Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
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place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 14:10
L’HISTOIRE D’ALI N’AIT ALI
1er épisode : TACHICHAWTE N’WOURGH
Ali N’ait Ali était un homme sans histoires. Bien qui soit un bel homme et qu’il ait dépassé la trentaine, il est resté célibataire en attendant de trouver une épouse qui s’entendrait avec sa mère connue pour être une femme dure et d’un fort caractère.
Un soir en revenant de Toughache, marchant et fredonnant « Ifou Lhal, Our Ifou » (l’aube s’est levée, non il ne s’est pas encore levée) il entendit un petit bruit ressemblant à un gémissement. Il se dirigea vers l’endroit d’où provenait le bruit, et surprise, sous un jujubier, il trouva un beau petit bébé de sexe féminin qui pleurait à chaudes larmes. Ali N’Ait Ali s’approcha du nourrisson et le prit dans ses bras. La petite fille s’arrêta aussitôt de pleurer et posa un regard plein de tendresse sur son porteur.
Je ne vais pas abandonner ce bébé dans ce lieu désert, il sera la proie des chacals qui abondent dans cet erg, se dit-il. Sans hésiter un instant il prit le bébé le mit sur ses épaules et continua sa marche vers son ksar en chantant « Tzayd Ayaganw Nigh Mayd Ouwigh ? Zigh Tachichawte N’Wourgh Ay Douwigh » (Je me demande pourquoi mon fardeau est aussi lourd ? C’est que c’est la fille de l’or que je ramène !)
Après avoir parcouru quelques kilomètres, Ali sentit ses épaules se plier sous le poids du bébé. Il eu l’impression de porter non pas un nourrisson mais un adolescent. Tout d’un coup il entendit une voix lui dire :
Es-tu fatigué Ali ?
Le coup d’œil qu’il jeta sur les pieds du bébé le fit arrêter tout net. Il remarqua en effet que les jambes de ce qu’il portait étaient celles d’une jeune fille, il prit peur un instant puis se pencha en avant et déposa le bébé métamorphosé en jeune fille. La beauté de la fille et son regard envoûtant lui firent oublier sa peur
Qui es-tu lui demanda Ali ?
Es-tu des humains ou des Djine interrogea t-il ?
Je suis contente de voir que tu n’as pas pris peur et ça confirme que j’ai fait un bon choix en te préférant aux autres hommes du ksar lui répondit-elle.
Quel est ton nom lui demanda t-il
Qu’importe mon nom. Mais appelle moi Tachichawte N’Wourgh, Ce nom me convient et me plait
D’accord mais dit moi ce que tu veux de moi lui demanda t-il
Je suis la fille de Chamharoch, cheikh des jnoune du ksar, j’ai eu le malheur ou la chance de tomber amoureuse de toi et non d’un djine de ma communauté. Les miens n’ont accepté mon choix que difficilement et après intervention du grand mufti de Todra. Ce qui signifie tout simplement que tu dois m’épouser, je serai la meilleure épouse que pourrait espérer un homme. Je te rendrais riche, et exaucerais tous tes vœux.
Et comment vais-je te présenter aux miens et à mes amis lui demanda Ali ?
Ils ne sauront rien, je resterai invisible pour eux. Seul toi me verras et partageras mon lit le soir. Tu auras le privilège de voir les créatures de ma communauté la nuit de noce. Mon père tient à ce que tous les notables des jnoune soient présents. Des SMS ont été envoyés à ceux des vallées de Drâ , de Ziz de Todra pour qu’ils viennent en grand nombre assister au mariage de la fille de Chamharoch !
Et comment va se dérouler le mariage demanda Ali ?
Après le dîner et les présentations des mariés aux notables, nous nous retirerons dans notre chambre et vivrons pleinement notre amour loin du vacarme des orchestres.
Ne doit-on pas leurs montrer ton Serwal, preuve de ta virginité demanda Ali ?
Bêtise des humains répondit Tachichawte !
Et en quoi cela les regarde-t-ils ? Chacun a son passé ; et ne compte plus que l’avenir du couple. Tu as bien connu les femmes toi ? alors pourquoi veux tu que ce ne soit pas pareil pour moi ? Bien que je t’avoue que tu seras mon premier partenaire dans le domaine sexuel.
Tu me rassure répondit Ali
Ce n’est pas fini enchaîna Tachichawte. Tous les invités resteront tant qu’ils ne verront pas apparaître un des deux mariés. Et seul le vainqueur doit apparaître au public !
Quel vainqueur interrogea Ali ?
Celui qui mettra l’autre KO. C’est comme dans vos matchs de coupe de foot. Il faut qu’il ait un vainqueur ! et je t’informe que dans la majorité des cas ce sont les Jéniate qui sortent vainqueurs. Je t’avertis en cas où tu souhaiterais introduire des aphrodisiaques dans ton menu ; Les amendes, le miel et les noix d’Amellago t’apporteraient plus de souffle !
Et c’est pour quand la fête alors ?
Samedi prochain. Et tiens, voila de quoi te payer de beaux habits. Sois digne et fort. Beaucoup de jnoune sont jaloux de toi et t’en veulent. Ils auraient aimé être les gendres du grand Chamharoch. Mais ne t’en fais pas, je serai tout le temps à tes cotés et te protègerai.
Arrivés pas loin du Ksar, alors que le muezzin appelait pour la prière du Sobh, Tachichawte disparaît de la vue d’Ali qui continua à sentir sa présence à ses cotés……
2eme épisode : TAMGHRA N’WALJNOUNE
Trouvant chaque jour sa demeure propre et bien rangée, Itto, la maman d’Ali se demanda si son fils ne passait le reste de la nuit à faire le ménage. Aussi, un jour elle lui demanda de ne pas se charger des travaux domestiques qui reviennent aux maîtresses de maisons. Ali répondit en souriant à sa mère, qu’il trouvait du plaisir à faire ces travaux et que ça ne le fatiguait guère. A cet instant précis, il sentit un pincement au niveau de son cou, et entendit la voix de Tachichawte lui rappeler que c’est elle et non pas lui qui se chargeait de ces travaux !
Pour se libérer pendant les deux nuits de fête, Ali proposa à sa mère d’aller rendre visite à sa sœur à Taltfraoute. Il lui remit un peu d’argent et quelques présents à offrir à sa tante. Itto trouva l’idée excellente et prend le jour même « lagrima »(Taxi) pour Taltfraoute.
Le soir Tachichawte N’Wourgh vint trouver son fiancé, et l’informa de l’arrivée de certains invités. D’autres seront là demain avant le coucher du soleil lui dit-elle.
Elle lui demanda de se rendre au hamam pour une purification. Deux jnoune esclaves t’attendront à l’intérieur et se chargeront de toi. Après avoir dîné et pris le un verre de thé, Ali ramassa sa trousse de toilette et se dirigea vers le hamam.
Le préposé du hamam allait quitter les lieux quand Ali se présenta devant lui.
C’est un peu tard dit-il a Ali. J’étais sur le point de tout fermer et de rentrer chez moi !
Je n’aurais pas pour longtemps répondit Ali. Juste le temps de me rincer.
Une fois allongé à l’intérieur de la salle chaude du bain, Ali entendit une voix lui dire
Nous sommes les serviteurs de Chamharoch. Nous avons reçu les ordres de te purifier. Alors laisse- toi faire ça sera rapide.
Quelques minutes plus tard, Ali sortit du hamam aussi propre qu’il l’était le jour de sa naissance.
Tachichawte l’attendait, avant de le quitter, elle lui passa sur le corps une lotion sentant la rose et le jasmin et lui souhaita de passer une bonne nuit.
Le lendemain soir, quatre jnounes noirs se présentèrent dans la chambre d’Ali, ils lui demandèrent de prendre place sue la chaise en forme de 3maria qu’ils portaient, et se dirigeaient vers le salon de la maison.
Surprise Ali ne reconnu plus le petit salon de sa maison ! Là il se trouva dans une immense salle qui ferait dix fois la surface de toute sa maison. Des créatures de toutes formes sont là. Certaines avec des cornes, d’autres avec des yeux verticaux, d’autres ont un corps d’hommes et une tête de chiens ou de tortues.
On posa la chaise dans laquelle le marié avait pris place au milieu de la salle et cet instant Tachichawte N’Wourgh vêtue d’un saris rouge brodé or , et accompagnée de deux jeune filles aussi belles qu’elle vint lui prendre la main pour aller le présenter à son père, le grand Chamharoch.
Arrivé devant son futur beau père, Ali baissa la tête en signe de respect ; Chamharoch se leva et s’adressa à l’assistance.
Ya Qawm !! Issma3ou Wa 3ou !!!
Al Insou Amama Koum
Wa Ljinou Waraa Koum !! (Le grand Chamharoch a certainement lu le discours prononcé par Tarek ou Zaîd quand il avait traverser le détroit de Gibraltar !!)
Aujourd’hui est un grand jour pour nous tous pour plusieurs raisons :
La première c’est Tachichawte N’Wourgh ma fille qui a choisi Ali et non l’inverse
La seconde c’est qu’en attendant que le vainqueur se présente devant nous, nous allons nous amuser
La troisième c’est que le vainqueur sera ma fille, car je ne doute point de sa capacité et de son endurance. Elle ne lâchera pas son partenaire avant de le voir ramper sur ses quatre pattes !
Qu’on fasse pénétrer le premier orchestre ordonna Chamharoch !
La troupe des ait Morghades prend place sur l’estrade et commencèrent leur danse par « lfal » avant un baybi dansé sans fausse note. Puis vinrent iqabliyen ils exécutèrent avec beaucoup de grâce bahbi et issahi lhana. L’assistance cria : chikhate, chikhate !!
Chamharoch demanda de faire entrer la troupe de « harrak mouzzoune »
Les deux mariés profitèrent de cette pause pour se retirer et regagner leur chambre nuptiale.
Les tables étaient bien servies. Différents menus sont proposés aux convives, toutes sortes de boissons et je jus sont proposés aux invités. Des youyous et des éclats de rires fusaient partout. Chamharoch tient à ce que la fête de mariage de sa fille reste à jamais dans la mémoire de tous les jnoune. Il est trois heures passées et tout le monde attend l’apparition du vainqueur. Tout d’un coup, on entendit Marzaka la jénia d’accompagnement de Tachichawte crié : il arrive, il arrive !!
Chamharoch se leva d’un coup surpris et énervé
Il porte la Djellaba et a mis son capuchon, ça doit être Ali répondit-elle
Assistance observa, un moment de silence partageant ainsi la déception de leur chef.
Arrivé devant Chamharoch et d’un brusque coup de main Tachichawte ôta le capuchon, laissant tomber sa chevelure sur ses épaules et dit d’un ton rieur :
Non seulement je l’ai mis KO, mais je l’ai laissé tout nu !!!!!!!!!
Les invités applaudirent et poussèrent des youyous de joie, Chamharoch, ému et fier de sa fille essuya discrètement la goutte de larme qui coulait sur sa joue.
3eme épisode : LA REUSSITE D’ALI
Depuis son mariage avec Tachichawte N’Wourgh dont tous les habitants du ksar ne sont pas bien sûr au courant, les conditions de vie se Ali se sont favorablement développées. Sa position sociale s’est améliorée et comptait désormais parmi les notabilités de son ksar.
Ah si le bon dieu le fit décider à « compléter sa religion » soupira un jour Hammou ou Hrô qui avait une fille à marier !
Akka n’Ait Haddou enchaîna en affirmant qu’il ne comprenait pas le fait qu’Ali soit encore célibataire ? Je vous assure dit-il au groupe de gens qui était en train de palabrer à Tamerdoulte qu’Ali n’a rien d’un faible. D’ailleurs continua t-il, je me souviens des soirées entières que nous avions passées ensemble à « Dart Souk » en compagnie de Gina et Pépsi. Ces deux femmes de joie vous confirmeront si vous leur demandez que ses ébats ne déméritent pas, à moins qu’ente temps il soit atteint d’une impuissance sexuelle, ce dont je doute fort !
Le groupe d’homme changea de sujet quand Ali vint s’assoire à leur coté. Il demanda aussitôt aux personnes dont les dattes sont encore en train de sécher sur les aires à battre « Inourire » d’aller ramasser leurs denrées avant que l’orage prévu le soir s’abatte sur le Ksar et les périsse.
Et comment sais-tu qu’il va pleuvoir lui demanda Hammou ? Cha3chou3i t’a parlé « Gou Klile » (phoné).
J’ai plus fort que Cha3chou3i répondit Ali en souriant. Aussitôt, il sentit le souffle de Tachichawte qui lui posa un doux baiser sur la joue et qui lui dit d’une voix que lui seul entendit : Merci pour le compliment.
Toute la nuit le ksar fut éclairé par des éclairs, le bruit assourdissant des tonnerres empêcha les petits enfants de dormir et les faisait pleurer. Ali et Tachichawte dormir tranquillement comme deux anges et ne se réveillèrent qu’une fois les lueurs du lever du jour apparaissent entre les fissures des planches mal ajustées de la fenêtre de leur chambre.
La crue de l’oued suite à l’orage, emporta la petite digue de Magamane qui servait de petit barrage de dérivation pour l’irrigation de toute la palmeraie. Une réunion fut organisée chez Amghar N’Wamane après la prière d’El Asr. Chacun y va de sa proposition les uns pour la mobilisation de tous les hommes pour la reconstruction immédiate de la digue, d’autres pour le changement de l’emplacement du barrage, et quand on demanda son avis à Ali, il répondit d’une voix sereine et responsable.
Mes amis, comme vous le savez tous, la palmerais vient de recevoir assez de précipitations de pluie qui la mette à l’abris d’un besoin immédiat en eau, je vous propose donc d’attendre quelques jours avant d’entamer la reconstruction de la digue et laisser aussi le temps pour que le débit de la crue permette de travailler sans mettre en péril les vies des ouvriers. Je propose aussi que tous les mâles qui ont atteint l’age de jeûner, soient mobilisés pour ce travail. Il va de soit que nos « sages » (personnes âgées) soie nt dispensés de ces travaux.
Zaïd le patriarche se leva et dit à l’assistance, Ce que vient de proposer Ali me semble être une bonne solution. Je vous demande donc de l’adopter et de prendre Ali En tant qu’Amghar de notre Ksar.
L’assistance se leva en applaudissant et en félicitant Ali pour sa nouvelle nomination.
Il entendit une voix lui dire :
Tu ne me remercies pas mon chéri ?
Il reconnu bien sûr la voix de Tachichawte N’Wourgh.
Les mois passèrent, Ali devient le plus prospère de sa tribu. Sa gestion des affaires de la communauté est citée comme exemple dans d’autres ksars. Beaucoup de ses concitoyens lui étaient reconnaissants quelques-uns éprouvaient un sentiment de jalousie. Mais Ali continuait à mener sa vie avec modestie, toujours avec le seul soucis, celui de rendre le meilleur service aux habitants de son ksar.
4eme épisode : LE PLAN DE TAHAMMOUTE
Tahammoute et Rkia Haddou ne se cachaient rien entre-elles. Elles partageaient leurs confidences et se racontaient de petites histoires coquines qui les faisaient marrer. Le sentiment qu’éprouvait Tahammoute pour Ali N’Ait Ali est bien connu par sa confidente Rkia. Cette dernière conseilla même à son amie de prendre son courage à deux mains et de déclarer son amour à Ali. Mais Rkia persista à croire que c’est à l’homme de faire le premier pas, et qu’elle ne supporterait pas que ses avances soient repoussées. Aussi elles se mirent d’accord pour que Rkia parte en messagère auprès d’Ali.
Après avoir écouté avec beaucoup d’attention le message transmis par Rkia, Ali dit celle-ci :
Tu sais Rkia, ce que j’éprouve pour Tahammoute et le même sentiment que j(éprouve pour toi et pour toutes les filles de mon ksar. J’éprouve de l’amitié de l’affection et beaucoup de respect envers vous toutes. Quant à mon cœur, je t’avoue qu’il est pris.
Par qui demanda Rkia ?
Par une autre créature répondit Ali.
Mais nous ne t’avons jamais vu avec une autre fille
C’est comme ça répondit Ali, faisant comprendre à Rkia qu’il aimerait changer de sujet de conversation.
Rkia rapporta fidèlement à son amie Tahammoute tous les propos échangés avec Ali et lui suggéra d’essayer d’écarter toute possibilité de se marier avec lui. Car lui dit-elle il m’a fait comprendre clairement que tout mariage avec toi est impossible et que son cœur est pris pas quelqu’un d’autre.
Ce soir tu verras répondit Tahammoute.
Que vas-tu faire demanda Rkia ?
Perdu pour perdu, je l’attendrai dans un endroit sombre, une fois arrivé à mon niveau, je lui sauterai dessus et j’appellerai en criant au secours. Les gens vont accourir, je leur dirai qu’il voulait me forcer à le suivre ! ainsi sa réputation d’honnête homme sera remise en question et celle à qui elle a donné son cœur se méfiera de lui et peut être le laissera tomber.
Et quand penses-tu agir ? demanda Rkia
Dès ce soir, répondit Tahammoute
Ali revenait tranquillement de la palmeraie après avoir irrigué son champ de luzerne. Et fait sa prière d’Al moghreb en groupe à la mosquée. Arrivé dans un endroit mal éclairé, il vit Tahammoute se jeter sur lui. Ali fut tellement surpris qu’il resta un instant sans réaction.
Ou tu dis que tu es d’accord pour m’épouser, ou je crie au viol lui lança t-elle !
Sois raisonnable, n’agis pas en folle lui dit-il
Je compte jusqu’à trois, si tu ne dis pas oui, je crie. Un deux …
Avant de prononcer le trois, Tahammoute fut projetée au sol comme si elle venait d’être victime d’une prise de hanche de judo. Elle se tordit de douleur et prononça des mots inaudibles . une troupe de personnes se forma autour d’elle. Quelqu’un cria,
Appelez le fkih Slimane pour l’exorciser elle est victime de Jnoune. On apporta le Jawi et Hsanaba on l’aspergera d’eau de rose ; la crise persista. Slimane le fkih accouru en serrant ses vieilles babouches sous le bras il s’assit tout près de Tahammoute et commença à réciter des versets de coran. Au bout d’un moment, voyant que l’état de Tahammoute ne s’améliorait pas il se tourna vers l’assistance et dit :
Ces jnounes sont trop fort. Si au moins ils nous disent leurs exigences !
Je n’ai qu’une seule exigence souffla Tachichawte N’Wourgh dans l’oreille d’Ali : c’est qu’elle s’éloigne à jamais de mon mari ! Mais ne t’en fais pas chéri, je ne lui ferai pas de mal, je vais juste lui suggéré de te présenter ses excuses que tu accepteras bien sûre, après quoi elle retrouvera sa gaieté d’avant.
Tout d’un coup Tahammoute se redressa demanda à Ali de lui pardonner son agissement ; Ali lui dit qu’il a tout pardonné, elle se leva sourit à l’assistance qui tous remercièrent le fkih Slimane d’avoir réussi à faire partir les jnounes.
Arrivé chez lui à la maison, Tachichawte toute ravissante dit à son mari :ça a commencé mal mais a finit bien, et tant mieux si c’est le fkih Slimane qui en tire profit.
5eme épisode : TACHICHAWTE ET SES JUMEAUX
Des jours et des mois de bonheur se sont suivis pour le couple, même si le grand Chamharoch insistait à chaque jour auprès de sa fille pour que celle-ci devienne mère. Aussi, elle décida d’en parler à son mari le soir même.
Tu sais chéri lui dit-elle, j’aimerais avoir un petit ou petite de toi. D’ailleurs mon père a donné des instruction pour que Merzaka ne me prépare plus la potion contraceptive à compter de demain.
Quelle potion demanda Ali ?
Un mélange fait d’Ibawne N’Tfarante et de Zizaw N’Oumalou.
Et si tu tombes enceinte, tu vas enfanté un Inss ou Djine ?
Ca sera un Djine dont le père est un homme, et comme tu sais chez nous l’affiliation est maternelle, donc si c’est un garçon on l’appellera Ousm N’Tchichawte et si c’est une fille elle s’appellera, Tihly N’Tchichawte.
Et pourquoi Ousm, demanda Ali
Ousm pour te protéger et foudroyer tous ceux qui voudraient te faire du mal !
Et ne crois-tu pas que je ne vais pas être frustré du fait de ne pas pouvoir profiter comme tous les hommes de la présence de mes enfants à mes cotés ?
Je te promets que je te compenserai ça dans un proche avenir lui dit-elle.
Quelques mois plus tard Chamharoch organisa une grande fête à l’occasion de la naissance des ces deux petits jnoune : Ousm et de Tihly !!
Ali passait ses nuits a jouer avec ses deux enfants, et quand il s’endort les deux petits Jnounes jouent avec les ustensiles de cuisine renversant Tazzirine contenant de l’huile ou répandant la farine de blé partout.
On dirait que les Jnounes passaient leurs nuits à s’amuser chez nous dit un jour la maman d’Ali à son fils.
Ca doit être les chats des voisins lui répondit Ali.
Voyant l’amour que portait Ali pour sa fille et sa fidélité sans faille, Chamharoch décida de convoquer une réunion exceptionnelle des grands jnoune pour une fatwa.
Mes chers amis leur dit-il , Isma3ou Wa 3ou !
Vous avez vu tous le comportement exemplaire d’Ali à l’égard de son épouse, ma fille Tchichawte ? Un comportement digne d’un vrai mari. Ma fille a réalisé son souhait d’avoir deux beaux petits jnoune qui sont là assis sur mes genoux. ( au même moment Ousm tira la barbiche de son grand père qui fait rire toute l’assistance). Chamharoch continua comme si de rien n’était. Aujourd’hui je vous ai réuni pour une Fatwa. Celle d’autoriser Ali a épouser une deuxième femme de sa communauté à une seule condition que ça soit Tchichawte qui la lui choisissent.
Khinouss représentant les Jnounes N’dart wafa se leva et dit un ton ferme : Nous sommes d’accord dit-il en s’adressant à Chamharoch ; à condition qu’Ali s’engage à ne pas partager son lit avec ses deux épouses en même temps
Je proteste dit 3inouss, autre grand Djine, Cette affaire ne regarde que Tachichawt c’est sa vie intime et privée. Laissons lui le choix de vivre sa vie comme elle le souhaite.
Finalement l’assemblée adopta à l’unanimité la résolution autorisant Ali à épouser une femme Inss
6eme épisode : LES REVELATIONS D’ALI
Tachichawte fut donc informée par son père de la décision de l’assemblée des Jnounes qui lui demanda d’en avertir son mari. Elle attendit quelque jours pour que la pleine lune soit au rendez-vous.
Après voir servi un breuvage q’appréciait Ali et qu’elle est la seule à savoir préparer. Il dit à son mari d’une voix douce :
Tu sais mon chéri que ma demande auprès de mon père a été acceptée ?
De quelle demande lui dit Ali ?
Celle de t’autoriser à te marier avec une fille de ta communauté !
Je n’ai jamais formulé une telle demande ! Tu sais bien que je t’aime, et que je te préfère à toutes les filles de mon ksar
Je ne doute point de ton amour Ali. Mais je ne veux pas être égoïste. Tu m’as donné deux petits superbes Jnounes en Ousm et Tihly ; à mon tour j’aimerais te voir assurer ta descendance parmi les Inss ! Et la seule manière de le faire est d’épouser une fille qui te plait et qui enfantera de beaux enfants. Ne t’en fais pas je serai là et je veillerai à ce qu’ils ne manquent de rien. Et puis Ousm et Tihly apprécieront d’avoir un demi-frère ou une demie sœur.
Mais qui vais-je épouser ? Interrogea Ali
Je pense que Tahammoute sera une bonne seconde épouse pour toi, quant à moi je suis certaine que tout se passera bien. Il te reste donc à l’approcher et la mettre au courant de notre ménage. Tu la rassureras que personne de votre communauté ne sera au courant, à part nous trois.
Le moment de surprise passé, Ali dit à Tachichawte : dès demain je lui demanderais ; mais en cas où elle refuserait, il serait au courant de notre mariage, et peut être qu’elle en parlera à ses amies et à ses parents ?
C’est un risque en effet, mais c’est un risque qui vaut la peine d’être pris répondit Tachichawte.
Le lendemain après la prière d’El Asr, Ali s’arrangea pour passer tout près du champ où Tahammoute était en train de faucher de la luzerne. Il lui dit bonjour et tout de suite enchaîna et lui dit :
Talmoute (la prairie ou le pré) est toujours interdite aux purs-sangs ?
Où sont les purs-sangs ? Moi je n’en vois qu’un seul ! et ce mustang refuse de paître !
Je ne pense pas qu’il ait un cheval qui n’aimerait pas goûter de son herbe ?
Et pourtant c’est ce qui se passe. La bonne et tendre herbe et là , le cheval l’ignore et la laisse devenir dure et difficile à manger.
Et si le cheval se présente et demande à pénétrer dans le pré demanda Ali ?
Non seulement la porte lui sera ouverte, mais les clôtures seront toutes enlevées pour lui.
Après ces échanges de Taqarfiyte, Ali comprit que Tahammoute l’aime toujours et qu’elle ne dirait pas non pour devenir son épouse. Reste à l’informer de sa relation qu’il entretient avec Tachichawte N’Wourgh. Il proposa à Tahammoute qui accepta de se retrouver la nuit à Inourire (aires à battre)
Tachichawte N’Wourgh fut ravie du déroulement de la rencontre entre Ali et Tahammoute. Elle dit à Ali qu’elle sera présente la nuit avec eux et si les circonstances sont favorables, elle ferait la connaissance de Tahammoute mais cette fois-ci pas pour la punir mais pour lui dire qu’elle est d’accord pour partager le même homme !
Tahammoute se faufila dans les étroites ruelles du ksar, évitant d’être vue par quiconque qui s’interrogerait sur les raisons d’une sortie à cette heure tardive. Ali tout enroulé dans son bernouss l’attendait sous Tagadirte (murette) N’Tghouni (enclos pour vaches). Elle s’assit tout près de lui. Ali sentit le souffle de Tachichawte et comprit qu’elle est, elle aussi tout près mais du coté inverse. Et c’est Tahammoute qui s’adressant à Ali lui dit/
Tes propos de toute à l’heure sont-ils sincères ?
Bien sûre qu’ils le sont répondit Ali, Mais je tiens tout de même à te parler plus de moi
J’en ai pas besoin répondit Tahammoute. Je te connais sur le bout des doigts !
C’est ce que tu penses lui dit Ali, mais tu ne connais pas tout. Et si tu es prête à accepter je te prendrais comme deuxième épouse dès demain ?
Deuxième épouse ? demanda Tahammoute
Oui. Répondit Ali. Et je te demande de m’écouter attentivement et de ne me répondre par oui ou par non que lorsque j’aurais fini.
Ali raconta à Tahammoute son histoire et sa vie avec Tachichawte. A la fin du récit Tahammoute demanda à Ali.
Et où est elle donc Cette femme dont tu me parles ?
Si tu acceptes la proposition, en promettant de garder le secret, je te la présenterai et tu feras sa connaissance dès ce soir.
Pour toi j’accepterai d’être la troisième et même la quatrième épouse répondit Tahammoute.
Au même moment, apparaît Tachichawte N’Wourgh, toute belle et rayonnante et vint poser un doux baiser sur le front de Tahammoute qui ouvrit grandement les yeux, surprise plus par la beauté que par l’apparition d’une jénia à ses cotés.
Tachichawte N’Wourgh rassura Tahammoute et lui dit qu’elle sera une sœur et non une rivale, et qu’ils passeront et vivront des moments de bonheur à trois.
Après s’être mis d’accord sur da date du mariage, ils regagnèrent le ksar, Tahammoute chez elle et Ali accompagné se son invisible femme chez lui.
LES SECONDES NOCES D’ALI (1er jour de mariage)
Tachichawte N’Wourgh insista pour que Tamaghra (le mariage) soit une fête grandiose. Elle dit à Ali et Tahammoute qu’ils n’ont pas de soucis à se faire quant aux moyens financiers et aux trousseau de mariage. Elle demanda à Ali de s’absenter du ksar en prétextant qu’il se rendait à Fès pour faire des achats. Et c’est ainsi qu’ils partirent tous les deux et passèrent toute une semaine à Lhamate (sources thermales) entre le tunnel de Zabel et kerrandou.
Hammou le père de Tahammoute à commencé à inviter par groupes les habitants du ksar. Car durant les cinq jours que durera la fête, on ne s’occupera que des invités et des danseurs qui viendront des localités avoisinantes.
De retour de son voyage Ali invita à déjeuner Issnayen (les messagers) qui seront chargés de remettre avant le coucher du soleil le trousseau à la mariée et la ramèneraient le lendemain de bonne heure au domicile de son mari. La délégation formée de trois hommes fut surprise par la qualité du trousseau qu’on lui remit. En effet la valise contenait deux paires de bracelets en argent massif, un collier d’Ihouryen (corail), une tazra d’aloubane (collier en Ambre), un A3bane, deux ikodar, quatre Tsebnay, une paire d’Ikourbine (babouches), un Ahazzam N’ lahrir (ceinture en soie), une Toudrisste (cape en laine) et bien sûr un miroir et un flacon de Khôl.
L’un des trois hommes qui est louzir (vizir) qu’on reconnaît par Issaflane de couleur verte qu’il avait placé autour de son turban, tint la valise devant lui sur le mulet qui servira de moyen de transport de la mariée.
Devant la maison de Tahammoute un groupe de femmes de tout âge attendait depuis déjà un moment l’arrivée de la délégation. Talghoumte (chamelle) surnom donné à la femme qui est chargée de recevoir le trousseau article par article se tient debout portant sur la tête Tisswite (plateau tissé en feuilles de palmier) sur lequel on posera le trousseau après avoir montré chaque article à l’assistance.
Les trois messagers furent accueillis par des youyous et des chants de bienvenue. Louzir demanda de changer la « chamelle » car dit-il, elle n’est pas assez forte pour porter tout le trousseau !
La chamelle réagira en lui déclarant qu’elle est assez forte pour porter tout le trousseau et plus encore.
Et c’est ainsi qu’un dialogue plein d’humour s’instaura entre les deux personnes à chaque remise d’un article du trousseau.
La remise de Tariyte (trousseau) on fit rentrer la délégation puis toute l’assistance à l’intérieur de la maison pour le dîner.
Des plats de couscous assaisonnés de légumes firent servi aux gens, la délégation fut installée dans un salon à part et eu droit à toutliwines (brochettes de foie enrobées de graisse) accompagnées de verre de thé à la menthe.
La cérémonie du henné fut organisée en commun pour les deux mariés. Et c’est ainsi que les deux époux furent installés sur un tapis berbère rouge étendu sur Aguertil n’wa3zoufn (natte tressée) Les femmes qui furent choisies pour passer du henné sur les pieds et les mains d’Ali est de Tahamoute ont été choisies, car elles doivent être des mères de familles qui ont réussi leur premier mariage. L’opération du henné fut accompagnée par des chants implorant le seigneur et son prophète pour que l’union réussisse et que le couple soit à l’abri de tout malheur.
Les deux mariés de levèrent pour la danse d’El fal (vœu), puis regagnèrent chacun son domicile.
Pour le mari la suite ne reprendra que le soir du lendemain où il regagnera son épouse pour l’accomplissement de l’acte. Aussi il aura le temps de se reposer et de siroter des verres de thé tout en mangeant le plus d’amandes et de noix.
Au premier chant du coq, louzir et ses deux accompagnateurs se présentèrent pour faire monter Tahamoute sur le mulet et la conduire chez son mari. Le moment des adieux est très émouvant ni la mère ni la filles ne purent retenir leurs larmes, les chants plaintifs dits exprès pour la circonstance firent pleurer toute l’assistance. En plaça sur le mulet derrière la mariée un petit enfant en signe de présage pour une fertilité de la mariée et on prit le chemin vers le domicile d’Ali.
Le deuxième jour de fête
La mariée avant de se rendre au domicile de son conjoint doit accomplir la visite ou plutôt faire le tour du sanctuaire (Rwadi) et demander sa bénédiction. Ce que fit Tahamoute accompagnée d’un groupe de femmes et d’hommes qui n’arrêtaient de chanter. Arrivée devant la porte du ksar,la maman d’Ali présenta à sa future belle fille une carafe remplie de lait eu bol contenant du beurre. Tahamoute trempa le bout de son drap dans la carafe et aspergea l’assistante qui se cacha le visage de peur de recevoir une goutte de lait ; car dit-on sur l’endroit qui aurait reçu la goutte poussera un grain de beauté. Et les femmes chez nous ne considèrent pas qu’un grain noir sur le visage les rendrait encore plus belles.
De sa babouche Tahamoute appliqua du beurre sur la voûte du portail du ksar. C’est pour demander aux habitants du ksar et à ses nouveaux voisins leur accord d’être un membre de leur communauté. Le même rituel fut répété devant la porte d’entrée de son mari.
Le soir après le dîner tout monde fut invité à se rendre devant la porte du ksar pour danser Ahidouss. Seuls restaient à la maison les deux mariés accompagnés de leurs deux vizirs qui ont pour rôle de détendre l’atmosphère avant l’acte sexuel. A l’étage d’en bas se tenaient de femmes qui sont plus stressées que tout le monde. Ils s’agissaient des mamans des deux mariés.
La maman de Tahamoute ne sera tranquillisée que lorsque elle s’assurera que sa fille a pu et su garder sa virginité jusqu’à son mariage. La maman d’Ali a un souci différent. Il faut que son enfant soit à un homme et accomplisse la défloration de son épouse sans difficultés. Le temps semblait ne pas avancer pour les deux mamans. L’attente fut insupportable pour les deux femmes, elles ne furent tranquillisées que lorsque Fadma la vizir de Tahamoute les rassura que tout va bien et que les deux mariés sont en train de boire du thé et croquer des amendes.
Profitant de la sortie du salon pour faire cuire les brochettes, Tachichawte N’Wourgh qui n’avait d’ailleurs jamais était loin, fit son apparition.
Qu’attendez-vous leur lança t-elle ? Les gens attendent dehors et vos moments ne sont pas aussi détendues que vous.
Elle s’approcha de Tahamoute l’aida à se déshabiller, elle lui chuchota dans l’oreille qu’elle a un joli et beau corps, ce qui fit sourire Tahamoute. Ali lui n’avait pas besoin d’aide pour se débarrasser de son Akidour.
Quand les deux vizirs se présentèrent devant la porte du salon avec des brochettes bien grillées et une tisswite contenant du pain, c’est Ali qui se présenta devant eux pour leur remettre A3bane blanc taché de sang.
Sans se contrôler et dans un élan de joie Fadma lança un long youyou qu’on entendit de loin. Les deux mères accoururent et s’embrassèrent quand elles vivrent A3bane taché de sang de Tahamoute : preuve de sa virginité.
A l’extérieur du ksar les parties d’Ahidouss se succédèrent les une après les autres. Les joutes oratoires entre poètes se faisaient accompagnées d’applaudissements et de youyous. Soudain, Ali habillé d’une djellaba blanche fit son apparition et vint danser, les youyous fusèrent de partout c’est le signal comme quoi l’acte a été consommé . Une fille se pencha vers une de ses amies et lui dit :J’aurais aimé être à la place de Tahamoute.
LE TROISIEME JOUR DE FETE
A l’aube du troisième jour de fête, alors que le couple était encore enlacé savourant ainsi leur première nuit dans le même lit, ils firent réveillés par une mélodie très douce qu’une dizaine de femmes chantaient sous leur fenêtre. Ce chant commençant par « Essbah al khir a tagouramte » (Bonjour la sainte) est considéré comme un prélude à une vie heureuse est harmonieuse pour le couple.
Ali s’étira avant d’ouvrir un œil et regarder avec tendresse sa deuxième épouse. Il lui déposa doux baiser sur le front et la réveilla. Ils discutèrent un instant du programme de la journée et de tous les rituels qu’ils sont appelés à accomplir.
Le petit déjeuner ne fut prit que lorsque la maman d’Ali avait fini d’arroser les plats de « T3am » avec du beurre fondu qu’elle versait sur les mains des nouveaux mariés. Puis Tahamoute se retira pour se reposer avant la grande soirée. En effet la soirée du troisième jour est plus qu’importante, car c’est au cours de cette soirée que la mariée est pour la première fois coiffée en femme mariée abandonnant définitivement « Taguendouyte » de jeune fille.
Cette distinction par la coiffure permet aux hommes qui sont à la recherche d’une épouse de reconnaître les jeunes filles, et d’éviter d’aborder ou de s’adresser aux femmes mariées.
La place devant le ksar était pleine de monde. Les danseurs étaient arrivés des ksars de toute la vallée. Quand on annonça l’arrivée de « Tislite » les danseurs se mirent debout en deux rangées l’une en face de l’autre. Aussitôt des femmes vinrent s’intercaler entre eux pour le grand Ahidouss. On réserva la meilleure place pour Tahamoute qui sous son A3abrok (voile) en soie vint s’intercaler entre Louzir (vizir) Le grand poète du ksar . Contrairement à certaines tribus, on ne montre pas le pantalon tachée de sang pour faire connaître que la défloration a eu lieu et que la mariée était vierge, Chez les ait Morghade Tislite doit porter le drap (A3bane) de couleur blanche qu’elle avait mis sur le lit avant l’accomplissement de l’acte et qui par conséquence est immaculé de quelques gouttes de sang que la mère de la mariée essaie de rendre visibles. Tous les regards se dirigèrent vers Tislite à qui d’un geste attentionné Louzir leva le voile et fit découvrir à l’assistance le visage épanoui de la jeune femme. Les youyous fusèrent de partout, les compliments sont adressés par de vielles femmes aussi bien à la mère d’Ali qu’à celle de Tahamoute. Ali en spectateur non loin d’Ahidouss suivait le déroulement de la danse, il sourit quand il entendit Tachichawte N’Wourgh lui dire : Je ne regrette pas de t’avoir choisi une aussi belle deuxième épouse.
SOLY