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Historique sur Juifs du Maroc
Posté par: Arrik (IP enregistrè)
Date: 30 mars 2005 : 17:06

Juifs au Maroc Introduction historique
Daniel J. Schroeter


Il reste peu de traces des deux cents communautes juives et plus disseminees dans les villages des montagnes du Haut Atlas et dans les vallees du centre et du nord du Maroc. La riche collection photographique deElias Harrus capte cette population juive diverse et ancienne, dans ces regions ou domine la langue berbere, a peine quelques annees avant l'emigration massive, surtout vers Israel, au cours des annees 1950 et au debut des annees 1960. Les quelques juifs qui resterent dans ces communautes rurales se firent rapidement rares et ont aujourd'hui quasiment disparu, mis a part un tres petit nombre d’entre eux, vivant encore dans plusieurs villes du Sud marocain.

Quand les juifs arriverent-ils dans ces regions rurales eloignees, souvent situees a quelque distance des grandes cites du Maroc .Des juifs ont vecu parmi les Berberes, premiers habitants connus de l'Afrique du Nord, depuis l'Antiquite. Les origines du judaisme marocain sont enveloppees de mystere et font l'objet de nombreuses legendes. Les juifs d'Oufrane (Ifrane), dans les monts de l'Anti-Atlas, soutiennent que leurs ancetres arriverent plus de deux mille cinq cents ans auparavant, fuyant Jerusalem lors de la conquete babylonienne. Les historiens arabes du Moyen age furent les premiers a consigner la tradition selon laquelle des tribus berberes (Amazigh ; pluriel Imazighen) se seraient converties au judaisme plusieurs siecles avant l'arrivee de l'islam, au VIIe siecle de l'ere chretienne. Des documents historiques attestent l'existence de nombreuses communautes juives dans la vallee du Dra, dans le Sous, dans le Haut Atlas et sur la bordure saharienne depuis le Moyen ege. Bien que les voyageurs du XIXe siecle et les administrateurs coloniaux du XXe siecle aient considere ces juifs comme isoles du vaste monde, les diverses cultures des juifs de l'arriere-pays berbere indiquent leurs origines variees : israelite et berbere, arabe et sefarade.

Les juifs au Maroc, de meme que dans le reste du monde musulman, etaient definis par la loi islamique comme des dhimmis (litteralement « personnes protegees « ). Dans d'autres parties du monde musulman, ce statut etait egalement assigne aux chretiens et parfois a des membres d'autres religions, qui etaient tenues pour legitimes tout en etant inferieures a l'islam. Au Maroc, seuls les juifs etaient des dhimmis puisque les autres indigenes restes non musulmans avaient disparu durant le Moyen age. Ce statut legal signifiait que, en echange de l'acquittement d'une capitation annuelle (appelee djizya) dont tout juif adulte de sexe masculin etait redevable et de l'acceptation d'un certain nombre d'inhabilites symbolisant l'inferiorite des non musulmans, l'etat islamique garantissait la protection des communautes juives ainsi que leur droit a pratiquer leur religion. Cependant, dans la plus grande partie de l'arriere-pays berbere du Maroc, particulierement dans les monts de l'Atlas et sur les marges du Sahara, le controle du gouvernement central etait tres relache, si ce n'est entierement absent. On designait ordinairement ces regions par le terme de blad al-siba ou « pays de la dissidence « , par opposition au blad al-makhzan ou « pays du gouvernement « . En consequence, dans la plupart des regions berberes, la protection de la communaute juive incombait davantage au sheikh ou au gouverneur (caid) de la tribu locale qu'au sultan. La relation entre le sheikh et les juifs se perpetuait de generation en generation et la protection des juifs etait consideree comme sacro-sainte. Ce systeme fonctionnait en raison du role important joue par les juifs dans l'economie rurale. elements de la societe etrangers a la tribu, les juifs vivaient en dehors du systeme politique des alliances et des rivalites. Les musulmans se fiaient donc a eux, membres neutres de la societe, pouvant traverser les frontieres tribales et remplir des taches importantes en tant que marchands, colporteurs et artisans itinerants. Le fait que ce role d'intermediaire devait etre maintenu dans l'interet des factions rivales souligne la fonction vitale occupee par les juifs dans l'economie rurale.

Le quartier juif, au Maroc, est connu sous le nom de mellah. Designant a l'origine un quartier de Fes dans lequel les juifs furent contraints de vivre au XVe siecle, le terme de mellah en vint a signifier, dans tout le Maroc, le quartier juif et, par extension, la communaute juive. Dans certains villages et petites villes berberes le mellah etait separe des quartiers musulmans par un mur et un portail. Mais dans la majorite des cas, le terme designait simplement une ou plusieurs rues, habitees par dix a vingt familles juives et ou se trouvait la synagogue. Tres souvent, les maisons des juifs jouxtaient celles des musulmans. En comparaison avec la vie des juifs dans les villes plus grandes, les juifs et les musulmans des regions rurales cohabitaient dans le meme espace beaucoup plus etroitement, et pacifiquement la plupart du temps.

Les juifs etaient integres au tissu culturel du Maroc rural, ils avaient des coutumes communes avec leurs voisins musulmans : l'habillement, la nourriture, la veneration de saints hommes et, a l'occasion, de saintes femmes, ainsi que les rythmes et les modes de la vie quotidienne. Les liens sociaux et economiques entre les juifs et les musulmans dans les regions de culture berbere etaient tres etroits, bien que chaque groupe ait aussi garde des traits culturels distincts et des limites religieuses tres strictes. Alors que dans toutes ces regions les juifs parlaient berbere, car d'aussi loin que les gens se souviennent, ils parlaient l'arabe vernaculaire (avec des tournures specifiquement juives) dans la plupart des mellahs, comme leur langue maternelle. Ils ecrivaient en judeo-arabe, employant des caracteres hebraeques pour transcrire leur parler marocain. Bien que la nourriture consommee par les juifs ressemblet beaucoup e celle des musulmans, leurs lois alimentaires leur interdisaient de consommer des repas prepares dans des maisons non juives. Par ailleurs, ils pouvaient manger des eufs, des olives, du miel, de l'huile ou des produits laitiers chez leurs voisins. Alors que les costumes des juifs et des musulmans paraissaient tres semblables, un examen approfondi revelait presque toujours des signes distinctifs chez les juifs, qu'il s'agisse de la couleur du vetement du dessus ou bien de la sorte de coiffe portee par les femmes et par les hommes. La loi islamique stipulait que les dhimmis devaient porter un vetement les distinguant des musulmans (et leur interdisait par exemple le port d'un turban), mais dans le pays berbere, les traits distinctifs permettant de reconnaetre les juifs relevaient davantage de la coutume que de l'exigence legale.

Les pratiques religieuses des juifs de l'Atlas et du Sahara etaient communes e tout le monde juif et specifiques au Maroc dans son ensemble. De meme que n'importe oe ailleurs dans le monde juif, l'etude des textes sacres etait au centre de l'education juive, qui commeneait avec la memorisation par ceur de la Torah par les jeunes gareons. Traits communs e toutes les communautes e travers le Maroc, les etudes cabalistiques, la veneration du Zohar et les pelerinages annuels (hilloulot) sur les tombes des saints hommes (tsaddiqim) faisaient integralement partie de la vie religieuse du judaesme dans l'Atlas et le Sahara. Les juifs des regions du Sud avaient le meme corpus de poesie liturgique que les juifs des autres regions du Maroc, et aussi leurs propres poetes locaux (payytanim). Tandis que leurs rites et leurs pratiques, scandant les cycles journaliers, hebdomadaires et annuels, differenciaient les juifs de leurs voisins musulmans, les deux communautes seaccommodaient remarquablement du calendrier religieux de l'une et de l'autre, modifiant les modes de leurs rapports e la fois par necessite et par comprehension mutuelle. Les marches avaient rarement lieu le samedi dans les regions habitees par des juifs : les musulmans avaient adapte leur semaine au jour de repos juif. L'epoque de leanmuggar (terme berbere designant la saison des recoltes) e combinant la foire et le pelerinage sur la tombe des personnalites reverees e donnait aux juifs l'occasion de faire commerce et de vendre des biens aux pelerins musulmans, tandis que les musulmans fournissaient de la nourriture et des provisions aux juifs qui frequentaient les nombreuses hilloulot dans les sanctuaires des saints.

Le dicton e Le juif dans le souk, c'est comme le levain dans le pain e a encore cours parmi les habitants du Maroc rural. Les colporteurs juifs, montes sur des enes ou sur des mules, se rencontraient partout dans l'arriere-pays berbere. Lors du marche hebdomadaire, les artisans juifs itinerants etaient specialises dans la reparation d'objets que leur apportaient les musulmans. Les sellier et cordonnier juifs accomplissaient des teches indispensables e la population rurale et, de son cete, le negociant juif contribuait e relier ville et campagne. Mais aucun metier sans doute ne fut autant propre aux juifs que l'orfevrerie, au point que le terme berbere iskaken (e bijoutiers e) etait synonyme du terme e juifs e dans quelques regions de langue tashelhit (un dialecte berbere) au Maroc, en particulier dans le Haut Atlas. Dans certaines communautes, telles que Tahala dans le Sous, la moitie des hommes juifs etaient orfevres. La fondation ou l'existence meme des communautes juives etait souvent directement liee aux specialites professionnelles des juifs, surtout en tant que negociants. Les juifs des monts de l'Anti-Atlas et de la marge nord du desert du Sahara (Akka, Oufrane et Illigh) etaient actifs dans le commerce transsaharien. On trouvait des communautes juives jusqu'e la bordure du Sahara, comme le mellah de Mhamid El-Ghozlan. Quelques individus, tels que le rabbin Mordekhae Abisror d'Akka e qui servit de guide e Charles de Foucauld durant son voyage de 1883 e, s'aventurerent jusqu'e Tombouctou.
Au debut du protectorat, en 1912, la communaute traversait une periode de transition, mais le colonialisme franeais accelera le rythme du changement. Les grandes villes en developpement attirerent les pauvres, et les juifs etaient au nombre de ceux qui, desirant ameliorer leur vie, chercherent un gagne-pain dans les regions urbaines. Outre les grandes cites marocaines, les Franeais developperent aussi des centres administratifs, tels que Beni Mellal, oe naquit Elias Harrus, qui devinrent des villes importantes dans lesquelles des juifs des regions berberes s'etablirent et prospererent. Ceux qui resterent dans les petits mellahs des campagnes furent aussi touches par les forces de la modernite. Les juifs des villages berberes furent souvent les agents de la modernisation, les hommes apportant des marchandises modernes sur le marche tandis que les femmes introduisaient dans les villages la technologie moderne, comme la machine e coudre Singer.

Les plus importants agents du changement dans les communautes juives marocaines furent peut-etre les energiques directeurs des ecoles de l'Alliance israelite universelle (AIU). Cette organisation philanthropique juive fut fondee e Paris en 1860 ; elle se fixait pour but d'ameliorer les conditions de vie des juifs e travers le monde. Le moyen principal employe pour y parvenir fut l'etablissement d'un reseau scolaire, surtout dans le monde mediterraneen. Bien que juive, cette organisation s'appliqua e procurer aux coreligionnaires les plus pauvres une education laeque calquee sur le systeme educatif franeais moderne. Le Maroc, pays du bassin mediterraneen oe vivait le plus grand nombre de juifs, devint le plus grand espace d'intervention de l'Alliance. La premiere ecole de l'organisation fut etablie e Tetouan, en 1862. Dans la seconde moitie du XIXe siecle, et avant le debut de la periode coloniale franeaise, les ecoles de l'Alliance s'etaient bien implantees au sein des villes marocaines les plus importantes, formant une nouvelle elite de juifs d'education franeaise.

L'etablissement du protectorat franeais, en 1912, fournit e l'AIU l'occasion de deployer considerablement ses activites au Maroc. Les nouvelles ecoles furent fondees dans le sillage de la conquete franeaise et de l'extension du systeme colonial. Ce n'est qu'au cours des annees 1930 que des ecoles de l'Alliance furent creees dans le Haut Atlas et dans les regions du Sud, la premiere d'entre elles en 1932, dans la ville de Demnat dans l'Atlas ; Elias Harrus dirigea cette ecole de 1940 e 1946. Les efforts pour etendre le reseau scolaire vers le sud, dans ce que l'Alliance, conformement e la terminologie franeaise, nommait le bled e la e campagne e (terme issu de l'arabe marocain et faisant reference e la region ou e la localite d'oe l'on etait originaire) e se trouverent suspendus durant la Seconde Guerre mondiale, mais reprirent vers la fin des annees 1940. Les juifs qui etaient demeures dans l'arriere-pays berbere, et que leurs coreligionnaires des villes percevaient comme restes hors d'atteinte de la modernite, firent l'objet d'efforts redoubles de la part de l'Alliance, aidee financierement depuis la guerre par l'organisation philanthropique juive American Joint Distribution Committee. Confiante en une vision du progres qui prevoyait deinculquer l'education moderne et lealphabetisation aux filles autant qu'aux gareons, la suppression du mariage des enfants et l'europeanisation de l'habillement et meme des noms, l'Alliance esperait creer une nouvelle generation de juifs marocains qui amelioreraient le niveau de vie de leurs communautes et seraient prepares e evoluer dans un monde plus vaste. Les nouvelles ecoles, e Arghen Goundafi, Akka, Illigh, Tineghir et ailleurs, qui ouvrirent leurs portes dans les annees 1950, anticiperent le fait que de nombreux juifs allaient quitter le Maroc. Moins d'une decennie apres que ces ecoles eurent ouvert leurs portes, ces communautes pluricentenaires avaient pratiquement disparu en raison de l'emigration.

L'effort fourni au cours des annees 1940 et 1950 pour ouvrir de nouvelles ecoles dans les regions du Sud les plus isolees fut dirige par Elias Harrus. Les grands-parents ou arriere-grands-parents de Harrus, ne lui-meme en 1919 e Beni Mellal, au pied du Moyen Atlas, etaient, pense-t-on, originaires de Tinjdad et Tineghir, dans le Haut Atlas. Il fut eduque et forme par l'Alliance israelite universelle, dipleme de son lycee e Casablanca et de son ecole d'instituteurs e Paris. Habile directeur, capable d'un zele et d'une energie sans limites, il facilita l'expansion du reseau des ecoles de l'Alliance des montagnes de l'Atlas aux marges sahariennes. Devenu par la suite responsable de tout le reseau scolaire de l'Alliance au Maroc, il poursuivit ses frequents voyages afin deinspecter les progres des ecoles dans les communautes juives les plus reculees, et photographia les villageois juifs et berberes dans leur vie quotidienne. Aventurier passionne, Harrus couvrit une vaste partie du Maroc profond, allant meme au-dele des exigences de son poste, etablissant des liens etroits avec les gens de ces regions. Parce qu'il etait originaire de l'Atlas, il partageait les interets et les sentiments de ses sujets, les photographiant tels des membres de sa propre famille. Parce qu'il etait un photographe autodidacte, que son art etait une passion et non une profession, ses photographies, frappantes par leur franchise et leur manque de pretention, refletent une relation fondee sur la confiance et le respect mutuels.

A travers le regard observateur d'Elias Harrus, nous sommes temoins de la derniere periode de la vie juive parmi les Berberes du Maroc. Cette exposition de ses photographies nous ouvre une fenetre sur un monde qui ne vit plus que dans la memoire des Berberes et des juifs emigres, qui constituent e present une nouvelle diaspora judeo-marocaine. L'identite culturelle marocaine est demeuree remarquablement forte dans les nombreux pays de cette diaspora. Les photographies et le commentaire de cette exposition illustrent de maniere poignante, en meme temps qu'elle la rappelle, la faeon dont les musulmans et les juifs, au Maroc, dans l'intimite des campagnes et des petites villes, se sont mutuellement enrichis et completes.

Arriko




Re: Historique sur Juifs du Maroc
Posté par: gerard (IP enregistrè)
Date: 30 mars 2005 : 17:38

bonjour Arrik,

tres bel article sur l'hitorique des Juifs du Maroc, et il me faut le l'imprimer pour bien le lire et l'apprecier a sa vrai et juste valeur comme il merite d'etre lu,

Mais pour moi Gerard Rouah ne a Casablanca et au maximum pouvant revenir sur les traces de mes ancetres jusqu'a 1 arriere grand pere ne vers 1863, cet article me semble d'une valeur inouie - venons nous de l'Atlas ou bien sommes nous les descendants des juifs chasses d'Espagne en 1492 .

Et il convient a notre generation - tout ceux comme toi et moi sommes nes et avons vecu notre jeunesse et adolescence au Maroc - de decouvrir nos origines. N'oublions pas qu' aujourd'hui beaucoup de juifs marocains israeliens n'ont pas connu la langue et la vie au Maroc, ils sont arrives enfants en Israel - donc c'est a notre generation en voie de disparition qu'il convient de laisser a nos enfants qui eux ne connaissent du Maroc que les moeurs et les "habitudes", donc de leur laisser la vrai histoire des juifs au Maroc.
Donc tout ce qui pourra nous eclairer sur notre passe sera apprecie par moi et je suppose par beaucoup de participant au forum.

Merci de nous eclairer.





Re: Historique sur Juifs du Maroc
Posté par: Arrik (IP enregistrè)
Date: 30 mars 2005 : 17:53

S'lut Gerard

D'abord je te felicite d'avoir pris avec ta moitie l'intiative de ce forum, ue Fondation devrait suivre, il ne suffit pas de faire sans moyens

S'agissant de ta vaste question Hamletienne, je serai ravi de te renvoyer vers des lectures et ou vers Daniel Shcroeter mon ami de toujours

Schroeter Daniel J Professor and Teller Family Chair in Jewish History - Deprtment of History-University
of California, 220 MKH - Irvine CA 92697-3275 (USA)
T?l Univ: 949 824 38 41 Fax : 949 824 28 65 Home : 949 551 43 13 djschroe@uci.edu
[www.umass.edu]

Enfin, il faut que lorsque les Megourashim ont ete expulses d'Espagne, ils ont decouvert au maroc d'autres Juifs mekomiyim qui etaient la depuis 13 siecles...Cela a ete decouvert lors de recherches realisees par Daniel et Yossi Chetrit et d'auters encore en nettoyant les pierres tombales avec des feuilles d'arbre. C'est alors que des epitaphes ont apparu avec toute une histoire de familles et des dats, cette oeuvre est en cours et je travaille sur le meme sujet entre Marrakech et Ouarzazate

Affaire a suivre

A bientot surement et cordial shalom

Arrik

Arriko




Re: Historique sur Juifs du Maroc
Posté par: Amine 93 (IP enregistrè)
Date: 07 décembre 2006 : 09:39

message deplace

L’histoire des Juifs au Maroc

L’histoire des Juifs au Maroc évolue au rythme de celle de ce pays, lequel a connu de nombreux flux et reflux de population au cours des siècles : les Berbères et les Romains, les Vandales et les Byzantins, puis les Arabes. Une longue saga, parfois douloureuse. Mais concernant la communauté juive, d’autres éléments spécifiques ont également eu leur importance : la destruction du Second Temple qui a entrainé un éparpillement des Juifs de par le monde « civilisé » de l’époque, et bien plus tard, l’expulsion des Juifs d’Espagne, qui a profondément changé la structure du judaïsme européen et nord-africain.

Dans ce premier volet de notre dossier spécial, c'est l’histoire globale de la communauté juive du Maroc que nous voudrions retracer.

Nous allons nous pencher sur une première période d'une présence juive au Maroc, pour lesquelles les légendes sont plus nombreuses que les faits établis. Avec l'installation des Romains, les informations se précisent, et en un troisième temps, c'est l'histoire des Juifs sous les diverses dynasties musulmanes qui sera abordée
I. La première période de l’exil des Juifs au Maroc

On parle d'une présence juive au Maroc dès l’époque du Premier Temple. Nous tenterons d’éclaircir dans ce chapitre si cela est plausible.

A cette époque, ils auraient rencontré sur place une peuplade elle aussi venue d’ailleurs, les Berbères. L’origine précise des Berbères reste encore floue de nos jours, malgré de nombreuses recherches ; aucune réponse définitive n’a été apportée. Cette question intrigue beaucoup les Berbères d’aujourd’hui, à la recherche de leur identité. Il se peut que nos sources, en retraçant le parcours des Juifs du Maroc, puissent aussi contribuer à éclaircir cette « énigme ».

Quant aux relations entre les deux peuples, les historiens restent partagés sur le sujet ; il semble de même qu’une analyse toranique permette d’y voir plus clair.
Des Juifs en Afrique du Nord à l’époque du Premier Temple –Mythe ou réalité ?

S’il est incontestable que les Juifs soient arrivés en Afrique du Nord après la destruction du Second Temple (3828/68), quand Rome a dispersé les vaincus dans l’ensemble du pourtour méditerranéen, certains historiens prétendent que l’on trouve déjà trace de Juifs installés dans ces contrées avant même l’exil, dès la période du Premier Temple (entre 2928/-832 et 3338/-4221). Cela parait assez surprenant, lorsqu’on sait que les Juifs sont entrés en Terre sainte avec Yéhochoua‘ (2488/-1272), et qu’ils y ont a priori vécu jusqu’à la destruction du Premier Temple, en 3338/-422, date de l’exil. A la suite de cette catastrophe, les prophéties indiquent que c’est en Assyrie que les Juifs ont été exilés, et non point dans le pourtour du bassin méditerranéen.

Pourtant il est vrai qu’on trouve également d’autres traditions, selon lesquelles certains Juifs vivaient déjà en dehors d’Erets Israël à la période du Premier Temple tant au Yémen, qu’en Allemagne, en Tunisie et en Espagne2.

En vérité, le prophète ‘Ovadya (3183/-577 – 3199/-561), qui vécut du temps du roi d’Israël A’hav et sauva une partie des autres prophètes de la furie de ce roi et de son épouse Isabelle, fille du roi de Tsidon, parle déjà de l’exil des enfants d’Israël. Il écrit (verset 20) : « Et cet exil qui commence de cette légion d’enfants d’Israël, qui sont chez les Cananéens jusqu’à Tsarfath, et l’exil de Jérusalem qui se trouve en Sefarad ». L’expression « qui commence » signifie-t-elle que le prophète parle de sa réalité contemporaine ? Certains commentaires abondent dans ce sens, ainsi que nous allons le constater.

La plupart des auteurs localisent « Tsarfath » en France, et « Sefarad » en "Ispania", en Espagne (Yonathan ben 'Ouziel).

Pour le Ibn ‘Ezra et le Radaq, le point de départ de cet exil se situe à la destruction du Second Temple, et la prophétie en question concernera une période bien plus tardive que celle de ‘Ovadya.

Rachi, en revanche, explique que la « légion des enfants d’Israël » sont « celle des dix tribus qui furent exilées au pays des Cananéens jusqu’à Tsarfath ». Il s’agirait donc là de l’exode des tribus perdues, qui se déroula avant même la destruction du premier Temple : cet exil a commencé 155 ans avant la fin de cette période, en 3205/-555. Il a débuté par une première phase, à savoir l’exil de la tribu de Naftali sous Sanhériv, en 3187/-573 ; il a continué en 3195/-565, avec le départ des tribus habitant du côté oriental du Jourdain, puis a été achevé en 3205/555 avec l’exil du reste des dix tribus par le roi d’Assyrie. En 3213/-547, Sanhériv, roi d’Assyrie, a également tenté d’exiler la tribu de Yéhouda, mais la prière du roi 'Hizqiyahou a été agréée et un grand miracle a permis la destruction de l’armée assyrienne.

Notons que la Guémara (Sanhédrin 94a) offre un argument favorable à propos de l’exil des dix tribus : « Mar Zoutra a dit [que ces tribus ont été exilées] en Afrique ».

Le commentaire de Rachi du verset du prophète ‘Ovadya est moins clair au sujet de "l’exil de Jérusalem" : « Il s’agit de ceux des Judéens qui furent exilés en Espagne ». Cette seconde partie du commentaire du Maître de Troyes laisse place au doute : s’agit-il des Judéens exilés après la destruction du Premier Temple, donc postérieurement aux dix tribus ? Rappelons toutefois que les sources ne parlent que de l’exode des Judéens vers Babylone... Il pourrait aussi s’agir, comme c’est plus vraisemblable, des Judéens exilés suite à la victoire des Romains.

Pourtant le rav Yits'haq Abrabanel affirme que l’exil des « Judéens » est celui qui suivit la destruction du premier Temple : « L’expression "exil de Jérusalem qui se trouve en Sefarad" est très précise, car après la destruction du premier Temple, certains des Bné Yéhouda [NDLR : Et non point des exilés des dix tribus perdues] se sont en effet installés en Espagne emmenés par Pyrrhos3, roi d’Espagne. Il les a installés dans deux contrées : à Lucena, qui était une grande ville d’Andalousie dépendante du royaume de Castille, et dans la région de Tolède, comme j’en ai déjà fait mention à la fin du livre des Rois4 ».

Le prophète reproche à certains peuples, notamment ceux des villes de Tsour et de Sidon au Liban, d’avoir disséminé les enfants d’Israël parmi les Nations (Yoël 2,2 et 4 et 'Amos 1,9-10). Une partie des enfants d’Israël, au moment de l’exil des tribus, a donc été déportée par les Phéniciens. Le circuit de leurs pérégrinations serait bien connu...

En conséquence, la présence de Juifs au Maroc à une date tellement ancienne pourrait s’expliquer comme cette des Juifs d’Espagne, à savoir l’arrivée de Juifs ayant fui de la tribu de Judée suite à la destruction du Premier Temple, et qui n’auraient pas été exilés en Assyrie. Autre possibilité : ce serait des Juifs issus des dix tribus perdues, qui se seraient installés en Afrique du Nord encore plus antérieurement. Cette seconde éventualité faciliterait le travail de ceux qui recherchent encore à ce jour les traces des tribus perdues, même si elle parait sujette à caution aux yeux de beaucoup… Si on la suit sans réserve, cette version signifierait que l’ensemble de ces dix tribus perdues se retrouveraient purement et simplement parmi les Juifs du Maroc ou d’Espagne...

Les preuves réellement tangibles de la présence juive dans ces pays datent plutôt de la période suivant la destruction du Second Temple5 ! On trouve notamment trace d’une personnalité de la stature de rabbi‘Aqiva, visitant les grandes communautés d’Afrique (Roch haChana 26a6).

Plusieurs de nos Sages sont nés à Carthage, donc en Tunisie : rav Yits'haq, rav 'Hanan et rav A’ha7. Notons que ces Sages ont vécu après la destruction du Second Temple.

Le reste repose sur des traditions moins précises. Le rav Y. M. Tolédano en rapporte une voulant que les Juifs vivant du Sahara marocain s’y déjà soient installés du temps du roi Chélomo8, quand leurs ancêtres cherchaient de l’or dans ces parages fréquentés par les marchands phéniciens.

Une autre tradition veut que l’on ait trouvé dans un village du Maroc une stèle où était gravé : « Yoav, le dirigeant de l’armée, a poursuivi jusqu’à ici les Philistins »9. Cet endroit est nommé « 'Hadjr Souliman » (pierre de Chélomo).

Quand Mar Zoutra, dans la Guémara citée plus haut, admet que les dix tribus se sont, au moins partiellement, retrouvées en Afrique – ce qui confirmerait l’avis du rav Abrabanel précité plus haut –, il ajoute que les Juifs ont médit d‘Erets Israël. Arrivés au Sous, ils ont déclaré que cet endroit était aussi valable que leur pays ; ils ont comparé Almin à Jérusalem (cf. Rachi), et ils ont dit qu’un lieu dénommé « Sous double » était deux fois mieux que leur pays d’origine10. Le rav Y. M. Tolédano affirme que cet endroit est situé à l’extrémité sud-ouest du Maroc, et est connu comme étant un site habité dans les temps anciens.

Les Juifs d’Ifrane (ou Oufrane), une ville du Sud du Maroc11, ont une tradition selon laquelle ils descendent de la tribu d’Efraïm, l’une des dix tribus exilées12. Ils seraient même parvenus à établir un royaume, dont le premier souverain s’appelait Avraham haEfrati. Ils auraient refusé d’obéir au prophète ‘Ezra leur demandant de revenir en Terre sainte pour construire le Second Temple et leur souveraineté se serait dissipée avec le temps. Le nom de famille Afriath proviendrait de ce nom de Efrati.

Si nous admettons que des Juifs soient déjà installés au Maroc en des temps si anciens, évoquons à présent le peuple qu’ils y ont trouvé, à savoir les Berbères, qui formaient alors l’un des principaux groupes de population de l’Afrique du Nord.
Rencontre avec les autochtones : les Berbères

En ces siècles-là13, les Berbères prennent pied en Afrique du Nord, de l’Egypte jusqu’aux îles Canaries, à l’ouest du Maroc, côté Atlantique, arrivant en Espagne, où ils seront désignés comme les Ibères. En Algérie, on les appellera les Kabyles. A leur âge d’or, ils occupent la quasi-totalité de l’Afrique du Nord, des îles de la Méditerranée occidentale et des côtes de l’Espagne, et leur capitale est Carthage.

De nos jours, les Berbères forment encore une partie importante de la population marocaine, et comptent plusieurs dizaines de millions de personnes à travers toute l’Afrique du Nord. Ils ont encore leur culture propre, leur musique spécifique, et combattent pour conserver leur identité. La tendance actuelle de leurs descendants à retrouver leurs racines berbères laisse entendre qu’elles ont fortement été perdues avec le temps et avec les pressions assimilatrices des gouvernements nationalistes arabes de la région.

D’où viennent les Berbères ? La question a fait l’objet de nombreuses recherches, sans qu’une réponse tranchée n'ait pu être apportée.

Le nom de « Berbères » qui leur est attribué ne permet pas d’identifier leur origine : il provient du grec « barbaroï », qui donne Barbares en latin, et Berbère en français, et signifie « gens dont on ne comprend pas la langue14 »…

On admet souvent que ces envahisseurs n’étaient autres que des Phéniciens, marins valeureux qui s’étaient déployés dans toute la Méditerranée pour y installer des comptoirs commerciaux. Leur capitale de l’époque, Carthage, fut détruite par les Romains en -149, avant d’être reconstruite par César et détruite à nouveau par les Vandales en 440. Elle retrouvera sa gloire grâce à Justinien, mais finira par tomber en désuétude. Son site archéologique se trouve à proximité de Tunis.

D’où provenaient les Phéniciens ? Leur terre natale se situe au Liban, à Sidon et à Tyr. Il s’agit en fait de l’une des peuplades cananéennes, pratiquant le culte du Ba’al et de la Astéra (les principales divinités païennes citées par la Tora !). Ce qui caractérise la religion punique, c’est le rôle important qu’y jouent les sacrifices, et plus particulièrement les sacrifices humains d’enfants : régulièrement, et très fréquemment en temps de troubles, avait lieu le "Molok", c’est-à-dire le sacrifice d’enfants par le feu. Leurs cendres étaient ensuite recueillies dans des urnes et mises en terre. Les fouilles ont permis d’en exhumer des milliers dans le "Tofeth", sanctuaire sacrificiel de Carthage.

Quelles pistes permettent d’affilier les Berbères aux Phéniciens L’une des principales indications se trouve dans le récit de Procope15 : la conquête de la Terre Promise par Josué avait provoqué le départ des peuples qui occupaient le littoral. Ceux-ci, après avoir tenté de s’établir en Égypte qu’ils trouvèrent trop peuplée, se dirigèrent vers la Libye qu’ils occupèrent jusqu’aux Colonnes d’Hercule (détroit de Gibraltar) et où ils fondèrent un grand nombre de villes. Procope précise : leur descendance y est demeurée et parle encore la langue des Phéniciens. Ils construisirent aussi un fort en Numidie, à l’endroit où s’élève la ville de Tigisis16. Là, près de la grande source, on voit deux stèles de pierre blanche portant une inscription gravée en langue punique avec des lettres péniciennes, et dont le sens est : « Nous sommes ceux qui avons fui loin de la face du brigand Josué (= Yéhochoua‘) fils de Navé » (II, 10, 22)

Cette hypothèse généalogique s’appuie aussi sur une autre donnée dont nous trouvons la trace dans une lettre de Saint Augustin17, un siècle plus tôt. Il écrit : « Demandez à nos paysans qui ils sont : ils répondent en punique qu’ils sont des Chenani. Cette forme corrompue par leur accent ne correspond-elle pas à Chananaeci (Cananéens) ? »18

Ibn Khaldoun19 lui-même prend fermement position en faveur de ce qu’il appelle « le fait réel, fait qui nous dispense de toute hypothèse... : les Berbères sont les enfants de Canaan, fils de Cham, fils de Noé, ainsi que nous l’avons déjà énoncé en traitant des grandes divisions de l’espèce humaine. Leur aïeul se nommait Mazigh ; leurs frères étaient les Gergéséens (Agrikech) ; les Philistins, enfants de Casluhim, fils de Misraïm, fils de Cham, étaient leurs parents. Le roi, chez eux, portait le titre de Goliath (Djalout). Il y eut en Syrie, entre les Philistins et les Israélites, des guerres rapportées par l’Histoire, pendant lesquelles les descendants de Canaan et les Gergéséens soutinrent les Philistins contre les enfants d’Israël. Cette dernière circonstance aura probablement induit en erreur la personne qui représenta Goliath comme Berbère, alors qu’il était un Philistin, donc parent des Berbères. On ne doit admettre aucune autre opinion que la nôtre ; elle est la seule qui soit vraie et de laquelle on ne peut s’écarter20. »

Il est en vérité difficile d’identifier plus précisément la filiation entre les diverses peuplades cananéennes dont nous parle la Tora, et les nations qui furent issues ; il n’est pas non plus aisé de savoir à quel peuple spécifique, parmi les peuplades cananéennes, s’apparentaient les Phéniciens.

Il est admis en général qu’il s’agit des Prizi, qui habitaient au Nord d‘Erets Israël, où se trouve l’actuel Liban.

L’un des rois célèbres de ce peuple était 'Hiram, qui a participé à la construction du Temple du roi Chélomo21.

Notons que nos Sages marocains, quand ils parlaient des Berbères, employaient l’expression de « Phlichtim », Philistins… Serait-ce qu’ils connaissaient une autre tradition à leur égard, les situant bien plus vers le Sud d‘Erets Israël, entre Ashdod et Ashkelon.

Toutefois les historiens juifs n’hésitent pas à corréler l’exode de ce peuple désigné plus tard comme étant le peuple berbère avec ce que dit le Midrach (Wayiqra Rabba 17,6) : « Trois propositions ont été envoyées par Yéhochoua‘ à ces peuplades : celui qui veut partir, qu’il le fasse ! Celui qui veut faire la paix, qu’il la fasse ! Celui qui veut la guerre, il l’aura. Le Girgachi 22 (les Gergéséens) s’est levé et est parti de lui-même ; il a reçu en conséquence une terre belle comme la sienne, comme le dit le verset (Yecha'yahou/Isaïe 36) : "Jusqu’à ce que je sois venu et vous ai amenés à une terre comme la vôtre" – c’est l’Afrique… ».

Selon la Tossefta (Chabbath chap. 7), c’est du Emori dont il s’agit ; le texte les qualifie de « peuplade modérée », et explique qu’ils ont « cru en D. » et sont partis. Il fallait en effet accepter la menace de Yéhochoua' et croire en ses paroles pour tout abandonner et aller s’installer sous d’autres cieux.

Quoi qu’il en soit, les autochtones rencontrés par les premiers Juifs installés au Maroc sont vraisemblablement issus de l’une ou l’autre des tribus cananéennes qui auraient quitté la Terre Sainte à l’arrivée de Yéhochoua', et qui se seraient retrouvées en Afrique du Nord, formant le peuple ce que l’on désignera globalement sous le nom de Berbère.

Bibliographie

Nous avons essentiellement suivi les ouvrages suivants pour rédiger le présent chapitre, non sans nous référer aux connaissances que les diverses encyclopédies électroniques proposent de nos jours :

- « Deux mille ans de vie juive au Maroc », de ‘Hayim Zafrani, Maisonneuve & Larose, Paris 1998.

- « Ner haMa’arav, Toldoth Israël beMarocco » (La lumière de l’Ouest, historique d’Israël au Maroc), du rav Ya’aqov Moché Tolédano (qui a été ministre des Cultes en Israël), édition de 1931 reprise par le Makhon Bené Yissakhar en 1989.

-« Les Juifs d’Afrique du Nord », d’André Chouraqui (PUF 1952).

- « Toldoth haYehoudim beAfriqa hatsefonith » (L’histoire des Juifs en Afrique du Nord), de H. Z. Hirschberg, éditions Bialik, Jérusalem 1965. Notons ici que cet auteur critique très fortement l’une des sources principales du rav Tolédano, le « Toldoth Yéchouroun », qui est un vieux livre datant de 1817 et qui rapporte de nombreuses légendes sans base historique établie.

- « Toldoth Yehoudé Marocco » (Histoire des Juifs du Maroc), d’Avraham Stahl, Jérusalem 1979.







Re: Historique sur Juifs du Maroc
Posté par: dany (IP enregistrè)
Date: 07 décembre 2006 : 20:21

bonjour Amine 93
aurions nous le plaisir de te connaitre
vient te presenter sur darnna
une rubrique a ete cree a cet effet
au plaisir de te lire et de connaitre
un peu plus sur notre site
nous apprecions avec un grand plaisir
tes ecrits,un petit chouya plus court
serait plus approprie,
il existe une rubrique similaire a ce sujet tu pourras retrouver ton message et continuer si tu veux l'histoire des juifs du maroc
dans la rubrique de Arrik
merci de ta comprehension
et bienvenue dans notre site Darnna









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