cette date est devenue, dans le calendrier h?breu, celle o? nous commen?ons de c?l?brer les huit jours de 'Hanouka. (Le mot h?breu 'hanouka signifie " inauguration ".)

Juda Macchabee.
Email attribue a Colin Nouailher 1540.
Louvre.






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: nanouche (IP enregistrè)
Date: 25 janvier 2006 : 20:16

sublimes ces photos!!!!!!

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 25 janvier 2006 : 20:56

Le prophete Daniel dans la fosse aux lions.
Peter Paul Rubens.






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: evanou (IP enregistrè)
Date: 26 janvier 2006 : 00:00

David, No comment, tout simplement superbe.

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 27 janvier 2006 : 07:02

Jacob benissant les enfants de Joseph
Rembrandt 1656







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 27 janvier 2006 : 07:39

Mariage Isaac & Rebecca
Rembrandt 1666. Rijksmuseum







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: evanou (IP enregistrè)
Date: 27 janvier 2006 : 14:22

David, en ce moment o? je t'?cris, tu ronfles ? tout casser, aussi je demandes un seul tableau pour mettre chez moi ne gardes pas tout pour toi, et shabbat shalom avec beaucoup d'avance, grosses bises.

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 26 mars 2006 : 07:07

Moise frappant le rocher.
Leandro Bassano (1557-1622) Le Louvre

Avec tous mes souhaits pour une Joyeuse Fete de Pessah a toutes et a tous.








Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: echkol (IP enregistrè)
Date: 06 avril 2006 : 19:22

SUPER ces tableaux
une merveille merci a tous
david

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 13 avril 2006 : 21:25

Les Israelites ramassant la manne dans le desert.

Nicolas Poussin entre 1637 et 1639.
Louvre.






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 13 avril 2006 : 21:43

L'Adoration du veau d'or.

Nicolas Poussin







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 13 avril 2006 : 22:05

Moise detruisant le veau d'or.
Beccafumi Domenico. 1536







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 14 avril 2006 : 14:38

Joseph et la femme de Potiphar
Orazio Gentileschi (1626-30)
Collection Royale,Windsor.







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: Dadoun (IP enregistrè)
Date: 24 avril 2006 : 19:47

ce sont des informations tres importantes, mais ce qui m'a vraiment ?tonn?, une fois j'ai lu un sorah dans le koran des musulman qui s'appelle AL BAKARAH, et j'ai trouv? les memes histoires ? lettre.

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 26 avril 2006 : 03:53

ALFRED DREYFUS
1859 - 1935
Issu d?une vieille famille de juifs alsaciens, il na?t ? Mulhouse le 9 octobre 1859. En 1871, son p?re, riche industriel, choisit la nationalit? fran?aise pour lui-m?me et pour ses enfants mineurs. C?est un enfant d?licat, curieux et pers?v?rant, ? r?veur incorrigible ? ; son enfance tr?s choy?e s??coule sous la protection de six fr?res et soeurs plus ?g?s.
Apr?s un court s?jour au coll?ge Sainte-Barbe, il entre comme interne au coll?ge Chaptal dont il d?teste ? le d?plorable syst?me scolaire qui l??touffe ?. Il passe son baccalaur?at en 1876 et retourne ? Sainte Barbe pr?parer l??cole Polytechnique. Il y est re?u 182?me apr?s un an de pr?paration. Il en sort 128?me en 1880, sous-lieutenant. A l??ge de onze ans il avait assist? ? l?entr?e des Prussiens ? Mulhouse et en avait ressenti un tel choc et une telle ?motion qu?il avait d?cid? d?embrasser la carri?re d?officier pour manifester son attachement ? la France.
En 1880, il choisit l?artillerie et entre ? l??cole d?application de Fontainebleau. Il en sort en 1882, 32?me sur 97. Affect? ? la 1?re division de cavalerie du 31?me r?giment, il est promu Lieutenant en 1885. En 1889, adjoint au Directeur de l?Ecole de Pyrotechnie de Bourges, il est promu Capitaine.

En 1892, Dreyfus est nomm? ? l?Etat-Major de l?Arm?e, o? il est le seul juif.
Le 13 octobre 1894, un message apporte ? son domicile une convocation ordonnant ? Alfred Dreyfus de se rendre en tenue bourgeoise, ? une inspection le 15 octobre.
Le 15 octobre 1894, il est arr?t? par un officier du 3e bureau, le commandant du Paty de Clam. On l?accuse d??tre l?auteur d?un document d?rob? ? l?ambassade d?Allemagne (d?sign? sous le nom de ? bordereau ?), annon?ant la livraison de documents concernant la d?fense nationale.
Son proc?s s?ouvre le 19 d?cembre 1894, devant le Conseil de guerre de Paris. Il est condamn?, le 22 d?cembre, ? la d?portation perp?tuelle dans une enceinte fortifi?e. Il est d?grad? au cours d?une c?r?monie publique qui a lieu dans la grande cour de l?Ecole militaire, le 5 janvier 1895. Le 21 f?vrier, il est embarqu? pour l?Ile du Diable.
La famille Dreyfus, aid?e par le journaliste Bernard Lazare, m?ne campagne pour la r?vision du proc?s. La publication par Zola dans l?Aurore, en janvier 1898, d?une lettre ouverte au pr?sident de la R?publique (? J?accuse ?) et la condamnation ? un an de prison qu?elle vaut ? son auteur font ?clater ce qui devient l?Affaire Dreyfus. L?opinion se divise alors en ? dreyfusards ?, hommes de gauche, anticl?ricaux et antimilitaristes, et en ? antidreyfusards ?, nationalistes, conservateurs et antis?mites.
Le mouvement de protestation en faveur de la r?vision de son proc?s aboutit ? une annulation de sa condamnation par la Cour de Cassation, le 3 juin 1899. Un deuxi?me proc?s s?ouvre pour lui ? Rennes, du 7 ao?t au 9 septembre 1899, ? l?issue duquel il est condamn? de nouveau, mais avec des ? circonstances att?nuantes ?. Le 19 septembre, il est graci? par le pr?sident Loubet.
Alfred Dreyfus vit ensuite ? Carpentras, chez une de ses soeurs, puis ? Cologny, pr?s de Gen?ve. Le 5 mars 1904, la Cour de Cassation d?clare acceptable sa demande en r?vision du jugement de Rennes. Le 12 juillet 1906, le jugement est cass? sans renvoi, et, le lendemain, la Chambre vote une loi le r?int?grant dans l?arm?e, avec le grade de chef d?escadron. Le 21 juillet 1906, il est nomm? Chevalier de la L?gion d?honneur. Il est ensuite nomm? ? la direction d?artillerie de Vincennes ; le 15 octobre, il est d?sign? pour commander l?artillerie de l?arrondissement de Saint-Denis.
Admis ? la retraite en octobre 1907, il est mobilis? pendant la Grande Guerre : il est affect? d?abord ? l?Etat-major de l?artillerie du camp retranch? de Paris, puis, en 1917, ? un parc d?artillerie divisionnaire.
Il meurt le 12 juillet 1935. Le cort?ge fun?bre, pour rejoindre le cimeti?re Montparnasse, traverse la place de la Concorde au milieu des troupes c?l?brant la f?te nationale, au garde ? vous. Ce sto?cien n?a jamais voulu faire appel ? la piti?, mais simplement demander justice. Il a r?dig? durant son interminable supplice les Lettres d?un innocent dont Zola, qui sut r?veiller la conscience humaine, disait ? je ne connais pas de pages plus hautes, plus ?loquentes, c?est le sublime dans la douleur et plus tard elles resteront comme un monument imp?rissable lorsque nos oeuvres ? nous, ?crivains, auront peut-?tre sombr? dans l?oubli ?







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 26 avril 2006 : 04:12

EMILE ZOLA 1840-1902


J'ACCUSE

Texte int?gral de la lettre d'?mile Zola ? F?lix Faure, Pr?sident de la R?publique, le 13 janvier 1898

Monsieur le Pr?sident,
Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m'avez fait un jour, d'avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre ?toile, si heureuse jusqu'ici, est menac?e de la plus honteuse, de la plus ineffa?able des taches ?
Vous ?tes sorti sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les c?urs. Vous apparaissez rayonnant dans l'apoth?ose de cette f?te patriotique que l'alliance russe a ?t? pour la France, et vous vous pr?parez ? pr?sider au solennel triomphe de notre Exposition universelle, qui couronnera notre grand si?cle de travail, de v?rit? et de libert?.
Mais quelle tache de boue sur votre nom - j'allais dire sur votre r?gne - que cette abominable affaire Dreyfus ! Un conseil de guerre vient, par ordre d'oser acquitter un Esterhazy, soufflet supr?me ? toute v?rit?, ? toute justice. Et c'est fini, la France a sur la joue cette souillure, l'histoire ?crira que c'est sous votre pr?sidence qu'un tel crime social a pu ?tre commis.
Puisqu'ils ont os?, j'oserai aussi, moi. La v?rit?, je la dirai, car j'ai promis de la dire, si la justice, r?guli?rement saisie, ne la faisait pas, pleine et enti?re. Mon devoir est de parler, je ne veux pas ?tre complice. Mes nuits seraient hant?es par le spectre de l'innocent qui expie l?-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu'il n'a pas commis.
Et c'est ? vous, monsieur le Pr?sident, que je la crierai, cette v?rit?, de toute la force de ma r?volte d'honn?te homme. Pour votre honneur, je suis convaincu que vous l'ignorez. Et ? qui donc d?noncerai-je la tourbe malfaisante des vrais coupables, si ce n'est ? vous, le premier magistrat du pays ?
La v?rit? d'abord sur le proc?s et sur la condamnation de Dreyfus.
Un homme n?faste a tout men?, a tout fait, c'est le colonel du Paty de Clam, alors simple commandant. Il est l'affaire Dreyfus tout enti?re, on ne la conna?tra que lorsqu'une enqu?te loyale aura ?tabli nettement ses actes et ses responsabilit?s. Il appara?t comme l'esprit le plus fumeux, le plus compliqu?, hant? d'intrigues romanesques, se complaisant aux moyens des romans-feuilletons, les papiers vol?s, les lettres anonymes, les rendez-vous dans les endroits d?serts, les femmes myst?rieuses, qui colportent, la nuit, des preuves accablantes. C'est lui qui imagina de dicter le bordereau ? Dreyfus ; c'est lui qui r?va de l'?tudier dans une pi?ce enti?rement rev?tue de glaces ; c'est lui que le commandant Forzinetti nous repr?sente arm? d'une lanterne sourde, voulant se faire introduire pr?s de l'accus? endormi, pour projeter sur son visage un brusque flot de lumi?re et surprendre ainsi son crime, dans l'?moi du r?veil. Et je n'ai pas ? tout dire, qu'on cherche, on trouvera. je d?clare simplement que le commandant du Paty de Clam, charg? d'instruire l'affaire Dreyfus, comme officier judiciaire, est, dans l'ordre des dates et des responsabilit?s, le premier coupable de l'effroyable erreur judiciaire qui a ?t? commise.
Le bordereau ?tait depuis quelque temps d?j? entre les mains du colonel Sandherr, directeur du bureau des renseignements, mort depuis de paralysie g?n?rale. Des " fuites " avaient lieu, des papiers disparaissaient, comme il en dispara?t aujourd'hui encore; et l'auteur du bordereau ?tait recherch? lorsqu'un a priori se fit peu ? peu que cet auteur ne pouvait ?tre qu'un officier de l'?tat-major, et un officier d'artillerie : double erreur manifeste, qui montre avec quel esprit superficiel on avait ?tudi? ce bordereau, car un examen raisonn? d?montre qu'il ne pouvait s'agir que d'un officier de troupe. On cherchait donc dans la maison, on examinait les ?critures, c'?tait comme une affaire de famille, un tra?tre ? surprendre dans les bureaux m?mes, pour l'en expulser. Et, sans que je veuille refaire ici une histoire connue en partie, le commandant du Paty de Clam entre en sc?ne, d?s qu'un premier soup?on tombe sur Dreyfus : ? partir de ce moment, c'est lui qui a invent? Dreyfus, l'affaire devient son affaire, il se fait fort de confondre le tra?tre, de l'amener ? des aveux complets. Il y a bien le ministre de la guerre, le g?n?ral Mercier, dont l'intelligence semble m?diocre ; il y a bien le chef de l'?tat major, le g?n?ral de Boisdeffre, qui parait avoir c?d? ? sa passion cl?ricale, et le sous-chef de l'?tat-major, le g?n?ral Gonse, dont la conscience a pu s'accommoder de beaucoup de choses. Mais au fond, il n'y a d'abord que le commandant du Paty de Clam, qui les m?ne tous, qui les hypnotise, car il s'occupe aussi de spiritisme, d'occultisme, il converse avec les esprits. On ne croira jamais les exp?riences auxquelles il a soumis le malheureux Dreyfus, les pi?ges dans lesquels il a voulu le faire tomber, les enqu?tes folles, les imaginations monstrueuses, toute une d?mence torturante.
Ah ! cette premi?re affaire, elle est un cauchemar, pour qui la conna?t dans ses d?tails vrais ! Le commandant du Paty de Clam arr?te Dreyfus, le met au secret. Il court chez madame Dreyfus, la terrorise, lui dit que, si elle parle, son mari est perdu. Pendant ce temps, le malheureux s'arrachait la chair, hurlait son innocence. Et l'instruction a ?t? faite ainsi, comme dans une chronique du quinzi?me si?cle, au milieu du myst?re, avec une complication d'exp?dients farouches, tout cela bas? sur une seule charge enfantine, ce bordereau imb?cile, qui n'?tait pas seulement une trahison vulgaire, qui ?tait aussi la plus impudente des escroqueries, car les fameux secrets livr?s se trouvaient presque tous sans valeur. Si j'insiste, c'est que l'oeuf est ici, d'o? va sortir plus tard le vrai crime, l'?pouvantable d?ni de justice dont la France est malade. Je voudrais faire toucher du doigt comment l'erreur judiciaire a pu ?tre possible, comment elle est n?e des machinations du commandant du Paty de Clam, comment le g?n?ral Mercier, les g?n?raux de Boisdeffre et Gonse ont pu s'y laisser prendre, engager peu ? peu leur responsabilit? dans cette erreur, qu'ils ont cru devoir, plus tard, imposer comme la v?rit? sainte, une v?rit? qui ne se discute m?me pas. Au d?but, il n'y a donc de leur part que de l'incurie et de l'inintelligence. Tout au plus, les sent-on c?der aux passions religieuses du milieu et aux pr?jug?s de l'esprit de corps. Ils ont laiss? faire la sottise.
Mais voici Dreyfus devant le conseil de guerre. Le huis clos le plus absolu est exig?. Un tra?tre aurait ouvert la fronti?re ? l'ennemi, pour conduire l'empereur allemand jusqu'? Notre Dame, qu'on ne prendrait pas des mesures de silence et de myst?re plus ?troites. La nation est frapp?e de stupeur, on chuchote des faits terribles, de ces trahisons monstrueuses qui indignent l'Histoire, et naturellement la nation s'incline. Il n'y a pas de ch?timent assez s?v?re, elle applaudira ? la d?gradation publique, elle voudra que le coupable reste sur son rocher d'infamie d?vor? par les remords. Est-ce donc vrai, les choses indicibles, les choses dangereuses, capables de mettre l'Europe en flammes, qu'on a d? enterrer soigneusement derri?re ce huis clos ?
Non ! Il n'y a eu, derri?re, que les imaginations romanesques et d?mentes du commandant du Paty de Clam. Tout cela n'a ?t? fait que pour cacher le plus saugrenu des romans-feuilletons. Et il suffit, pour s'en assurer, d'?tudier attentivement l'acte d'accusation lu devant le conseil de guerre.
Ah ! le n?ant de cet acte d'accusation ! Qu'un homme ait pu ?tre condamn? sur cet acte, c'est un prodige d'iniquit?. je d?fie les honn?tes gens de le lire sans que leur coeur bondisse d'indignation et crie leur r?volte, en pensant ? l'expiation d?mesur?e, l?-bas, ? l'?le du Diable. Dreyfus sait plusieurs langues, crime ; on n'a trouve chez lui aucun papier compromettant, crime; il va parfois dans son pays d'origine, crime ; il est laborieux, il a le souci de tout savoir, crime; il ne se trouble pas, crime, il se trouble, crime. Et les na?vet?s de r?daction, les formelles assertions dans le vide ! On nous avait parl? de quatorze chefs d'accusation : nous n'en trouvons qu'une seul en fin de compte, celle du bordereau; et nous apprenons m?me que les experts n'?taient pas d'accord, qu'un d'eux, M. Gobert, a ?t? bouscul? militairement, parce qu'il se permettait de ne pas conclure dans le sens d?sir?. On parlait aussi de vingt-trois officiers qui ?taient venus accabler Dreyfus de leurs t?moignages. Nous ignorons encore leurs interrogatoires, mais il est certain que tous ne l'avaient pas charg? ; et il est ? remarquer, en outre, que tous appartenaient au bureau de la guerre. C'est un proc?s de famille, on est l? entre soi, et il faut s'en souvenir : l'?tat-major a voulu le proc?s, l'a jug?, et il vient de le juger une seconde fois.
Donc, il ne restait que le bordereau sur lequel les experts ne s'?taient pas entendus. On raconte que, dans la chambre du conseil, les juges allaient naturellement acquitter. Et d?s lors, comme on comprend l'obstination d?sesp?r?e avec laquelle, pour justifier la condamnation, on affirme aujourd'hui l'existence d'une pi?ce secr?te, accablante, la pi?ce qu'on ne peut montrer, qui l?gitime tout, devant laquelle nous devons nous incliner, le bon dieu invisible et inconnaissable. je la nie, cette pi?ce, je la nie de toute ma puissance ! Une pi?ce ridicule, oui, peut-?tre la pi?ce o? il est question de petites femmes, et o? il est parl? d'un certain D. qui devient trop exigeant, quelque mari sans doute trouvant qu'on ne lui payait pas sa femme assez cher. Mais une pi?ce int?ressant la d?fense nationale, qu'on ne saurait produire sans que la guerre f?t d?clar?e demain, non, non ! C'est un mensonge; et cela est d'autant plus odieux et cynique qu'ils mentent impun?ment sans qu'on puisse les en convaincre.
Ils ameutent la France, ils se cachent derri?re sa l?gitime ?motion, ils ferment les bouches en troublant les coeurs en pervertissant les esprits. Je ne connais pas de plus grand crime civique.
Voil? donc monsieur le Pr?sident, les faits qui expliquent comment une erreur judiciaire a pu ?tre commise; et les preuves morales, la situation de fortune de Dreyfus, l'absence de motifs, son continuel cri d'innocence, ach?vent de le montrer comme une victime des extraordinaires imaginations du commandant du Paty de Clam, du milieu cl?rical o? il se trouvait, de la chasse aux " sales juifs " qui d?shonore notre ?poque.
Et nous arrivons ? l'affaire Esterhazy. Trois ans se sont pass?s, beaucoup de consciences restent troubl?es profond?ment, s'inqui?tent, cherchent, finissent par se convaincre de l'innocence de Dreyfus.
Je ne ferai pas l'historique des doutes, puis de la conviction de M. Scheurer-Kestner. Mais, pendant qu'il fouillait de son c?t?, il se passait des faits graves ? l'?tat-major m?me. Le colonel Sandherr ?tait mort et le lieutenant-colonel Picquart lui avait succ?d? comme chef du bureau des renseignements. Et c'est ? ce titre, dans l'exercice de ses fonctions, que ce dernier eut un jour entre les mains une lettre-tel?gramme, adress?e au commandant Esterhazy, par un agent d'une puissance ?trang?re. Son devoir strict ?tait d'ouvrir une enqu?te. La certitude est qu'il n'a jamais agi en dehors de la volont? de ses sup?rieurs. Il soumit donc ses soup?ons ? ses sup?rieurs hi?rarchiques, le g?n?ral Gonse, puis le g?n?ral de Boisdeffre, puis le g?n?ral Billot, qui avait succ?d? au g?n?ral Mercier comme ministre de la guerre. Le fameux dossier Picquart, dont il a ?t? tant parl?, n'a jamais ?t? que le dossier Billot, j'entends le dossier fait par un subordonn? pour son ministre, le dossier qui doit exister encore au minist?re de la Guerre. Les recherches dur?rent de mai ? septembre 1896, et ce qu'il faut affirmer bien haut, c'est que le g?n?ral de Boisdeffre et le g?n?ral Billot ne mettaient pas en doute que le fameux bordereau f?t de l'?criture d'Esterhazy. L'enqu?te du lieutenant-colonel Picquart avait abouti ? cette constatation certaine. Mais l'?moi ?tait grand, car la condamnation d'Esterhazy entra?nait in?vitablement la r?vision du proc?s Dreyfus; et c'?tait ce que l'?tat-major ne voulait ? aucun prix.
Il dut y avoir l? une minute psychologique pleine d'angoisse. Remarquez que le g?n?ral Billot n'?tait compromis dans rien, il arrivait tout frais, il pouvait faire la v?rit?. Il n'osa pas, dans la terreur sans doute de l'opinion publique, certainement aussi dans la crainte de livrer tout l'?tat-major, le g?n?ral de Boisdeffre, le g?n?ral Gonse, sans compter les sous-ordres. Puis ce ne fut l? qu'une minute de combat entre sa conscience et ce qu'il croyait ?tre l'int?r?t militaire. Quand cette minute fut pass?e, il ?tait d?j? trop tard. Il s'?tait engag?, il ?tait compromis. Et, depuis lors, sa responsabilit?s n'a fait que grandir, il a pris ? sa charge le crime des autres, il est aussi coupable que les autres, il est plus coupable qu'eux, car il a ?t? le ma?tre de faire justice, et il n'a rien fait. Comprenez-vous cela ! Voici un an que le g?n?ral Billot, que les g?n?raux de Boisdeffre et Gonse savent que Dreyfus est innocent, et ils ont gard? pour eux cette effroyable chose. Et ces gens-l? dorment, et ils ont des femmes et des enfants qu'ils aiment !
Le colonel Picquart avait rempli son devoir d'honn?te homme. Il insistait aupr?s de ses sup?rieurs, au nom de la justice. Il les suppliait m?me, il leur disait combien leurs d?lais ?taient impolitiques devant le terrible orage qui s'amoncelait, qui devait ?clater, lorsque la v?rit? serait connue. Ce fut, plus tard, le langage que M. Scheurer-Kestner tint ?galement au g?n?ral Billot, l'adjurant par patriotisme de prendre en main l'affaire, de ne pas la laisser s'aggraver, au point de devenir un d?sastre public. Non ! le crime ?tait commis, l'?tat-major ne pouvait plus avouer son crime. Et le lieutenant-colonel Picquart fut envoy? en mission, on l'?loigna de plus loin en plus loin, jusqu'en Tunisie, o? l'on voulut m?me un jour honorer sa bravoure, en le chargeant d'une mission qui l'aurait fait s?rement massacrer, dans les parages o? le marquis de Mor?s a trouv? la mort. Il n'?tait pas en disgr?ce, le g?n?ral Gonse entretenait avec lui une correspondance amicale. Seulement, il est des secrets qu'il ne fait pas bon d'avoir surpris.
? Paris, la v?rit? marchait, irr?sistible, et l'on sait de quelle fa?on l'orage attendu ?clata. M. Mathieu Dreyfus d?non?a le commandant Esterhazy comme le v?ritable auteur du bordereau, au moment o? monsieur Scheurer-Kestner allait d?poser, entre les mains du garde des sceaux, une demande en r?vision du proc?s. Et c'est ici que le commandant Esterhazy para?t. Des t?moignages le montrent d'abord affol?, pr?t au suicide ou ? la fuite. Puis, tout d'un coup, il paye d'audace, il ?tonne Paris par la violence de son attitude. C'est que du secours lui ?tait venu, il avait re?u une lettre anonyme l'avertissant des men?es de ses ennemis, une dame myst?rieuse s'?tait m?me d?rang?e de nuit pour lui remettre une pi?ce vol?e ? l'?tat-major, qui devait le sauver. Et je ne puis m'emp?cher de retrouver l? le lieutenant-colonel du Paty de Clam, en reconnaissant les exp?dients de son imagination fertile. Son oeuvre, la culpabilit? de Dreyfus, ?tait en p?ril, et il a voulu s?rement d?fendre son oeuvre. La r?vision du proc?s, mais c'?tait l'?croulement du roman-feuilleton si extravagant, si tragique, dont le d?nouement abominable a lieu ? l'?le du Diable ! C'est ce qu'il ne pouvait permettre. D?s lors, le duel va avoir lieu entre le lieutenant-colonel Picquart et le lieutenant-colonel du Paty de Clam, l'un le visage d?couvert, l'autre masqu?. On les retrouvera prochainement tous deux devant la justice civile. Au fond, c'est toujours l'?tat-major qui se d?fend, qui ne veut pas avouer son crime, dont l'abomination grandit d'heure en heure.
On s'est demand? avec stupeur quels ?taient les protecteurs du commandant Esterhazy. C'est d'abord, dans l'ombre, le lieutenant-colonel du Paty de Clam qui a tout machin?, qui a tout conduit. Sa main se trahit aux moyens saugrenus. Puis, c'est le g?n?ral de Boisdeffre, c'est le g?n?ral Gonse, c'est le g?n?ral Billot lui-m?me, qui sont bien oblig?s de faire acquitter le commandant, puisqu'ils ne peuvent laisser reconna?tre l'innocence de Dreyfus, sans que les bureaux de la guerre croulent sous le m?pris public. Et le beau r?sultat de cette situation prodigieuse, c'est que l'honn?te homme l?-dedans, le lieutenant-colonel Picquart, qui seul a fait son devoir, va ?tre la victime, celui qu'on bafouera et qu'on punira. 0 justice, quelle affreuse d?sesp?rance serre le coeur! On va jusqu'? dire que c'est lui le faussaire, qu'il a fabriqu?e la carte-t?l?gramme pour perdre Esterhazy. Mais, grand Dieu ! pourquoi ? dans quel but ? Donnez un motif. Est-ce que celui-l? aussi est pay? par les juifs ? Le joli de l'histoire est qu'il ?tait justement antis?mite. Oui ! nous assistons ? ce spectacle inf?me, des hommes perdus de dettes et de crimes dont on proclame l'innocence, tandis qu'on frappe l'honneur m?me, un homme ? la vie sans tache ! Quand une soci?t? en est l?, elle tombe en d?composition.
Voila donc, monsieur le Pr?sident, l'affaire Esterhazy: un coupable qu'il s'agissait d'innocenter. Depuis bient?t deux mois, nous pouvons suivre heure par heure la belle besogne. J'abr?ge, car ce n'est ici, en gros, que le r?sum? de l'histoire dont les br?lantes pages seront un jour ?crites tout au long. Et nous avons donc vu le g?n?ral de Pellieux, puis le commandant Ravary, conduire une enqu?te sc?l?rate d'ou les coquins sortent transfigur?s et les honn?tes gens salis. Puis, on a convoqu? le conseil de guerre.
Comment a-t-on pu esp?rer qu'un conseil de guerre d?ferait ce qu'un conseil de guerre avait fait ?
Je ne parle m?me pas du choix toujours possible des juges. L'id?e sup?rieure de discipline, qui est dans le sang de ces soldats, ne suffit-elle pas ? affirmer leur pouvoir m?me d'?quit? ? Qui dit discipline dit ob?issance. Lorsque le minist?re de la guerre, le grand chef, a ?tabli publiquement, aux acclamations de la repr?sentation nationale, l'autorit? absolue de la chose jug?e, vous voulez qu'un conseil de guerre lui donne un formel d?menti ? Hi?rarchiquement, cela est impossible. Le g?n?ral Billot a suggestionn? les juges par sa d?claration, et ils ont jug? comme ils doivent aller au feu, sans raisonner. L'opinion pr?con?ue qu'ils ont apport?e sur leur si?ge est ?videmment celle-ci : " Dreyfus a ?t? condamn? pour crime de trahison par un conseil de guerre ; il est donc coupable, et nous, conseil de guerre, nous ne pouvons le d?clarer innocent; or nous savons que reconna?tre la culpabilit? d'Esterhazy, ce serait proclamer l'innocence de Dreyfus. " Rien ne pouvait les faire sortir de la.
Ils ont rendu une sentence inique qui ? jamais p?sera sur nos conseils de guerre, qui entachera d?sormais de suspicion tous leurs arr?ts. Le premier conseil de guerre a pu ?tre inintelligent, le second est forc?ment criminel. Son excuse, je le r?p?te, est que le chef supr?me avait parl?, d?clarant la chose jug?e inattaquable, sainte et sup?rieure aux hommes, de sorte que des inf?rieurs ne pouvaient dire le contraire. On nous parle de l'honneur de l'arm?e, on veut que nous l'aimions, que nous la respections. Ah ! certes, oui, l'arm?e qui se l?verait ? la premi?re menace, qui d?fendrait la terre fran?aise, elle est tout le peuple et nous n'avons pour elle que tendresse et respect. Mais il ne s'agit pas d'elle, dont nous voulons justement la dignit?, dans notre besoin de justice. Il s'agit du sabre, le ma?tre qu'on nous donnera demain peut-?tre. Et baiser d?votement la poign?e du sabre, le dieu, non !
Je l'ai d?montr? d'autre part : l'affaire Dreyfus ?tait l'affaire des bureaux de la guerre, un officier de l'?tat-major, d?nonc? par ses camarades de l'?tat-major, condamn? sous la pression des chefs de l'?tat-major. Encore une fois, il ne peut revenir innocent, sans que tout l'?tat-major soit coupable. Aussi les bureaux, par tous les moyens imaginables, par des campagnes de presse, par des communications, par des influences, n'ont-ils couvert Esterhazy que pour perdre une seconde fois Dreyfus. Ah ! quel coup de balai le gouvernement r?publicain devrait donner dans cette j?suiti?re, ainsi que les appelle le g?n?ral Billot lui m?me ! O? est-il, le minist?re vraiment fort et d'un patriotisme sage, qui osera tout y refondre et tout y renouveler ? Que de gens je connais qui, devant une guerre possible, tremblent d'angoisse, en sachant dans quelles mains est la d?fense nationale! et quel nid de basses intrigues, de comm?rages et de dilapidations, est devenu cet asile sacr?, o? se d?cide le sort de la patrie! On s'?pouvante devant le jour terrible que vient d'y jeter l'affaire Dreyfus, ce sacrifice humain d'un malheureux, d'un " sale juif " ! Ah ! tout ce qui s'est agit? l? de d?mence et de sottise, des imaginations folles, des pratiques de basse police, des moeurs d'inquisition et de tyrannie, le bon plaisir de quelques galonn?s mettant leurs bottes sur la nation, lui rentrant dans la gorge son cri de v?rit? et de justice, sous le pr?texte menteur et sacril?ge de la raison d'?tat.
Et c'est un crime encore que de s'?tre appuy? sur la presse immonde, que de s'?tre laiss? d?fendre par toute la fripouille de Paris, de sorte que voil? la fripouille qui triomphe insolemment, dans la d?faite du droit et de la simple probit?. C'est un crime d'avoir accus? de troubler la France ceux qui la veulent g?n?reuse, ? la t?te des nations libres et justes, lorsqu'on ourdit soi-m?me l'impudent complot d'imposer l'erreur, devant le monde entier. C'est un crime d'?garer l'opinion, d'utiliser pour une besogne de mort cette opinion qu'on a pervertie jusqu'? la faire d?lirer. C'est un crime d'empoisonner les petits et les humbles, d'exasp?rer les passions de r?action et d'intol?rance, en s'abritant derri?re l'odieux antis?mitisme, dont la grande France lib?rale des droits de l'homme mourra, si elle n'en est pas gu?rie. C'est un crime que d'exploiter le patriotisme pour des oeuvres de haine, et c'est un crime enfin que de faire du sabre le dieu moderne, lorsque toute la science humaine est au travail pour l'oeuvre prochaine de v?rit? et de justice.
Cette v?rit?, cette justice, que nous avons si passionnellement voulues, quelle d?tresse ? les voir ainsi soufflet?es, plus m?connues et plus obscurcies ! Je me doute de l'?croulement qui doit avoir lieu dans l'?me de M. Scheurer-Kestner, et je crois bien qu'il finira par ?prouver un remords, celui de n'avoir pas agi r?volutionnairement, le jour de l'interpellation au S?nat, en l?chant tout le paquet, pour tout jeter ? bas. Il a ?t? le grand honn?te homme, l'homme de sa vie loyale, il a cru que la v?rit? se suffisait ? elle-m?me, surtout lorsqu'elle lui apparaissait ?clatante comme le plein jour. A quoi bon tout bouleverser, puisque bient?t, le soleil allait luire ? Et c'est de cette s?r?nit? confiante dont il est si cruellement puni. De m?me pour le lieutenant-colonel Picquart, qui par un sentiment de haute dignit?, n'a pas voulu publier les lettres du g?n?ral Gonse. Ces scrupules l'honorent d'autant plus, que, pendant qu'il restait respectueux de la discipline, ses sup?rieurs le faisaient couvrir de boue, instruisaient eux-m?mes son proc?s, de la fa?on la plus inattendue et la plus outrageante. Il y a deux victimes, deux braves gens, deux coeurs simples, qui ont laiss? faire Dieu, tandis que le diable agissait. Et l'on a m?me vu, pour le lieutenant-colonel Picquart, cette chose ignoble : un tribunal fran?ais, apr?s avoir laiss? le rapporteur charger publiquement un t?moin, l'accuser de toutes les fautes, a fait le huis clos, lorsque ce t?moin a ?t? introduit pour s'expliquer et se d?fendre. Je dis que cela est un crime de plus et que ce crime soul?vera la conscience universelle. D?cid?ment, les tribunaux militaires se font une singuli?re id?e de la justice.
Telle est donc la simple v?rit?, monsieur le Pr?sident, et elle est effroyable, elle restera pour votre pr?sidence une souillure. Je me doute bien que vous n'avez aucun pouvoir en cette affaire, que vous ?tes le prisonnier de la Constitution et de votre entourage. Vous n'en avez pas moins un devoir d'homme, auquel vous songerez, et que vous remplirez. Ce n'est pas, d'ailleurs, que je d?sesp?re le moins du monde du triomphe. Je le rep?re avec une certitude plus v?h?mente : la v?rit? est en marche, et rien ne l'arr?tera. C'est aujourd'hui seulement que l'affaire commence, puisque aujourd'hui seulement les positions sont nettes : d'une part, les coupables qui ne veulent pas que la lumi?re se fasse ; de l'autre, les justiciers qui donneront leur vie pour qu'elle soit faite. Quand on enferme la v?rit? sous terre, elle s'y amasse, elle y prend une force telle d'explosion, que, le jour o? elle ?clate, elle fait tout sauter avec elle. On verra bien si l'on ne vient pas de pr?parer, pour plus tard, le plus retentissant des d?sastres.
Mais cette lettre est longue, monsieur le Pr?sident, et il est temps de conclure.
J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir ?t? l'ouvrier diabolique de l'erreur judiciaire, en inconscient, je veux le croire, et d'avoir ensuite d?fendu son oeuvre n?faste, depuis trois ans, par les machinations les plus saugrenues et les plus coupables.
J'accuse le g?n?ral Mercier de s'?tre rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquit?s du si?cle.
J'accuse le g?n?ral Billot d'avoir eu entre les mains les preuves certaines de l'innocence de Dreyfus et de les avoir ?touff?es, de s'?tre rendu coupable de ce crime de l?se-humanit? et de l?se-justice, dans un but politique et pour sauver l'?tat-major compromis.
J'accuse le g?n?ral de Boisdeffre et le g?n?ral Gonse de s'?tre rendus complices du m?me crime, l'un sans doute par passion cl?ricale, l'autre peut-?tre par cet esprit de corps qui fait des bureaux de la guerre l'arche sainte, inattaquable.
J'accuse le g?n?ral de Pellieux et le commandant Ravary d'avoir fait une enqu?te sc?l?rate, j'entends par l? une enqu?te de la plus monstrueuse partialit?, dont nous avons, dans le rapport du second, un imp?rissable monument de na?ve audace.
J'accuse les trois experts en ?critures, les sieurs Belhomme, Varinard et Couard, d'avoir fait des rapports mensongers et frauduleux, ? moins qu'un examen m?dical ne les d?clare atteints d'une maladie de la vue et du jugement.
J'accuse les bureaux de la guerre d'avoir men? dans la presse, particuli?rement dans l'?clair et dans L'Echo de Paris, une campagne abominable, pour ?garer l'opinion et couvrir leur faute.
J'accuse enfin le premier conseil de guerre d'avoir viol? le droit, en condamnant un accus? sur une pi?ce rest?e secr?te, et j'accuse le second conseil de guerre d'avoir couvert cette ill?galit?, par ordre, en commettant ? son tour le crime juridique d'acquitter sciemment un coupable.
En portant ces accusations, je n'ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31 de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les d?lits de diffamation. Et c'est volontairement que je m'expose.
Quant aux gens que j'accuse, je ne les connais pas, je ne les ai jamais vus, je n'ai contre eux ni rancune ni haine. Ils ne sont pour moi que des entit?s, des esprits de malfaisance sociale. Et l'acte que j'accomplis ici n'est qu'un moyen r?volutionnaire pour h?ter l'explosion de la v?rit? et de la justice.
Je n'ai qu'une passion, celle de la lumi?re, au nom de l'humanit? qui a tant souffert et qui a droit au bonheur. Ma protestation enflamm?e n'est que le cri de mon ?me. Qu'on ose donc me traduire en cour d'assises et que l'enqu?te ait lieu au grand jour ! J'attends.
Veuillez agr?er, monsieur le Pr?sident, l'assurance de mon profond respect.
?mile Zola , 13 janvier 1898







Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 26 avril 2006 : 11:44

Une belle lettre qui permet de garder une vision positive de l'homme ! C'est une bonne chose de l'avoir placee ici, Anidavid ! Je t'en remercie.

Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 27 avril 2006 : 06:34


THEODORE HERTZL 1860-1904


Th?odore (Binyamin Zeev) Herzl, le p?re du sionisme politique moderne, est n? ? Budapest en 1860. Elev? dans l?esprit des Lumi?res jud?o-allemandes de l??poque, il apprit ? appr?cier la culture la?que. En 1878, sa famille s?installa ? Vienne et, en 1884, Herzl obtint son doctorat en droit, d?cern? par l?Universit? de Vienne. Il entama une carri?re d??crivain, d?auteur dramatique et de journaliste, et devint le correspondant ? Paris du Neue Freie Presse, le journal lib?ral le plus influent de Vienne.
C?est ? l?universit? de Vienne, en 1882, qu?Herzl rencontra pour la premi?re fois l?antis?mitisme qui allait d?terminer sa vie, ainsi que le sort des Juifs au XXe si?cle. Par la suite, pendant son s?jour ? Paris en tant que journaliste, il fut directement confront? ? ce probl?me. A l??poque, il consid?rait le probl?me juif comme une question sociale et ?crivit une pi?ce de th??tre intitul?e Le ghetto (1894) dans laquelle les solutions de l?assimilation et de la conversion ?taient l?une et l?autre rejet?es. Il esp?rait que Le ghetto conduirait ? un d?bat et, en fin de compte, ? une solution fond?e sur la tol?rance et le respect mutuels entre chr?tiens et juifs.
En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus, un officier juif de l?arm?e fran?aise, fut accus? ? tort de trahison, suite ? de fausses lettres compromettantes foment?es par un g?n?ral antis?mite prot?g? par sa hi?rarchie. Observant les foules hurlant ? Mort aux juifs ! ?, Herzl en d?duisit qu?il n?existait qu?une seule solution aux agressions antis?mites : l?immigration en masse des Juifs dans un pays ? eux. L?Affaire Dreyfus devint ainsi l?un des ?l?ments d?terminants de la gen?se du sionisme politique.
Herzl arriva ? la conclusion que l?antis?mitisme ?tait une donn?e immuable, bien ancr?e dans la soci?t? humaine et non r?sorb?e par l?assimilation. Il r?fl?chit longuement ? l?id?e d?une souverainet? juive et, sans craindre de s?exposer au ridicule aupr?s des dirigeants juifs, publia, en 1896, Der Judenstaat (L?Etat juif). Il y soutenait que le probl?me juif n??tait pas d?ordre individuel, mais national. Il d?clara que les Juifs ne pourraient ?tre accept?s dans le monde qu?en cessant d??tre une anomalie nationale.
Les juifs constituent un peuple, et leur situation d?sesp?r?e pourrait se transformer en une force constructrice par la cr?ation d?un Etat juif avec l?assentiment des grandes puissances. Il consid?rait la question juive comme une question politique internationale devant ?tre trait?e sur la sc?ne politique internationale. Herzl proposa un programme concret de collecte de fonds aupr?s des Juifs du monde par un organisme qui ?uvrerait en vue d?atteindre cet objectif. Lorsqu?il fut par la suite constitu?, cet organisme prit le nom d?Organisation sioniste. Herzl envisageait le futur Etat sur le mod?le europ?en de l??poque, c?est-?-dire une soci?t? moderne et ?clair?e. Par nature, cet Etat serait neutre, aspirant ? la paix et la?c.
Les id?es d?Herzl furent accueillies avec enthousiasme par les masses juives d?Europe orientale, mais les dirigeants juifs furent moins s?duits. Herzl n?en r?unit pas moins, ? B?le, du 29 au 31ao?t 1897, le premier congr?s sioniste, qu?il pr?sida ; ce fut le premier rassemblement trans-national juif sur une base nationale et la?que. Les d?l?gu?s adopt?rent le programme de B?le, le programme du mouvement sioniste, et d?clar?rent que ? le sionisme aspire ? ?tablir en Palestine, pour le peuple juif, un foyer garanti par le droit public ?. A cette occasion, fut cr??e l?Organisation sioniste, l?instance politique du peuple juif, et Herzl fut ?lu son premier pr?sident. La m?me ann?e, Herzl fonda l?hebdomadaire sioniste Die Welt et entreprit des d?marches pour obtenir une charte du peuplement juif dans le Pays d?Isra?l (Eretz Isra?l).
Apr?s le premier congr?s sioniste, le mouvement se r?unit chaque ann?e en forum international. En 1936, le si?ge du mouvement sioniste fut transf?r? ? J?rusalem.
En 1902, Herzl ?crivit le roman sioniste Altneuland (Pays ancien, pays nouveau) dans lequel il d?crivait le futur Etat juif comme une utopie sociale. Il envisageait une nouvelle soci?t? qui allait s??tablir dans le Pays d?Isra?l sur un mode coop?ratif, utilisant la science et la technologie pour sa mise en valeur. Il pr?sentait des id?es d?taill?es sur la structure politique de l?Etat, l?immigration, la collecte de fonds, les relations diplomatiques, les lois sociales et les relations entre la religion et l?Etat. Dans Altneuland, l?Etat juif ?tait d?crit comme une soci?t? pluraliste, avanc?e, une ? lumi?re pour les nations. ? Ce livre exer?a un puissant impact sur les Juifs de l??poque et devint un symbole dela vision sioniste du Pays d?Isra?l.

Herzl estimait n?cessaire aux objectifs nationaux du peuple juif de recevoir l?encouragement des grandes puissances. En 1898, il se rendit donc dans le Pays d?Isra?l et ? Istanbul pour rencontrer le Kaiser Guillaume II d?Allemagne et le sultan de l?empire ottoman. Lorsque ces efforts s?av?r?rent infructueux, il se tourna vers la Grande-Bretagne et eut des entretiens avec Joseph Chamberlain, le ministre britannique des Colonies, et d?autres personnalit?s. La seule offre concr?te qu?il re?ut ?mana des Britanniques qui proposaient de cr?er une r?gion autonome juive en Afrique orientale, en Ouganda.
Le pogrom de Kichinev en 1903 et la p?nible situation des Juifs russes, comme Herzl put le constater lui-m?me lors d?une visite en Russie, exerc?rent sur lui une profonde influence. Lors du sixi?me congr?s sioniste (1903), il proposa l?adoption du projet ougandais des Britanniques en tant que refuge temporaire ? cause du danger imminent mena?ant les Juifs russes. Alors qu?Herzl avait pr?cis? que ce projet n?affectait pas les objectifs ultimes du sionisme, ? savoir la cr?ation d?une entit? juive dans le Pays d?Isra?l, la proposition suscita un toll? au congr?s et faillit provoquer une scission du mouvement sioniste. Le programme ougandais fut d?finitivement rejet? par le mouvement sioniste au septi?me congr?s, en 1905.

Herzl mourut en 1904 d?une pneumonie et d?une faiblesse cardiaque caus?e par le surmenage et ses efforts incessants en faveur du sionisme. Mais, ? ce moment-l?, le mouvement avait trouv? sa place sur l??chiquier politique mondial. En 1949, la d?pouille de Herzl fut amen?e en Isra?l et r?inhum?e sur le mont qui porte son nom, ? J?rusalem.
Herzl est l?auteur de la phrase c?l?bre ? si vous le voulez, ce ne sera pas une l?gende ? qui devint la devise du mouvement sioniste. Bien qu?? l??poque, personne n?eut pu l?imaginer, le mouvement sioniste, exactement cinquante ans apr?s le premier congr?s sioniste, conduisit ? l?instauration d?un Etat d?Isra?l ind?pendant.

(SOURCE MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES - ISRAEL)






Re: Personnages marquants de l'histoire Juive
Posté par: anidavid (IP enregistrè)
Date: 04 mai 2006 : 01:04

La Boronesse James de Rothschild.
Jean-Auguste-Dominique Ingres.
1848








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