Compilation Arrik Delouya
Young Moroccan onlookers view with veteran US movie director Martin Scorcese
Marrakech International Film Festival
Spearheaded by the greatest visionary leader His Royal Highness Prince Moulay Rachid of Morocco
11 Déc 2007 [
miffestival.canalblog.com]
Veteran US movie director Martin Scorcese speaks as he is flanked by Moroccan movie director Izza Genini (R)
Veteran US movie director Martin Scorcese speaks as he is flanked by Moroccan movie director Izza Genini (R) during the screening of the film "Transes" directed by Moroccan Ahmed El Maanouni on Jemaa El Fna Square in Marrakech, 09 December 2007, on the sidelines of the Marrakesch International film festival.
US director Martin Scorsese left and Izza Genini Moroccan producer right poses before the screening of the Moroccan film 'Trances' at the Jamaa El Fan
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Young Moroccan onlookers view with veteran US movie director Martin Scorcese (out of camera range) the screening of the film "Transes" directed by Moroccan Ahmed El Maanouni on Jemaa El Fna Square in Marrakech, 09 December 2007, on the sidelines of the Marrakech International film festival.
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L’Ghiwane en seize neuvième
Saïd Raïssi
10/12/2007
Groupe mythique sur une place mythique. L’ambiance sur la place Jemaa Al Fna était, hier soir, plus chaude que la nuit précédente. Nass Al Ghiwane, qui ont donné un concert en prélude à une soirée cinéphile à ciel ouvert retraçant leur parcours, ont réuni plus de monde que Di Caprio et Scorsese réunis.
C’est en découvrant, sur une chaîne de télévision allemande, aux Etats-Unis, « Transes » d’Ahmed El Maanouni, film projeté en présence de la productrice Izza Genini, que ce dernier, saisi par les rythmes effrénés de cette formation venu d’ailleurs, s’est intéressé au groupe mythique marocain des années soixante dix.
On retrouvera donc Nass Al Ghiwane sur la bande originale du film d’un des réalisateurs qui a le plus marqué son époque cinématographique. L’atmosphère mystique de « La dernière tentation du Christ » de Scorsese doit beaucoup à la musique envoûtante des Ghiwane.
Une atmosphère que l’on retrouve dans « Transes », chef d’œuvre documentaire – un genre peu exploré - du cinéma marocain mais aussi un document historique qui à ce titre méritait d’être restauré par la World Cinema Foundation (WCF), présidé par Scorcese.
L’intérêt du réalisateur de « Taxi Driver » pour les Ghiwane pourrait se prolonger et même se concrétiser, comme l’a affirmé il y a quelques temps Omar Sayed, par un documentaire réalisé par Martin Scorcese lui-même.
Le festival de Marrakech où le réalisateur américain et les Ghiwane se sont retrouvés, pourrait, pourquoi pas, servir de lieu de concrétisation d’un tel projet. L'événement aboutirait, dans ce cas, à ce but ultime qui est de favoriser les rencontres, créer des moments de magie et servir de catalyseur à de nouvelles aventures cinématographiques.
La journée d’hier a aussi été marquée par la projection de deux films en compétition officielle. Les « Jardins de Samira » de Latif Lahlou qui incarne l’espoir marocain a été projeté en présence du réalisateur et des comédiens Sanaa Mouziane et Mohamed Khouyyi.
Le film traite de l’errance sexuelle d’une femme insatisfaite, un sujet qui, selon certains, n’a pas été traité de manière suffisamment profonde pour un film cinématographique. D’autres spectateurs ont jugé le film émouvant et audacieux.
L’autre film en compétition était français. « Actrices » de Valeria-Tedeschi conte l’histoire de Marcelline, actrice de quarante ans, célibataire et sans enfant qui revient vingt ans en arrière. Le coup de cœur du jour « La capture » de Carole Laure a été présenté par la réalisatrice et le producteur Jean-François Lepetit. Enfin, « L’ennemi intime » a clôturé la journée de projection.
Les satisfactions de Samira. La journée d’hier a été marquée par la projection de l’unique film marocain en compétition, « Les jardins de Samira ». Le film a reçu un accueil plutôt mitigé par une partie du public. Reste à voir si jury à été convaincu. Quoi qu’il en soit le réalisateur Latif Lahlou a déclaré que voir figurer son film sur la liste des films en compétition était en soi une satisfaction.
Début prometteur. Le réalisateur indien et membre du jury de la septième édition, Shekhar Kapur, dit être surpris par la qualité des quatre films en compétition qu’il a déjà visionné. « Les Jardin de Samira » figurent parmi ces films. Doit-on penser que le film de Latif Lahlou a réussi à toucher le Jury ? Impossible pour l’instant de le savoir. Les membres du jury n’ont pas le droit de se prononcer sur les films qu’ils visionnent. Du moins pas avant le 15.
Par Abdeljalil Bounhar AP –
Dimanche 9 Décembre 2007 , 23h41
MARRAKESH, MAR
US director Martin Scorsese left and Izza Genini Moroccan producer right poses before the screening of the Moroccan film 'Trances' at the Jamaa El Fana square in Marrakesh during the 7th Marrakesh International Film Festival, Sunday, Dec. 9, 2007 in Marrakesh. The festival runs through Dec. 7-15 and this year focuses on new films from eastern Europe and Asia. (AP Photo/Abdeljalil Bounhar)
Cannes:
Martin Scorsese présente Transes d'Ahmed Al-Maanouni
MAP
Mardi 15 Mai 2007
Cannes - Le réalisateur américain Martin Scorsese présentera, le 22 mai à Cannes, le film marocain "Transes", mis en scène par Ahmed Al-Maanouni et produit par Izza Genini, dans la section "Cine Classic", à l'occasion du lancement de la "World Cinema Foundation" (WCF).
Hommage 2005 Martin Scorsese
Sur une idée de Scorsese, quelques cinéastes ont décidé de se réunir au sein de la WCF, une association à but non lucratif qui se donne comme objectif d'aider à la préservation, la restauration et la diffusion des films du monde entier et plus particulièrement du cinéma d'Afrique, d'Amérique latine, d'Asie et d'Europe centrale.
Trois films soutenus par Martin Scorsese, Walter Salles (Brésil) et Cristi Puiu (Roumanie) seront présentés à l'occasion de la naissance du WCF dans le cadre de la 60-ème édition du Festival de Cannes (16-27 mai). Il s'agit de "Transes" réalisé en 1981, "Limite" (Brésil, 1931) de Mario Peixoto et "La forêt des pendus" (Roumanie, 1964) de Liviu Ciulei.
Le 60ème Festival de Cannes sera également l'occasion pour Ahmed
Al-Maanouni d'annoncer son nouveau film "Les coeurs brûlés" et Izza Genini son premier long métrage musical "Nûba d'or et de lumière".
MAP
Mardi 15 Mai 2007
Mercredi 12 Décembre 2007
Par Ahmed Najim,
Cinéma. Quand Scorsese rencontre Maânouni
21 ans après avoir découvert et aimé le film Transes, Martin Scorsese a enfin rencontré son auteur, Ahmed Maânouni, au dernier Festival de Cannes. Récit d’une relation à distance, entretenue par un long-métrage.
Ahmed Maânouni et Martin Scorsese, au Festival de Cannes.(AFP
Cannes, mardi 22 mai, vingt heures. La salle Pinéal, sise au Palais du Festival, projetait Transes, film cultissime d’Ahmed Maânouni, dans une nouvelle version restaurée. L’événement est présenté par le cinéaste américain Martin Scorsese, à l’origine de la restauration, accompagné de la productrice Izza Génini et, surtout, de l’auteur lui-même.
Deux heures avant ce rendez-vous, Ahmed Maânouni s’était discrètement éclipsé pour rejoindre sa chambre d’hôtel, “histoire de me préparer pour l’événement”, confiera-t-il. À n’en pas douter, ce 22 mai n’est pas un jour comme les autres pour le cinéaste marocain. Il a revêtu un élégant smoking et s’est fait accompagner de sa femme, qui a sacrifié à un incontournable caftan. En arrivant dans la salle, Maânouni s’est installé aux côtés de Martin Scorsese. Une première rencontre entre deux hommes liés depuis 26 ans par un film : Transes.
Sous le charme de Transes
Les débuts de l’histoire d’amour entre Martin Scorsese et le long-métrage de Maânouni remontent au début des années 80. Après sa sortie en salle, le film, qui circule dans le marché mondial, est vendu à différentes chaînes de télévision, dont des networks américains. C’est l’un d’entre eux qui servira de trait d’union entre le réalisateur et le film.
“En 1981, je travaillais sur le montage de “La valse des pantins”, se rappelle Scorsese. Je travaillais surtout la nuit, pour éviter d’être dérangé par les appels téléphoniques. Ma seule compagnie était mon poste télé, que je laissais constamment allumé”. Le cinéaste américain somnolait au bout d’une longue journée de travail quand il fut réveillé, à deux heures du matin, par une sonnerie de téléphone. Sur le petit écran de sa télé, diffusé sur une chaîne new-yorkaise, il découvre alors, tout à fait par hasard, un film inconnu : Transes. Il est, depuis, tombé sous le charme. “J’ai été littéralement ensorcelé par la musique, happé par l’imaginaire du film. J’ai été impressionné par ce mélange subtil entre musique, cinéma et théâtre, qui m’a offert un véritable portrait de la culture marocaine. Ces gens chantaient leur pays, leur peuple, leurs douleurs. Ce film m’a habité durant des années”, commente le cinéaste américain, lors de la présentation de Transes au festival de Cannes.
Le film marquera tellement Scorsese qu’il ira jusqu’à contacter son auteur, quelques années plus tard, mais pour un objet bien précis. “J’ai été étonné de recevoir, un jour, un message vocal envoyé par Martin Scorsese. Il m’y informait qu’il avait vu mon film et qu’il avait beaucoup aimé sa musique. Et il me demandait mon autorisation pour utiliser la bande-son, composée de chansons de Nass El Ghiwane, dans son prochain travail cinématographique”, raconte Maânouni.
Ce dernier tentera d’entrer en contact avec son confrère américain, mais sans succès. En désespoir de cause, il informe Izza Génini, la productrice du film, de la requête de Scorsese et lui remet son numéro de téléphone, la chargeant de régler les modalités d’un accord pour “l’emprunt” de la musique de Transes. Dont acte. Scorsese, à l’époque plongé dans la préparation de “La dernière tentation du Christ”, s’inspirera directement de la bande-son de Transes pour la musique du film, composée par Peter Gabriel.
Ainsi commença l’histoire de Scorsese avec le film de Maânouni, pour ne plus finir. Les années passèrent, et chacun retourna à ses occupations professionnelles… jusqu’à l’année 2005, à l’occasion du Festival du cinéma de Marrakech. La direction du Festival choisit alors de rendre hommage à Scorsese, avec carte blanche pour sélectionner les films qui l’ont le plus marqué. Scorsese retient des classiques du cinéma mondial (Lawrence d’Arabie, Othello, etc)… et Transes, son coup de coeur. Maânouni, lui, apprend la nouvelle comme le reste du public, grâce à la presse : s’il était bien présent à Marrakech durant le Festival, il n’était pas en revanche parmi les invités officiels ! “Curieusement, aucun responsable du Festival n’a pensé à me contacter pour me dire que mon film a été sélectionné par Scorsese”, se rappelle-t-il. Le monstre sacré du cinéma, qui l’avait complimenté il y a 24 ans pour son film, était là, tout près, mais inaccessible. À nouveau, la rencontre entre les deux hommes est différée.
La rencontre, enfin
Début 2007, Izza Génini contacte Maânouni pour lui apporter une bonne nouvelle. “La World Cinema Foundation, dont la création sera annoncée à l’occasion du 60ème Festival de Cannes, a sélectionné ton film Transes. Une version restaurée sera projetée dans la nouvelle section Cannes Classics, en présence du président de la fondation, Martin Scorsese. Et c’est toi qui la présentera lors de sa projection”, écrit-elle. Dès lors, les choses vont très vite. Maânouni reçoit une invitation officielle de la direction du Festival de Cannes, pour un séjour de quatre jours dans la capitale éphémère du cinéma mondial. Il apprend aussi qu’il est désormais membre de la fondation montée par Scorsese. Le 21 mai 2007, le cinéaste marocain débarque à Cannes. Le soir-même, un cocktail est organisé autour de la piscine du célèbre hôtel le Martinez. C’est là, enfin, que Maânouni va, pour la première fois, serrer la main de Scorsese, 26 ans après que les deux cinéastes se soient rencontrés… par films interposés.
“L’un des invités a pris l’initiative de me présenter à Scorsese. Il m’a aussitôt pris dans ses bras et m’a serré très fort. Comme si nous étions de vieux amis, qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps”, raconte Maânouni, qui reçoit de vive voix le compliment de Scorsese : “Je continue à regarder ton film avec le même plaisir que le jour où je l’ai regardé pour la première fois”, lance le maître américain.
Le lendemain a lieu la vraie consécration : la projection, ce mardi 22 mai, de Transes. Scorsese fit son entrée, suivi par Maânouni. Le premier présente le film avec ses habituelles phrases courtes, plus proches de la poésie que de la prose. Prenant la parole, Maânouni se confond en remerciements, peut-être le meilleur moyen de cacher son émotion, avant de décrire l’aventure de Transes, avec sa modestie habituelle : “Je n’ai fait que retranscrire un rêve, avec beaucoup de respect pour Nass El Ghiwane”.
Maânouni reste de marbre devant les applaudissements de la salle au terme de la projection. “J’ai souvent tendance à être sévère avec mes films. Là, je l’étais encore davantage. Assis à côté de Scorsese, je ne voyais que les erreurs commises dans ce film, surtout au niveau du son et du montage. Je me suis reproché tellement de choses”. Pour autant, l’homme garde une grande tendresse pour son long-métrage, aujourd’hui vieux de 26 ans. “Après avoir revu le film, j’ai senti qu’il n’était plus un corps immobile, inerte. Il avait désormais une âme et je me suis senti tout petit derrière la caméra, devant ces milliers de spectateurs”.
Et maintenant ? “Le quart d’heure de gloire est terminé. C’est le moment de m’occuper de mon nouveau film, dont le scénario comporte quelques aspects autobiographiques”. On ne sait pas, en revanche, si Transes et Martin Scorsese y ont leur place…
Restauration. La seconde vie de “Transes”
Filmé en 16 mm, le long-métrage d’Ahmed Maânouni a été transformé en 35 mm via la technique dite du “gonflage”. La restauration du film, tant au niveau de l’image que du son, a été réalisée dans un laboratoire de la ville de Bologne en Italie, en prenant pour base la copie initiale en 16 mm, pour en développer un nouveau négatif. La restauration, qui a nécessité près d’un mois et demi de travail, a été financée par quelques mécènes dont Cartier, Giorgio Armani ou encore Qatar Airways. Le film raconte la révolution culturelle et sociale dans le Maroc du début des années 70, à travers le portrait du groupe légendaire Nass El Ghiwane. La formation a symbolisé la rupture du public marocain avec la domination des produits culturels et artistiques en provenance du Machrek. “Nous voulons un art typiquement marocain”, disait Omar Sayed dans une scène du film. Il avait mille fois raison…
Marrakech
Une «leçon de cinéma» avec Scorsese
Le réalisateur a partagé son amour du 7e Art avec étudiants et professionnels du secteur
Publié le : 11.12.2007 | 16h30
Il est devenu un fidèle abonné du Festival international du film de Marrakech. Après l'hommage qu'on lui a rendu en 2005, il revient cette année pour donner une ‘‘leçon de cinéma''.
Présent lors de la cérémonie d'ouverture aux côtés de son acteur fétiche Leonardo Di Capreo, le réalisateur a répondu présent à l'appel samedi après-midi. C'est une rencontre pour partager avec étudiants et professionnels une reflexion et une relecture de ses films les plus célèbres. “Taxi driver”, “La dernière tentation du Christ”, “New York, New York”, “Alice doesn't live here anymore” et ses documentaires ont été l'objet d'une analyse détaillée animée par le critique français Michel Ciment.
Un rendez-vous qui a attiré une belle foule désireuse de voir et d'entendre l'un des noms qui ont façonné les cinémas américain et international.
Martin Scorsese, qui n'a jamais caché sa gratitude envers le Maroc où s'est déroulé le tournage de deux de ses chef-d'oeuvres («La Dernière tentation du Christ» -1988 et «Kundun» -1997), a su l'exprimer cet après-midi. Avec bonne humeur et un détachement certain, il a procédé à une “autopsie'' munitieuse des différentes composantes d'un film. Il a raconté à la salle archicomble la naissance, dans sa tête d'adolescent, des premiers scripts, des premiers personnages, des premières mises en scène et surtout des premières images.
“A cette époque, je ne sortais pas beaucoup mais j'étais heureux de me retrouver seul dans notre deux-pièces ou en me réfugiant dans l'église”, explique le réalisateur. Seul dans l'appartement de sa mère, il profitait de son absence et de celle de son frère, partis travailler, pour se plonger dans son imaginaire.
Nourri des films d'Hollywood et de ceux des cinémas internationaux (italien, français…), le jeune Scorsese en a fait son école dramtique. Autodidact, ce réalisateur de grand talent n'a pas hésité à “exprimenter tous les styles, à les combiner pour en faire un nouveau genre différent”, se rapelle-t-il.
En effet, la filmographie de Scorsese va de la tragédie, au mélodrame en passant par la comédie et l'épopée historique. Lors de cette rencontre à coeur ouvert, le cinéaste a procédé à une lecture critique de ses propres films.
En plus de ses explications quant à ses choix esthétiques et techniques, il a porté un regard décalé sur ses productions. “Pour New York, New York”, j'ai voulu faire dans le style hollywoodien coloré et bien animé.
Une tentative de capter les derniers vestiges d'un style qui tend à disparaître”, se rapelle-t-il. Ceci avant de raconter les problèmes techniques qu'il a rencontrés, genre des longues séquences de 40 minutes qui ont demandé un montage de 4 mois !
Ceci pour sortir le film dans les salles en même temps que “Star wars”. Malchance! “car le film dès sa sortie était fini, mort et enterré.
Il n'a pas pu résister au ras de marée” lance-t-il avec humour mais avec une petite amertume quand même.
En visionnant une séquence de ce même film avec un Robert de Niro impressionnant de drôlerie, le réalisateur a insisté sur l'importance et le charme de l'improvisation.
“Mais qu'elle soit bien structurée de telle façon à apporter un plus”. Pour le réalisateur, la structure est fondamentale, celle des personnages encore plus. “La mise en scène, la création d'un univers propre à travers paroles, lumières et costumes… vont permettre au spectateur d'entrer et de sortir du personnage qui s'ouvre devant lui” , rajoute Scorsese avec sagesse.
A l'évocation du montage et des choix cruciaux qu'un réalisateur doit faire, Scorsese n'a pas caché son agacement. Dans ‘'New York, New York'', j'ai décidé de couper moi-même des séquences pour prouver que je ne suis pas têtu, en fait, je l'étais.
Ceci pour éviter que les studios ne le fassent à leur façon mais cette manoeuvre a porté préjudice au résultat final”, confie Scoresese.
Faisant le tour du processus créatif d'un film, le cinéaste américain a dévoilé le secret du succès d'un cinéma qui n'a plus rien à prouver: des détails, de l' organisation, de la créativité et du sens de l'aventure.
Avec son “Taxi driver”, devenu culte, et les autres films, il a démontré avec beauté ses théories nées de la partique passionnée d'un art bien consommé.
Scorsese et Nass El Ghiwane
Tout le monde connaît l'admiration du cinéaste américain pour les “Rolling Stones” du Maroc. Dans un geste d'amour, il a pensé à restaurer le film “Transes” (1981) d'Ahmed El Maânouni. Ceci à travers la Fondation World Cinema créée par lui.
Une association à but non lucratif qui veut apporter un soutien financier à la restauration et à la diffusion des films du monde entier, en particulier ceux d'Afrique, d'Amérique latine, d'Europe centrale et d'Asie. Le documentaire, qui ‘rend célèbre le groupe mythique, est le premier film à être restauré par cette fondation. Martin Scorsese ne cache pas que “Transes” a été une source d'inspiration pour son long-métrage “La dernière tentation du Christ.
"Ahmed Al Maânouni a réalisé un très beau documentaire”, commente le cinéaste américain avant d'ajouter: "Ce film m'accompagne sans cesse depuis 1981". Un témoignage de taille pour la création marocaine et pour Al Maânouni qui vient de confirmer son talent à Tanger en remportant le grand prix grâce à son film “Coeurs brisés”. Quant à ”Transes”, il est prévu dans le programme des projections de Jamaâ El-Fna.
Par Hayat Kamal Idrissi | LE MATIN
Les marocains
Izza Genini: La passion contagieuse
Farida AYARI
Février 1979. Aéroport de Roissy. Nous sommes un certain nombre de cinéastes, producteurs et critiques à attendre l'embarquement pour le vol d'UTA en direction de Ouagadougou. Parmi nous, Izza Genini, une femme que je n'ai plus perdue de vue depuis ce FESPACO 79, alors affaire de famille pour une poignée de passionnés du cinéma arabe et africain.
Le pays des hommes intègres, Burkina Faso, était alors tout simplement Haute Volta, dénomination géographique héritée de la coloniale. Les projections avaient lieue en plein air, le déroulement des bobines couvrait la bande son, les images défilaient dans un flou artistique et aux cris des professionnels qui réclamaient " le point ! " faisaient échos les expressions savoureuses des ouagalais avides de leur reflet : " On veut goûter l'image ! On veut goûter le son ! "
Izza faisait son entrée dans la grande famille du cinéma africain avec un poulain de choix : " Alyam, Alyam ", le premier long métrage d'Ahmed El Maânouni. Avec énergie et générosité, Izza, se contentait à l'époque de promouvoir, de vendre et de distribuer les films des autres. Les films des cinéastes marocains comme El Maânouni et son ami de toujours, Souheil Ben Barka.
Quelques années auparavant, elle avait effectué son retour aux sources, dans ce Maroc qu'elle avait quitté à dix-sept ans. Une révélation et une passion qui inspireront le parcours artistique d'Izza Genini : de la gestion du Club 70, salle de projection privée, mais aussi lieu de fêtes mémorables autour de films musicaux, jusqu'à la réalisation d'une œuvre titanesque : " Maroc corps et âme ", une encyclopédie filmée de toutes les musiques marocaines.
Au début des années 80, le concept de World Music est balbutiant. Mais avec Izza , je découvre Nass El Ghiwane, Jil Jalala et d'autres groupes marocains qui avaient déjà compris que l'avenir était au métissage, à la fusion. Les rythmes des Gnawas qui inspirent les Nass El Ghiwane sous l'impulsion de Tayeb Seddiki- ce fils d'Essaouira, bercé depuis le biberon aux sons des guembri et des crotales, devenu homme de théâtre, fut le premier à intégrer dans ses mises en scène ces rythmes des confins de l'Afrique noire- n'émeuvent que quelques initiés et les immigrés des banlieues.
Avec Izza, nous courrons de Saint Denis à Gennevilliers, de Corbeil à La Courneuve, pistant les Nass El Ghiwane de concerts en concerts, souvent financés par des associations maghrébines. Les grands promoteurs ne sont pas encore sur le coup.
Un matin de 81, Izza m'annonce : " Je vais produire un film sur les Nass El Ghiwane et Maânouni va le réaliser ! " Un pari fou sur un groupe confiné aux ghettos maghrébins des grandes villes de France et à " Mosaïques " l'émission du dimanche matin sur la 3.
C'est ainsi que " Transes " est né. Le seul et unique film musical du Maghreb.
L'apothéose de " Transes " est le concert de Carthage, dans l'amphithéâtre romain, où une dizaine de milliers de jeunes tunisiens exprimaient leur bonheur à l'unisson des musiciens.
" L'effet mode " du tout premier festival de Gnawas d'Essaouira devrait faire bénéficier 'Transes' d'une nouvelle carrière.
Il aura fallu sept ans de gestation pour qu'Izza éprouve le besoin de s'exprimer par elle-même
En 1988, elle décide de passer à la réalisation. Véritable artisane, pourvue du bon sens hérité de son père, grainetier qui sillonnait le Maroc de souk en souk, Izza fait tout par elle-même.
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Artsouk
Le film "Transes" présenté au Festival international de Chungmuro
3 Nov 2007
Le film-documentaire "Transes" (Al-Hal) d’Ahmed Al-Maanouni a été présenté récemment au Festival international de Chungmuro en Corée du Sud par sa productrice Izza Genini.
Ce film culte, réalisé en 1981 et qui raconte sur un ton libre et joyeux l’histoire du groupe mythique Nass El-Ghiwane, très apprécié par les amateurs du 7ème art présents à ce festival spécialisé dans la présentation de films classiques.
Izza Genini a par ailleurs fait savoir qu’elle va présenter ses films "Des luths et délices" et "Cantiques brodés" à Essaouira dans le cadre de l’hommage à Feu Abdessadek Chekkara.
La diversité et la richesse de la musique marocaine saisie dans son contexte naturel constitue l’essentiel du sujet des films de Izza Genini.