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FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 12:29



LES FABLES,LES LEGENDES.LES HISTOIRES,VRAIES OU INVENTEES,ONT FAIT LE BONHEUR,DE MON ENFANCE,PERSONNE NE PEUT RACONTER,UNE HISTOIRE MIEU QU'UNE GRAND-MERE,RACONTEZ-NOUS LES HISTOIRES DE VOS GRAND-MERES,OU ON RENCONTRE
J'HA,AICHA KANDICHA,LONJA ET YMA LA ROLA.........................

FABLE BERBERE DES AIT YAFELMAN, (Par Lhou FDAIL)

Par temps d'hiver les femmes des Ait yafelman ,comme tous les autres habitant la montagne, partent avant l'aube pour aller chercher du bois de chauffage dans la foret. Et un matin alors que les ténèbres commencent à peine à se réduire les bêtes accompagnant nos courageuses femmes refusent d’avancer ; elles se demandèrent qu'est ce qui se passe quand soudain elle entendirent le rugissement du lion de l'Atlas. Alors sauve qui peut !
Toutes nos vaillantes et courageuses Berbères prennent la fuite sauf ITO qui ne pouvait guère se sauver car elle fut enceinte de 8 mois ; Elle tente quand même de grimper à un cèdre mais hélas elle sentit déjà la crinière du lion à ses talons. Montrant son ventre bien gonflé elle implora le lion de la laisser jusqu'à ce que son bébé naisse.
Touché, le lion la ramène chez lui et prend soin d'elle jusqu'à ce qu'elle eut accouché d'un petit qu'il nomma Izem et la soigne encore jusqu'à complet rétablissement.....

Après environ deux mois et demi, alors que tout le monde la croyait dévorée par le lion, les gens de l'Assoun furent surpris, un beau matin par l'arrivée d'ITO escorté par le lion qui transportait son petit.

Le petit d'ITO grandit et commence même à assister son père à berger leur troupeau. Et malgré son jeune age il n'a jamais perdu même un agneau car il posséda une flûte sur laquelle il joue à chaque besoin et notre lion vient l'assister.
Le temps passe quand encore par même occasion notre groupe de femmes, allant chercher du bois, demandèrent à ITO de leur raconter sa rencontre mystérieuse avec ce lion et comment il ne l'a pas dévorée.
ITO raconta alors que l'ayant imploré le lion avait pris grand soin d'elle et de son bébé ; " il m'a très bien entretenue, il m'apportait tout ce je voulais mais j'ai été dégoûté par sa mauvaise haleine,c'est noséabonde... ITO racontait tout ça alors que le lion les épia et a tout entendu quand alors il surgit d'entre les arbres et va droit vers elle...
Bonjour ITO comment vas tu ? Et ton petit ? te rappelles -tu de moi?
Et comment ne pas me rappeler de toi après le grand plaisir que tu m'as fait répondit ITO
Qu'est ce que tu as dans ta main?
C'est ma hachette pour couper le bois
Donnes moi en un coup fort à la tête
Ito refusa mais sous la menace insistante du lion elle finit par lui donner un bon coup et le lion saignant s'enfuit dans la foret.
Une autre fois en plein foret les femmes demandèrent encore à ITO de leur raconter ce qui s'est passé avec ce mystérieux lion. Alors elle leur raconta que sous l'insistance du lion elle a fini par lui donner un bon coup à la tête et s'est enfui avec du sang qui coulait....
En ce moment le lion qui entendit surgit de nouveau et va vers ITO ;
Comment va ton petit demanda t-il?
Il va bien répondit ITO et toi?
Touche ma tête
ITO tata la tête du lion et s'étonna ; on dirait que je ne t'ai jamais donné de coup de hachette à la tête
Eh oui la blessure de la hachette est vite rétabli mais vois tu la blessure de tes paroles "mauvaise haleine noséabonde" ne se rétablit pas.
INAYASS :ATJID AYA D’RSS AQUA LAHDID OUR TAJIYD AGAR WAWAL ITOUNAN ; ; ;
C'est alors que le lion en finit avec notre ITO qui eu l'imprudence de dire de mauvaise paroles ......................

SOLY






Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 12:34

LA CORDE INVISIBLE (Par Sekkou KERTIT)

Un paysan avec ses trois ânes se rendait au marché pour vendre sa récolte. La ville était loin et il lui faudrait plusieurs jours pour l'atteindre. Le premier soir, il s'arrête pour bivouaquer non loin de la maison d'un vieil hermite. Au moment d'attacher son dernier âne, il s'aperçoit qu'il lui manque une corde.
Si je n'attache pas mon âne se dit-il demain, il se sauvera dans la montagne! Il monte sur son âne après avoir solidement attaché les 2 autres et prend la direction de la maison du vieil hermite. Arrivé, il demande au vieil homme s'il n'aurait pas une corde à lui donner. Le vieillard avait depuis longtemps fait vœux de pauvreté et n'avait pas la moindre corde, cependant, il s'adressa au paysan et lui dit:
"Retourne à ton campement et comme chaque jour fait le geste de passer une corde autour du cou de ton âne et n'oublie pas de feindre de l'attacher à un arbre."
Perdu pour perdu, le paysan fit exactement ce que lui avait conseillé le vieil homme. Le lendemain dès qu'il fût réveillé, le premier regard du paysan fût pour son âne. Il était toujours là! Après avoir chargé les 3 baudets, il décide de se mettre en route, mais là, il eut beau faire, tirer son âne, le pousser, rien n'y fit. L'âne refusait de bouger. Désespéré, il retourne voir l'Hermite et lui raconte sa mésaventure.
"As-tu pensé à enlever la corde?" lui demanda-t-il.
"Mais il n'y a pas de corde!ü" répondit le paysan.
"Pour toi oui mais pour l'âne..."
"Le paysan retourne au campement et d'un ample
mouvement, il mime le geste de retirer la corde.
L'âne le suit sans aucune résistance. .

Moralité:
Ne nous moquons pas de cet âne. Ne sommes-nous pas, nous aussi, esclave de nos habitudes, pire, esclave de nos habitudes mentales ? Alors; Demandez-vous quelle corde invisible vous empêche de progresser... de travailler bien... d'etre positif ... d'aider les autres ...de développer vos compétences ... de développer votre créativité .................


SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 12:48

.... NOUS AVONS ASSEZ RECOLTE .... (Par Lhaj Haddou OUHBI)




Durant les années 70, une localité des Ait Hlidou a eu le même khalifa pendant 14 ans comme agent d'autorité. Lors de la première tournée du Gouverneur d'Errachidia nouvellement affecté, un rassemblement pour la réception en son honneur a eu lieu dans cette localité. Après la bienvenue et les festivités d'usage dans de telles circonstances, une séance de travail a eu lieu avec la Djemaa au cours de laquelle, il a été demandé aux représentants de la tribu d'exposer leurs doléances auxquelles, il sera donné suite après analyse par les services concernés. D'après ce qu'on a raconté dans le temps, une seule doléance a été soumise à Monsieur le Gouverneur par le plus vieux de la Djemaa comme suit :

Nous avons ici, un Khalifa qui a cumulé une ancienneté de 14 ans, s'il est vraiment rentable, nous estimons que nous avons assez récolté et que c'est de l'égoïsme de notre part de vouloir le garder, qu'on l'emmène ailleurs pour le bien d'une autre contrée, s'il est négatif, nous voulons être soulagés.

Devant une telle situation, l'autorité provinciale n'avait d'autre choix que de demander à Monsieur le Khalifa de plier bagages pour rentrer immédiatement au siège de la province en attendant de statuer sur son cas. Cette position démontre si besoin est que les Ait Hlidou ont déjà l'esprit d'analyse très poussée et ont déjà anticipé la décision interdisant à un responsable de passer plus de 4 ans dans un même lieu. Rabat le 10/06/2005

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 12:52

JUSTICE A LA CARTE (Par Haj Haddou OUHBI)

Une justice qui s'adapte aux conditions et aux mentalités des justiciables.

Les débuts du tribunal du Sadad de Goulmima durant les années 60 ont été la reconduction à quelque chose près du tribunal coutumier des AIT MORGHAD. Le Juge avait à se prononcer sur une affaire pénale dont le flagrant délit a été établi comme suit : un propriétaire d'un champ de luzerne a signalé le vol de sa luzerne au mokadem chargé de la surveillance de la palmeraie. A une heure avancée de la nuit le Mokadem, avec l'aide du plaignant a jeté de la chaux sur la luzerne. Comme il est de coutume chaque femme revenant des champs et transportant de la luzerne avant de traverser le portail du Ksar ,est tenue de déposer une gerbe pour le bouf de la tribu(AJLIY NTAKBILTE) .Une vieille dame, voulant échapper au contrôle a essayé d'entrer sans rien donner. Rappelée à l'ordre par le Mokadem, sa luzerne était toute couverte de chaux, et comme elle l'a coupée en pleine obscurité elle n'a pu s'en apercevoir. Bien sûr, le Mokadem lui a signifié la provenance de la luzerne et l'a invitée à se présenter au tribunal pour la prochaine audience. Le juge saisi de ce dossier, a interpellé notre vieille dame pour lui exposer les faits pour lesquels elle est poursuivie. Sa réponse était claire et simple comme suit : tout le douar connaît que je ne possède rien, que je suis veuve, que je vie de l'aumône, que je possède une chèvre espagnole connue pour son lait abondant. Cela veut dire Monsieur le juge que les gens savent que je vole de la luzerne pour ma chèvre. Je ne vois rien d'anormal à tout cela puisque je vis au douar depuis des décennies .

Le juge prenant en considération les conditions de cette dame l'a condamnée à une amende de dix dirhams. Une fois le jugement prononcé, la vieille a bien déclaré au tribunal, si elle possédait les dix dirhams elle n'aurait jamais volé la luzerne et que par conséquent, il lui est impossible de régler quoi que ce soit. Devant son refus, le juge a converti cette amende en huit jours de prison ferme. La vieille a déclaré au tribunal que ça ne la dérange pas d'aller en prison mais son problème est qui va s'occuper de sa chèvre. Le juge devant une telle situation a demandé au Mokadem de la ramener à l'audience prochaine, le temps qu'elle réfléchisse au règlement de son problème. Le courant de la semaine qui précède l'audience, le Mokadem, est venu régler les dix dirhams à la caisse du tribunal en jurant de ne plus signaler ce genre de délit quand il est commis par des habitants de cette condition. La dame en question est décédée depuis déjà longtemps( que Dieu ait son âme ) .RABAT LE 27/06/2005

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 13:04

JE LE FERAI AVEC VOS ENFANTS ! (Par Lhaj Haddou OUHBI)



Une personne crédible et plus âgée que moi m'a raconté une histoire vécue et inimaginable par les habitants de Goulmima du vivant de Feu Sidi Lahbib El Guerboub comme suit :

Feu Sidi Lahbib El Guerboub( que Dieu ait son âme) chargé de réveiller les gens avec son tambour pour le repas du Shour pendant le ramadan se faisait payer(sous forme d'aumone) par les gens en plus des FETRA par un peu de céréales pendant la moisson de blé. Une fois sa collecte de céréale séchée sur les aires (INOURIR), le défunt se trouvait confronté au problème d'extraction des graines de la paille. Le fait qu'il ne possède pas d'âne, les gens refusaient de l'admettre dans le système retenu par TAKBILTE ( ADOUAL). Par conséquent il ne pouvait pas bénéficier comme tout le monde de l'attelage d'ânes. Après plusieurs tentatives, le pauvre a essuyé leur refus. Devant une telle situation il a été contraint de chercher la solution ailleurs. Un beau matin Feu Sidi Lahbib, est sorti du portail principal du ksar accompagné d'un chat tiré par une corde au cou .
Voyant ce spectacle, les enfants du douar l'ont accompagné en sautillant derrière le chat. Le défunt que Dieu ait son âme, s'est tout simplement dirigé vers sa moisson et s'est mis à tourner dessus avec son chat bien entendu accompagné par les enfants tout en prenant le soin de leur imposer d'avancer au galop, le temps que la graine soit extraite de la céréale.

Ainsi, Feu Sidi Lahbib El Guerboub a pu régler son problème, tout en disant à qui veut l'entendre : vous n'avez pas voulu me prêter vos ânes, j'ai utilisé vos enfants.

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 13:21

RAMENE MOI LA LUNE !! ..... (par Ali Sékou Ouidani)


A Tamaloute N’ijgal le roi HRO régnait sur la centaine de hameaux qui constituaient son royaume. Ses Sujets le vénéraient comme un dieu il faut reconnaître que le roi rendait autant d’amour aux habitants de Tamaloute. Son royaume était enclavé et coupé du monde mais il était le seul a exonérer les habitants de Tartib rendant ainsi son royaume un paradis fiscal d’ailleurs les Princes d’Andorre, de Monaco et du Luxembourg avaient envoyé des missions pour s’inspirer du modèle de Tamaloute.
Le roi Hro avait une fille d’une beauté sublime nommée Aicha, que la population surnommée Taghbaloute (petite source) comparant la blancheur et la clarté de sa peau à l’eau limpide qui sortait de leur source. Alain un des envoyés du prince d’Andorre à Tamaloute tomba amoureux de la jeune berbère lors de sa visite dinformation demanda la main je la jeune princesse au roi. Hro accepta la demande d’Alain après avoir pris l’avis de sa fille mais exigea qu’Alain se convertisse à l’islam et prenne le Prénom d’Ali. Ainsi une fete de circoncision fut organisée dans le petit royaume et Alain prit le nom d'Ali !
A la mort de Hro le problème de la succession se posa, car le roi n’avait pas d’héritier mâle et la constitution du royaume ne permettait pas aux femmes de devenir reines, excluant ainsi toute possibilité pour Aicha de succéder a son père. Après une réunion ininterrompue de deux journées, les habitants de Tamaloute virent enfin la fumée blanche sortir de la cheminée de Tadarte de Aâmi Moha ils comprirent alors que la solution de la succession a été trouvée par les sages réunis en conclave D’ailleurs c'est de Tamaloute que les chrétiens s’étaient inspiré pour la désignation de leurs papes en réunissant au vatican les cardinaux en conclave! ! Les sages N'Tmazirte avaient choisi Ali pour succéder à leur roi défunt
Ali Alain fut un très bon roi pour son peuple, il mit en place la Touiza et Asroute s’tsardane et le curage de la seguiya une fois par an par tous les adultes du royaume. Il accorda à la femme le droit de maternité avec droit si elle le désire de donner son nom à sa progéniture (Ali n’Itto, haddou n’Aicha …etc.) et instaura la fermeture des prisons durant la période des récoltes. Sa femme Aicha lui procurait beaucoup de plaisir et l'entourait de toute son affection Chaque soir il lui racontait des histoires de la principauté d’Andorre il lui parlait des océans et des mers, d’avions et de trains, et Aicha écoutait les contes de son mari tout en fixant ses yeux verts dont elle est tombée amoureuse dès leur première rencontre. A la seconde année de mariage deux jumeaux vinrent égayer le foyer royal, la fille fut nommée Toufitri et le garçon Amenay.
Après cinq années de règne Ali sollicita de la jmaâ (assemblée tribale) l’autorisation de s’absenter deux mois afin de se rendre à Andorre et voir ses parents. La permission de la jmaâ fut conditionnée par l'accord préalable d'Aicha. Le soir sur la terrasse de leur maison le roi demanda à son épouse l’autorisation d’entreprendre son voyage. Aicha le regarda avec tendresse et lui dit :
_ Vas en paix et reviens en paix. Tamaloute a besoin de toi ses habitants de ta sagesse et moi de ton amour.
Ali fut tellement ému par la réponse de son épouse qu’il ne pu retenir une larme qui coula sur son visage.
_ Que veux tu que je te ramène de là-bas chérie demanda t-il ?
_ Rien répondit Aicha. Que tu me reviennes en pleine santé et toujours aussi beau et n'oublie pas de transmettre mes salutations aux tiens!
_ Mais j’insiste répondit le roi. Je veux que tu me dises. Qu’est ce qui te ferait plaisir chérie
Aicha leva les yeux vers le ciel, contempla longuement la pleine lune qui diffusait sa lumière tamisée sur toute la cuvette de Tamaloute et avec un sourire plein d’amour et de tendresse elle dit à Ali:
_Ramène moi la lune !!
Le séjour du roi parmi ses parents prit fin et Ali se hâtait pour regagner son royaume car pas un jour ne passait sans qu’il ait une pensée pour son épouse. Sur son chemin de retour alors qu’il était en train de se restaurer dans une cantine tenue jar Moshé Laâlou il se rappela que sa femme lui avait demandé de lui ramener une lune ! Comment faire se demanda t il ?
Il appela Moshé et lui demanda comment peut il exaucer la demande de son épouse ? Moshé en bon juif qu’il était et après une courte relexion lui répondit:
_ Ne vous en faites pas, j’ai ce qu’il vous faut.
Il pénétra dans la réserve de sa cantine et au bout de quelques minutes, il revint tenant dans sa main un beau miroir rond entouré d’un cadre en thuya et serti de petits motifs argentés.
_ Tenez dit Moshé au roi. Je suis sur qu’elle passera des heures à se regarder et à se faire plus belle pour vous !!
Le roi prit le miroir l’enveloppa dans un tissu en soie et remit à Moshé dix douros representant le prix du cadeau.
Arrivé à Tamaloute, le roi trouva toute la population de son royaume petits et grands, tous là pour l’accueillir. Les youyous fusaient de toutes parts on lui offrit un bol de lait de chèvre et une Tazzoda pleine de Warri. Et conformément à la tradition, à chaque sortie du roi de son royaume, et à l'occasion de son retour un discours traitant des choses de la vie devrait être prononcé dans l’enceinte de Tamerdoulte.
Ali monta sur la terrasse de la maison de son Visir Addi. Cette terrasse qui dominait Tamardoulte permettait aussi de voir toute la cuvette de Tamaloute ainsi que les méandres de l’oued qui la traversait. Commençant son élocution par la Traditionnelle Aitma Istma !Il enchaîna
Avec vous chers concitoyens, j’ai appris
Qu'on doit se réjouir que Dieu ne nous donne pas tout ce qu'on lui demande.
Que l'argent n'achète pas la dignité.
Que ce sont les petites choses qui signifient le plus.
Que sous la carapace de chaque personne se trouve quelqu'un qui a besoin d'être apprécié et aimé.
Que le Seigneur n'a pas tout fait en un seul jour. Comment le pourrais-je?
Que d'ignorer les faits ne change pas les faits.
Que d'en vouloir à quelqu'un lui permet seulement de continuer à te faire mal.
Que c'est l'amour et non le temps qui guérit tout.
Que pour croître je dois m'entourer de gens plus brillants que moi.
Que chaque personne que je rencontre mérite d'être accueillie par un sourire.
Que rien n'est plus doux que les caresses du souffle de mon bébé sur mon cou.
Que la vie est difficile, mais que la force de Dieu en moi est supérieure.
Que les opportunités ne se perdent jamais: quelqu'un saisira celles que je manque.
Que si tu t'abonnes à l'amertume, le bonheur fuira loin de toi.
Que j'aurais aimé dire à mon père que je l'aimais.
Que mes paroles sient douces et tendres,évitant de le regretter demain.
Que lorsque ton nouveau-né tient ton petit doigt dans son petit poing, que tu es accroc pour la vie.
Que moins j'ai de temps pour travailler, plus je peux accomplir de choses.
Apres son discours, tous les dignitaires du royaume passèrent en file indienne et saluèrent respectueusement le roi, après quoi il regagna sa demeure où l’attendait avec impatience Aicha et ses deux enfants.
Le lendemain le roi remarqua que le regard de son épouse n’avait plus la même tendresse et que ses yeux étaient rouges comme si elle avait beaucoup pleuré. Il lui demanda la raison de son chagrin mais elle quitta la salle sans dire mot. Toutes les femmes de Tamaloute remarquèrent le changement intervenu dans le comportement de Aicha mais personne n’osait aborder le sujet avec elle
Voyons toutes ses tentatives de connaître les raisons du chagrin de son épouses échouer, le roi fit venir sa belle mère à qui il demanda de voir ce qui a rendu son épouse si malheureuse et si triste. Itto la maman d’Aicha attendit que le roi se rendit à la mosquée pour demander à sa fille
Dis moi ma fille qui te rend si triste ? je vois que depuis le retour de ton mari tu ne souris plus, tu ne te maquilles plus, on entend plus ta voix chantant les plaisirs de la vie ! Dis à ta mère ce qui ne va pas, tu m’as toujours tout raconté. Te souviens tu que c’était moi qui avais expliqué puis convaincu ton défunt père pour qu’il accepte que tu épouses un roumi ?
Aicha se jeta en sanglotant dans les bras de sa mère.
Oui maman, mais je ne m’attendais jamais à ce que Ali me fasse ce qu’il vient de faire !
Qu’a t il fait demanda la mère à sa fille ?
Ali s’est marié avec une seconde femme dit en sanglotant Aicha!!!
Ah bon ? et qui t’a raconté ça ma fille ?
J'ai vu la femme qu'il a ramené de son voyage, Aicha alors se précipita dans sa chambre saisit le miroir qu’elle avait jeté sous le lit et le tendit à sa mère. Regarde la voici dit elle en sanglotant.
Itto prit le miroir qu’elle n'a jamais vu auparant, elle le regarda attentivement puis se retourna vers sa fille et lui dit d'un ton soulagé:
N’aies aucune crainte ma fille, la femme qu’il vient de ramener et si vieille et si moche que tu resteras sa préférée !!! juin 2004


SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 13:23

TAYRI ET LES AUTRES (Par Ali Sékou OUIDANI)


A Tamaloute, village cotier d'une petite île au milieu du grand lac N’Ouzaghar vivaient en pleine harmonie tous les sentiments, Afrah (le Bonheur), Laghyar (la Tristesse), Tayri (l’Amour), Sngh (le Savoir) et tous les autres.
Un jour Issghouyane (le crieur de l’île), du haut de son minaret annonça aux habitants que la météo prévoit qu’un énorme orage va s’abattre sur la région et que les eaux du lac vont inonder leur île. Il leur recommanda donc de partir au plus vite et de quitter l’île avant la monté des eaux.
Les sentiments commencèrent à entasser leurs ballots dans leurs embarcations pour partir s'abriter au village d'Idelsen situé sur l'autre rive, mettant ainsi leurs vies et leurs barques en sécurité.

Seule Tayri (l'Amour) resta et refusa de partir. Elle voulait rester jusqu'au moment où elle constatera qu’effectivement les eaux du lac allaient inonder l’île.
Lidâane (la compassion) après avoir essayé en vain de la faire raisonner lui lança « on dit que Tayri est aveugle eh bien c’est vrai, tu l’es !
Quand l'île fut sur le point de sombrer et que les embarcations commencèrent à quitter l’île les unes après les autres, l'Amour décida d'appeler à l'aide.
A Adarh (la Richesse) qui passait à côté d’elle dans un luxueux bateau, elle dit :
"Adarh, peux-tu m'emmener?"
"Non Je n'ai pas de place pour toi. car il y a beaucoup d'argent et d'or sur mon bateau et je préfère m’occuper d’eux que de toi"
L'Amour décida alors de demander à l'Orgueil, qui passait aussi dans un magnifique vaisseau,
"Orgueil, aide-moi je t'en prie !"
"Je ne puis t'aider, Tayri. Tu es toute mouillée et tu pourrais endommager mon bateau et me salir moi et l’Apparence qui m’accompagne."
Vint le tour de Laghyar (la Tristesse) qui était dans une lugubre embarcation. Tayri lui demanda,
"Laghyar, laisse-moi venir avec toi."
"Ooh... Tayri, je suis tellement triste que j'ai besoin d'être seul! Et puis mon amie la solitude refuse que je sois accompagné par toi elle dit que tu es plus proche d’Afrah que de moi"
Afrah (le Bonheur) passa aussi à coté de Tayri, mais il chantait et était si heureux qu'il n'entendît même pas l'Amour l'appeler
La Jalousie dit sans s’arrêter à Tayri :
Voyons maintenant si ta beauté te servira à quelque chose ?

Soudain, une voix dit, "Viens Tayri, je te prends avec moi." C'était un vieillard qui était dans une chaloupe toute rafistolée qui avait parlé.
Tayri se sentit si reconnaissante et pleine de joie qu’à l’arrivée à Idelssen de l’autre coté de la rive, elle oublia de demander son nom au vieillard. Qui s'en alla tranquillement après avoir amarré son embarcation.
Tayri réalisa combien elle lui devait et demanda à Sngh (le savoir)
"Qui est ce vieux qui m'a aidé ?"
"C'était Zmane (le Temps) répondit Sngh.
"Zmane?" s'interrogea Tayri.
"Mais pourquoi Zmane m'a-t-il aidé ?"
Sngh, plein de sagesse comme d’habitude, sourit et répondit :
"C'est parce que seul Zmane est capable de comprendre combien Tayri est importante dans la Vie. Marrakech le 14/06/2005

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 13:24

TAKRITE, LA CAVALIERE (par Ali Sékou Ouidani)


Un mois passé après que Moha ou Kaida ait pris en charge les douze chèvres de Mahama cette dernière proposa à son nouveau berger de venir habiter chez elle; comme ça lui avait elle dit, tu t’occuperas aussi des champs et tu assumeras tous les travaux qui reviendraient à un homme dans un foyer.
Ça ne sera pas facile lui répondit Moha avec un petit sourire mais je m’inclinerai si c’est ta volonté; à une seule condition, tu me raconteras chaque soir une histoire car je n’ai pas eu la chance d’en entendre quand j’étais jeune mes parents étant séparés ma belle mère ne m’a jamais raconté ces belles histoires que les petits enfants aimaient entendre avant de s'endormir!
Le premier soir après avoir mangé un bon couscous au petit lait, Moha ou Kaida s’allongea sur le dos fixa de ses yeux la voie lactée (Imakkern n’walim) et demanda à Mahama de lui raconter sa première histoire.
Mahama commença son conte par la traditionnelle citation :

« N’Zour Rabi our Na zour lakissat «

Il était une fois dans le village de Tamaloute (petite ombre) une jeune fille qui rivalisait avec les meilleurs cavaliers des Ait Issa Izm. Chaque année elle ne laissait aucune chance aux autres valeureux cavaliers durant l’assbahi (fantasia) de l’aid que le caïd Moha ou Addi organisait à Tizi Ni Mnayen. Cette jeune fille dont le nom est Takrite était aussi d’une grande beauté et des gens venaient de toutes parts pour admirer aussi bien ce corps mince et élancé laissant au vent le soin de brosser ses longs cheveux quand elle chevauche son Ahdadi (cheval de race berbère) que l’adresse de la cavalière qui ne laissait aucune chances aux autres participants !
Et c’est durant une de ces fantasia que le caïd Moha ou Addi décida de ne pas faire participer Takrite, en donnant comme prétexte que l’assbahi se limitera aux hommes seulement, mais c’était sans compter avec l’esprit fin et rusé de notre amazone. Takrite reçoit la nouvelle avec étonnement et déception, elle qui avait un goût démesuré pour les compétitions l’opposant à des hommes, mais que faire dans ce cas là ? Accepter la décision du Caïd Moha ou Addi, ce qui ne faisait pas partie de son caractère, ou trouver un moyen pour assouvir sa soif pour le défi? d’autant plus que cette année le vainqueur ira à Aghbalou représenter la tribut des Ait Morghade au grand rassemblement des Ait Yaf Almane que le pacha Hammou présidera en personne.
L’après midi après la prière d’El Asr le champs de courses comme les années précédentes était plein à craquer, les habitants des douars de toute la région sont venus assister à la grande fantasia et on attendait plus que l’arrivée du Caïd pour que les courses commencent.
Au bout de la piste les cavaliers finissaient la préparation de leurs montures . A l’écart se tenait un cavalier de taille très mince habillé d’une jellaba d’un blanc éclatant, d’un bernouss bzioui et d'un turban vert en tissu sousdi.
Le caïd Moha arriva enfin suivi des notables du bled ils s’installèrent tous sous la grande tente berbère dressée pour l’occasion
Les éliminatoires se déroulaient en trois manches et les dix derniers cavaliers de chaque manche se faisaient éliminés. la première manche fut marquée par l’élimination surprise d’Ali Mansouri un des favoris qui avait fait tomber son fusil au moment de la mise à feu de la poudre. La deuxième manche vit Hmad ou Lhou chuter en pleine chevauchée, sans gravité heureusement. les youyous des femmes accompagnaient les tirs des Sasbou (vieux fusils) et personne ne se plaignait du nuage de poussière que les sabots soulevaient à chaque passage
Après la troisième manche, vingt cavaliers sur les cinquante engagés sont qualifiés pour la finale; parmi eux le petit cavalier au turban vert ! Le caîd moha demanda à son adjoint s’il connaît l’identité du jeune cavalier qui malgré sa fébrilité l’air d’être un cavalier chevronné ? l’adjoint répondit non. Le départ fut donné par l’amine de la course. Les cavaliers partirent sous les applaudissements des spectateurs et les youyous des femmes. Les notables et le Caîd se mirent debout Ouâsta le poète ne put retenir sa voix et chanta haut et fort le poème suivant : « Da takelm azrou imzaraine a yimnayen » Le mystérieux cavalier est en tête, les femmes redoublèrent les youyous. Des étincelles jaillissaient sous les sabots des chevaux. Au moment où la chevauchée fut devant la tente caîdale le cavalier au turban vert qui devançait d’une longueur ses poursuivants se mit debout sur sa monture tenant de deux mains son fusil et lâchant la bride sur le crinière de son cheval. Le délire saisit la foule le caîd et ses invités restèrent bouches bées durant ces instants pleins d’intensité!
Le caîd ordonna qu’on amène le vainqueur devant lui pour la remise de « l’étrier d’or ».quels instants plus tard le mystérieux cavalier tenant la bride de son amenay se présenta devant le caïd pour la remise du prix il garda la tête baissé est ce par modestie et respect pour le caïd et ses invités ? Au moment de la remise du prix le Caid reconnut Takrite la rebelle!
Le caîd surpris par ce qui venait d’arriver ne savait plus quoi dire ni faire les gens retenaient de force leurs rires. Takrite a encore osé défier tout le monde. Moment de surprise passé le caïd prit la parole et s’adressa à la cavalière: "Ton amour pour la fantasia t’a poussé à oser prendre le risque que tu as pris ! aussi vais je te récompenser pour ta victoire ou te punir pour n’avoir pas respecté les règles ? Tout compte fait ça sera les deux ! Aussi je te remets au nom de toute la tribu des Ait Morghade du Ghriss l’étrier d’or que tu as amplement mérité, mais tu ira représenter ta tribu à Aghbalou devant le pacha Hammou et fais bien attention, car s’il découvre ta supercherie, ça ira de ta tête! Tu as bien intérêt à dissimuler ta féminité encore plus que tu l’as fait aujourd’hui!" Takrite bien que contente d'avoir remporté cette victoire pensait déjà à sa course devant le pacha Hammou. Homme sage mais aussi impitoyable envers les tricheurs Mais se dit elle, si dans ma propre tribu je suis arrivée à me faire passer pour un homme, pourquoi ne pas y arriver à Aghbalou?
A Aghbalou, les éliminatoires pour la grande fantasia ont commencé depuis une semaine les cavaliers de toutes les tribus berbères étaient présents Takrite était accompagnée de Assou Bou Ouhrir et de son oncle Ali Addi qui est venu exprès de wawmikerte pour s’occuper de la logistique et de sa monture. A chaque manche Takrite s’arrangeait pour être classée parmi les qualifiés évitant ainsi de se faire distinguer et repérer.
Le jour de la finale arriva, tous les notables de l’Atlas sont aux cotés du pacha Hammou. Les femmes sont parées de leurs bijoux et de leurs plus beaux habits. Tissebniyine, tuzroura ainsi qu’ihouriyne ornes les têtes et les cous des belles femmes qui sont venues admirer l'Asbahi. Les youyous fusaient de tous les cotés du parcours. Les pronostics donnaient Assou d’Aghbalou comme grand favori d’autant plus qu’il était le fiancé de R’kia la plus jeune des filles du pacha. Le départ fut donné par l’Amine de la fantasia, les cavaliers se lancèrent à toute allure les youyous des femmes et le brouhaha des hommes enveloppèrent le bruit des sabots, Assou le favori est à la tête de la course les notables d’Aghbalou laissaient apparaître un sourire qui était plus destiné au pacha et à sa fille qui se tenait pas loin de la tente officielle. Les cavaliers ont parcouru les deux tiers du trajet et le peloton devenait de moins en moins dense ; dix cavaliers avaient une petite longueur d’avance sur le reste. A cent mètres de l’arrivée un cavalier portant un turban vert prit la tête de la course il commença à distancer les neufs autres concurrents dont Assou le favori ! au devant de la tente caîdale qui marquait l’arrivée de la course alors qu’il était largement en tête le mystérieux cavalier se mit debout et salua d’un hochement de tête le pacha et ses invités à cet instant le turban vert s'envola de la tête du cavalier laissant tomber sur les épaules une longue chevelure noire. Takrite comprit alors que son jeu a pris fin et n' avait d’autre choix que de continuer sa chevauchée vers sa tribu si elle voulait éviter la sanction du Pacha, qui n’aurait jamais accepté qu’une femme ait devancé son futur gendre dans une aussi grande manifestation.

Un renflement de Moha ou Kaida signala à Mahma Ali que son ami et berger s’est endormi ; elle se leva à son tour et alla s’endormir sans avoir oublié de prononcer la citation de clôture


SOLY

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Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 13:33

TEMOIGNAGE D'UN CHIEN! ..... (par Ali Sékou Ouidani)


A Hrour, petite bourgade entre Takaterte et Toughza vivait la tribu des Ait Ourassinegh. les Ait Ourassinegh limitaient leur contact avec les autres populations de la vallée allant jusqu’à interdire à leurs enfants tout mariage en dehors du périmètre de l’Jir n’Ouakka !La seule exception était celle de Haddou Abbou riche négociant qui au retour d’un voyage d’affaire de M’Semrir ramena avec lui une jeune fille qu’il épousa par la suite . cette femme avait pour nom Mahama Ali !
Mahama Ali, bien qu’elle fasse tous les efforts pour s’intégrer dans la tribu des Ait Ourassinegh fut laissée à l’écart par l’ensemble de la population mais pour elle l’important c’est que son mari Haddou Abbou l’aimait et la préférait à toutes les femmes de Hrour !

Les années passèrent tout allait pour le mieux sauf que le couple n’arrivait pas à avoir des enfants mais ni Haddou ni Mahama Ali en fasse un drame. Ils croyaient en la volonté divine et disaient qu’après tout si c’est écrit de rester sans enfants cela n’altérerait en aucun cas leur union et leur amour !

Mais, hélas, ce qu’ils n’attendaient pas arriva ! Haddou le riche fut emporté subitement par une grippe hivernale, mais le pire est à venir car trois jours après l’enterrement de Haddou Abbou, Ali son frère ordonna à Mahama Ali de quitter sa maison, allant jusqu’à lui dénier qu’elle fut un jour sa belle sœur! Que faire se demanda Mahama ? le plus dramatique est plus difficile à supporter est la mise à l’écart par les femmes de Hrour qui ne répondent plus à ses salutations je suis redevenue étrangère à la tribu disait elle! Seul le cadi peut m’aider à retrouver ce que la chariâa m’accorde mais je suis déterminée à résister rien que pour la mémoire de celui qui m’a tant aimé!
Mahama Ali prit son courage à deux mains se rendit à Tizzi Ni Mnayen et raconta toute son histoire au cadi qui lui demanda de revenir le voir le vendredi après la prière d’el Asr en même temps le cadi ordonna au rakkas de dire à Ali Abbou de venir le voir le même jour et à la même heure !

Le vendredi après la prière d’el Asr le cadi assisté de ses Adoules demanda à Ali Abbou s’il connaît cette femme qui se tient à ses cotés? Ali Abbou répondit par non ignorant complètement le femme qui fut l’épouse de son frère durant plusieurs années. Il ajouta au cadi que cette femme qui prétend être sa belle sœur n’est qu’une imposture qui veut s’accaparer de l’héritage de son défunt frère! Le cadi se retourna vers Mahama Ali et lui demanda si elle connaît cet homme debout à ses cotés ? Oui répondit t-elle sans aucune hésitation il s’agit de Ali Abbou Frère cadet de Haddou Abbou mon mari défunt. Non c’est faux à Sidi El Cadi cria Ali Abbou cette femme n’a jamais été l’épouse de mon frère ! elle n’est pas de chez nous ! et personne ne la connaît pas au douar ! et comme preuve Sidi El Cadi j’ai devant la porte douze adultes de la tribu des Ait Ourassinegh qui sont tous prêts à apporter leur témoignage et à confirmer mes dires !

Faites entrer les témoins ordonna le cadi ! aussitôt douze hommes entèrent dans la maqsoura du cadi et saluèrent respectueusement ce dernier. Le cadi leur demanda tour à tour s’ils connaissent la femme qui se tient debout a coté d’eux ? Tous dire non ! ils leur demanda si feu Haddou Abbou était marié ? Non répondirent t ils ensemble !
Et vous femme demanda le cadi à Mahama Ali, connaissez vous ces hommes qui sont debout en face de moi ? Oui sidi El Cadi répondit elle et commença à citer leur nom un par un, tout en donnant des détails sur leurs habitations et leurs enfants ! Mais ils répondirent tous ensemble qu’ils ignoraient tout de cette femme qui ne devrait être qu’une sorcière ou une voyante puisqu’elle arrive à connaître leurs noms !

Drôle d’histoire murmura le cadi ! qui après une petite hésitation appela son reqasse et lui murmura quelque chose à l’oreille avant que ce dernier demanda à Mahama Ali de le suivre!
Mahama Ali et le reqasse sortirent et le cadi ordonna à Ali Abbou et aux douze témoins de s’assoire et d’attendre. Personne dans la salle ne comprit le plan du cadi ni où sont partis Mahama Ali et le requasse ! l’attente dura plus de deux heures ! avant que ces deux personnes apparaissent au perron de la maqsoura. Le reqasse se dirigea vers le cadi et lui murmura quelques mots à l’oreille. Aussitôt le cadi se leva et dit à haute voix pour que toute l’assistance l’entendre " Sachez messieurs les présents et dites aux absents qu’à compter de ce jour le témoignage d’un chien de Hrour est plus crédible que celui de douze hommes des Ait Ourassinegh !

Aussi, Ali Abbou fut conduit accompagné de ses douze témoins en prison, Mahama Ali regagna le domicile de son défunt mari tout en rendant hommage à la sagesse du cadi mais aussi à la reconnaissance du chien Iydi qui l’avait reconnu quand elle s’est présentée au douar accompagnée du reqasse en lui faisant avec sa queue des signes d’amitié montrant ainsi au reqasse qu’elle n’est pas du tout étrangère au douar comme le prétendaient Ali Abbou et ses douze témoins.

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 13:35

AAMI MOHA ET LA DEMOCRATIE ..... (par Ali Sékou Ouidani)


Dans un petit village adossé au versant sud du haut atlas à une trentaine de kilomètres au nord de Goulmima, sur la rive droite de l' oued Ghriss et portant le nom d'Assefla vivait une des fraction des Ait Morghade : Les Ait Herrou , Ces derniers pasteurs et nomades de vocation sont réputés pour leur courage et leur sagesse ils respectaient et appliquaient à la lettre les recommandations de leur Amghar Aâmi Moha c'est lui qui déterminait le début de la cueillette des dattes ou la date de la récolte des olives, il départageait les habitants en cas de conflit c'est également lui assisté du fkih Talb Moh qui bénissait les mariages, les naissances et tous les actes de vente ou d'héritage des Ait Herrou N'ou Sefla.

Une nuit d'été alors que tous les hommes adultes du village invités chez Hro Assou savouraient sur la terrasse le bon thé à la menthe préparé avec cérémonie par Bertate, Bassou Addi l' instituteur N'Idelsen qui était présent interpella Aâmi Moha et lui demanda si dans chaque choix ou désignation l'usage de la DEMOCRATIE est indispensable? Aâmi Moha sans se dérober ni même penser qu'il est directement visé vu le rôle qu'il joue au sein de sa communauté et après avoir aspiré une bonne gorgée de thé demanda à l'assistance entière d'être attentive car dit-il ,la réponse est en elle même une interpellation pour tout le monde. Il leur dit ce qui suit : " Supposez tous, vous qui êtes ici présents y compris vous l'instituteur que demain matin vous entendez frapper à votre porte, vous ouvrez et vous vous trouvez en face de Malik El Mout (ange de la mort) qui après vous avoir salué vous dit : je suis venu prendre un membre de votre maison car c'est écrit que quelqu'un de votre famille doit mourir aujourd'hui ! mais comme nous sommes en démocratie je n'impose personne et vous laisse le soin de vous réunir afin de choisir celui qui doit quitter ce monde ! ! ceci dit je vous laisse toute la journée pour organiser vos élections et vous souhaite beaucoup de plaisir ! !

Toute l'assistance resta muette chacun se projetant en électeur et en éventuel élu de sa famille. Un silence d'église régna durant quelques minutes et c'est Hro Assou qui pour briser ce silence pesant déclara d'un ton émouvant : vous avez raison Aâmi Moha ! Mais, qui élire parmi les miens ?

Mon fils Ali qui vient de naître qui est tout innocent et pour qui la tribu a dansé l'ahidouss durant trois journées il y'a à peine une semaine ? Non il ne peut pas être élu ! il est tout innocent et il a droit à vivre et grandir comme tout le monde
Aicha ma fille qui est à son seizième printemps qui coupe le bois, fauche la luzerne, puise deux fois par jour de l'eau à aghbalou n'oumssed et qui attend la fin de l'automne pour célébrer son mariage avec haddou Loughi? Non elle ne peut pas être élue ça serait injuste de priver une fille de son âge de goutter au plaisir du mariage et de connaître un jour cette joie d'être épouse et mère !
Assou mon père, Ba Halou d'Ali et d'Aicha qui après une rude existence aspire enfin à jouir un peu de la clémence de la vie et qui depuis déjà trois mois prépare son voyage à la Mec que? Non il ne peut pas être élu ça serait de l'ingratitude et puis partir sans avoir accomplit son rêve de se rendre à la Mecque et à Yatreb et de s'accrocher aux barreaux de la tombe de Sidna Mohamed et avoir imploré le seigneur pour lui pardonner les péchés commis dans sa jeunesse!
Rabha ma mère, Ma Halou d'Ali et d'Aicha qui est toute la journée assise derrière son métier s'activant à finir le tissage de ma djellaba et qui commence déjà à murmurer dans l'oreille de son petit fils Ali l'histoire de Hdidane Ahrami? Non elle ne peut pas être élue. A nos personnes âgées nous devons respect reconnaissance et assistance d'autant plus que ma mère attend avec impatience le mariage de sa petite fille Aicha a qui elle a promis d'être la femme qui lui mettra du henné sur les mains et les pieds la soirée de noces devant Imi n'Ighram

Itto mon épouse, maîtresse de la maison qui allaite Ali, partage mon lit, s'occupe de notre vache et nos brebis? Non et trois fois non. Elle ne peut pas être élue une aussi belle femme dont les youyous se font entendre jusqu'à Aourir et puis le veuvage ne me convient pas et il est hors de question que ça soit elle! Qui me rapportera Tikirfella et laâssabate ? et puis aimer quelqu'un d'autre qu'Itto est impensable!

Quant à moi Aâmi Moha je ne peux pas m'élire les autres non plus ne voudront certainement élire pour la mort leur fils père et mari tous ils ont encore besoin de moi les uns pour être élevés et éduqués les autres pour être assistés et Itto pour continuer à être aimée!

Et quand Hro Assou termina ses parole Aâmi Moha se leva et demanda à tous s'ils sont du même avis que Hro Assou ? Après s'être assuré de l'unanimité de tous, et après avoir d'un geste seigneurial passé sa main sur sa barbe blanche, il leur déclara d'une voix pleine de sagesse " Vous voyez mes enfants que n'étant pas en possession de toutes les données de chacun il est préférable de laisser à Malik el Mout le choix de celui qui l'accompagnera " N'est ce pas aussi une Démocratie? L'instit d'Idelsen se leva, baisa la main de Aâmi Moha et demanda à Talb Moh de réciter la fatiha et de demander à Dieu de retenir le plus longtemps son ange de la mort

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 13:39

NE ME REVEILLEZ PAS, LAISSEZ MOI REVER (par Ali Sékou Ouidani)


C'est par un coup de sifflet strident que le train quitta la nouvelle gare de Palm-bay d’Agadir. Cette gare aménagée au bord de l’océan permet aux clients des croisières arrivant des îles Canaris ou de la cote Ouest de l’océan d’être pris en charge dès leur débarquement des paquebots. Chemin faisant nous traversâmes la forets d’arganiers qui couvrent une bonne partie de la plaine du Souss, avant de longer les remparts ocres de Taroudant. La halte ne dura pas plus de 5 minutes dans la gare de cette ville, construite par les Almoravides avant de lui préférer Marrakech. L’odeur du jasmin qui émane des jardins entourant les luxueuses villas bâties en dehors de la grande muraille envahit tous les wagons. Une dame assise dans le même compartiment baissa la vitre pour faire pénétrer un peu plus de cette odeur disait elle. Mais notre Trans-Atlas traversa en quelques minutes ce quartier huppé de la ville.
Le village d’Aoulouz adossé au flan sud du Haut Atlas annonça le début de la montée qui mène vers le vaste plateau de Taznakt. Le train rampait comme un serpent le long de cette vallée et traversa le gué d’Assaka avant d’arriver à Taliouine. Les marchands du safran se précipitèrent munis de petits paniers contenant ces précieuses étamines pour les proposer aux voyageurs. Ce précieux produit végétal qui donne aux tagines un goût encore plus appétissant n’est récolté que dans cette région du Maroc qui bénéficie d’un micro-climat .permettant la pousse et la floraison de cette plante. L’ancienne demeure du Pacha El Glaoui se dresse au bord de l’oued ; son style architectural en forme de Kasbah se marie mieux avec le décor naturel des lieux. Elle nous éloigne un peu plus de ces ensembles tout en béton qui caractérisent nos villes. La traversée de la réserve naturelle aménagée sur ce grand plateau, trait d’union entre le Haut et l’Anti-Atlas fut un grand plaisir. Les gazelles et les mouflons broutaient sans se soucier du passage du train. Un peu plus loin un groupe d’autruches improvisa une course et arriva à devancer le convoi qui a réduit sa vitesse pour faire profiter les voyageurs de ce spectacle. Cette réserve protégée qui s’étend sur plusieurs milliers d’hectare abrite toutes sortes d’animaux qui peuplaient jadis les plaines et les plateaux du Maroc et. n’avait rien à envier aux parcs d’Afrique du Sud ou du Kenya..
La traversée du plateau dura près d’une heure avant que le train ne s’immobilisa dans une gare dont les murs sont pavoisée de tapis berbères. Gare de Taznakt annoncèrent les hauts parleurs des wagons. Quelques voyageurs descendent d’autres montèrent en tenant sous les bras des tapis enroulés dans du papier kraft. Avant d’arriver à Ouarzazate le train marqua une courte halte dans la petite gare en face des studios Atlas de cinéma. Des valets en uniforme se précipitèrent pour prendre les bagages d’une actrice et de son compagnon qui descendent du train. Ils les placèrent dans une voiture garée derrière la limousine blanche qui attendait la star et son compagnon et prirent la direction du Berbère Palace.
Ouarzazate devenue une méga-ville n’a plus rien à voir avec le petit village qu’elle était il y’a une cinquante d’années. Ses luxueux palaces et ses casinos rivalisent avec ceux de la cote Ouest des Etats Unis. Les limousines sont plus nombreuses que les autres voitures de luxe ! le tramway nouvelle génération relie la ville au Golf Royal aménagé au bord du lac formé par les eaux du barrage Mansour Addahbi. Le sommet du M’Goun toujours enneigé offre aux amateurs de randonnées la possibilité d’organiser des escapades en montagne. Une station de sport d’hiver et un club d’escalades sont aménagés à 2500 mètres d’altitude et permettent d’assurer une activité touristique durant toute l’année.
La navette assurant la liaison entre Zagora et Ouarzazate rentra en gare. Cinq minutes après le train prit sa voie vers Tinghir via Skoura, Kel3at M’Gouna et Boumalen du Dades. Que de roses s’écria une dame à l’entrée d’El Kal3a! Les haies qui délimitent les champs sont exclusivement faites de rosiers sauvages. Leur floraison transforme toute la vallée du Dades en un immense tapis dont la trame est faite de rosiers fleuris et de maraîchages qu’Imgoune cultivent pour assurer leur auto-suffisance alimentaire. Jusqu’à Boumalne du Dades, ce n’est que du plaisir pour les yeux. Les touristes qui étaient dans le wagon sont tellement charmés qu’ils projetaient d’y revenir et de faire les trente kilomètres qui séparent les deux villes à pied. Un groupe de jeunes européens se rendant à M’Semrir pour faire du kayak attendaient au bord de l’oued l’arrivée du bus reliant Boumalne à M’Semrir ; ils riaient aux éclats et agitaient leurs mains en signes de salutation à l’attention des voyageurs.
Après une demi-heure de voyage la palmeraie verdoyante du Todra se dressa devant nous. Le train marqua un petit arrêt pour permettre aux voyageurs arrivés à destination de descendre et à d’autres de monter. La navette reliant la ville a Assoul via Ait Hanni et les gorges du Todra est prête à prendre la route. Un groupe de scouts revenant des gorges nous salua avant de prendre place dans le dernier wagon. Le train démarra et continua sa route vers l’Est traversant sans s’arrêter le village d’Ait El Farsi. Les fermes d’orangers, d’amandiers et des plantations de palmiers dattiers s’étendaient sur des centaines d’hectares. Il faut reconnaître que depuis la construction du barrage d’Amssed toute la plaine allant de Tinghir à Rissani est devenue une zone agricole de premier ordre. Des centaines de camions en plus du transport ferroviaire assurent le ravitaillement de toutes les régions du Maroc. La main d’œuvre avait manqué il y’a quelques années mais les gens du nord qui étaient venus à la recherche du travail avaient comblé ce manque. Avant d’arriver à Tinejdad le train traversa la zone touristique aménagée tout près de la source thermale de Lalla Mimouna. dont l’eau gazeuse est aussi appréciée que celle de Vichy. Il s’arrêta un instant dans la gare pour permettre aux voyageurs à destination d’Erfoud, de Rissani et de la station de Merzouga de changer de correspondance. Le pont enjambant l’oued Ferkla est de la plus récente technologie. Tadarte n’Oumira qui est à mi-chemin entre Tinejdad et Goulmima abrite la plus grande sucrerie du pays. Cette unité industrielle qui traite aussi bien les betteraves sucrières produites par les vastes champs N’Bara n’Iyssane que la canne des champs d’El Jorf. Assure un travail permanent pour deux mille cinq cents familles. Notre train arriva à Goulmima ma destination finale. Toute la ville est en fête à l’occasion des championnats du monde de saut en parapente . La veille Moha ou Zwou vedette locale s’est qualifié pour la finale, il faut reconnaître que déjà par son nom de famille la performance de son envol dans les airs était prévisible. Une cérémonie en son honneur fut organisée par la mairie de Ghriss sur le site d’Assedrem. De ce site panoramique on aperçoit la flamme de la colonne d’extraction des gaz de la raffinerie de pétrole de Tilouine il faut rappeler que les prospections faites à Talsinte l’étaient suite à une erreur de localisation par GPS. La plus grande nappe pétrolière était en fait située dans le sous sol de Tilouine. Monsieur le maire sachant que je suis arrivé (le téléphone arabe avait bien fonctionné) il m’envoya une invitation et ce fut un vrai plaisir de rencontrer le responsble du département de recherche de l’école polytechnique d’Agaouz qui a développé avec succès une méthode d’extraction d’une substance hautement radioactive a partir du Takaoute (Tamaris). Le repas fut copieux et les truffes de Mezlaghade enrobées de chocolat étaient aussi bonnes que celles du Périgord. Les deux téléphériques reliant l'héliport d'Aoumad à Atoukkane et à Lboste ont assuré avec toute sécurité le transport des convives. Ils faut reconnaître qu'ils ont bénéficié de la dernière technologie existante et Hda ou Akka, Président de l'usine de moutarde et de ket-chop de Taltfraoute assure à ses frais la maintenance des installations.
Le lendemain une grande soirée de gala fut offerte en l'honneur de la délègation japonnaise venue signer un accord d'échange entre la province niponne de kaskoa et la province de Ghriss. L'échange concerne l'approvisionnent le pays du soleil levant en "Wari" et "Kwawch".contre les dents de requins dont la pharmacologie ghrissoise a besoin. Durant la soirée le jus de datte accompagné de toast de jemare fut servi à gogo. la chanteuse Hennou Hddou vedette locale interpreta les chants de Hamou Lyazid et la soirée fut terminée dans la joie et la gaité par l'élection de miss N'wa3zouf.

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 13:41

DEMAIN JE TRANCHERAI VOS TETES, AVAIT DIT LE SULTAN
(Par Ali Sékou OUIDANI)


Au début du 20eme siècle le Sud-Est du Maroc avait vécu ce qu'on appelait communément le SIBA.. Le sultan qui était installé à Fès n’avait aucun contrôle sur les régions éloignées. Au Tafilalet à titre d’exemple c’était l’anarchie totale. Rissani avait connu une succession de sultans qui s’auto proclamaient en éliminant leur prédécesseur qui en général était un frère ou un cousin. Mais l’autorité de ces monarques ne dépassait guère El Jorf. Les Tribus des Ait Atta et des Ait Morghad profitant de cette situation confuse ont guerroyaient et vaincu à plusieurs reprises avec les troupes des ces sultans. De ce fait Amagha, Ghriss et Aferkla échappaient complètement au contrôle des sultans de Rissani.
Les affaires de toute la communauté sont gérées par Takbilte qui est une assemblée dans laquelle étaient représentées toutes les composantes ethniques de la tribu. Cette assemblée était présidée par Amghar qui lui même était désigné par ses paires de Takbilte.
Le commerce se faisait par caravanes entre Fès et Ghriss par des commerçant qui même disposant de sauf-conduits se faisaient escorter. La petite source de « Charb Ou Hreb » qui était le seul point d’eau avant Tizi N’Talghomte était un repère de brigands qui attendaient les caravaniers pour les dépouiller s'ils refusent de payer le droit de passage (autre forme de péage !)
Un mois avant Tafaska la caravane de Ghriss qui était conduite par le grand commerçant Ali Ou Hammi fût attaquée. Les voleurs emportèrent tout et ne laissèrent que la vie sauve au commerçant et à ses accompagnateurs. Et c’est ainsi que toutes les personnes qui attendaient leurs commandes avant la fête de l’Aid apprirent la mésaventure arrivée à leur caravanier et furent trèe affectés et attristées . Une réunion de Takbilte fut décidée pour débattre de cet événement. Ouâatou d’Aourir, Baslam de Gardmite et Moha Machrouh d’Igli représentèrent respectivement Tadighouste, Tinejdad et Amagha. Ba Sidi pour les Chorfa, Didi pour Ait Ihya ou Atmane et Lhaj Lahbib pour Ait Guetto et Zerrara. La dèlègation de Ghriss fut la plus importante et comprenait, entre autres : Bassou Ouabou, Moha Ouidani, Moha n’Ait Sekkou, Zizi, Hmad Hda et bien d’autres. Après que chacun des présents ait donné son point de vue, deux recommandations furent retenues :
1 Envoyer un émissaire à Ait Izdeg dont dépendait le lieu où la caravane fut attaquée. Et leur dire qu’ils ont une semaine pour restituer toute la marchandise volée et de faire des pilleurs ce qu’ils veulent. A défaut une Harqa partira de Ghriss, arrêtera et tuera les voleurs devant le ksar de Tilichte avant de se servir dans les greniers des habitants de rich. Haddou Berri fut chargé de se rendre à Kerrandou pour transmettre l’ultimatum.
2 pour que la fête de l’Aid ne soit pas gâchée, Moha Ouidani, Ouattou et Baslam iront au souk hebdomadaire de Rissani pour s’approvisionner en thé, sucre, bougies et autres produits. Mais attention leur a-t-on dit ; nous ne sommes pas en bon terme avec les Filali, il ne faudrait pas que vous soyez repérés. Et c’est justement ce qui arriva. Moha Ouidani fut reconnu par un commerçant de bétail et nos trois Marghadi furent dénoncés au sultan qui envoya ses gardes les arreter.
Une pluie fine commença à tomber quand les gardes introduirent les trois compères devant le sultan.
Vous voilà entre mes mains, vous les insoumis leur dit le sultan
Qu’avant nous fait de mal, nous sommes venus au souk en hommes de paix pour nous approvisionner et rentrer chez nous lui répondit Moha Ouidani.
Ouattou prit la parole et ajouta : vous voyez majesté nous sommes de bonne augure pour toute la région. Nous vous rendons visite et il commence à pleuvoir.
Ce n’est pas votre visite qui nous a ramener de la pluie, mais le fait de vous avoir capturé ! Attendez qu’on tranche vos têtes et ça sera un déluge. Leur répondit le sultan.
Gardes faites les descendre au « Dehliz » ordonna le monarque. et les trois hommes furent jetés dans une profonde cave creusée dans le sol argileux de Rissani.
Surprise pour les trois prisonniers, ils trouvèrent dans cette cave mal éclairée des énormes pots en terre cuite "Ichoukfane" remplis de dattes pressées, des gargoulettes d’eau fraîches et assez de nourriture qui permettrait de tenir un siège..
Servons-nous leur dit Baslam. Rester avec la faim ne va pas épargner nos vies ! et les trois hommes se servirent comme ils le voulaient
Apres la prière d’Al Asr un mokhazni vint remonter les trois prisonniers et les conduit devant le sultan. Ce dernier après leur avoir permis de s’assoire leur dit d’un ton clément :
Est ce vrai que la caravane de Ali ou Hammi a été attaqué par les brigands à Charb ou Hrab?
Exact répondit moha Ouidani
Et que pensez-vous faire maintenant demanda le sultan ?
Les massacrer répondirent en même temps les trois hommes !
Votre réponse vous a sauvé leur dit le sultan. Non seulement je vous laisse repartir mais je vous offre gracieusement toutes les marchandises pour lesquelles vous êtes venus. Mais éliminez-moi ces brigands des routes qui attaquent nos caravanes et nos convois. Et c’est ainsi que les trois hommes regagnèrent Ghriss chargés de provisions offertes par le sultant

Arrivé à Kerrandou, Haddou Berri fut reçu par l’Amghar des Ait Izdeg Bihi ou Hmad à qui il dit : Grand Cheikh des Ait Izdeg, vous et nous, nous sommes des Ait Yafelmane un pacte de non agression est signé entre nous et ce pacte oblige nos tribus à s‘assister mutuellement en cas d’attaque par d’autres tribus. Un acte hostile s’est produit sur un territoire sous votre contrôle ; ma tribu demande réparation.
L’Amghar des Ait Izdeg qui écoutait Haddou Berri les yeux baissées leva la tête et regarda droit son interlocuteur. Vous savez mon ami que nous ne tolérons pas de tels actes sur nos terres. Les auteurs de cet actes ont été bannis et chassés de la tribu. Quant aux marchandises elles ont été récupérées et elles vous seront remises demain. Maintenant vous êtes mon invité et sous serai traité en invité de marque.
Quelle fut la joie des Ghrissois quand ils virent Haddou Berri ramener sur les dos d’une vingtaine de mulets les marchandises volées à Ali Ou Hammi. Marrakech le 12/06/2005

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 13:54

BKHOU BOU WASSID ..... (par Ali Sékou Ouidani)


Par une après midi de ce mois d’octobre alors Mahma Ali comme tous les habitants de ghriss s’activait à couvrir de feuilles de palmiers les dattes qui sont en train de sécher sur les aires à battre « Inourir » Moha ou Kaida son berger vint lui annoncer la perte d’une chèvre qui a été tuée probablement par un chacal. Kaâssou le chien qui d’habitude accompagnait le troupeau et assurait sa protection était ce jour là indisponible sa patte avant gauche était couverte de henné et bandée suite à une piqûre de scorpion. Bien que sa tristesse fût grande Mahma Ali garda son calme mais jura d’avoir la peau de ce chacal qui a osé s’attaquer à ses chèvres. Elle décida alors de solliciter les services de Mahhdi connu pour être un chasseur de chacals et hyènes et qui d’après la rumeur vendait la viande de ces charognards aux habitants de Tilouine leur faisant croire que c’est de la viande de gazelle. Ce commerce macabre avait duré jusqu’au jour au un habitant de cette bourgade située au sud de Goulmima découvrit de la Bouse dans les boyaux de l’animal tué et conclu ainsi que cette viande n’était pas celle d’une gazelle mais celle d’une hyène. L’affaire fut jugée par le cadi qui acquitta Mahhdi car le plaignant était dans l’impossibilité de prouver son accusation !!!

Mahhdi exigea 100 rials pour tuer le chacal ou 150 rials pour le capturer vivant. Mahma opta pour sa capture et avança la totalité de la somme à Mahhdi qui décida de commencer la traque dès le lendemain mais exigea de maintenir Kaâssou attaché dans la bergerie durant les jours de la traque.

Mahhdi demanda à Baâdid et à Ali ou Aâmr de l’assister dans sa besogne car dit il à trois nous aurons plus de chance de l’avoir dès le premier jour le départ fut fixé à minuit devant la porte du mellah. Arrivés au niveau du marabout « Sidi Amar » nos trois hommes virent une lumière scintillante en forme de tajine aller dans tous les sens. Cet objet volant non identifié (OVNI) ne faisait aucun bruit mais de temps à autre, braquait ses lumières sur les trois hommes comme s’il s’intéressait à ce qu’ils faisaient. Baâdid proposa à ses deux compagnons de faire des gestes d’appel et de voir la réaction de cette chose que beaucoup de gens de la région ont déjà rencontré quand il voyageaient la nuit. des femmes qui partaient couper le bois ont à plusieurs reprises été escortées par cet engin qu’on a appelé au début B’khou bou wassid « monstre aux lumières » ; Voyant qu’il ne faisait de mal à personne, on a fini par lui donner le nom de Bou wassid « chose aux lumières »! Assou ou ben Stitti le berger d’Ist Haddach affirmait même que c’est grâce au guidage par la lumière de Bou wassid qu’il a pu retrouver une chèvre qui s’est perdue en montagne ! Bou wassid s’approchait de lui puis avançait lentement comme s’il demandait au berger de le suivre ! ce qu'avait fait le berger jusqu’au moment où il découvrit la chèvre dans une petite crevasse entre deux rochers. Après s’être rassuré que Assou avait trouvé sa bête, Bou wassid s’éloigna en faisant scintiller ses lumières en signe d’au revoir. Le berger racontait avoir senti un souffle lors du passage de Bou wassid tout près de lui et que ce dernier était en forme de soucoupe.

Bou wassid s’approcha encore un peu plus, intensifia ses lumières et resta durant quelques secondes à une cinquantaine de mètres des trois hommes Mahhdi prit peur et pensa que son jour est arrivé. Ali ou Aâmr le prend par la main et demande à Mahhdi de s’approcher un peu plus des lumières. Au fur et à mesure que nos amis avançaient Bou Wassid reculait de la même cadence tout en dirigeant avec précision un faisceau lumineux sur eux comme pour éclairer le chemin des trois hommes. Au bout de quelques minutes de marche qui semblaient être une éternité pour Mahhdi, les trois hommes découvrirent sous un « azougar » un chacal dans un sommeil profond. Baâdid s’exclama n’est il pas le chacal que nous chassons ? Il prit la bête par la queue l’a tira vers eux le chacal semble être hypnotisé et ne réagit pas Ali ou Aâmr lui attacha les pattes et le mit dans le sac en jute qui avait servi d'emballage aux pains de sucre. Mission terminée le chacal est dans le sac ! et c’est grâce à Bou wassid que nous avons pu capturer le mangeur de la chèvre de Mahamma Ali.

Sur le chemin de retour, avant d’arriver au niveau du mausolée de Sidi Amr, Mahhdi qui s’est un peu éloigné de ses deux compagnons, à la recherche des empreintes d’une éventuelle hyènes qui aurait rodé dans les parages; poussa des cris d’horreur en levant ses deux bras au ciel des cadavres ! des cadavres s’écria t-il !! Étendusà même le sol, les bras écartés, leurs djellabas tachées de sang, et leur mort ou plutôt assassinat est probablement arrivé la veille.

Baâdid retourna lentement un par un les corps sans vie des quatre hommes et reconnu Sekkou Addi, Ali ou hro, Hammou ou Assou et Moha ou Lhou, ces quatre hommes s’étaient rendus à ksar es souk pour rencontrer les français qui lorgnaient sur Ghriss et sa région et à chaque visite ils revenaient avec du sucre du tissu et quelques munitions que le commandant de la place militaire leur remettait en contrepartie des informations sur Goulmima et ses habitants . Or il y’a quinze jours les Berrah des souks avaient averti que toute personne qui se rendrait auprès des nassrani serait punie comme il se doit ! cet avertissement venant des hommes d’Ouskounti n’était pas à prendre à la légère, car Ait Issa Yzm ne badinent pas avec des actes d’une aussi grande importance Et le fait de se rendre à Ksar es Souk est mal vu en ces temps de tension. Quant à s’approvisionner chez les Roumis c’est plus qu’une trahison ! qui mériterait une pendaison Si on ajoutait à tout ça le fait que Ali ou Hro avait dépossédé il y’a une semaine de tous ses biens et même de sa mule Moha ou Lmahti qui est des Ait Issa Yzm ! Est ce donc une punition contre ces personnes qui n’ont pas tenu compte de l’avertissent?

Les habitants du ksar accoururent quand ils furent avertis par Fadma Sekkou qui fauchait le peu de luzerne de son champ situé à coté du lieu du drame. Les pleureuses prirent le relais après l’enterrement des quatre hommes assassinés et dans leurs lamentations suppliaient les gens du ksar à venger les leurs.

On oublia le chacal dans le sac de jute durant toute la journée et quand Mahddi le présenta à Mahhama Ali l’animal était froid, raide et sans vie. Mahhama contente d’avoir vengé sa chèvre paya les trois hommes. Moha ou Kaida content de voir sa patronne satisfaite demanda à cette dernière de lui narrer l’histoire de Ba Haddou

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 14:07

LE PARADOXE (par Ali Sékou Ouidani)


Assou à quitté son ksar de Gardmite depuis dix ans pour aller travailler en tant qu'ouvrier agricole à Ouihrane (Oran). Le seul champ hérité de son père ne suffisait pas pour subvenir à ses besoins et encore moins à fonder une famille. Mais cette immigration ne l'avait jamais empêché de venir une fois tous les deux ans rendre visite à ses cousins et encaisser les mille rials chez Hmad ou Lhou à qui il avait loué son champ. Tout se passait bien jusqu'en mille neuf cent cinquante trois où Assou fut bloqué en Algérie par les évènements politiques du Maroc suite à la déportation par les autorités françaises du roi Med V. Hamad ou Lhou voyant que Assou ne s'étant pas présenté pour réclamer son dû le crut mort et victime des attentats perpétrés par les nationalistes contre les colons pieds noirs.
Il faut que j'agisse s'est-il dit avant que les cousins de Assou apprennent son décès et viennent récupérer le champs. Le lendemain il se rendit au bureau de Driss le greffier et l'invita à venir prendre un thé chez lui. Driss amateur des festins et de tout ce qui vient d'un autre accepta l'invitation et le rendez-vous fut pris pour le lendemain.
Hmad ou Lhou prépara un vrai festin pour Driss. du thé à la menthe de Tizougaghines fut servi avec toutliouines (brochettes) bien assaisonnées de tamarte n'ou Mghar. Du pain n'ou Ferrane préparé avec la meilleure farine mélangée au khaless et un tagine de poulet beldi qui avait mijoté toute la matinée sur un kanoune de braises n'tawalte! Driss ne cessait de remercier son hôte pour accueil et l'hospitalité dont il fit l'objet et lui déclara de ne pas hésiter à le solliciter en cas de besoin et qu'il se ferait un plaisir de lui rendre service. Hmad sans attendre saisit l'offre de son invité et lui dit:
- Vois-tu cher ami, Je viens d'apprendre le décès de Assou à qui appartient le champ de luzerne situé au bord de l'oued et que j'exploite depuis dix ans. Ce champ, j'aimerais le garder et en faire le mien; aussi si tu acceptais de m'établir un acte de vente anti-daté entre moi et le défunt Assou cela éviterait que ses cousins viennent m'en déposséder. Je t'en serais très reconnaissant et je suis prêt à te récompenser pour ton acte!
Driss savait dès le départ que l'invitation de Hmad n'était pas son objet. mais il ignorait la contre partie qui lui sera demandée. Après un petit moment de réflexion, il dit à Hmad:
- Ce que tu me demandes est très délicat mais pas impossible! Je pourrais établir un acte de vente entre toi et Assou dont la date correspondra à la dernière visite de Assou au bled mais tu sais, bien que tu sois un ami, il va de soit que ce service a un prix et la récompense doit être à la mesure du service que tu me demandes !
- Je mettrai le prix qu'il faut" rétorqua Hmad. Je tiens à garder ce champ. Sa perte se traduirait par la vente de ma vache et de mes brebis.
- Alors, considère comme si c'est fait. Et pour le prix ça sera ce tapis berbère rouge (Tikdifte) ainsi que ce samovar en cuivre qui est posé sur l'étagère.
Sans attendre Hmad se leva, ramassa la beau tapis berbère et prit de l'étagère le samovar et les remis à Driss.
- Ils sont à toi lui dit il
Et c’est ainsi que le jour du souk hebdomadaire, Driss comme convenu remit à Hmad un acte de vente dûment signé qui fait de lui le propriétaire du champ !
L’année suivante Assou revint d’Oran et alla comme il le faisait encaisser le montant des deux années de loyer que lui devait Hmad. Déjà Assou remarqua que l’accueil de Hmad n’était plus aussi chaleureux qu’avant ! et quand il réclama son dû. Hmad d’un temps calme et sûre de lui répondit que le champs lui appartient et qu’il l’avait acheté et enregistré.
- De qui l’as tu acheter demanda Assou ?
- De toi répondit Hmad. Ne te souviens tu pas il y’a deux ans, juste avant que tu reparte en Algérie ?
Assou sentit son corps vacillé. Et se demandait s’il rêvait. Avant qu’il se remit de sa stupeur Hmad lui exposa sous les yeux l’acte signé faisant du champ sa propriété.
- Tu vois bien que le champ m’appartient !
Sans dire un mot Assou prit le chemin du bureau de l’officier des affaires indigènes cette affaire ne pourrait être élucidée que par le capitaine Brette se dit il. C’est un homme intègre et d’une grande intelligence et puis si Hmad possède un acte de vente, c’est qu’un complice de l’administration s’y est impliqué.
Le capitaine Brette reçu en fin d’après midi Hmad dans son bureau. A lui les gens peuvent se plaindre et se confier sans la présence de l’interprète car l’officier qui était depuis une dizaines d’années à Aferkla maîtrisait bien la langue berbère. Assou raconta sa mésaventure à l’officier qui l’écoutait attentivement. A la fin de son récit le Roumi demanda où habitait Hmad ? Assou lui répondit que sa maisons est tout près de Tamraboute (féminin de Marabout) Lalla Aicha M’Lagroune.
Ah bon s’exclama le capitaine !
- Avait il un samovar et un tapis berbère rouge demanda t il ?
- Oui en Effet affirma Assou
- Alors, vas rentre chez toi et ne dis mot à personne. Je vais m’occuper de ton affaire. Si en sortant de mon bureau quelqu’un te demande l’objet de ta visite, réponds lui que c’est pour demander un titre de voyage gratuit pour repartir en Algérie. D’ailleurs je vais appeler l’khouja Driss pour simuler une demande dans ce sens.
Le capitaine appela Driss dont le visage changea de couleur dès qu’il vit Assou dans la bureau de l’officier pensant au pire. D’un ton calme mais ferme l’officier demanda à Driss de préparer une réquisition de voyage pour Assou à qui il a demandé de repasser le surlendemain mercredi pour la récupérer, et de se tenir prêt demain matin pour aller passer en jugement les affaires des Ait Atta à Mellab.
- D’accord mon capitaine, répondit Driss après avoir poussé un grand ouf pensant qu’il était passé à coté du pire!!
Le lendemain vers 6h30 du matin le capitaine Brette et Driss se rendirent à Mellab comme ils le faisait tous les mardis jour du souk hebdomadaire. Les habitant de Mellab et des localités avoisinantes se rendaient au souk pour s’approvisionner en thé, sucre, allumettes et pétrole pour leurs lampes mais aussi pour régler leurs différents devant les Mouâayinines « Désignés » que présidait l’officier des affaires indigènes. Une halte pour le petit déjeuner était prévue à Igly chez le Caid Moha Machrouh. Il comme convenu ils trouvèrent le Caid dans ses beaux habits en train de les attendre devant le ksar. Du pain au beurre et du miel au goût du tamaris leur firent servis. Et le bon thé vert préparé avec tout le cérémonial dû au rang de l’hôte fut versé dans les verres en cristal de Saint Louis. Le capitaine fixait des yeux le samovar sur lequel il remarqua un ponceau de Nicolas II. Puis s’adressant a Driss il lui dit
- Le samovar du Caid Moha est plus ancien que celui que tu a acheté chez Hmad ? A propos tu l’as payé combien demanda le capitaine ?
- Mille rials répondit Driss
- Pour ce prix il ne peut être qu’une imitation répondit Brette avec un petit sourire aux lèvres.
Le petit déjeuner terminé les trois hommes se rendirent aux tribunal où les attendaient les mouâayinines.
Vers 16h prétextant, un appel urgent, l’officier français prit tout seul le chemin de Tinejdad et ordonna à Driss d’attendre que le chauffeur vienne le récupérer. Aussitôt arrivé dans son bureau il fit venir Hmad a qui il dit :
- J’ai un ami qui arrive de France et j’aimerais lui offrire un cadeau. J’ai pensé qu’un samovar en cuivre ferait l’affaire et on m’a dit que tu en possèdes un que tu voudrais vendre.
- En effet je l’avait, mais je l’ai vendu au Moshé Khaimi qui voulait l’emmener avec lui en souvenir en Israël.
- C’est bien dommage répondit Brette. Et tant mieux pour Moshé qui a quitté le Maroc avec une si belle pièce. S’il te plait Hmad je sait que tu es un bon paysan et que tu entretiens bien tes palmiers et ton champs. Aussi si tu peux venir demain tailler les trois arbres du jardin, je te serais reconnaissant.
- Avec joie capitaine je serais là dès la première demain répondit Hmad
- Pas trop tôt. Viens à neuf heures ça sera bien!!
Hmad quitta le bureau de l’officier pensa aller aiguiser « Lmzebrte » dont il pensait se servir demain.
Driss ne fut ramené de Mellab par le chauffeur que vers huit heures du soir il trouva le capitaine toujours dans son bureau en train de lire la biographie de Saint Augustin.
-Vous êtes encore là demanda Driss ?
- comme tu vois répondit le capitaine. Un ami viendra me rendre visite demain et j’aimerais organiser une fête ; seulement il n’a pas assez de temps car il continue sa route vers Tinghir. Alors je me suis dit pourquoi ne pas lui organiser un petit déjeuner avec thé miel et amandes qui ressemblerait à celui que le Caïd Moha Machroh nous a servi ce matin
- Très bonne idée répliqua Driss. Je m’occupe de tout !
- Non rétorqua Brette qui retira de sa poche 500 rials et les remit a Driss, c’est moi qui paie par contre le tapis et le matériel pour le thé ça sera toi ! et n’oublie pas le samovar il donnera plus de classe et de prestige à la réception. Le lendemain Driss avait tout préparer, l'officier était là et on attendait que l'arrivée de l'invité quand on Hmad se prenta avec avec une machette prêt a aller tailler les arbres, Brette l'invita a prendre un thé avant de commencer son travail et c'est en ce moment que Assou arriva lui aussi pour récupérer sa réquisition. Brette L'invita lui aussi et les quatre personnes se trouvèrent assises sur le tapis. Mon capitaine dit Assou avez vous vu ce que je vois?
- Oui répondit l’officier qui s ‘adressant a Driss lui dit
- Ce tapis et ce samovar vous les avez achetés de Hmad ?
- Oui répondit Driss
- Et toi Hmad tu m’avais dit que tu as vendu le samovar à Moshé Khaimi qui voulait l'emmener avec lui en souvenir en Israël ?
- Hmad resta bouche bée
- Alors Driss? Comment résoudre ce problème demanda Brette
- Comme vous voulez mon capitaine, répondit celui ci
- Dans ce cas tu établis sur le champ un acte comme quoi Hmad vend le champ à Assou, et lui règle les arriérés de location. Hmad reprend son tapis et son samovar et toi Driss tu iras purger 12 mois de prison à Ksar es souk
Aussitôt dit le capitaine appela deux mokhaznis qui conduirent sur le champ Driss à la prison .Quelques moi après le Maroc accède à l’indépendance, Driss se fait passer pour un agent qui fournissait des informations aux nationalistes. raison de incarcération. Il sortit de prison, et fut nommé Caid de Tinejdad. Juillet/Aout 2004

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 14:10

L’HISTOIRE D’ALI N’AIT ALI

1er épisode : TACHICHAWTE N’WOURGH
Ali N’ait Ali était un homme sans histoires. Bien qui soit un bel homme et qu’il ait dépassé la trentaine, il est resté célibataire en attendant de trouver une épouse qui s’entendrait avec sa mère connue pour être une femme dure et d’un fort caractère.
Un soir en revenant de Toughache, marchant et fredonnant « Ifou Lhal, Our Ifou » (l’aube s’est levée, non il ne s’est pas encore levée) il entendit un petit bruit ressemblant à un gémissement. Il se dirigea vers l’endroit d’où provenait le bruit, et surprise, sous un jujubier, il trouva un beau petit bébé de sexe féminin qui pleurait à chaudes larmes. Ali N’Ait Ali s’approcha du nourrisson et le prit dans ses bras. La petite fille s’arrêta aussitôt de pleurer et posa un regard plein de tendresse sur son porteur.
Je ne vais pas abandonner ce bébé dans ce lieu désert, il sera la proie des chacals qui abondent dans cet erg, se dit-il. Sans hésiter un instant il prit le bébé le mit sur ses épaules et continua sa marche vers son ksar en chantant « Tzayd Ayaganw Nigh Mayd Ouwigh ? Zigh Tachichawte N’Wourgh Ay Douwigh » (Je me demande pourquoi mon fardeau est aussi lourd ? C’est que c’est la fille de l’or que je ramène !)
Après avoir parcouru quelques kilomètres, Ali sentit ses épaules se plier sous le poids du bébé. Il eu l’impression de porter non pas un nourrisson mais un adolescent. Tout d’un coup il entendit une voix lui dire :
Es-tu fatigué Ali ?
Le coup d’œil qu’il jeta sur les pieds du bébé le fit arrêter tout net. Il remarqua en effet que les jambes de ce qu’il portait étaient celles d’une jeune fille, il prit peur un instant puis se pencha en avant et déposa le bébé métamorphosé en jeune fille. La beauté de la fille et son regard envoûtant lui firent oublier sa peur
Qui es-tu lui demanda Ali ?
Es-tu des humains ou des Djine interrogea t-il ?
Je suis contente de voir que tu n’as pas pris peur et ça confirme que j’ai fait un bon choix en te préférant aux autres hommes du ksar lui répondit-elle.
Quel est ton nom lui demanda t-il
Qu’importe mon nom. Mais appelle moi Tachichawte N’Wourgh, Ce nom me convient et me plait
D’accord mais dit moi ce que tu veux de moi lui demanda t-il
Je suis la fille de Chamharoch, cheikh des jnoune du ksar, j’ai eu le malheur ou la chance de tomber amoureuse de toi et non d’un djine de ma communauté. Les miens n’ont accepté mon choix que difficilement et après intervention du grand mufti de Todra. Ce qui signifie tout simplement que tu dois m’épouser, je serai la meilleure épouse que pourrait espérer un homme. Je te rendrais riche, et exaucerais tous tes vœux.
Et comment vais-je te présenter aux miens et à mes amis lui demanda Ali ?
Ils ne sauront rien, je resterai invisible pour eux. Seul toi me verras et partageras mon lit le soir. Tu auras le privilège de voir les créatures de ma communauté la nuit de noce. Mon père tient à ce que tous les notables des jnoune soient présents. Des SMS ont été envoyés à ceux des vallées de Drâ , de Ziz de Todra pour qu’ils viennent en grand nombre assister au mariage de la fille de Chamharoch !
Et comment va se dérouler le mariage demanda Ali ?
Après le dîner et les présentations des mariés aux notables, nous nous retirerons dans notre chambre et vivrons pleinement notre amour loin du vacarme des orchestres.
Ne doit-on pas leurs montrer ton Serwal, preuve de ta virginité demanda Ali ?
Bêtise des humains répondit Tachichawte !
Et en quoi cela les regarde-t-ils ? Chacun a son passé ; et ne compte plus que l’avenir du couple. Tu as bien connu les femmes toi ? alors pourquoi veux tu que ce ne soit pas pareil pour moi ? Bien que je t’avoue que tu seras mon premier partenaire dans le domaine sexuel.
Tu me rassure répondit Ali
Ce n’est pas fini enchaîna Tachichawte. Tous les invités resteront tant qu’ils ne verront pas apparaître un des deux mariés. Et seul le vainqueur doit apparaître au public !
Quel vainqueur interrogea Ali ?
Celui qui mettra l’autre KO. C’est comme dans vos matchs de coupe de foot. Il faut qu’il ait un vainqueur ! et je t’informe que dans la majorité des cas ce sont les Jéniate qui sortent vainqueurs. Je t’avertis en cas où tu souhaiterais introduire des aphrodisiaques dans ton menu ; Les amendes, le miel et les noix d’Amellago t’apporteraient plus de souffle !
Et c’est pour quand la fête alors ?
Samedi prochain. Et tiens, voila de quoi te payer de beaux habits. Sois digne et fort. Beaucoup de jnoune sont jaloux de toi et t’en veulent. Ils auraient aimé être les gendres du grand Chamharoch. Mais ne t’en fais pas, je serai tout le temps à tes cotés et te protègerai.
Arrivés pas loin du Ksar, alors que le muezzin appelait pour la prière du Sobh, Tachichawte disparaît de la vue d’Ali qui continua à sentir sa présence à ses cotés……

2eme épisode : TAMGHRA N’WALJNOUNE
Trouvant chaque jour sa demeure propre et bien rangée, Itto, la maman d’Ali se demanda si son fils ne passait le reste de la nuit à faire le ménage. Aussi, un jour elle lui demanda de ne pas se charger des travaux domestiques qui reviennent aux maîtresses de maisons. Ali répondit en souriant à sa mère, qu’il trouvait du plaisir à faire ces travaux et que ça ne le fatiguait guère. A cet instant précis, il sentit un pincement au niveau de son cou, et entendit la voix de Tachichawte lui rappeler que c’est elle et non pas lui qui se chargeait de ces travaux !
Pour se libérer pendant les deux nuits de fête, Ali proposa à sa mère d’aller rendre visite à sa sœur à Taltfraoute. Il lui remit un peu d’argent et quelques présents à offrir à sa tante. Itto trouva l’idée excellente et prend le jour même « lagrima »(Taxi) pour Taltfraoute.
Le soir Tachichawte N’Wourgh vint trouver son fiancé, et l’informa de l’arrivée de certains invités. D’autres seront là demain avant le coucher du soleil lui dit-elle.
Elle lui demanda de se rendre au hamam pour une purification. Deux jnoune esclaves t’attendront à l’intérieur et se chargeront de toi. Après avoir dîné et pris le un verre de thé, Ali ramassa sa trousse de toilette et se dirigea vers le hamam.
Le préposé du hamam allait quitter les lieux quand Ali se présenta devant lui.
C’est un peu tard dit-il a Ali. J’étais sur le point de tout fermer et de rentrer chez moi !
Je n’aurais pas pour longtemps répondit Ali. Juste le temps de me rincer.
Une fois allongé à l’intérieur de la salle chaude du bain, Ali entendit une voix lui dire
Nous sommes les serviteurs de Chamharoch. Nous avons reçu les ordres de te purifier. Alors laisse- toi faire ça sera rapide.
Quelques minutes plus tard, Ali sortit du hamam aussi propre qu’il l’était le jour de sa naissance.
Tachichawte l’attendait, avant de le quitter, elle lui passa sur le corps une lotion sentant la rose et le jasmin et lui souhaita de passer une bonne nuit.
Le lendemain soir, quatre jnounes noirs se présentèrent dans la chambre d’Ali, ils lui demandèrent de prendre place sue la chaise en forme de 3maria qu’ils portaient, et se dirigeaient vers le salon de la maison.
Surprise Ali ne reconnu plus le petit salon de sa maison ! Là il se trouva dans une immense salle qui ferait dix fois la surface de toute sa maison. Des créatures de toutes formes sont là. Certaines avec des cornes, d’autres avec des yeux verticaux, d’autres ont un corps d’hommes et une tête de chiens ou de tortues.
On posa la chaise dans laquelle le marié avait pris place au milieu de la salle et cet instant Tachichawte N’Wourgh vêtue d’un saris rouge brodé or , et accompagnée de deux jeune filles aussi belles qu’elle vint lui prendre la main pour aller le présenter à son père, le grand Chamharoch.
Arrivé devant son futur beau père, Ali baissa la tête en signe de respect ; Chamharoch se leva et s’adressa à l’assistance.
Ya Qawm !! Issma3ou Wa 3ou !!!
Al Insou Amama Koum
Wa Ljinou Waraa Koum !! (Le grand Chamharoch a certainement lu le discours prononcé par Tarek ou Zaîd quand il avait traverser le détroit de Gibraltar !!)
Aujourd’hui est un grand jour pour nous tous pour plusieurs raisons :
La première c’est Tachichawte N’Wourgh ma fille qui a choisi Ali et non l’inverse
La seconde c’est qu’en attendant que le vainqueur se présente devant nous, nous allons nous amuser
La troisième c’est que le vainqueur sera ma fille, car je ne doute point de sa capacité et de son endurance. Elle ne lâchera pas son partenaire avant de le voir ramper sur ses quatre pattes !
Qu’on fasse pénétrer le premier orchestre ordonna Chamharoch !
La troupe des ait Morghades prend place sur l’estrade et commencèrent leur danse par « lfal » avant un baybi dansé sans fausse note. Puis vinrent iqabliyen ils exécutèrent avec beaucoup de grâce bahbi et issahi lhana. L’assistance cria : chikhate, chikhate !!
Chamharoch demanda de faire entrer la troupe de « harrak mouzzoune »
Les deux mariés profitèrent de cette pause pour se retirer et regagner leur chambre nuptiale.
Les tables étaient bien servies. Différents menus sont proposés aux convives, toutes sortes de boissons et je jus sont proposés aux invités. Des youyous et des éclats de rires fusaient partout. Chamharoch tient à ce que la fête de mariage de sa fille reste à jamais dans la mémoire de tous les jnoune. Il est trois heures passées et tout le monde attend l’apparition du vainqueur. Tout d’un coup, on entendit Marzaka la jénia d’accompagnement de Tachichawte crié : il arrive, il arrive !!
Chamharoch se leva d’un coup surpris et énervé
Il porte la Djellaba et a mis son capuchon, ça doit être Ali répondit-elle
Assistance observa, un moment de silence partageant ainsi la déception de leur chef.
Arrivé devant Chamharoch et d’un brusque coup de main Tachichawte ôta le capuchon, laissant tomber sa chevelure sur ses épaules et dit d’un ton rieur :
Non seulement je l’ai mis KO, mais je l’ai laissé tout nu !!!!!!!!!
Les invités applaudirent et poussèrent des youyous de joie, Chamharoch, ému et fier de sa fille essuya discrètement la goutte de larme qui coulait sur sa joue.


3eme épisode : LA REUSSITE D’ALI
Depuis son mariage avec Tachichawte N’Wourgh dont tous les habitants du ksar ne sont pas bien sûr au courant, les conditions de vie se Ali se sont favorablement développées. Sa position sociale s’est améliorée et comptait désormais parmi les notabilités de son ksar.
Ah si le bon dieu le fit décider à « compléter sa religion » soupira un jour Hammou ou Hrô qui avait une fille à marier !
Akka n’Ait Haddou enchaîna en affirmant qu’il ne comprenait pas le fait qu’Ali soit encore célibataire ? Je vous assure dit-il au groupe de gens qui était en train de palabrer à Tamerdoulte qu’Ali n’a rien d’un faible. D’ailleurs continua t-il, je me souviens des soirées entières que nous avions passées ensemble à « Dart Souk » en compagnie de Gina et Pépsi. Ces deux femmes de joie vous confirmeront si vous leur demandez que ses ébats ne déméritent pas, à moins qu’ente temps il soit atteint d’une impuissance sexuelle, ce dont je doute fort !
Le groupe d’homme changea de sujet quand Ali vint s’assoire à leur coté. Il demanda aussitôt aux personnes dont les dattes sont encore en train de sécher sur les aires à battre « Inourire » d’aller ramasser leurs denrées avant que l’orage prévu le soir s’abatte sur le Ksar et les périsse.
Et comment sais-tu qu’il va pleuvoir lui demanda Hammou ? Cha3chou3i t’a parlé « Gou Klile » (phoné).
J’ai plus fort que Cha3chou3i répondit Ali en souriant. Aussitôt, il sentit le souffle de Tachichawte qui lui posa un doux baiser sur la joue et qui lui dit d’une voix que lui seul entendit : Merci pour le compliment.
Toute la nuit le ksar fut éclairé par des éclairs, le bruit assourdissant des tonnerres empêcha les petits enfants de dormir et les faisait pleurer. Ali et Tachichawte dormir tranquillement comme deux anges et ne se réveillèrent qu’une fois les lueurs du lever du jour apparaissent entre les fissures des planches mal ajustées de la fenêtre de leur chambre.
La crue de l’oued suite à l’orage, emporta la petite digue de Magamane qui servait de petit barrage de dérivation pour l’irrigation de toute la palmeraie. Une réunion fut organisée chez Amghar N’Wamane après la prière d’El Asr. Chacun y va de sa proposition les uns pour la mobilisation de tous les hommes pour la reconstruction immédiate de la digue, d’autres pour le changement de l’emplacement du barrage, et quand on demanda son avis à Ali, il répondit d’une voix sereine et responsable.
Mes amis, comme vous le savez tous, la palmerais vient de recevoir assez de précipitations de pluie qui la mette à l’abris d’un besoin immédiat en eau, je vous propose donc d’attendre quelques jours avant d’entamer la reconstruction de la digue et laisser aussi le temps pour que le débit de la crue permette de travailler sans mettre en péril les vies des ouvriers. Je propose aussi que tous les mâles qui ont atteint l’age de jeûner, soient mobilisés pour ce travail. Il va de soit que nos « sages » (personnes âgées) soie nt dispensés de ces travaux.
Zaïd le patriarche se leva et dit à l’assistance, Ce que vient de proposer Ali me semble être une bonne solution. Je vous demande donc de l’adopter et de prendre Ali En tant qu’Amghar de notre Ksar.
L’assistance se leva en applaudissant et en félicitant Ali pour sa nouvelle nomination.
Il entendit une voix lui dire :
Tu ne me remercies pas mon chéri ?
Il reconnu bien sûr la voix de Tachichawte N’Wourgh.
Les mois passèrent, Ali devient le plus prospère de sa tribu. Sa gestion des affaires de la communauté est citée comme exemple dans d’autres ksars. Beaucoup de ses concitoyens lui étaient reconnaissants quelques-uns éprouvaient un sentiment de jalousie. Mais Ali continuait à mener sa vie avec modestie, toujours avec le seul soucis, celui de rendre le meilleur service aux habitants de son ksar.


4eme épisode : LE PLAN DE TAHAMMOUTE
Tahammoute et Rkia Haddou ne se cachaient rien entre-elles. Elles partageaient leurs confidences et se racontaient de petites histoires coquines qui les faisaient marrer. Le sentiment qu’éprouvait Tahammoute pour Ali N’Ait Ali est bien connu par sa confidente Rkia. Cette dernière conseilla même à son amie de prendre son courage à deux mains et de déclarer son amour à Ali. Mais Rkia persista à croire que c’est à l’homme de faire le premier pas, et qu’elle ne supporterait pas que ses avances soient repoussées. Aussi elles se mirent d’accord pour que Rkia parte en messagère auprès d’Ali.
Après avoir écouté avec beaucoup d’attention le message transmis par Rkia, Ali dit celle-ci :
Tu sais Rkia, ce que j’éprouve pour Tahammoute et le même sentiment que j(éprouve pour toi et pour toutes les filles de mon ksar. J’éprouve de l’amitié de l’affection et beaucoup de respect envers vous toutes. Quant à mon cœur, je t’avoue qu’il est pris.
Par qui demanda Rkia ?
Par une autre créature répondit Ali.
Mais nous ne t’avons jamais vu avec une autre fille
C’est comme ça répondit Ali, faisant comprendre à Rkia qu’il aimerait changer de sujet de conversation.
Rkia rapporta fidèlement à son amie Tahammoute tous les propos échangés avec Ali et lui suggéra d’essayer d’écarter toute possibilité de se marier avec lui. Car lui dit-elle il m’a fait comprendre clairement que tout mariage avec toi est impossible et que son cœur est pris pas quelqu’un d’autre.
Ce soir tu verras répondit Tahammoute.
Que vas-tu faire demanda Rkia ?
Perdu pour perdu, je l’attendrai dans un endroit sombre, une fois arrivé à mon niveau, je lui sauterai dessus et j’appellerai en criant au secours. Les gens vont accourir, je leur dirai qu’il voulait me forcer à le suivre ! ainsi sa réputation d’honnête homme sera remise en question et celle à qui elle a donné son cœur se méfiera de lui et peut être le laissera tomber.
Et quand penses-tu agir ? demanda Rkia
Dès ce soir, répondit Tahammoute
Ali revenait tranquillement de la palmeraie après avoir irrigué son champ de luzerne. Et fait sa prière d’Al moghreb en groupe à la mosquée. Arrivé dans un endroit mal éclairé, il vit Tahammoute se jeter sur lui. Ali fut tellement surpris qu’il resta un instant sans réaction.
Ou tu dis que tu es d’accord pour m’épouser, ou je crie au viol lui lança t-elle !
Sois raisonnable, n’agis pas en folle lui dit-il
Je compte jusqu’à trois, si tu ne dis pas oui, je crie. Un deux …
Avant de prononcer le trois, Tahammoute fut projetée au sol comme si elle venait d’être victime d’une prise de hanche de judo. Elle se tordit de douleur et prononça des mots inaudibles . une troupe de personnes se forma autour d’elle. Quelqu’un cria,
Appelez le fkih Slimane pour l’exorciser elle est victime de Jnoune. On apporta le Jawi et Hsanaba on l’aspergera d’eau de rose ; la crise persista. Slimane le fkih accouru en serrant ses vieilles babouches sous le bras il s’assit tout près de Tahammoute et commença à réciter des versets de coran. Au bout d’un moment, voyant que l’état de Tahammoute ne s’améliorait pas il se tourna vers l’assistance et dit :
Ces jnounes sont trop fort. Si au moins ils nous disent leurs exigences !
Je n’ai qu’une seule exigence souffla Tachichawte N’Wourgh dans l’oreille d’Ali : c’est qu’elle s’éloigne à jamais de mon mari ! Mais ne t’en fais pas chéri, je ne lui ferai pas de mal, je vais juste lui suggéré de te présenter ses excuses que tu accepteras bien sûre, après quoi elle retrouvera sa gaieté d’avant.
Tout d’un coup Tahammoute se redressa demanda à Ali de lui pardonner son agissement ; Ali lui dit qu’il a tout pardonné, elle se leva sourit à l’assistance qui tous remercièrent le fkih Slimane d’avoir réussi à faire partir les jnounes.
Arrivé chez lui à la maison, Tachichawte toute ravissante dit à son mari :ça a commencé mal mais a finit bien, et tant mieux si c’est le fkih Slimane qui en tire profit.

5eme épisode : TACHICHAWTE ET SES JUMEAUX
Des jours et des mois de bonheur se sont suivis pour le couple, même si le grand Chamharoch insistait à chaque jour auprès de sa fille pour que celle-ci devienne mère. Aussi, elle décida d’en parler à son mari le soir même.
Tu sais chéri lui dit-elle, j’aimerais avoir un petit ou petite de toi. D’ailleurs mon père a donné des instruction pour que Merzaka ne me prépare plus la potion contraceptive à compter de demain.
Quelle potion demanda Ali ?
Un mélange fait d’Ibawne N’Tfarante et de Zizaw N’Oumalou.
Et si tu tombes enceinte, tu vas enfanté un Inss ou Djine ?
Ca sera un Djine dont le père est un homme, et comme tu sais chez nous l’affiliation est maternelle, donc si c’est un garçon on l’appellera Ousm N’Tchichawte et si c’est une fille elle s’appellera, Tihly N’Tchichawte.
Et pourquoi Ousm, demanda Ali
Ousm pour te protéger et foudroyer tous ceux qui voudraient te faire du mal !
Et ne crois-tu pas que je ne vais pas être frustré du fait de ne pas pouvoir profiter comme tous les hommes de la présence de mes enfants à mes cotés ?
Je te promets que je te compenserai ça dans un proche avenir lui dit-elle.
Quelques mois plus tard Chamharoch organisa une grande fête à l’occasion de la naissance des ces deux petits jnoune : Ousm et de Tihly !!
Ali passait ses nuits a jouer avec ses deux enfants, et quand il s’endort les deux petits Jnounes jouent avec les ustensiles de cuisine renversant Tazzirine contenant de l’huile ou répandant la farine de blé partout.
On dirait que les Jnounes passaient leurs nuits à s’amuser chez nous dit un jour la maman d’Ali à son fils.
Ca doit être les chats des voisins lui répondit Ali.
Voyant l’amour que portait Ali pour sa fille et sa fidélité sans faille, Chamharoch décida de convoquer une réunion exceptionnelle des grands jnoune pour une fatwa.
Mes chers amis leur dit-il , Isma3ou Wa 3ou !
Vous avez vu tous le comportement exemplaire d’Ali à l’égard de son épouse, ma fille Tchichawte ? Un comportement digne d’un vrai mari. Ma fille a réalisé son souhait d’avoir deux beaux petits jnoune qui sont là assis sur mes genoux. ( au même moment Ousm tira la barbiche de son grand père qui fait rire toute l’assistance). Chamharoch continua comme si de rien n’était. Aujourd’hui je vous ai réuni pour une Fatwa. Celle d’autoriser Ali a épouser une deuxième femme de sa communauté à une seule condition que ça soit Tchichawte qui la lui choisissent.
Khinouss représentant les Jnounes N’dart wafa se leva et dit un ton ferme : Nous sommes d’accord dit-il en s’adressant à Chamharoch ; à condition qu’Ali s’engage à ne pas partager son lit avec ses deux épouses en même temps
Je proteste dit 3inouss, autre grand Djine, Cette affaire ne regarde que Tachichawt c’est sa vie intime et privée. Laissons lui le choix de vivre sa vie comme elle le souhaite.
Finalement l’assemblée adopta à l’unanimité la résolution autorisant Ali à épouser une femme Inss

6eme épisode : LES REVELATIONS D’ALI
Tachichawte fut donc informée par son père de la décision de l’assemblée des Jnounes qui lui demanda d’en avertir son mari. Elle attendit quelque jours pour que la pleine lune soit au rendez-vous.
Après voir servi un breuvage q’appréciait Ali et qu’elle est la seule à savoir préparer. Il dit à son mari d’une voix douce :
Tu sais mon chéri que ma demande auprès de mon père a été acceptée ?
De quelle demande lui dit Ali ?
Celle de t’autoriser à te marier avec une fille de ta communauté !
Je n’ai jamais formulé une telle demande ! Tu sais bien que je t’aime, et que je te préfère à toutes les filles de mon ksar
Je ne doute point de ton amour Ali. Mais je ne veux pas être égoïste. Tu m’as donné deux petits superbes Jnounes en Ousm et Tihly ; à mon tour j’aimerais te voir assurer ta descendance parmi les Inss ! Et la seule manière de le faire est d’épouser une fille qui te plait et qui enfantera de beaux enfants. Ne t’en fais pas je serai là et je veillerai à ce qu’ils ne manquent de rien. Et puis Ousm et Tihly apprécieront d’avoir un demi-frère ou une demie sœur.
Mais qui vais-je épouser ? Interrogea Ali
Je pense que Tahammoute sera une bonne seconde épouse pour toi, quant à moi je suis certaine que tout se passera bien. Il te reste donc à l’approcher et la mettre au courant de notre ménage. Tu la rassureras que personne de votre communauté ne sera au courant, à part nous trois.
Le moment de surprise passé, Ali dit à Tachichawte : dès demain je lui demanderais ; mais en cas où elle refuserait, il serait au courant de notre mariage, et peut être qu’elle en parlera à ses amies et à ses parents ?
C’est un risque en effet, mais c’est un risque qui vaut la peine d’être pris répondit Tachichawte.
Le lendemain après la prière d’El Asr, Ali s’arrangea pour passer tout près du champ où Tahammoute était en train de faucher de la luzerne. Il lui dit bonjour et tout de suite enchaîna et lui dit :
Talmoute (la prairie ou le pré) est toujours interdite aux purs-sangs ?
Où sont les purs-sangs ? Moi je n’en vois qu’un seul ! et ce mustang refuse de paître !
Je ne pense pas qu’il ait un cheval qui n’aimerait pas goûter de son herbe ?
Et pourtant c’est ce qui se passe. La bonne et tendre herbe et là , le cheval l’ignore et la laisse devenir dure et difficile à manger.
Et si le cheval se présente et demande à pénétrer dans le pré demanda Ali ?
Non seulement la porte lui sera ouverte, mais les clôtures seront toutes enlevées pour lui.
Après ces échanges de Taqarfiyte, Ali comprit que Tahammoute l’aime toujours et qu’elle ne dirait pas non pour devenir son épouse. Reste à l’informer de sa relation qu’il entretient avec Tachichawte N’Wourgh. Il proposa à Tahammoute qui accepta de se retrouver la nuit à Inourire (aires à battre)
Tachichawte N’Wourgh fut ravie du déroulement de la rencontre entre Ali et Tahammoute. Elle dit à Ali qu’elle sera présente la nuit avec eux et si les circonstances sont favorables, elle ferait la connaissance de Tahammoute mais cette fois-ci pas pour la punir mais pour lui dire qu’elle est d’accord pour partager le même homme !
Tahammoute se faufila dans les étroites ruelles du ksar, évitant d’être vue par quiconque qui s’interrogerait sur les raisons d’une sortie à cette heure tardive. Ali tout enroulé dans son bernouss l’attendait sous Tagadirte (murette) N’Tghouni (enclos pour vaches). Elle s’assit tout près de lui. Ali sentit le souffle de Tachichawte et comprit qu’elle est, elle aussi tout près mais du coté inverse. Et c’est Tahammoute qui s’adressant à Ali lui dit/
Tes propos de toute à l’heure sont-ils sincères ?
Bien sûre qu’ils le sont répondit Ali, Mais je tiens tout de même à te parler plus de moi
J’en ai pas besoin répondit Tahammoute. Je te connais sur le bout des doigts !
C’est ce que tu penses lui dit Ali, mais tu ne connais pas tout. Et si tu es prête à accepter je te prendrais comme deuxième épouse dès demain ?
Deuxième épouse ? demanda Tahammoute
Oui. Répondit Ali. Et je te demande de m’écouter attentivement et de ne me répondre par oui ou par non que lorsque j’aurais fini.
Ali raconta à Tahammoute son histoire et sa vie avec Tachichawte. A la fin du récit Tahammoute demanda à Ali.
Et où est elle donc Cette femme dont tu me parles ?
Si tu acceptes la proposition, en promettant de garder le secret, je te la présenterai et tu feras sa connaissance dès ce soir.
Pour toi j’accepterai d’être la troisième et même la quatrième épouse répondit Tahammoute.
Au même moment, apparaît Tachichawte N’Wourgh, toute belle et rayonnante et vint poser un doux baiser sur le front de Tahammoute qui ouvrit grandement les yeux, surprise plus par la beauté que par l’apparition d’une jénia à ses cotés.
Tachichawte N’Wourgh rassura Tahammoute et lui dit qu’elle sera une sœur et non une rivale, et qu’ils passeront et vivront des moments de bonheur à trois.
Après s’être mis d’accord sur da date du mariage, ils regagnèrent le ksar, Tahammoute chez elle et Ali accompagné se son invisible femme chez lui.

LES SECONDES NOCES D’ALI (1er jour de mariage)
Tachichawte N’Wourgh insista pour que Tamaghra (le mariage) soit une fête grandiose. Elle dit à Ali et Tahammoute qu’ils n’ont pas de soucis à se faire quant aux moyens financiers et aux trousseau de mariage. Elle demanda à Ali de s’absenter du ksar en prétextant qu’il se rendait à Fès pour faire des achats. Et c’est ainsi qu’ils partirent tous les deux et passèrent toute une semaine à Lhamate (sources thermales) entre le tunnel de Zabel et kerrandou.
Hammou le père de Tahammoute à commencé à inviter par groupes les habitants du ksar. Car durant les cinq jours que durera la fête, on ne s’occupera que des invités et des danseurs qui viendront des localités avoisinantes.
De retour de son voyage Ali invita à déjeuner Issnayen (les messagers) qui seront chargés de remettre avant le coucher du soleil le trousseau à la mariée et la ramèneraient le lendemain de bonne heure au domicile de son mari. La délégation formée de trois hommes fut surprise par la qualité du trousseau qu’on lui remit. En effet la valise contenait deux paires de bracelets en argent massif, un collier d’Ihouryen (corail), une tazra d’aloubane (collier en Ambre), un A3bane, deux ikodar, quatre Tsebnay, une paire d’Ikourbine (babouches), un Ahazzam N’ lahrir (ceinture en soie), une Toudrisste (cape en laine) et bien sûr un miroir et un flacon de Khôl.
L’un des trois hommes qui est louzir (vizir) qu’on reconnaît par Issaflane de couleur verte qu’il avait placé autour de son turban, tint la valise devant lui sur le mulet qui servira de moyen de transport de la mariée.
Devant la maison de Tahammoute un groupe de femmes de tout âge attendait depuis déjà un moment l’arrivée de la délégation. Talghoumte (chamelle) surnom donné à la femme qui est chargée de recevoir le trousseau article par article se tient debout portant sur la tête Tisswite (plateau tissé en feuilles de palmier) sur lequel on posera le trousseau après avoir montré chaque article à l’assistance.
Les trois messagers furent accueillis par des youyous et des chants de bienvenue. Louzir demanda de changer la « chamelle » car dit-il, elle n’est pas assez forte pour porter tout le trousseau !
La chamelle réagira en lui déclarant qu’elle est assez forte pour porter tout le trousseau et plus encore.
Et c’est ainsi qu’un dialogue plein d’humour s’instaura entre les deux personnes à chaque remise d’un article du trousseau.
La remise de Tariyte (trousseau) on fit rentrer la délégation puis toute l’assistance à l’intérieur de la maison pour le dîner.
Des plats de couscous assaisonnés de légumes firent servi aux gens, la délégation fut installée dans un salon à part et eu droit à toutliwines (brochettes de foie enrobées de graisse) accompagnées de verre de thé à la menthe.
La cérémonie du henné fut organisée en commun pour les deux mariés. Et c’est ainsi que les deux époux furent installés sur un tapis berbère rouge étendu sur Aguertil n’wa3zoufn (natte tressée) Les femmes qui furent choisies pour passer du henné sur les pieds et les mains d’Ali est de Tahamoute ont été choisies, car elles doivent être des mères de familles qui ont réussi leur premier mariage. L’opération du henné fut accompagnée par des chants implorant le seigneur et son prophète pour que l’union réussisse et que le couple soit à l’abri de tout malheur.
Les deux mariés de levèrent pour la danse d’El fal (vœu), puis regagnèrent chacun son domicile.
Pour le mari la suite ne reprendra que le soir du lendemain où il regagnera son épouse pour l’accomplissement de l’acte. Aussi il aura le temps de se reposer et de siroter des verres de thé tout en mangeant le plus d’amandes et de noix.
Au premier chant du coq, louzir et ses deux accompagnateurs se présentèrent pour faire monter Tahamoute sur le mulet et la conduire chez son mari. Le moment des adieux est très émouvant ni la mère ni la filles ne purent retenir leurs larmes, les chants plaintifs dits exprès pour la circonstance firent pleurer toute l’assistance. En plaça sur le mulet derrière la mariée un petit enfant en signe de présage pour une fertilité de la mariée et on prit le chemin vers le domicile d’Ali.
Le deuxième jour de fête
La mariée avant de se rendre au domicile de son conjoint doit accomplir la visite ou plutôt faire le tour du sanctuaire (Rwadi) et demander sa bénédiction. Ce que fit Tahamoute accompagnée d’un groupe de femmes et d’hommes qui n’arrêtaient de chanter. Arrivée devant la porte du ksar,la maman d’Ali présenta à sa future belle fille une carafe remplie de lait eu bol contenant du beurre. Tahamoute trempa le bout de son drap dans la carafe et aspergea l’assistante qui se cacha le visage de peur de recevoir une goutte de lait ; car dit-on sur l’endroit qui aurait reçu la goutte poussera un grain de beauté. Et les femmes chez nous ne considèrent pas qu’un grain noir sur le visage les rendrait encore plus belles.
De sa babouche Tahamoute appliqua du beurre sur la voûte du portail du ksar. C’est pour demander aux habitants du ksar et à ses nouveaux voisins leur accord d’être un membre de leur communauté. Le même rituel fut répété devant la porte d’entrée de son mari.
Le soir après le dîner tout monde fut invité à se rendre devant la porte du ksar pour danser Ahidouss. Seuls restaient à la maison les deux mariés accompagnés de leurs deux vizirs qui ont pour rôle de détendre l’atmosphère avant l’acte sexuel. A l’étage d’en bas se tenaient de femmes qui sont plus stressées que tout le monde. Ils s’agissaient des mamans des deux mariés.
La maman de Tahamoute ne sera tranquillisée que lorsque elle s’assurera que sa fille a pu et su garder sa virginité jusqu’à son mariage. La maman d’Ali a un souci différent. Il faut que son enfant soit à un homme et accomplisse la défloration de son épouse sans difficultés. Le temps semblait ne pas avancer pour les deux mamans. L’attente fut insupportable pour les deux femmes, elles ne furent tranquillisées que lorsque Fadma la vizir de Tahamoute les rassura que tout va bien et que les deux mariés sont en train de boire du thé et croquer des amendes.
Profitant de la sortie du salon pour faire cuire les brochettes, Tachichawte N’Wourgh qui n’avait d’ailleurs jamais était loin, fit son apparition.
Qu’attendez-vous leur lança t-elle ? Les gens attendent dehors et vos moments ne sont pas aussi détendues que vous.
Elle s’approcha de Tahamoute l’aida à se déshabiller, elle lui chuchota dans l’oreille qu’elle a un joli et beau corps, ce qui fit sourire Tahamoute. Ali lui n’avait pas besoin d’aide pour se débarrasser de son Akidour.
Quand les deux vizirs se présentèrent devant la porte du salon avec des brochettes bien grillées et une tisswite contenant du pain, c’est Ali qui se présenta devant eux pour leur remettre A3bane blanc taché de sang.
Sans se contrôler et dans un élan de joie Fadma lança un long youyou qu’on entendit de loin. Les deux mères accoururent et s’embrassèrent quand elles vivrent A3bane taché de sang de Tahamoute : preuve de sa virginité.
A l’extérieur du ksar les parties d’Ahidouss se succédèrent les une après les autres. Les joutes oratoires entre poètes se faisaient accompagnées d’applaudissements et de youyous. Soudain, Ali habillé d’une djellaba blanche fit son apparition et vint danser, les youyous fusèrent de partout c’est le signal comme quoi l’acte a été consommé . Une fille se pencha vers une de ses amies et lui dit :J’aurais aimé être à la place de Tahamoute.



LE TROISIEME JOUR DE FETE
A l’aube du troisième jour de fête, alors que le couple était encore enlacé savourant ainsi leur première nuit dans le même lit, ils firent réveillés par une mélodie très douce qu’une dizaine de femmes chantaient sous leur fenêtre. Ce chant commençant par « Essbah al khir a tagouramte » (Bonjour la sainte) est considéré comme un prélude à une vie heureuse est harmonieuse pour le couple.
Ali s’étira avant d’ouvrir un œil et regarder avec tendresse sa deuxième épouse. Il lui déposa doux baiser sur le front et la réveilla. Ils discutèrent un instant du programme de la journée et de tous les rituels qu’ils sont appelés à accomplir.
Le petit déjeuner ne fut prit que lorsque la maman d’Ali avait fini d’arroser les plats de « T3am » avec du beurre fondu qu’elle versait sur les mains des nouveaux mariés. Puis Tahamoute se retira pour se reposer avant la grande soirée. En effet la soirée du troisième jour est plus qu’importante, car c’est au cours de cette soirée que la mariée est pour la première fois coiffée en femme mariée abandonnant définitivement « Taguendouyte » de jeune fille.
Cette distinction par la coiffure permet aux hommes qui sont à la recherche d’une épouse de reconnaître les jeunes filles, et d’éviter d’aborder ou de s’adresser aux femmes mariées.
La place devant le ksar était pleine de monde. Les danseurs étaient arrivés des ksars de toute la vallée. Quand on annonça l’arrivée de « Tislite » les danseurs se mirent debout en deux rangées l’une en face de l’autre. Aussitôt des femmes vinrent s’intercaler entre eux pour le grand Ahidouss. On réserva la meilleure place pour Tahamoute qui sous son A3abrok (voile) en soie vint s’intercaler entre Louzir (vizir) Le grand poète du ksar . Contrairement à certaines tribus, on ne montre pas le pantalon tachée de sang pour faire connaître que la défloration a eu lieu et que la mariée était vierge, Chez les ait Morghade Tislite doit porter le drap (A3bane) de couleur blanche qu’elle avait mis sur le lit avant l’accomplissement de l’acte et qui par conséquence est immaculé de quelques gouttes de sang que la mère de la mariée essaie de rendre visibles. Tous les regards se dirigèrent vers Tislite à qui d’un geste attentionné Louzir leva le voile et fit découvrir à l’assistance le visage épanoui de la jeune femme. Les youyous fusèrent de partout, les compliments sont adressés par de vielles femmes aussi bien à la mère d’Ali qu’à celle de Tahamoute. Ali en spectateur non loin d’Ahidouss suivait le déroulement de la danse, il sourit quand il entendit Tachichawte N’Wourgh lui dire : Je ne regrette pas de t’avoir choisi une aussi belle deuxième épouse.


SOLY











Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 16 novembre 2005 : 14:12

LALLA HBIBA (Par Ali Sékou OUIDANI)


Sous un tamaris au bord de l’oued, Sidi Ahmed Lmajdoub avait construit une hutte avec les branches sèches de palmiers. Il ne quittait son abri que le jour du souk pour aller collecter quelques dons que les commerçants et les bienfaiteurs lui faisaient.
Sidi Ahmed qui réservait tout son temps à la méditation et aux prières ne vivait pas tout seul. depuis qu’un jour en revenant du Souk, Il avait récupéré une petite chatte dont quelqu’un s’était débarrassée en l’abandonnant dans une boîte en carton. Cette chatte à qui il avait donné le nom de Lalla Hbiba ne se séparait de lui que le jour du souk


Lalla Hbiba était éduquée ; elle ne salissait jamais l’abri de son maître évitant même de traverser la peau de mouton sur laquelle Sidi Ahmed faisait ses prières. Elle ne touchait guère à la nourriture que si son maître l’y autorisait, ainsi, même quand notre Soufi qui ne déjeunait qu’après avoir accompli la prière du Dohr; laissait sans couvercle sont petit tajine pour qu’il refroidisse, Lalla ne touchait jamais aux deux minuscules bouts de viande que Sidi Ahmed faisait cuire avec quelques légumes. Elle attendait que son maître finisse sa prière et qu’il lui offre sa part.


Un jour Après sa prière, Sidi Ahmed remarqua la disparition d’un morceau de viande de son tajine. Lalla Hbiba était là et se tenait tranquillement à sa place, attendant que sa ration lui soit servie !
Mais qui a pris le deuxième morceau se demandait Sidi Ahmed ? Est-ce que c’est moi qui avais oublié d’en mettre un deuxième ?


Le lendemain après s’être assuré d’avoir mis deux morceaux. Et après avoir comme d’habitude oté le couvercle du petit tajine pour qu’il froidisse, il se retira dans son coin de prières et fit semblant de prier tout en surveillant d’un œil attentif son repas. Et là, il vit Lalla Hbiba s’approcher du tajine avec délicatesse. Elle saisit un bout de viande et prit le chemin du champ d’à côté. Sidi Ahmed la suivit sans faire de bruit et par dessus de la clôture du champ, il vit la chatte remettre en entier le bout de viande à ses deux petits chatons. Après quoi elle revint se tenir comme elle le faisait d’habitude; attendant que sont maître la serve.
Sidi Ahmed jeta un regard affectueux à sa chatte, prend le seul bout de viande qui restait et l’offrit à Lalla Hbiba./. Marrakech le 05/07/2005

SOLY

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: place de france (IP enregistrè)
Date: 29 mai 2006 : 11:30

pour les amoureux de legendes
Soly

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 29 mai 2006 : 13:10


LE DEMON ET LES MOUSTIQUES


Le peuple des A?nus raconte la l?gende suivante:



Dans les temps anciens, un terrible d?mon hantait les montagnes de l'?le de Sakhaline. Ce g?ant n'avait qu'un seul oeil, mais celui-ci ?tait grand comme une casserole et se trouvait au milieu du front. Le corps du g?ant ?tait recouvert d'une fourrure hirsute. Ce d?mon r?pandait la peur et la terreur. Personne ne voulait avoir ? faire ? lui. Lorsque le d?mon attrapait l'un des habitants, il le d?pe?ait et l'avalait. Plus d'un malheureux avait ainsi fini sa vie. Les chasseurs faisaient donc un grand d?tour, autour de la montagne o? vivait le g?ant.



Un soir, alors que les chasseurs ?taient rassembl?s autour du feu, un d'entre eux, courageux, dit: " Il faudrait le larder de fl?ches. " - " Cela ne servirait ? rien - r?pondit un autre. je l'ai rencontr? et j'ai essay?. Les pointes des fl?ches rebondissent sur sa peau; il est invuln?rable. je dois ma vie ? un hasard. "



Silencieux et anxieux, les hommes se taisaient.



Un jour, un chasseur A?nu poursuivait un cerf. L'animal ?tait si agile et l'application du poursuivant si grande que l'homme ne se rendit m?me pas compte qu'il avait p?n?tr? profond?ment dans la for?t recouvrant la montagne. Sans le savoir, il se trouvait ? proximit? de la caverne du g?ant. Lorsque le chasseur s'arr?ta dans sa course, pour ?couter les pas du cerf, il entendit un craquement de branches. Le chasseur s'accroupit et, silencieusement, prit une fl?che. Le bruit s'approcha. Soudain, deux ?normes mains velues sortirent du sous-bois et le d?mon apparut se dirigeant tout droit vers le chasseur.



Celui-ci fut paralys? de terreur; son coeur battait ? tout rompre; il se sentait perdu. Le g?ant grondait et grognait, son oeil unique luisait, mena?ant. Soudain, le chasseur eut une id?e. Il visa avec pr?cision, retint sa respiration et fit partir la fl?che. Celle-ci atteignit l'oeil du g?ant; il poussa un cri horrible, qui r?sonna comme le bruit d'une montagne qui s'?croule, puis il tomba ? terre.

Le chasseur ?couta; rien ne bougea. Alors, prudemment, il s'approcha. Le d?mon ?tait mort. L'homme Ainu se rendit compte que la seule partie vuln?rable du g?ant ?tait son oeil. Rageusement, le chasseur ass?na un coup de pied au ventre du d?mon. " Horrible b?te - cria-t-il - assassin, sangsue, tueur des Ainus ". Fou de joie, il dansait et riait. Il tirait le g?ant par les cheveux, lui crachait au visage et lui lan?ait des mottes de terre. Il avait enfin vaincu l'invincible!



Puis il s'arr?ta et r?fl?chit, car apr?s tout c'?tait un d?mon, et qui savait quels ?taient les pouvoirs d'un d?mon m?me mort. Il fallait an?antir le g?ant. " je vais le br?ler " d?cida-t-il apr?s r?flexion. Il amassa des brindilles et des branchages secs, et les disposa autour du g?ant. Puis il fit du feu et aviva la flamme. Bient?t, les flammes mont?rent au ciel. Le chasseur remit des branches et entretint le feu, jusqu'? ce qu'il ne reste plus du d?mon que des cendres que l'A?nu dispersa au vent. Mais quelle fut sa stupeur quand il vit les cendres qui retombaient, se transformer peu ? peu en ?tranges moustiques, des moustiques tels que le chasseur n'en avait encore jamais vus. Ils dansaient et voltigeaient et bient?t tout un nuage de moustiques emplit les airs. L'un d'eux se posa sur la joue du chasseur et le piqua. Le chasseur le tua.



C'est ainsi que naquirent les moustiques qui, depuis, tourmentent m?chamment les habitants des r?gions du Nord.








Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 29 mai 2006 : 13:12


COMMENT LA MORT ARRIVA DANS LE MONDE


Voici ce que raconte la l?gende: le dieu Soko cr?a d'abord la tortue Dagbatchi, ensuite les hommes et ? la fin les pierres. Soko cr?a un homme et une femme de chaque esp?ce, de la tortue, de l'homme et de la pierre. Il les anima dans l'ordre cit?, ? l'exception des pierres. Mais aucun ne pouvait avoir d'enfant. Quand ils ?taient devenus vieux, Soko les rajeunissait. Ainsi, il n'?tait point besoin d'enfants.

Mais Dagbatchi, la tortue, se rendit aupr?s de Soko et dit: " J'aimerais avoir un enfant. "

" Et pourquoi veux-tu avoir un enfant? "

" Tu sais - r?pondit Dagbatchi - que je marche tr?s mal. C'est tout un travail pour moi et pour ma femme. Mais parfois nous avons besoin de faire des courses et si nous avions un enfant, nous pourrions l'envoyer faire ces courses. "

Soko r?fl?chit. " je n'ai pas pr?vu de vous donner des enfants " r?pondit-il.

Dagbatchi rentra chez lui. Mais peu apr?s, il se retrouva devant le dieu. " Il serait beau d'avoir un enfant - dit-il - ou m?me plusieurs. Ils nous serviraient beaucoup, ? dieu. "

Soko se mit en col?re: " Pourquoi viens-tu ainsi pour demander des enfants? "

"Les enfants seraient pratiques, ? dieu. Ils pourraient nous aider et nous ne serions pas si seuls; quand je serai vieux ... "

" ... tu rajeuniras. "

" Quand je serai vieux et avant de rajeunir, je pourrai ? peine me rendre au point d'eau. Mes jambes me feront mal, parce que mon corps est si lourd. Parfois, je dois me tenir des heures durant sous le soleil le plus ardent sans pouvoir avancer. C'est bien dur, tu dois avouer. "

La mine s?rieuse, le dieu r?pondit: " Ne sais-tu pas, Dagbatchi, que tous ceux qui donnent naissance ? des enfants doivent mourir, t?t ou tard? "

Dagbatchi fixa Soko et approuva de la t?te.

" - Es-tu pr?t ? mourir si je te donne des enfants? "

" - Lorsque ma femme portera des enfants, tu pourras me faire mourir. "

" Envoie-moi les hommes! "

L'homme et la femme se pr?sent?rent. Soko s'?claircit la gorge, puis il annon?a: " Dagbatchi m'a confi? qu'il voulait avoir des enfants. Que d?cidez-vous pour vous? "

" Il serait bon d'avoir des enfants, seigneur - r?pondit la femme. Quand mon mari est ? la chasse, je suis seule ? la maison. L'enfant, si c'est une fille, pourrait m'aider ? la maison, et je serai moins seule. "

" Et si c'est un gar?on - ajouta l'homme - il pourrait ramener le gibier et porter le panier quand je vais ? la chasse. Et quand je serai vieux et que mes mains trembleront, il pourra me remplacer ? la chasse. C'est tr?s pratique d'avoir des enfants. "

Et Soko demanda: " ?tes-vous pr?ts ? mourir pour avoir des enfants? " " Oui " r?pondirent les hommes.

L'homme ajouta: " Quand nous aurons des enfants, cela ne me fera rien de mourir. "

Les pierres ?taient plac?es sur le sol et ne dirent mot. Soko les interpella. " Vous vous taisez? Voulez-vous aussi avoir des enfants pour ensuite mourir? "

Mais les pierres n'en avaient aucunement envie. Alors Soko d?cida:" Il en sera comme vous le d?sirez! "

La femme de Dagbatchi se trouva grosse et, trois mois apr?s, Dagbatchi mourut. Lorsque les enfants naquirent, il n'?tait plus de ce monde. La femme de l'homme se trouva enceinte ?galement et donna naissance ? des enfants. Son mari mourut peu apr?s. Elle prit alors un autre mari car, seule, elle ne pouvait nourrir ses enfants.



Seules les pierres ne meurent pas, car elles n'ont pas d'enfants.







Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 04 juin 2006 : 10:49


LE DIAMANT ET LA GOUTTE DE ROSEE



Un beau diamant, qui avait autrefois brill? au doigt d'une princesse, gisait dans un pr?, ? c?t? de pissenlits et de p?querettes. Juste au-dessus de lui, brillait une goutte de ros?e qui s'accrochait timidement ? un brin d'herbe.
Tout en haut, le brillant soleil du matin dardait ses rayons sur tous les deux, et les faisait ?tinceler.
La modeste goutte de ros?e regardait le diamant, mais sans oser s'adresser ? une personne d'aussi noble origine.
Un gros scarab?e, en promenade ? travers les champs aper?ut le diamant et reconnut en lui quelque haut personnage.
- Seigneur, dit-il en faisant une grande r?v?rence, permettez ? votre humble serviteur de vous offrir ses hommages.
- Merci, r?pondit le diamant avec hauteur.
En relevant la t?te, le scarab?e aper?ut la goutte de ros?e.
- Une de vos parentes, je pr?sume, monseigneur ? demanda-t-il avec affabilit? en dirigeant une de ses antennes vers la goutte de ros?e.
Le diamant partit d'un ?clat de rire m?prisant.
- Quelle absurdit?! d?clara-t-il. Mais qu'attendre d'un grossier scarab?e ? Passez votre chemin, monsieur. Me mettre, moi, sur le m?me rang, dans la m?me famille qu'un ?tre vulgaire, sans valeur et le diamant s'esclaffait.
- Mais, monseigneur, il me semblait? sa beaut? n?est-elle pas ?gale ? la v?tre ? balbutia timidement le scarab?e d?confit.
- Beaut?, vraiment ? Imitation, vous voulez dire. En v?rit?, l'imitation est la plus sinc?re des flatteries, il y a quelque satisfaction ? se le rappeler. Mais cette beaut? factice m?me est ridicule si elle n'est pas accompagn?e de la dur?e. Bateau sans rames, voiture sans chevaux, puits sans eau, voil? ce que c'est que la beaut? sans la fortune. Aucune valeur r?elle l? o? il n'y a ni rang ni richesse. Combinez beaut?, rang et richesse, et le monde sera ? vos pieds. A pr?sent, vous savez pourquoi on m'adore.
Et le diamant lan?a de tels feux que le scarab?e dut en d?tourner les yeux, pendant que la pauvre goutte de ros?e se sentait ? peine la force de vivre, tant elle ?tait humili?e.
Juste alors une alouette descendit comme une fl?che, et vint donner du bec contre le diamant.
- Ah! fit-elle d?sappoint?e, ce que je prenais pour une goutte d'eau n'est qu'un mis?rable diamant. Mon gosier est dess?ch?, je vais mourir de soif.
- En v?rit?! Le monde ne s'en consolera jamais, ricana le diamant.
Mais la goutte de ros?e venait de prendre une soudaine et noble r?solution.
- Puis-je vous ?tre utile, moi ? demanda-t-elle.
L'alouette releva la t?te.
- Oh! ma pr?cieuse amie, vous me sauverez la vie.
- Venez, alors.
Et la goutte de ros?e glissa du brin d'herbe dans le gosier alt?r? de l'alouette.
- Oh! oh! murmura le scarab?e en reprenant sa promenade. Voil? une le?on que je n'oublierai pas. Le simple m?rite vaut plus que le rang et la richesse sans modestie et sans d?vouement; il ne peut y avoir aucune r?elle beaut? sans cela.



Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: darlett (IP enregistrè)
Date: 04 juin 2006 : 13:45

Bonjour Soly et Dany,

En effet le sujet legendes et contes de l'enfance existe deja et ce serait bien de les concentrer mais j'ai vraiment la memoire qui flanche et je ne sais plus ce qui se trouve deja ou pas...

Que faire maintenant, j'ai l'impression que le sujet est a peu pres le meme que celui ouvert par toi Dany, peut-etre que je vais m'y mettre et deplacer. Ce serait mieux, n'est-ce pas ?

Re: FABLES,HISTOIRES,ET LEGENDES DU MAROC
Posté par: charly (IP enregistrè)
Date: 04 juin 2006 : 13:52

pas de problemes darlett
dany



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