Re: FETES JUIVES
Posté par:
place de france (IP enregistré)
Date: 15 mars 2006 a 12:15
voici quelques histoires de pourim a travers les ages et les pays
L'effet d'une m?lodie de Pourim
A Pourim, chez le Baal Chem Tov, il r?gnait de coutume une v?ritable atmosph?re de joie intense, les 'Hassidim ?taient fort nombreux ? se rendre ce jour I? chez le saint Rabbi pour partager avec lui les r?jouissances du banquet traditionnel de la f?te. Mais l'essentiel en ?tait l'enseignement des grandes v?rit?s de la Torah que le Rabbi prodiguait ? cette occasion, et qui s'inscrivait alors profond?ment dans les esprits et les c?urs.
"Haman, le petit-fils d'Amalek, disait-il, a puis? son pouvoir dans l'art, que pratiquait d?j? son anc?tre, de refroidir l'enthousiaste attachement des Juifs au Tout-Puissant, Mais cela, c'est l'Amal?cite de l'ext?rieur. Cependant, il en existe un autre, calculateur et sournois, qui se cache dans l'?me de chacun. Il ne r?ussit pas toujours ? d?tacher un Juif de la Torah, mais il parvient parfois ? r?duire l'enthousiasme avec lequel un Juif se doit d'accomplir les Mitsvot, Mais oui, mais oui, disait-il, Amalek r?ussit parfois ? s'infiltrer dans l'accomplissement m?me d'une ?uvre vertueuse. La seule parade ? sa perfidie, mes fr?res, consiste ? faire une Mitsvah avec chaleur, avec flamme, avec enthousiasme. On y r?ussit si l'on sait servir Dieu avec joie; avec la joie au c?ur". Ainsi, on ?tait en effet fort gai chez le Baal Chem- Tov quand venait Pourim.
Le Baal Chem Tov s'?tait attach? tout particuli?rement son fid?le disciple Rabbi M??r (qui devint c?l?bre par la suite sous le nom de Rabbi M??r Margalith, l'auteur de l'ouvrage M??r Netivime). Ce jour I?, de Pourim, Rabbi M??r avait amen? avec lui son plus jeune fils, Sa?l, Sa?l ?tait encore, ? l'?poque un petit gar?on, mais il ?tait dou? d'une intelligence aigu? et disposait, par surcro?t, d'une voix tr?s agr?able, C'?tait la premi?re fois qu'il venait chez le Rabbi et il s'y plut beaucoup.
Quand Pourim fut pass?, Rabbi M??r se disposa ? rentrer chez lui, ? Lemberg, o? il ?tait Rabbin. Le Baal Chem Tov lui dit: "laisse-moi le petit Sa?l pendant quelques jours, Je te le ram?nerai moi-m?me apr?s Chabbath, si Dieu veut",
- Si Sa?l veut rester, je suis tout ? fait d'accord, r?pondit Rabbi M??r. Veux-tu rester chez le Rabbi jusqu'apr?s Chabbath? demanda-t-il ? son fils. Tu ne pleureras pas?
- Oh! je veux bien rester, r?pondit vivement l'enfant. C'est gai, ici. Je ne pleurerai s?rement pas.
Ainsi, le petit Sa?l demeura chez le Baal Chem Tov, qui se mit ? ?tudier le 'Houmach avec lui, Il choya l'enfant et, le Chabbath, le pria de chanter ? plusieurs reprises. Ils s'attach?rent beaucoup l'un ? l'autre, l'enfant et le vieux ma?tre.
A la fin du Chabbath, le Baal Chem- Tov fit atteler le cheval ? son carrosse. Il convia plusieurs disciples ? l'accompagner, installa Sa?l ? ses c?t?s et partit faire le voyage pr?vu.
Au bout d'un certain temps, ils pass?rent devant une auberge, d'o? s'?coulaient les chants avin?s des paysans ivres. Manquait-il des auberges sur la route? Non, certes. Pourtant, c'est dans celle-l? que le saint Rabbi d?cida de s'arr?ter quelques instants. Puisque tel ?tait son d?sir, il n'y avait pas ? discuter. On fit donc halte en ce lieu et l'on entra dans une salle pleine ? craquer de gaillards totalement ivres, ou presque. Le Baal Chem- Tov se tint quelques instants en silence parmi eux, tenant par la main le petit Sa?l, puis, brusquement, il s'?cria dans cette langue paysanne qu'il connaissait fort bien: "Un peu de silence, ici!".
Le plus beau chant
Aussit?t, le silence plana, Le Baal Chem Tov alors dit aux paysans :
"Voulez-vous entendre comment il faut faire pour chanter juste? Voici un petit gar?on qui va vous le montrer. Ecoutez de toutes vos oreilles!". Puis, il dit ? Sa?l: "Va, petit! Chante pour ces gens. Chante Ieur Chochanath Yaakov et montre leur ce que tu sais faire. Mets-y tout ton c?ur, mon petit!".
Sa?l ne se fit pas prier et se mit ? chanter comme jamais il ne I'avait fait. C'?tait un fleuve de douceur qui s'?coulait, une mar?e d'?motion contenue. Personne n'?chappa au charme de cette voix. Quand il en eut fini, les applaudissements cr?pit?rent en salves au milieu de tumultueuses ovations. Sur ce, le Baal Chem Tov fit signe ? trois enfants russes de venir chez lui et leur demanda leurs noms: - Je m'appelle Ivan, dit l'un. Et moi, je m'appelle St?phan, dit l'autre. On me nomme Anton, dit le troisi?me.
- Eh bien! conclut le Baal Chem Tov, voici Sa?l. Je vous le pr?sente. Voyez-vous, mes enfants, vous faites connaissance aujourd'hui ensemble et il n'y a nulle haine dans vos c?urs. Restez ainsi. Que la paix r?gne entre vous. Et il donna le signal du d?part. Tout le long de la route, les disciples du Baal Chem Tov, et Sa?l non moins que les autres, se creus?rent la t?te pour essayer de comprendre les raisons qui avaient dict? au Baal Chem Tov son comportement.
Les ann?es pass?rent et le petit Sa?l atteignit l'?ge adulte. Bient?t sa r?putation grandit autant pour son ?rudition qu'en raison de ses qualit?s de n?gociant. Il voyageait beaucoup pour ses affaires,
Or, un jour, il ?tait en route, rentrant chez lui pour la f?te de Pourim, quand, soudain, dans un bois, trois voleurs de grand chemin lui barr?rent le chemin, arm?s de coutelas et de piques. Ils le d?pouill?rent de la grande somme d'argent qu'il portait sur lui, puis l'attach?rent ? un arbre et se dispos?rent ? l'assassiner.
Sa?l leur demanda de lui accorder quelques instants de r?pit pour lui permettre de r?citer le Viddouy et de se pr?parer ? mourir. On lui donna satisfaction. Tout en r?citant le Viddouy, il songea ? sa femme et ? ses enfants qui d?sormais attendraient en vain son retour, et ses pens?es s'?gar?rent sur cette f?te de Pourim pour laquelle il rentrait et que, cette fois-ci, les siens ne pourraient c?l?brer en sa compagnie; un regret le saisit en songeant que plus jamais il n'aurait la joie d'accomplir les Mitsvot li?es ? cette f?te; et pourtant, malgr? lui, la pens?e de Pourim s'empara de lui, ?voquant le souvenir de cette saine gaiet?, de cette joie et de cette all?gresse! Il en ?prouva comme un reflet et, brusquement, se d?cida de faire joyeusement ses adieux ? la vie en chantant une derni?re fois le chant de Pourim "Chochanath Yaacov".
Ce fut ? nouveau ce fleuve de douceur, cette mar?e d'?motions contenues qu'il avait cr??es, enfant, lorsqu'en compagnie du Baal Chem Tov il s'?tait arr?t? dans une auberge d'ivrognes. Il chanta, les yeux ferm?s, dans l'attente du coup mortel. Mais il acheva le chant et rouvrit les yeux, ?tonn?: rien ne s'?tait pass?! Et pour cause! les trois bandits se tenaient l?, comme enracin?s, comme emport?s par un r?ve. Il les regarda plus attentivement et les reconnut: "Tu es Ivan, dit-il; toi, St?phan! Et toi, Anton!". Mais ils l'avaient reconnu, eux aussi, d?j? ? son chant. "Pardonne-nous!", l'implor?rent-ils. Ils le d?tach?rent, lui rendirent tout son avoir et l'accompagn?rent ? travers la for?t. "Jamais plus nous ne volerons!" lui promirent-ils quand fut venu le moment des adieux.
Enfin, Sa?l comprit pourquoi le Baal Chem Tov s'?tait arr?t? en cette curieuse auberge et avait tenu ? lui pr?senter ces enfants russes. Il rentra chez lui sain et sauf, remercia Dieu de lui avoir sauv? la vie, et jamais de sa vie il ne c?l?bra un Pourim aussi joyeux que cette ann?e I?.