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Musique andalouse, histoire juive, culture judéo-berbère, judéo-espagnol, littérature juive, Rabbins, cimetières juifs au Maroc, Patrimoine juif au Maroc 
Hilloula Rabbi Itshak BENGUALID (z"tl)
Posté par: geoseb (IP enregistrè)
Date: 21 décembre 2012 : 20:21

AVISO


La Comunidad Israelita de Casablanca tiene el placer de informarles que en colaboracion con la de Tetuan organizan la Hilloula de Rabbi Ishak BENGUALID en Tetuan los dias 15-16 y 17 de febrero 2013.

Una ceremonia tendra lugar igualmente el 18 de febrero por la noche corespondiente al 9 de Adar fecha exacta de la hilloula en el Circulo la Union de Casablanca.

Se ruega a todas las personas interesadas en assistir se pongan en contacto con la Comunidad de Casablanca Sr. Moïses HAMOU :

Tél : 00 212 5 22 22 28 61
00 212 5 22 27 06 20
00 212 5 22 27 69 52
Fax : 00 212 5 22 26 69 53
Gsm : 00 212 6 61 16 59 40
Mail : com274@hotmail.com

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AVIS

La Communauté Israélite de Casablanca a le plaisir de vous informer qu’elle organise, en collaboration avec la Communauté Israélite de Tétouan, la Hilloula de Rabbi Itshak BENGUALID à Tétouan les 15-16 et 17 février 2013.

Une cérémonie aura lieu au Cercle de l’Union de Casablanca, le 18 février 2013 au soir, correspondant au 9 Adar, date exacte de la Hilloula.

Les personnes intéressées sont priées de prendre contact auprès de M. Moîse HAMOU à la Communauté Israélite de Casablanca :

Tél : 00 212 5 22 22 28 61
00 212 5 22 27 06 20
00 212 5 22 27 69 52
Fax : 00 212 5 22 26 69 53
Gsm : 00 212 6 61 16 59 40
Mail : com274@hotmail.com




Une HIlloula à Tetouan - reportage
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 23 mars 2013 : 21:05

 

S’il ne reste plus au Maroc que 3000 citoyens de confession israélite sur les 300 000 que comptait le Royaume au milieu du siècle dernier, plus de 4000 Juifs d’origine marocaine viennent tous les ans des quatre coins du monde pèleriner sur les tombeaux de leurs 656 saints (dits tsadikim, ou Justes) enterrés à travers le pays. À Tétouan, repose depuis 1870 Rabbi Itshak Ben Gualid, un tsadik réputé auprès des Juifs comme des Musulmans pour sa sagesse, son érudition et ses miracles. À la mi-février 2013 et pour la 7ème année consécutive, ils étaient ainsi plus de 300 juifs marocains d’ascendance sépharade à assister à la Hilloula de Baba Señor, ravivant des rites culturels et cultuels témoins d’une connivence deux fois millénaire en terre chérifienne. Reportage Femina Magazine Mars 2013.  et pour la version PDF appuyer ici [www.crif.org]

Dimanche 17 février 2013, quartier du Mellah, Tétouan. Les murs centenaires de la petite synagogue d’Itshak Ben Gualid résonnent de chants liturgiques en judéo-espagnol, auxquels viennent se mêler fébrilement des prières en hébreu et des bribes de conversation en darija. Le regard extatique et la gorge nouée par l’émotion, les hommes portent tour à tour le Sefer Torah (rouleau de Torah, le livre le plus saint du judaïsme) en récitant des louanges à la gloire de leur vénérable aïeul, tandis que les femmes font retentir leurs youyous joyeux jusqu’au bout de la rue éponyme...Ils sont venus, ils sont tous là. Ses disciples, ses fidèles et ses descendants, de 7 à 77 ans. De Madrid à Jérusalem, de Sebta à Casablanca, en passant par Montréal, et Mexico, près de 300 Juifs marocains d’ascendance espagnole se sont réunis dans la ville de Tétouan pour la Hilloula de Rabbi Itshak Ben Gualid, célébrant trois jours durant dans la joie et la ferveur spirituelle l’anniversaire du décès de Baba Señor, comme l’appelaient affectueusement ses petits-enfants.

 

De Caracas à Casablanca, toutes les prières vont à Baba Señor

Après les dernières prières, c’est tout un convoi de véhicules qui prend la route pour le cimetière juif, sis sur les hauteurs de la ville. C’est ici, au cimetière dit de Castille, que sont enterrés les Juifs de Tétouan, cité (détruite en 1399 par les Espagnols) qu’ils ont reconstruite aux côtés des Musulmans après leur expulsion d’Andalousie en 1492 par les Rois catholiques Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon. C’est là aussi qu’est enterré depuis 1870 Rabbi Itshak Ben Gualid, disparu le 9 Adar 5630 du calendrier hébraïque (correspondant cette année au 19 février 2013 dans le calendrier grégorien). Les pèlerins se rassemblent autour du tombeau du saint homme surplombant la nécropole de son dôme blanc, usant de mille précautions pour éviter de poser les pieds sur les pierres tombales alentour. On fait respectueusement place aux descendants de Baba Señor venus de Madrid et Ashdod, gardiens de son inestimable legs moral et spirituel. Certains rabbins, comme Rabbi Asher Zrihen, ont fait le déplacement depuis Mexico pour se recueillir sur le tombeau du maître. La fièvre mystique est à son comble. Un rabbin de Jérusalem récite à voix haute des psaumes du Zohar (livre de la Splendeur) tandis que des pèlerins de tous âges déposent des offrandes (fruits secs, petits gâteaux, argent…) sur la sépulture du Tsadik. Une fillette s’agenouille pour embrasser cette dernière, sa chevelure d’or s’étalant sur la pierre tombale, tandis qu’une dame septuagénaire, la tête recouverte d’une légère coiffe en dentelle, peine à retenir le flot de larmes qui jaillit de ses yeux bleus comme délavés par la vie. Dans une pièce attenante, les pèlerins allument tour à tour des cierges, à la mémoire de leurs proches disparus, pour demander la guérison d’un parent malade, la rencontre de l’âme sœur, une progéniture ou la prospérité en affaires.


Rabbi Itshak Ben Gualid, homme de foi, homme de Loi

Rabbi Itshak Ben Gualid, né en 1797, était un homme de foi estimé de tous les Marocains. Il fait partie des 126 saints vénérés mutuellement par les Juifs et les Musulmans. Auprès de ses coreligionnaires, Rabbi Itshak, qui consacra son existence à l’étude de la Torah et au service divin, est connu pour son célèbre recueil, «Vayomer Itshak » (édité à titre posthume en 1876), une compilation de réponses et de décisions juridiques essentielle dans la jurisprudence juive marocaine. La grande humilité du rabbin tétouanais n’avait d’égale que la vaste étendue de son savoir, une érudition qui lui valut le titre de « Ner Hamaaravi » (Lumière de L’Occident). Chef spirituel de sa communauté, il était apprécié pour son ouverture d’esprit, son sens de l’équité et du consensus. C’est sous son impulsion que fut ainsi ouverte en 1862 la première école du réseau de l’Alliance Israélite Universelle à Tétouan. En y inscrivant ses propres petits-enfants, Baba Señor réussit à faire fléchir les dernières résistances des coreligionnaires traditionalistes, détracteurs d’un enseignement moderne « païen » qui ne soit pas exclusivement consacré à l’étude des textes sacrés. Rabbi Itshak était également un fin diplomate. Son intercession auprès de la couronne espagnole facilita ainsi la restitution de la ville de Tétouan au Royaume chérifien la même année 1862 après deux ans d’occupation.

Un patriarche éclairé

Le grand rabbin de Tétouan était apprécié de tous pour sa clairvoyance, ses conseils éclairés et sa sagesse proverbiale, le Pacha de la ville lui-même n’hésitant pas à le consulter pour des affaires délicates. C’était par ailleurs un homme sensible, d’une infinie bonté, très attaché à Tétouan et aux siens. Après s’être établi à Haïfa quelque temps, il choisit ainsi de rentrer au bercail, renonçant à la Terre Sainte pour sa terre natale car, disait-il, le Ciel l’avait appelé « à ne pas abandonner son troupeau ». Baba Señor fut gratifié d’une belle descendance. De sa première femme, Rachel Bensadon, il eut 6 filles et un fils. Lorsque Rachel mourut, Rabbi Itshak Ben Gualid prit en secondes noces Simha Bibas, qui lui donna 4 fils: Yossef, Vidal, Salomon et Jacob. Baba Señor était très proche de ses nombreux petits-enfants. Tandis que le noble patriarche leur racontait le Tétouan d’antan, ceux-ci prenaient plaisir à l’initier aux langues profanes et à tout ce qu’ils étudiaient au sein de leur école moderne.


Le Saint de tous les Marocains

Rabbi Itshak Ben Gualid rendit l’âme par une belle journée de printemps de l’an 1870, à l’âge de 93 ans, après une longue vie sereine et riche en enseignements. Ce jour-là, le 9 Adar 5630, de la Juderia (le quartier juif de Tétouan) en deuil jusqu’au cimetière de Castille, un interminable cortège, auquel s’étaient joints les notables de la ville et les petites gens de toutes confessions qui l’avaient côtoyé, l’accompagna jusqu’à son ultime demeure. Les enfants chantèrent des Psaumes (louanges, extraits du livre de la Bible hébraïque, le Sefer Tehillim, dit Az-Zabur en arabe) à sa mémoire, tandis que tout le monde pleurait la disparition du Juste, celui qui répandit tant d’amour et de bien autour de lui. Longtemps après sa mort, Juifs comme Musulmans lui attribuèrent moult miracles. Il se chuchotait ainsi que les femmes stériles tombaient enceintes après avoir prié sur sa tombe, que celles pour lesquelles était prévu un accouchement difficile se délivraient dans la paix en posant sa canne et sa ceinture sur leur ventre. Il se racontait aussi que Rabbi Itshak avait fait fuir une fois des envahisseurs de la ville en faisant allumer des lumières dans le cimetière où il reposait. Aujourd’hui encore, tous les ans à la même période, on se rend sur son tombeau pour quémander la protection et la bénédiction du saint patron de la ville. Elevé au statut de Juste, Rabbi Itshak Ben Gualid est à jamais vivant dans les cœurs et sa présence aimante et protectrice continue à planer sur la blanche colombe...


Comme un air d’Andalousie retrouvée

Retour au centre-ville. C’est là, au Cercle Israélite de Tétouan, autrefois lieu de rencontre de la communauté juive de la ville, et qui n’ouvre désormais plus ses portes que durant la Hilloula, qu’ont été organisées toutes les manifestations liées à cette dernière depuis le vendredi 15 janvier 2010 au soir. Le Shabbat (7ème jour de la semaine juive, « jour de repos de l’Eternel », devant par conséquent être consacré à Dieu, et étalé de la tombée de la nuit du vendredi au samedi soir après le coucher du soleil) est sorti, la vie matérielle reprend son cours, avec tous ses plaisirs terrestres. Après l’incontournable Skhina (dite aussi @#$%&) du samedi midi, les papilles nostalgiques des convives se délectent de l’intemporel couscous aux légumes, des fameuses boulettes de viande au céleri, de lentrilla (pâtes aux œufs faites maison, plat judéo-espagnol), de cigares au foie, et autres mets typiques de la cuisine judéo-marocaine. Dans la salle qui servait dans le passé de casino, l’ambiance est à la fête. Tandis que l’orchestre musulman joue de célèbres mélodies andalouses et chaâbi, on chante ici et là des poèmes en haketiya (mélange entre l’espagnol ancien, l’hébreu et la darija), le dialecte pittoresque des Megorachim, les Juifs sépharades réfugiés au Maroc après  l’Inquisition. Kippa sur la tête, les yeux levés vers les drapeaux marocains suspendus dans toute la salle, des hommes se mettent debout pour entonner fièrement des airs patriotiques. Il souffle comme un air d’Andalousie retrouvée sur la blanche colombe…





Hilloula, louanges et joie

La Hilloula, date anniversaire du décès d’un saint, est un jour de joie, où les Juifs doivent se recueillir sur le tombeau du Tsadik pour prier, lire des Psaumes, chanter des louanges, faire des offrandes et allumer des cierges, pour rappeler que l’âme du défunt est toujours vivante et la réveiller. Ce jour-là en effet, la « néchama » (l’âme du Juste) revient sur sa tombe, descendant du monde céleste vers le monde terrestre, s’unissant parfaitement aux prières des fidèles (d’où le nom hilloula, mariage céleste en araméen). L’âme du Juste s’élève davantage grâce aux prières des fidèles ainsi qu’à la Tsédaka (l’aumône) donnée pour publier les livres et diffuser l’enseignement laissé par le dévot. Par reconnaissance, le Tsadik (dépourvu de corps physique donc d’imperfections humaines empêchant l’élévation des prières) fait parvenir les implorations des pèlerins jusqu’à D.ieu. La place des Tsadikim dans la religion hébraïque est primordiale, encore plus dans le judaïsme marocain, vieux d’au moins 2000 ans et considéré comme l’un des plus authentiques du fait qu’il a subi très peu d’influences extérieures depuis la judéisation des premières tribus berbères, remontant vraisemblablement à la destruction du Second temple en l’an 70 apr. J.-C.

 

Comité organisateur de la Hilloula de Rabbi Itshak Ben Gualid

Il y a 8 ans de cela, un descendant de Rabbi Itshak Ben Gualid est venu ici après avoir rêvé que son aïeul lui reprochait de l’avoir oublié. Nous avons alors décidé de faire revivre ce moussem séculaire et de rouvrir le Cercle pour l’occasion, fermé car Tétouan ne compte plus qu’une dizaine de Juifs, très âgés pour la plupart. La première année, nous étions 120 personnes et la Hilloula a duré un jour. Aujourd’hui, les pèlerins sont près de 300 et viennent des quatre coins du monde pour 3 jours entiers de célébrations. Tout se passe à merveille. Monsieur le Wali, Monsieur le Préfet et l’ensemble des autorités locales mettent tous leurs services à notre disposition. Au Mellah, où ils ont été reçus chaleureusement par les habitants des maisons occupées autrefois par leurs parents ou grands-parents, les pèlerins ont passé une après-midi inoubliable. Les Juifs de Tétouan sont tous des ambassadeurs du Maroc à travers le monde. À ce propos, l’inauguration récente de la synagogue Slat Al Fassiyine, appelée des vœux de Feu Simon Lévy, et les instructions royales données pour la restauration de tous les lieux saints et communautaires du judaïsme au Maroc est un message fort et émouvant. Nous sommes fiers de notre pays.   


Juifs du Nord du Maroc : genèse d’un exode

Les Juifs sépharades (d’origine espagnole ou portugaise) ou Mégorachim (expulsés en hébreu, par opposition aux Tochavim, les juifs autochtones) ont commencé à affluer au Maroc à la fin du 15ème siècle, fuyant l’Inquisition, les conversions forcées et l’édit d’expulsion (dit décret de l’Alhambra) de Castille et d’Aragon émis par les Rois catholiques en 1492. Certains, qui avaient suivi les armées maures lors de la conquête de l’Andalousie, étaient d’origine berbère (comme les Benhamou ou les Ittah). Parmi les autres grandes familles sépharades marocaines, on retrouve les Almoznino, les Bibas, les Delouya, les Hadida ou encore les Marciano et les Toledano. La plupart de ces nouveaux venus se sont installés à Tanger, Tétouan et dans les grandes villes impériales comme Fès, Meknès et Marrakech, puis dans les cités portuaires telles Mogador, Safi et Mazagan, apportant avec eux savoir-faire et savoir-être hispano-mauresque, contribuant aux côtés des Musulmans andalous à l’essor économique et au rayonnement culturel et spirituel du Royaume du 16ème siècle. La connivence exemplaire entre Juifs et Musulmans dans les villes du Nord du Maroc, comme dans le reste du Maroc citadin, a été émaillée de rares épisodes de tensions et d’exactions (attaques contre les mellahs, taxes pesantes, ségrégation spatiale, professionnelle et vestimentaire…) au 17ème et au 18ème siècle. En 1912, sont abolies les taxes spéciales imposées aux Marocains de confession juive et toutes les lois discriminatoires à leur encontre.  Mais l’Histoire et ses soubresauts se sont mêlés aux petites histoires de chacun, réduisant la communauté juive du Maroc à peau de chagrin, au fil des indépendances, des guerres, des rêves de terre promise et d’un ailleurs plus prospère, un Eldorado aux couleurs de l’Europe et de l’Amérique. Alors qu’elle comptait  20 000 membres à l’aube du siècle dernier, la communauté israélite du Nord du Maroc, vieille de 600 ans, n’en recensait pas plus de 300 au début des années 90. Aujourd’hui, elle connaît un renouveau relatif avec le retour au bercail de retraités, mais aussi de jeunes couples et de leurs enfants, attirés par les opportunités économiques et la stabilité offertes par le Maroc actuel. Ils seraient ainsi plus de 70 actuellement à vivre à Tanger. 

 

 






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